Bonjour à tous !
Voilà, j'ai écrit une nouvelle histoire avec un peu d'action, du Jisbon et je suis contente de la poster enfin. J'ai changé 3 fois un morceau de l'histoire, je n'en étais jamais satisfaite mais maintenant ça me plait !
Info importante : J'ai écrit cette histoire en partant plus ou moins d'une mini-scène que j'ai écrite dans mon histoire « A la recherche des scènes coupées ». C'est celle qui s'appelle 'Sous Cassiopée' (la 98ème). La mini-scène en elle-même n'en fait pas partie et ne nécessite pas d'être lue mais je pense que c'est quand même mieux de l'avoir lue avant pour comprendre le début de mon histoire. Je la remets donc ici, en chapitre 1. Et comme l'idée de 'Sous Cassiopée' m'est venue grâce à un drabble que j'ai écrit juste avant, je vous remets la totale.
Pour ceux qui se souviennent de l'histoire, vous pouvez aller à la page suivante !
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Drabble : Et le vainqueur est…
- Avez-vous faim ? demanda Jane d'un ton naturel.
- Un peu, et vous ? Répondit Lisbon en retenant un sourire.
- Sans plus. Je peux regarder ces feuilles ?
- N'essayez même pas, c'est important.
La voix d'Hightower parvint du couloir.
- Lisbon ?
- Oui ?
- Ahhh ! s'exclama Jane en montrant Lisbon du doigt. Vous avez dit 'oui', vous avez perdu !
- Non, attendez, c'est différent !
- J'ai gagné !
- Ça ne compte pas ! Jane !
Mais le consultant était déjà sortit de son bureau d'un air très joyeux. Il venait de gagner un repas au restaurant en tête à tête avec sa supérieure.
Mini-scène : Sous Cassipée
- Je ne prendrai plus de crustacés, c'est terminé, déclara Lisbon.
- Ne vous formalisez pas comme ça, j'ai juste choisi un restaurant un peu trop chic, c'est ma faute.
- Non, vraiment, la prochaine fois, laissez-moi regarder les prix, Jane. J'ai mangé trois crevettes et je vous ai ruiné.
Le rire du consultant raisonna dans la nuit alors qu'il raccompagnait Lisbon jusqu'à la porte de son immeuble. Il leva la tête et malgré la pollution visuelle de la ville, il distingua quelques étoiles.
- Oh, Lisbon, regardez, dit-il en montrant le ciel du doigt. On voit Cassiopée.
La jeune femme leva les yeux et tenta de suivre l'indication de Jane pour apercevoir la constellation en forme de W.
- Ah oui, je la vois. Et là, ce n'est pas la Grande Ourse ?
- On dirait, oui. Mais votre immeuble cache le manche de la casserole.
Jane observa le devant de l'immeuble et il aperçut un peu plus loin un banc au milieu d'un peu de gazon.
- On peut s'asseoir une minute ? Proposa-t-il à la jeune femme.
Celle-ci suivit des yeux le regard du consultant et un sourire apparut dans le coin de ses lèvres.
- Ce banc appartient au vieil homme qui habite au-dessus de mon appartement.
Pour toute réponse, Jane haussa les épaules.
- Pas longtemps, alors, céda finalement Lisbon.
Ils firent quelques pas et s'installèrent en silence sur le joli petit banc de bois, les yeux toujours rivés vers les étoiles. Puis Jane changea de point de vue et observa le visage de sa supérieure, éclairé par la Lune.
- Vous avez déjà été amoureuse, Lisbon ?
Surprise par la question, la jeune femme mit un certain temps à répondre.
- Ne croyez surtout pas que les étoiles et le petit banc vont me faire oublier le fait que c'est Patrick Jane que j'ai en face de moi, déclara-t-elle dans un sourire.
- Je suis à côté de vous, pas en face.
- Et ça change quoi ?
- Pourquoi est-ce que vous êtes si réticente à parler de vous ?
- Je suis sûre que vous le savez. Ou vous avez forcément une petite idée.
- Et vous, le savez-vous ? Demanda Jane d'un ton mystérieux.
- Arrêtez, vous me rappelez mon psy...
Un sourire apparut sur ses lèvres mais il n'insista pas. Le silence les accompagna quelques minutes, de temps en temps rompu par des voitures qui passaient ou des volets qui se fermaient. La température était plutôt agréable et la Lune ne cessait de briller.
- Je me suis attachée une fois et ça ne m'a pas fait du bien, dit soudain Lisbon d'une voix venant du passé.
