Et voilà le tout premier chapitre d'une fic qui est déjà bien avancée pour ne pas dire presque finie! Le mode de narration est tranche de vie, ce n'est pas un Charlie Hermione (il y en a un en préparation cependant), mais Charlie est notre principal héros. J'espère que vous aimerez!
Est-il utile de préciser que Harry Potter n'est pas à moi?
Charlie prit à peine le temps de fourrer quelques affaires dans un sac lorsqu'il reçut le message de Bill. Son père venait d'être gravement blessé et se trouvait à Sainte-Mangouste. Il courut au bâtiment principal, entra sans frapper dans le bureau de son patron et annonça :
-Jack, il faut absolument que j'aille à Londres, mon père a eu un grave accident…je… est-ce que je peux utiliser le portoloin d'urgence ?
-Grave tu dis ? Bien sûr Charlie, la famille c'est le plus important, essaye tout de même de revenir vite, fais moi savoir la durée de ton absence. Je suis désolé pour ton père.
Charlie le remercia nerveusement d'un geste de la main puis tendit le doigt vers la canette de bière vide que lui tendait son patron, il se sentit attrapé par le nombril et l'instant d'après il atterrissait au ministère de la magie, section « arrivée par portoloin ». Il transplana dans une rue adjacente à Sainte Mangouste et se rua vers la vitrine sans regarder autour de lui.
Il percuta quelque chose de dur et aurait continué sa course s'il n'avait entendu le léger cri de douleur. Il se retourna prêt à faire de rapides excuses et se figea. Une petite jeune fille, qu'il venait de bousculer si fort qu'elle en était tombée à terre, se tenait la mâchoire d'un air douloureux et tentait de se relever de l'autre main mais elle portait des talons incroyablement hauts qui ne facilitaient pas la tâche.
-Je suis désolé mademoiselle, je ne regardais pas…
Il tendit la main pour l'aider à se relever et dut à moitié la soulever, ce qui n'était pas dur car elle ne pesait pas bien lourd.
-Vous allez bien ? Je…quelqu'un de ma famille est blessé, je dois vraiment y aller, encore une fois, je suis désolé.
Il eut le temps de voir que même avec ces talons elle était assez petite. Elle était surtout très frêle, toute fine, il eut l'impression qu'un souffle de vent l'aurait emportée. Elle portait des habits noirs qui ne laissaient rien deviner d'autre de sa silhouette et ses longs cheveux noirs se perdaient quelque part au niveau de ses reins, mais la nuit ne l'aidait pas à bien voir ce détail.
-Ce n'est pas très grave, vous devriez vous dépêcher, la famille c'est important.
Elle avait une voix très douce mais où de l'inquiétude perçait, ses grands yeux bleus enfantins, perdus dans un visage d'une exquise finesse, le scrutaient, comme s'ils attendaient de le voir repartir en courant.
Il fit quelques pas en arrière, toujours en la regardant, n'étant pas vraiment sûr de savoir s'il s'agissait d'une apparition où d'une personne réelle, puis il repartit rapidement vers la vitrine, ne regarda même pas si elle était partie et un instant plus tard, il rejoignait Bill dans la chambre de son père.
Il attendit jusqu'à l'arrivée de sa mère le lendemain puis il embrassa rapidement ses frères et Ginny, salua Harry et Tonks, donna un signe de tête à Maugrey et partit dans le petit appartement de Bill pour essayer de dormir un peu avant de contacter son patron.
Il lui envoya une note dans l'après-midi, expliquant que son père allait mieux et que si nécessaire il pouvait rentrer, même s'il préfèrerait rester avec sa famille pour les fêtes. Il s'attendait à recevoir un ordre de retour immédiat, il avait déjà pris un certain nombre de congés pour accomplir les missions de l'ordre et il devait faire plus attention à bien remplir toutes ses heures à la réserve.
Il fut donc surpris lorsqu'il reçut la réponse de Jack, il lut le papier « Charlie, tu devrais rester à Londres, au moins tu n'auras pas d'accident par manque d'attention. De plus, j'ai besoin de quelqu'un temporairement sur place pour remplir des formalités administratives. Va au ministère demain et tu auras de plus amples informations. »
Ravi, Charlie fit part de la nouvelle à sa famille et se joignit à eux pour le dîner dans la maison de Sirius. Le lendemain il se présenta au ministère où une surprise l'attendait. Il ne s'agissait pas pour lui de signer et remplir de vagues formulaires, ou de présenter une requête particulière à la bonne personne, mais plutôt de prendre contact avec le ministre des affaires étrangères britannique moldu afin de le consulter sur la situation avec la Roumanie, le ministre roumain devant arriver quelques jours plus tard.
-Je pense que vous serez heureux de remplir cette mission, lui affirma mielleusement une secrétaire, vu le travail de votre père, vous devez bien connaître les moldus.
Charlie ravala une remarque cinglante et tourna les talons. Il connaissait mieux les moldus que sa famille, le seul village proche de la réserve étant moldu. Il n'avait aucune idée cependant de la façon dont il allait pouvoir approcher le ministre.
