Disclaimer : je ne possède aucun droit sur The Elder Scroll et tout son univers, cette histoire n'est que pour le divertissement et je ne gagne pas d'argent dessus

« J'ai vu le jour il y a 87 ans. 65 années durant, j'ai été Empereur de Tamriel. Mais pendant tout ce temps, jamais je n'ai pu gouverner mes rêves. J'ai vu les Portes d'Oblivion, au delà desquelles nul ne peut voir en dehors du sommeil. Voyez ! Au cœur des ténèbres, un grand fléau s'abat sur le monde ! Nous sommes le 27 Vifazur de la 433ème année d'Akatosh. L'Ere Troisième vit ses derniers jours, et mon existence, ses dernières heures. »

Première partie : La Voie du Guerrier

Chapitre 1 : Renaissance

Un écho lointain me fit émerger en sursaut de mon sommeil troublé. Encore groggy et ankylosée, je mis du temps à revenir à la réalité. Ma main se porta à mes oreilles pointues, sensibles et douloureuses par le froid, pour tenter de leur apporter une chaleur fictive. Un poids inconnu à mes poignets me laissa interloquée. Qu'est ce que je faisais là ? Et qu'était ce « là » ? Mon regard se porta sur ma main et sur l'épais bracelet de métal qui en ceignait la base. Dans un flash presque douloureux je sentis la lourde main se poser sur mon épaule alors que j'allais m'enfuir, je revis les deux gardes m'accompagner dans cette prison glaciale, leurs expressions aussi fermés que les barreaux qui me privaient de ma liberté.

Avec un grognement, je me remis difficilement à genoux, délaissant la paillasse qui me tenait de lit. Je poussai un soupir de lassitude. Ma cellule était comme on pouvait s'y attendre : miteuse, humide et froide. Contrairement à d'habitude cependant, celle-ci était joliment décorée de lourdes chaînes accrochées au plafond de pierre et un amoncellement d'os en tapissait le sol, un crâne aux orbites noires semblait se moquer de ma situation, presque heureux de voir qu'il ne serait pas le seul à rester moisir dans ce trou. Je me redressai finalement après plusieurs essais et testai mes jambes flageolantes. Après quelques pas laborieux je me cramponnai aux barreaux de ma cellule, tachant de voir d'où avait pu provenir l'écho. Mon regard se porta finalement sur la cellule en face de la mienne. Son occupant me fixait avec un grand sourire dément. Un dunmer, un elfe noir à l'aspect déplaisant. Ses yeux rouges étincelaient d'une joie cruelle et ce fut avec une voix moqueuse et venimeuse qu'il m'interpella.

« − Hé ! Elfe des bois ! Qu'est-ce que vous faites aussi loin de la forêt ? On dirait que vos promenades insouciantes dans les bois vont s'achever de façon tragique... Sortir du royaume ombragé du Val-Boisé pour se retrouver dans un tel trou infesté de rats... Quelle tristesse. Vous devez avoir l'impression que les murs se resserrent autour de vous. Bientôt, vous perdrez la tête et les gardes vous trancheront la gorge pour mettre fin à vos divagations. C'est exact. Vous allez mourir ici, Elfe des bois ! Mourez ! Hé, vous entendez ça ? Les gardes arrivent... pour vous ! Hé, hé, hé... »

Je ne répondis rien à son attaque mais l'assassinai du regard alors que le bruit de pas se rapprochait. D'un certain côté il avait raison, j'aurais du rester dans les bois et ne jamais venir à la Cité Impérial. Mais la misère et l'aventure m'y avait poussée malgré moi la ville blanche m'avait attirée dans sa toile. J'avais à peine mis le pied dans la cité que je me retrouvai déjà en prison. Pour un changement qui se voulait positif, il n'y avait pas grande différence par rapport à ma vie précédente.

Des voix se firent entendre alors que leurs auteurs s'approchaient de ma cellule.

« − Mes fils… Ils sont morts n'est-ce pas ?, s'enquit une voix grave et las

− Le messager a seulement dit qu'ils avaient été attaqués, répondit une femme autoritaire

− Non je le sais, ils sont mort, affirma malgré tout la première voix avec tristesse

− Ma mission pour l'instant est de vous protéger, déclara sèchement la femme

Ils apparurent soudainement devant moi et je pus enfin les détailler. Trois gardes en armure noire et or étincelante encadraient un vieil homme courbé par l'âge. Il avait des cheveux gris mi-long et une longue robe pourpre et rouge avec un épais col en fourrure blanche. Je m'interrogeai sur leur présence. Que faisaient trois gardes et un bourgeois devant ma cellule ? La femme nota finalement que j'étais là. Ses yeux furetèrent brièvement sur mes cheveux blancs cendrées avant de se poser sur mon regard gris clair.

