Bonjour à toutes et à tous!

Non, je n'ai pas disparue et je n'ai pas non plus abandonné mon autre fanfiction (la suite est en cours) mais j'ai été très très occupée.

Pour me faire pardonner et pour vous faire patienter, je vous propose une fanfiction un peu plus légère (et très courte) relue et corrigée par Polala (merci!).

J'espère qu'elle vous plaira et je vous souhaite une bonne lecture.

A bientôt!


CHAPITRE 1

LA BATAILLE DE POUDLARD

Luna avait déjà quitté le champ de bataille de Poudlard depuis un moment. Elle courait désormais, sa baguette brandie devant elle, vers la Cabane Hurlante en lançant, ça et là, des sorts devant elle.

Elle avait vu Harry revenir au château et avait tout de suite compris qu'il s'était passé quelque chose d'horrible.

Puis, elle était entrée dans le bâtiment sombre. Dehors raisonnaient les bruits des sortilèges que se lançaient les belligérants mais elle n'en avait pas grand chose à faire. Elle parcourut la pièce des yeux et s'avança vers la forme sombre qui gisait là dans une mare de sang, les yeux grands ouverts.

— Professeur... murmura-t-elle.

Elle s'accroupit près de lui, prenant sa baguette dans sa main gauche, elle posa son autre main sur le visage de son ancien enseignant, dégageant délicatement une mèche de cheveux qui tombait sur le visage de l'homme qui lui avait, jadis, enseigné l'art des potions et celui, non moins utile, de la défense contre les forces du mal.

— J'espère que je n'arrive pas trop tard professeur, continua-t-elle à dire tout en posant sa baguette magique sur le sol pour attraper la fiole dans sa poche. Elle en versa quelques gouttes sur la morsure du serpent et reboucha le flacon de la potion Wiggenweld.

Luna continuait de parler avec l'homme, mais il ne donnait pas l'air de l'entendre :

— Les nargoles se sont enfuis du Parc ce soir professeur. Ils n'aiment pas le bruit vous savez.

Elle se retourna lorsqu'une voix lui répondit :

— Tu aurais dû faire pareil que tes créatures imaginaires et fuir tant qu'il était temps.

Un mangemort encagoulé se tenait là, dans la même pièce qu'elle et il pointait sa baguette magique sur la jeune fille.

— Tiens donc... Miss Lovegood, n'est-ce pas ? Qui d'autre parle de créatures qui n'existent pas ? Comme on se retrouve !

Luna s'était redressée mais elle n'avait pas repris sa baguette magique dans sa main. Elle avait les bras pendant le long de son uniforme scolaire aux couleurs de Serdaigle.

— Tu ne te rappelles pas de moi ? Je vais te rafraîchir la mémoire alors ! ENDOLORiiiiii...

— PETRIFICUS TOTALUS !

L'homme se figea et tomba en arrière sur le sol.

Luna se retourna vers son ancien professeur de potion et sourit. Il était toujours allongé sur le sol mais il tenait la baguette de la jeune fille dans sa main. Il se passait la langue sur les lèvres comme si prononcer la formule du maléfice du saucisson lui avait coûté une grosse partie de son énergie et sa tête était à nouveau appuyée contre le mur.

— Par Merlin Miss Lovegood, essayez de ne pas vous faire tuer ! finit-il par murmurer d'une voix rauque avec une pointe d'agacement.

Il lui tendit sa baguette avant de fermer les yeux et de respirer fortement, comme si chaque inspiration lui occasionnait une vive douleur. Il déglutit.

— Donnez-moi un morceau de tissu et votre fiole, Miss Lovegood.

Il avait toujours les yeux fermés et tentait de maîtriser sa respiration bien qu'elle fut toujours entrecoupée par des hoquets qu'il n'arrivait pas à calmer.

S'exécutant à la demande du professeur, l'élève de Serdaigle arracha l'une des manches de sa chemise de Poudlard.

L'homme ouvrit les yeux. Sa vision était troublée par le venin du serpent - la potion lui redonnait de l'énergie en ralentissant les effets du poison mais elle n'empêchait pas le venin de continuer son œuvre – cependant il constata tout de même que la jeune fille avait sacrifié une partie de son uniforme.

Elle s'approcha de lui, s'agenouilla sa hauteur et lui tendit le tissu avant de tirer à nouveau la fiole de sa poche.

- Il faudra vous transporter à Sainte Mangouste professeur, murmura-t-elle.

L'homme leva les yeux au ciel. Comment cette fille pouvait-elle penser à lui sauver la vie alors que dehors la bataille devait encore faire rage.

- Nous y penserons plus tard Miss Lovegood.