Elle était plongée dans un souvenir qu'elle n'aimait pas particulièrement et elle n'était même pas sûre d'avoir dit cette phrase à voix haute.
- Vous n'avez pas été amoureuse de la bonne personne, c'est tout. Statistiquement, vous avez toutes les chances de tomber sur une bonne personne, maintenant.
Un sourire étira les lèvres de la jeune femme alors qu'elle plongeait ses yeux dans ceux du consultant. Elle semblait trouver la réplique ironique.
- Je n'ai jamais aimé la bonne personne, je ne vois pas pourquoi ça changerait.
- Donc vous avez été amoureuse plusieurs fois, en conclut Jane. Plus de trois ou moins de trois ?
Seul le silence lui répondit. Une fois de plus, il estima que reposer la question n'était certainement pas la chose à faire et il contempla de nouveau les étoiles.
- Trois fois et demi.
Il laissa l'air entrer dans ses poumons et expira en prenant son temps, en savourant l'odeur de gazon qui flottait autour d'eux.
- Racontez-moi.
Il aperçut du coin de l'œil que Lisbon secouait la tête de gauche à droite et il se demanda si elle refusait sa demande ou si elle se demandait simplement comment ils en étaient arrivés là.
- J'étais jeune. J'avais dix-neuf ans, lui vingt. Il m'a quittée parce que je l'ai battu à un match de rugby et il a réussi à interdire à mon équipe de jouer pendant un an pour une pauvre histoire de règlement.
- Et vous aviez tellement confiance en lui que ça vous a anéantie ? Tenta-t-il de deviner.
- C'est surtout que je pensais le connaître et que toute notre histoire s'est révélée être un énorme mensonge...
- Vous dramatisez un peu.
- Non, j'ai simplement omis quelques détails à l'histoire mais même dans les grandes lignes, c'est banal à pleurer.
- Et vos autres histoires ? Les autres personnes dont vous avez été amoureuse ?
La jeune femme tourna vers lui un visage sérieux et mélancolique à la fois.
- Vous ne saurez rien là-dessus.
Jane esquissa un sourire.
- Vous dites ça comme si c'était le plus grand secret de tous les temps et que personne n'en avait jamais rien su.
- C'est le cas.
- Comment ça, c'est le cas ?
- Jamais personne ne l'a su. Je vous ai déjà dit que je n'aimais jamais les bonnes personnes. A quoi bon me dévoiler ? Vous avez déjà vu quelqu'un essayer de vider la mer à la petite cuillère, vous ?
Intrigué et surpris par le si peu d'espoir qu'avait Lisbon, Jane se tourna vers elle et lui posa la main sur l'épaule.
- Ne soyez pas si dure avec votre bonheur. Vous y avez droit, ne le laissez pas tomber si vite et si crûment.
Elle haussa les épaules comme si elle avait déjà entendu ces phrases des dizaines de fois et Jane enleva sa main.
- Vous êtes extrêmement persévérante mais dès qu'il s'agit de votre bien-être, vous abandonnez trop vite.
- Il y en a qui n'abandonnent pas assez vite, on les appelle des égoïstes. Je préfère de loin être dans ceux qui abandonnent.
- Faites-moi plaisir et reconsidérez votre choix. Pensez-y au moins quelques jours.
- Je n'aime pas les bonnes personnes, Jane.
- Précisez.
- Quoi, « précisez » ?
- Quelle genre de personne aimez-vous ?
La jeune femme eut un rire défaitiste et replongea ses yeux dans le ciel étoilé.
- Lisbon, donnez-moi un exemple. Même un qui ne vous concerne pas.
- Je suis le genre de femme à aimer un type marié, un cambrioleur dealer de drogue ou bien... je n'sais pas... un curé, tiens !
Elle tapa une main sur sa cuisse comme si c'était l'idée la plus absurde qui soit sans quitter des yeux la lune opale. Jane poussa un soupir de détermination. L'espoir de Lisbon en l'amour était vraiment réduit à néant, et même lui d'habitude si optimiste, ne voyait pas quoi ajouter.
- C'est un bien sombre tableau...
- Je n'arrive pas à le croire, comment en suis-je arrivée à discuter de ça avec vous ?
- Je vous ai un peu forcé la main.
- Absolument pas, je suis la seule à blâmer, marmonna Lisbon en secouant la tête. Ça vous dérange si je rentre ? Je commence à être vraiment fatiguée et je dois être au bureau tôt demain.