− Que fait un prisonnier ici ? Cette cellule est supposée hors limite !, gronda la femme en se tournant vers le garde le plus proche

− Encore un quiproquo avec la garde, je…, justifia rapidement l'homme interpellé

− Oubliez-ça, ouvrez la porte, coupa la femme avec colère, une certaine urgence dans la voix

Le garde fit aussitôt ce qu'il lui avait été demandé et s'approcha de la grille. Il empoigna une clé accrochée à sa ceinture et m'observa avec méfiance.

− Prisonnier ! Eloignez-vous de cette porte !, m'ordonna-t-il sèchement

Je fis ce qu'il me demanda, non désireuse de me retrouver rouée de coups.

− Plus loin, écartez-vous jusqu'à la fenêtre !

Fenêtre était un bien grand mot pour cet infime trou dans la muraille mais je la rejoignis sans protester. Les quatre personnages s'engouffrèrent rapidement dans mon étroite cellule. Le bourgeois posa enfin ses yeux sur moi, qu'il avait gardé baissés jusqu'à présent, perdu dans des pensées que je devinais douloureuses. Un éclair de reconnaissance le figea sur place. Il balaya mon visage anguleux de son regard choqué.

− Vous ! Je vous ai vu, dans mes rêves !, s'écria-t-il en s'approchant

Un garde voulu l'intercepter, toujours aussi récalcitrant face à ma présence mais ne s'interposa pas lorsque le bourgeois l'arrêta d'un geste. Surprise, je ne dis rien mais continuai de détailler cet étrange vieillard. Je finis par noter une amulette en forme de losange accrochée à son cou. D'un rouge profond, elle brillait de mille feux, je n'avais jamais rien vu de tel. Le vieil homme se remit à parler et je détachai difficilement mon regard du bijou.

− Alors ce jour est arrivé… Dieux donnez-moi la force, souffla-t-il pour se donner courage, tous mes fils ont été assassinés et mes Lames m'entraînent hors de la ville. Par le plus grand des hasards, l'ouverture du passage secret se trouve dans votre cellule, rajouta-t-il devant mon air perplexe comme s'il avait obligation de justifier sa présence

− Pourquoi suis-je en prison ?, finis-je par demander faiblement

− Cela n'a pas d'importance, ce n'est pas dans ce lieu que l'on se souviendra de vous…

Ses paroles me laissèrent encore plus perdue que je ne l'étais déjà, je ne comprenais pas.

− Qui êtes vous ?, demandai-je de plus en plus méfiante envers cet étrange personnage

− Je suis l'Empereur Uriel Septim par la grâce des dieux et dirigeant de Tamriel et de ses habitants, dont vous, répondit-il avec fermeté comme pour s'assurer qu'il l'était toujours, croyez-vous en les Neufs ? Les Neufs divins ?, changea-t-il soudainement de sujet

− Je ne suis pas en très bon terme avec eux, répondis-je amèrement, je suis mon propre chemin

− Comme nous tous…

− Sir, il faut y aller, interrompit rudement la femme

− Oui, oui, bien sûr Capitaine Renaud

L'Empereur se détourna de moi avec autant de difficulté que j'en avais eu pour me détourner de son amulette, me laissant ingurgiter le fait que je me retrouvais en présence du dirigeant de ce pays.

− Reculez prisonnier, je vous conseille de ne pas nous suivre, gronda un garde avant de prendre la suite du cortège

Toujours sous le coup de ma surprise, je n'avais pas aperçu la porte en brique se détacher du mur en face de moi. Les quatre personnages disparurent dans l'embrasure sans attendre davantage. Après un moment d'hésitation, je me mis à leur suite, poussée par un instinct qui ne m'avait jamais fait défaut jusqu'à présent. Avant de m'enfoncer dans l'ouverture de pierre cependant, j'aperçus l'air avide de l'elfe noir qui avait observé tous les évènements depuis sa cellule. Avec un sourire narquois, je lui fis un geste obscène puis un salut moqueur avant de disparaître. J'entendis son cri de rage m'accompagner jusqu'à la porte en bois en face et se fut sans un regard en arrière que je quittai ma prison.