Elle l'aida à se redresser et il respira à nouveau lourdement car l'effort lui avait coûté.

- Potion Wiggenweld ? finit-il par articuler.

Elle hocha la tête et dit avec un détachement surprenant :

- Neville a pensé que ça pourrait nous être utile si nous étions blessés durant la bataille.

Rogue ne releva même pas à quel point l'idée de cette potion était stupide face à des gens qui utilisaient le sortilège de la mort comme Harry Potter celui du désarmement, ni même que l'idée vienne de cet idiot de Londubat - qui n'avait jamais été foutu de réussir un exercice basique pendant son cours et dont il doutait qu'il ait les capacités suffisantes pour réaliser une soupe de tomate basique tant il semblait handicapé. Toutefois, il déboucha le flacon consciencieusement et en imbiba la manche de la chemise de son ancienne élève avant de se l'appliquer sur la morsure que Nagini avait laissée dans son cou.

Luna l'aida à fixer le morceau de tissu qui donnait presque l'impression que le professeur portait une courte écharpe.

- Aidez moi à me lever, lui ordonna-t-il au prix d'un nouvel effort.

- Ne devriez-vous pas rester là et attendre que tout soit terminé professeur ? lui demanda naïvement la jeune fille.

- Par Merlin Miss Lovegood ! Accepteriez-vous une fois dans votre vie d'obéir à une de mes consignes ?!

Sous l'effet de la potion, sa vision était redevenue un peu plus claire qu'avant et il commençait à pouvoir se situer dans l'espace.

Elle s'exécuta et aida son ancien professeur à se relever.

D'un coup, la Cabane Hurlante devint silencieuse. Plus un bruit ne parvenait de l'extérieur et ce silence n'inspirait rien de bon aux deux sorciers debout dans la vieille maison. Ils échangèrent un regard inquiet puis ils entendirent la voix du Seigneur des Ténèbres :

- Harry Potter est mort !

Severus Rogue sursauta comme s'il venait de prendre une décharge électrique. Comment diable Potter pouvait-il être mort et pas l'autre ? Le plan que Dumbledore avait soigneusement préparé depuis des années aurait-il échoué ?

- Miss Lovegood... commença t-il en serrant les dents pour contrer la douleur. Allons-y !

Elle ne bougeait pas, et elle se tenait là, immobile, les bras tombant le long du corps.

- Harry est mort ? demanda t-elle d'une voix à peine audible.

- Bon sang Miss Lovegood, me confondez-vous avec votre professeur de divination ? Comment voulez-vous que je le sache ?

Il avait dit tout cela avec une voix agressive qu'il regretta presque aussitôt. S'il était encore là c'était parce qu'elle était venue le chercher.

- Excusez-moi, finit-il par marmonner.

- Ce n'est rien professeur, vous devez avoir le cerveau plein de Joncheruines après tout cela. Je suis sûre que ces créatures aiment la Cabane Hurlante.

Par Merlin, qu'avait-il bien pu faire dans une vie antérieure pour mériter ça dans celle-ci ? Pourquoi, parmi tous les élèves de Poudlard, avait-il fallu que ce soit elle qui le sauve ? D'ailleurs pourquoi avait-il fallu que quelqu'un le sauve ? Ne méritait-il pas de mourir une bonne fois pour toutes ? N'avait-il pas droit lui aussi au repos ? Manifestement non...

Il prit le parti d'ignorer tout ça et enjamba le corps du mangemort toujours pétrifié pour sortir de la Cabane Hurlante et rejoindre un Pré-au-Lard désert.

Voldemort semblait avoir coupé le haut-parleur... En même temps, quelle en aurait été l'utilité puisque personne ne semblait plus se trouver ici, à part eux deux et le mangemort sur le sol. Il aurait pu le tuer, il aurait le tuer, mais pas avec la baguette de Luna Lovegood.

Ils avançaient dans le parc de Poudlard, sur le chemin que prenaient les diligences pour les amener du Poudlard Express au château et inversement. L'ancien professeur de potions s'appuyait d'une main sur l'épaule de la jeune Serdaigle tandis qu'il tenait sa baguette de l'autre, prêt à agir s'il devait le faire. Luna avançait également armée de sa propre baguette mais elle la tenait avec nonchalance. Ils faisaient une bien drôle d'équipe.

Ils s'arrêtèrent dans la forêt interdite lorsqu'ils furent assez près pour voir la scène mais assez loin pour rester hors de vue de la plupart des protagonistes. D'une pression de sa main sur l'épaule de Luna, le professeur la fit s'agenouiller.