- Non, bien sûr, vous pouvez rentrer, répondit Jane en se levant.
Il marcha avec elle jusqu'à l'entrée où ils s'arrêtèrent face à face, un peu gênés, esquivant un peu le regard de l'autre
- Merci pour le restaurant, c'était vraiment une soirée sympa, déclara Lisbon en souriant.
Jane sentit la sincérité dans sa voix et il se retrouva embarrassé malgré lui.
- C'était un réel plaisir.
La jeune femme rougit légèrement et elle semblait tendue, comme préoccupée par autre chose. Jane vit son regard osciller vers le banc.
- Et tout ce qui a été dit ce soir restera entre nous, ça va de soi, ajouta-t-il en souriant.
- Merci. Bon alors... passez une bonne nuit.
- Je peux vous faire un câlin ?
- Oh non, gémit Lisbon, Jane, s'il vous plait...
- Allez, dites oui, c'est pour vous remercier d'avoir accepté de discuter en regardant les étoiles...
Il la regarda avec une moue qui lui arracha un sourire et elle leva les yeux au ciel.
- La prochaine fois. J'ai été suffisamment sentimentale pour ce soir,
- Un dernier petit effort... Ce n'est pas comme si vous étiez amoureuse de moi, là, je comprendrais.
Le sang de la jeune femme ne fit qu'un tour. « Réplique ou t'es grillée ma vieille. »
- Il ne manquerait plus que ça.
Elle s'approcha d'un pas et laissa Jane passer ses bras autour d'elle et la serrer contre son torse. Elle devinait son sourire reconnaissant et son regard chaleureux dans son dos et elle fit de son mieux pour faire disparaître la boule qui s'était formé dans sa gorge. Elle sentit une chaleur l'envahir, celle qui survient lorsqu'on a été sur le point d'être prit en flagrant délit. Jane desserra son étreinte et tout en gardant ses mains sur ses épaules, il plongea son regard dans ses yeux émeraudes.
- Lisbon, vous êtes... vous êtes bien trop...
- Laissez tomber, Jane, je n'ai...
- Disons plutôt, la coupa-t-il, que vous êtes trop bien pour ne jamais rencontrer quelqu'un de convenable. Vous trouverez forcément, ce n'est pas possible autrement. Laissez simplement le bénéfice du doute au prochain homme qui s'intéressera à vous et vous estimerez ensuite s'il en vaut la peine ou pas. Laissez-lui juste une petite chance...
Il mima un tout petit espace entre son pouce et son index, puis il déposa un baiser furtif sur son front. Il avait simplement embrassé sa frange mais ce fut suffisant pour que la boule réapparaisse dans la gorge de Lisbon.
- J'essaierai..., marmonna-t-elle.
- Vous méritez d'être la prunelle des yeux de quelqu'un, croyez-moi. Bonne nuit. A demain.
Le consultant lui fit un signe de la main et s'éloigna le sourire aux lèvres, persuadé d'avoir agit au mieux. Lisbon tourna les talons et entra dans son immeuble, laissant enfin une larme s'échapper et dévaler sa joue.
- « Ce n'est pas comme si vous étiez amoureuse de moi », dit-elle en imitant Jane et en secouant nerveusement la tête. Crétin...
Elle entra dans son appartement et referma soigneusement la porte derrière elle, puis elle trottina jusqu'à la fenêtre pour voir Jane entrer dans sa vieille DS bleue. Elle appuya sa tête contre la vitre glacée et un sourire apparut sur ses lèvres malgré elle. « Ce n'est pas sa faute, pensa-t-elle. Comment voudrais-tu qu'il se rende compte d'une chose que tu caches à la perfection ? C'est toi, la crétine, dans l'histoire. »
Si tout se terminait avant sa mort, si RedJohn se retrouvait sous les verrous, si à tout hasard Jane était encore en vie et s'il avait envie de refaire sa vie, peut-être lui sèmerait-elle des indices.
Elle effaça aussitôt cette pensée et la reformula.
Quand tout serait finit, quand RedJohn serait sous les verrous et lorsque Jane aurait envie de refaire sa vie, elle lui sèmerait des indices.
Oui. C'était nettement plus optimiste. Et plein d'espoir. Finalement, Jane lui avait peut-être transmis un peu de sa façon de voir les choses. En aimant Jane, elle n'aimait une fois de plus pas la bonne personne. Mais elle gardait l'infime espoir qu'il le devienne.
Et maintenant, l'histoire commence au chapitre 2 !