Le dossier qu'on lui avait remis contenait quelques idées pour l'aider. Le lendemain, suite à plusieurs légers charmes de modification de mémoire, il se trouvait être un membre de la délégation roumaine qui venait préparer l'entrevue avec leur ministre. Il était officiellement le conseiller roumain de l'écologie, ce qui lui paraissait hautement ridicule. Il devait cependant se débrouiller pour connaître les plans des moldus concernant certains espaces roumains et même anglais où se trouvaient des dragons. Les moldus aimaient bien planifier ce qu'ils faisaient de tout leur territoire.
La délégation arriva au ministère, attendit dans la salle prévue à cet effet et se leva poliment quand on annonça le ministre anglais. Ce n'était pas du tout un homme remarquable, cependant la personne qui l'accompagnait surprit Charlie au plus haut point.
Il n'avait plus repensé à la toute fine jeune fille qu'il avait bousculée dans la rue, il l'avait classée au même rang qu'un rêve et pourtant, elle était là, en chaire et en os. Elle avait l'air un peu plus âgée, avec son chignon strict et son tailleur bleu marine. Elle sourit légèrement en le reconnaissant, le ministre l'introduisit vaguement comme son associée et ils passèrent dans la salle de réunion.
Charlie se serait ennuyé ferme s'il n'avait pas pu passer toute la réunion à jeter des œillades à la jeune fille. En effet, la discussion s'allongeait et il ne comprenait pas la moitié de ce qui se disait, mais « l'associée » était très jolie, rien ne semblait concerner les territoires dont il était venu s'enquérir, mais elle, prenait assidument des notes sur tout ce qui se disait.
Il pensa même à faire son portrait en feignant de prendre des notes, mais se dit que si elle tombait dessus il ne serait plus du tout crédible dans son rôle. Il dut placer quelques commentaires, tenter de rappeler que la nature était importante tout en sachant que les autres s'en fichaient comme d'une guigne. Mais quand il prenait la parole elle le regardait. Il voulait qu'elle le regarde, qu'elle pose ses grands yeux bleus innocents sur lui. Bref, il voulait qu'elle le remarque.
Il n'aurait su dire pourquoi, mais cette petite jeune femme exerçait sur lui une attraction aussi forte qu'inexplicable. Son visage était magnifique, il est vrai, mais il semblait trop jeune comparé à ses habits strictes de secrétaire. Ses cheveux étaient longs, il le savait depuis la veille, et très foncés mais tirés comme ils étaient, il ne pouvait s'empêcher de se rappeler Mcgonagall. Elle était bien proportionnée mais plutôt frêle et chétive. Il finit par se dire qu'elle ressemblait à un ange enfantin qui aurait grandi trop vite et sans s'en apercevoir. Une beauté fragile qui menaçait de se briser et se trouvait dans un monde qui, de toute évidence ne lui correspondait pas.
Finalement, la réunion prit fin, après la réponse que non, les espaces qu'il avait pointés sur la carte ne seraient pas affectés par les réformes, et non, les réformes n'augmenteraient pas la pollution, et finalement non, il n'était pas prévu de toucher à ces espaces à l'avenir, les écologistes se battant pour la préservation de parcs naturels.
Comme ils se dirigeaient tous vers la porte, il eut l'occasion d'observer la démarche de son ange. Elle avait une démarche assurée sur ses hauts talons et semblait presque vouloir marcher sur la pointe des pieds, alléger son poids et s'envoler, il fut surpris de ne pas voir des ailes lui pousser, avant de se rappeler qu'elle était moldue. Le ministre lui remit un dossier et tourna dans un couloir sans elle, le reste du groupe se dirigeait vers la sortie et elle semblait les escorter.
Alors que la délégation roumaine partait, Charlie resta un instant en arrière et se décida à tenter sa chance. Il se posta en face de la jeune fille et fut agacé de lire dans ses yeux qu'elle s'attendait à ce qu'il lui demande la direction à prendre.
-Je voulais…commença-t-il avec hésitation avant de reprendre rapidement…est-ce que vous voudriez prendre un café avec moi ?
-Oh non, répondit-elle sans réfléchir et avant d'ajouter avec un sourire où se notait un brin de malice, c'est que je n'aime pas du tout le café. Un thé peut-être ?
Charlie, qui avait vu tous ses espoirs ruinés, resta choqué pendant un instant et elle reprit d'une voix légèrement inquiète :
-Je connais un endroit où ils servent les deux, ça ne vous dérange pas j'espère…
-Mais bien sûr que non, répondit enfin Charlie avant d'éclater de rire, on n'a pas dû vous poser la question souvent, j'ai cru que vous refusiez tout net.
-Oh, je suis désolée, répondit-elle en riant elle aussi, c'est vrai, on ne m'a jamais demandé…je crois que je fais peur aux gens. Je vous fais peur ?
Elle avait l'air tellement sérieuse qu'il prit le temps de bien la regarder avant de répondre :
-Non, vous ne me faites pas peur, cependant je vous trouve intrigante. Mais si personne ne se met en travers de mon chemin pour vous inviter, cela m'arrange !
Il lui fit un clin d'œil et étouffa un rire en la voyant rougir et surtout agrandir les yeux sous la surprise, elle avait l'air encore plus enfantin.
-Vous me conduisez à cet endroit merveilleux où ils servent à la fois du thé et du café ?
-Tout de suite !
Il lui offrit le bras et elle le prit avec un sourire qui avait perdu sa timidité devant la perspective d'un thé et de petits gâteaux.
alors, votre première impression?