Devant eux, Harry Potter se dressait, bien vivant, encore et toujours face à Voldemort. Ce constat arracha un rictus satisfait à Rogue : il n'était pas le seul à qui Potter pourrissait la vie depuis des années – certes pas pour les mêmes raisons mais c'était tout de même amusant.

Le jeune homme, car ce n'était plus un garçon depuis longtemps, aux lunettes parlait :

- Severus Rogue n'était pas des vôtres. Rogue était dans le camp de Dumbledore, dans son camp depuis le moment où vous avez commencé à traquer ma mère. Vous ne vous en êtes jamais rendu compte, à cause de cette chose que vous ne pouvez comprendre. Vous n'avez jamais vu Rogue produire un Patronus, n'est-ce pas Jedusor ?

Le garçon se tut un instant mais, voyant que Voldemort ne réagissait pas, il reprit :

- Le Patronus de Rogue était une biche, la même que celle de ma mère, parce qu'il l'a aimée pendant presque toute sa vie, depuis qu'ils étaient enfants. Vous auriez dû vous en apercevoir.

Pourquoi fallait-il que Potter déballe SA vie privée devant toute l'école et un parterre de mangemorts qui le connaissaient ?

- Il vous a demandé d'épargner la vie de ma mère, n'est-ce pas ? continua Potter.

- Il la désirait, voilà tout, mais quand elle est morte, il a admis qu'il existait d'autres femmes, et d'un sang plus pur, plus dignes de lui...

Et voilà que le Seigneur des Ténèbres lui répondait... Bientôt ils allaient prendre un thé et des biscuits en discutant des filles qu'il avait connu ?! Par Merlin, ne pouvaient-ils pas en finir avant d'avoir complètement ruiné sa réputation ?

- Bien sûr, c'est ce qu'il vous a dit mais il est devenu un espion pour le compte de Dumbledore dès le moment où vous avez menacé ma mère et, depuis ce temps, il a toujours travaillé contre vous ! Dumbledore était déjà mourant lorsque Rogue l'a achevé ! »

Luna regardait son ancien professeur avec ses grands yeux bleus et une expression qui ne lui inspirait rien de bon. Quand elle remarqua qu'il la regardait elle murmura :

- Des nargoles professeur.

Il eut un soupir d'exaspération. Lorsqu'il revint au Seigneur des Ténèbres et à Potter il entendit encore :

- J'ai tué Rogue il y a trois heures...

- Tiens tiens... De retour parmi nous Severus ? susurra une voix derrière lui.

Rogue se tourna et fit face à Walden Macnair.

- Alors comme ça tu n'es pas mort ? Le maître sera ravi d'en finir avec toi. Sors de ta cachette et amène ton... amie avec toi. Il parut surpris en regardant la jeune fille à la manche arrachée qui l'accompagnait.

Tous les regards se tournèrent vers eux lorsqu'ils furent poussés à découvert dans le parc. Ils avaient été idiots de croire que personne ne se cacherait, certains mangemorts étaient de véritables couards et Walden était de ceux-là. Cet imbécile avait embrassé une carrière de bourreau pour créatures magiques, hybrides et autres bestioles, pour le compte du Ministère mais le Seigneur des Ténèbres lui avait trouvé d'autres victimes autrement plus intéressantes, comme des moldus. D'inoffensifs moldus qui n'avaient aucune chance face à la magie.

Harry regarda Rogue arriver pâle comme s'il voyait un mort revenir à la vie et, intérieurement, le professeur jubila ; mais le Seigneur des Ténèbres parla :

- Severus, mon cher Severus, tu arrives à point pour voir mon triomphe sur le fils de ta chère sang-de-bourbe. Je vais réduire à néant tes efforts et je me chargerai de toi ensuite... Tu regretteras de ne pas être mort il y a trois heures...

Comment le Seigneur des Ténèbres pouvait-il imaginer qu'il ne le regrettait pas déjà ? Être sauvé de la mort par Luna Lovegood et Neville Londubat, entendre Harry Potter déballer sa vie privée devant tout le château et les mangemorts, rien que ça lui faisait regretter de ne pas être mort avant… Et c'était sans même aborder la question de cette même vie privée dans laquelle il avait déjà été responsable de la mort de celle qu'il avait aimée, de tout son cœur et de toute son âme, pour se retrouver à baby-sitter Potter et sa bande, et par extension tous les sorciers de moins de dix-huit ans...

Le mage noir pointa sa baguette sur Potter qui se tenait prêt à répondre et les sorts s'entrechoquèrent. Voldemort tomba recroquevillé, vaincu.

Macnair fut stupefixé dans la seconde qui suivit et l'ancien professeur de potions s'effondra à son tour sur le sol dans le parc du château de Poudlard.