J'arrivai dans une étrange caverne tout en pierre brut, soutenue par de larges piliers du même matériau. Je prenais à peine le temps d'observer mon environnement quand des échos de coups d'épée et de cris me détournèrent de ma tâche. Au centre du dénivelé d'escaliers et de pierres brisées, un combat faisait rage. D'étranges êtres vêtus d'une armure rouge sombre et noir, masqués, luttaient contre les gardes de l'empereur. Sans que j'aie le temps de remuer un doigt, le combat se finit brutalement. Un silence lourd pesa un moment sur la pièce avant que l'un des deux gardes restant ne s'avance vers l'empereur et le guide vers la porte.

« − Capitaine Renaud…, commença par protester Uriel Septim

− Le Capitaine est mort, trancha abruptement le garde malgré son désarroi visible, ne vous en faite pas sir, on va vous sortir de là »

Sans plus attendre, les trois personnages restant disparurent par la porte en face, qui se verrouilla une fois refermée. J'émergeai de l'ombre et me glissai en bas de la pente qui me mena dans la grande pièce. Je m'arrêtai devant le corps sans vie d'un des étranges êtres qui avait attaqué l'empereur. L'armure qu'il portait avait disparu, remplacé par une longue robe rouge à capuche. Il s'agissait donc d'un homme et son armure avait du apparaitre suite à une invocation. Je n'avais jamais été à l'aise avec la magie. L'unique sort que je parvenais à produire était un sort de guérison, très utile dans certaines conditions mais ça s'arrêtait là. Bien sûr, avec un peu d'entrainement, j'aurais été capable d'en faire plus mais j'avais toujours préféré une bonne vieille arme dans les mains plutôt qu'une incantation qui pouvait vous exploser à la tête.

Je me dirigeai ensuite vers le corps du Capitaine Renaud, délaissant l'inconnu. Son visage était resté crispé par la douleur, sans doute à cause de la lame qui avait traversée son corps. A deux pas d'elle, une longue et fine épée attira mon regard. Je m'en emparai sans hésitation, notant la lame parfaite et sans accro, une excellente arme. Mon entrainement au maniement d'une lame se résumait à quelques coups rudimentaires. Je n'avais jamais cherché à approfondir cela, occupée que j'étais à survivre en volant et parcourir les plaines dans l'espoir de trouver ma voie. Mais mon instinct me disait que j'en aurais besoin pour la suite. Je connaissais peu ce pays et les paroles de l'empereur continuaient de faire écho dans mon esprit, annonçant un changement dans ma vie sans que je sache pourquoi.

Je tentai ensuite d'ouvrir la porte par laquelle l'empereur s'était enfui. Elle refusa de s'ouvrir évidemment. Avec un soupir de consternation je fouillai la pièce du regard dans l'espoir de trouver une autre sortie. Dans un coin de la caverne, un trou attira mon attention, mon espoir de fuite se raviva. Je m'engouffrai sans tarder et avançai prudemment, prête à parer toute attaque surprise. Ce trou dans le mur donnait sur une caverne plus brute, creusée à même la terre. L'obscurité y était prononcée et j'avançai presque à tâtons. Une peur irrationnelle s'insinua lentement dans mon esprit. Le silence était trop pesant et d'étranges bruits résonnaient dans mes oreilles. Je trébuchai soudainement et failli m'étaler au sol avant de reprendre mon équilibre et de chercher l'objet de cette chute avortée. Le cœur tambourinant, je relâchai mon souffle en découvrant un squelette d'un autre temps couché sur le sol. Après une étude minutie, je me décidai à lui enlever son armure de cuir grossier. Avant cela cependant, je marmonnais une brève excuse à son encontre, pour apaiser son esprit. Je ne croyais plus vraiment en les Neufs Divins mais je respectais tout de même le monde qui m'entourait, comme me l'avait appris un vieil ami dans ma jeunesse. La nature faisait parti de moi et renier ça revenait à renier ce que j'étais.

J'enfilais la tunique et les bottes avec une légère grimace de dégoût à cause de l'odeur, ils étaient un peu trop grands sur ma faible ossature mais c'était mieux que rien. Je délaissai mes guenilles de prisonnier au sol et m'intéressai aux autres affaires du mort. L'arc en fer à ses pieds me ravit. Je m'en emparai et testai la corde. Malgré ces années d'abandon, il semblait tout de même en état de servir. Je pris une flèche en fer dans le carquois du mort et visai un sceau suspendu à une corde au dessus d'un puits à quelques mètres de là. La corde vibra et la flèche se planta dans un bruit mat contre le bois. J'étais à présent à même de me défendre. Je farfouillai une dernière fois les affaires du mort et m'emparai de ces derniers trésors qui consistaient en une petite bourse remplie par quelques pièces en or et un étrange crochet courbé. Mon regard dériva sur un coffre à quelques pas de moi. Comment il s'était retrouvé là restait un mystère entier pour moi. Je fixai le crochet puis la serrure avant de revenir au crochet. Tiens donc, voilà qui devenait intéressant, ce mort était-il un voleur ? Je me penchai vers le coffre et introduisis le crochet. Prudemment je fis jouer l'outil dans la serrure et après un moment de concentration, j'entendis un déclic qui me fit sourire. J'inspectai le contenu du coffre et fut légèrement déçue en constatant qu'il ne contenait que deux potions de guérison.

Sans tarder je me décidai à poursuivre ma route, dans l'espoir de trouver une sortie. Je passai mon nouvel arc par-dessus ma tête ainsi que le carquois qui retomba lourdement dans mon dos. J'accrochai les potions à ma ceinture et dégainai mon épée. Un bruit devant moi me fit sursauter et je redressai mon arme, un fourmillement d'appréhension se répandit dans mon corps. A travers la noirceur, je distinguai une masse sombre remuer faiblement. Je m'approchai avec prudence le cœur relancé dans une course folle. Mon pied cogna contre une cruche que je n'avais pas aperçue et la chose se tourna vers moi en sifflant. J'eus à peine le temps de me redresser qu'elle fonçait sur moi. Dans un éclair, j'aperçus des dents pointus et des yeux rougeoyants avant de me protéger le visage et de frapper sans vraiment savoir où était la chose. A ma surprise, ma lame rencontra une masse solide et la chose retomba au sol dans un couinement de douleur avant de rendre son dernier souffle. Haletante, je restai en garde, prête à me défendre encore. Seulement la chose semblait avoir eu son compte. Prudemment, je m'en approchai et constatai qu'elle était de petite taille, enrobée d'une fourrure terne et sale. Je laissai échapper un petit rire nerveux devant ma propre peur. Je venais de me faire attaquer par un vulgaire rat d'égout, bien que beaucoup plus gros que je n'en avais vu jusqu'à présent. Rassurée par cette infime victoire, je poursuivis ma route. Je m'arrêtai encore une fois après quelques pas en découvrant ce que le rat faisait à cet endroit. L'odeur était insupportable mais je pris le temps de détailler la créature qui avait succombée à cet endroit. Un gobelin à la peau verte recouverte de croûte semblait avoir agonisé après un violent coup de massue sur le côté du crâne, qui avait fait éclater son casque en os de bélier dont les longues cornes courbés protégeaient la tête. Il portait un pagne en peau qui avait été arraché de la créature qu'elle recouvrait avant. Ses membres étaient démesurés et sa tête deux fois trop grosse pour son corps.

Sans m'attarder devant ce spectacle peu appréciable, je tentai de passer outre la porte qui me barrait le chemin avant de découvrir qu'elle était verrouillée. Tenace et refusant de laisser repartir mon espoir naissant j'inspectai autour de moi pour tenter de découvrir où la clé pouvait bien se trouver. Finalement mon regard retomba sur la carcasse du gobelin et avec un soupir de résignation je me mis à la fouiller. Dans le creux de son pagne, dans une bourse se trouvait la clé de ma deuxième libération. Et je repris mon chemin, un peu plus confiante que je ne l'étais jusqu'à présent, maintenant armée et résignée à me battre pour ma liberté.

Et voilà, c'est tout pour l'instant mais ne paniquez pas, la suite viendra bientôt pour ceux qui on envie de poursuivre l'aventure avec notre jeune elfe des bois.

Ca fait un moment que je n'ai pas écrit de fic donc j'espère que l'ensemble rendra bien pour celle-ci.

Il s'agit d'une histoire en trois parties, suivant de façon plutôt fidèle le jeu Oblivion. Pour ceux qui n'y ont jamais joué vous pourrez ainsi découvrir son univers et pour ceux qui connaissent, ça sera comme une partie commentée.

La première partie se concentre sur la Guilde des Guerriers, la seconde sur la Guilde des Voleurs et la dernière sur la Guilde des Assassins, le tout sur fond de quête Principale bien sûr.

Cette première partie est terminée d'être écrite et je tacherai de la publier régulièrement.

J'espère donc vous voir prochainement pour la suite et si vous avez une critique (constructive ou pas), n'hésitez pas à ma la faire parvenir ! :D