Un été pour s'apprivoiser ?

Résumé : Eté 1996. Hermione doit suivre un entraînement particulier en DCFM pour se protéger et aider Harry. Son professeur et elle vont apprendre à cohabiter. POVHermione.

Disclaimer : Les personnages appartiennent à JKR sauf la Cornouaille, ça, c'est à la Grande Bretagne Sinon je ne me fais pas de sous avec cette histoire. Encore heureux...

N/a : Bon, cette histoire m'est venue comme ça, pas de cheminement particulier, j'ai simplement voulu m'attarder sur les réactions des uns et des autres au fil d'un été particulier… J'ai préféré ne faire que le point de vue d'Hermione car je trouve plus amusant de deviner ce que les autres pensent...niark, niark....

Un grand merci à Dodie-ange pour repérer ce que mes petits yeux de taupe ne peuvent pas faire ; )

Bonne lecture !

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Chapitre 1 : Un entraînement personnalisé

Elle revenait tranquillement à pied du parc. Celui-ci était grand et parsemé de chênes massifs formant des ombres des plus appréciées par les promeneurs en ces temps estivaux. Quand Hermione était venu s'y promener quelques heures plus tôt, elle n'avait cependant eu que l'embarras du choix pour son coin lecture quotidien. En effet, la plupart des habitants du quartier étaient partis en vacances ou restaient cloîtrés chez eux avec leur climatiseur… Elle avait ainsi passé son après-midi à l'abri des grands arbres à bouquiner, somnoler mais surtout penser… Penser aux évènements d'il y a à peine deux semaines. Cela faisait une semaine qu'elle était rentrée de Poudlard et elle ne pouvait s'empêcher de penser à la mort de Sirius. Les conséquences de cette dernière étaient selon elle dramatique pour son meilleur ami Harry. En plus de cette tragique disparition, la jeune sorcière soupçonnait fortement le Gryffondor de leur cacher, à elle et Ron, un lourd secret. Son inquiétude quant à la réaction d'Harry à propos de la perte de son parrain, en était décuplée par ce quelque chose qui semblait logé dans les yeux verts de son ami.

" Mais tu te fais des idées, idiote, il ne vous cache rien, il est simplement désemparé et doit se sentir terriblement coupable… " Coupable, le mot était lâché…Hermione savait Oh combien leur escapade au ministère avait culpabilisé Harry… Mais ce qu'il ne savait pas, c'est qu'il n'était pas le seul à ressentir ça…Hermione aussi se sentait fautive et même pour deux, étant donné qu'elle se sentait également responsable de la culpabilité d'Harry (N/A : plus prise de tête on fait pas…). Hermione avait depuis longtemps pris le parti d'être la conscience du trio et de ce fait, elle se détestait pour avoir laissé Harry partir au ministère. Elle aurait dû le retenir même si tout au long de l'année, elle avait eu beaucoup de mal à apaiser le jeune homme. " Mais il est grand après tout, tu n'es pas sa mère et Molly remplit parfaitement ce rôle… Il faut arrêter de les chaperonner, Ron comme Harry… "

C'est avec ces sombres pensées qu'elle arriva au détour d'un carrefour dans sa rue. Elle releva brusquement la tête, muée par son instinct magique. Ses pupilles s'agrandirent de peur et son cœur manqua un battement quand elle aperçut une marque verte et ténébreuse flottant au-dessus de sa maison. À partir de cet instant, tout devint flou pour la sorcière. Elle lâcha son livre moldu sans s'en rendre compte. Elle courut ne sachant trop comment elle trouva la force de faire avancer ses jambes l'une devant l'autre. Elle courut sans penser à respirer jusqu'au perron de sa maison. La porte était grande ouverte et l'intérieur était sombre, rempli d'un brouillard noir… Hermione, comme une folle s'avança vers cet enfer, se dirigeant instinctivement vers le patio, là où devraient se trouver théoriquement ses parents, quand elle entendit des bruits de pas à l'étage.

- Elle n'est pas dans sa chambre, Lucius.

- Et bien, continuez à chercher ! Et rappelez-vous ! Le Lord la veut vivante !

Cet échange bref glaça la jeune femme qui sembla figée sur place. Lucius ?! Le Lord ?! Mais que… Hermione ne continua pas sa réflexion interne, les seuls noms des plus grands ennemis de tout sorcier aspirant à la paix, avaient traversé son cerveau pour venir se heurter au cocon Papa-Maman. Reprenant sa marche le plus silencieusement possible, Hermione hurlait dans sa tête. " NON, NON, dites-moi que ce n'est pas vrai !! Ce n'est pas possible ! Ils ne peuvent pas être là ! Maman ! Papa ! Où êtes-vous ? " Son sang battait à ses tempes et ses mains étaient moites. L'une d'elles rechercha instinctivement sa baguette dans sa poche. HORREUR ! Elle l'avait laissé dans sa chambre ! Hermione faillit laisser échapper un gémissement d'effroi. Quand elle arriva dans le patio, elle chercha frénétiquement des yeux ses parents. Ils étaient là ! Allongés sur leur chaise longue, ils avaient tous les deux les yeux fermés…

Hermione se sentit trembler de la tête aux pieds quand elle les vit ainsi. Elle ne put s'empêcher de penser : " j'arrive trop tard " ; cette fois-ci elle ne retint pas la plainte qui montait du fond de son cœur mais sa gorge était tellement serrée qu'elle ne put laisser échapper qu'un murmure étouffé. Elle s'approcha d'eux lentement, tendant la main vers ces êtres tant aimés. Ne réalisant plus vraiment le danger, elle s'assit tout près d'eux, désireuse de s'endormir comme eux pour l'éternité…

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- Hermione ? Mais qu'as-tu ma chérie ?

La jeune fille ouvrit brusquement les yeux, laissant échapper un hoquet de surprise. Sa mère se tenait devant elle, redressée sur son transat, la regardant avec inquiétude. Son père à côté s'étirait les bras en baillant mollement.

- Jane ? Mais quelle heure est-il ? J'ai du trop m'assoupir. Hermione ? Que se passe-t-il ?

Devant le désarroi grandissant de ses parents, Hermione, en un temps qui lui parut une éternité mais qui ne dura même pas une seconde, reprit ses esprits. Le réveil de ses parents, tel une douche glacée, lui avait fait retrouver toute sa froide logique. Respirant un bon coup, elle murmura distinctement sur un ton ne souffrant aucune réplique :

- Parlez moins fort, des intrus sont dans notre maison. Des mages noirs, pour être plus précise. Je n'ai pas ma baguette sur moi, aussi le seul moyen est la fuite. Levez-vous sans faire de bruit et suivez-moi !

Hermione les fit se diriger vers le fond du jardin, leur retraite étant cachée aux yeux de la maison par des massifs de bégonias, et autres plantes bien étoffées. Hermione dans un petit coin de sa tête se jura de remercier sa mère d'avoir convaincu son père l'année dernière de garder ces plantes. Elle les fit traverser la petite barrière donnant sur un chemin longeant les jardins des résidents de leur rue quand elle entendit clairement une exclamation venant de la maison :

- Ils étaient là ! Fouillez ce jardin et vite avant qu'ils ne s'échappent !

Au même moment, Hermione entendit plusieurs " pops " caractéristiques du transplanage. Avant même de comprendre ce qu'il lui arrivait, elle vit en un éclair Arthur Weasley apparaître devant elle et agripper sa mère pour disparaître à nouveau, le même manège se reproduisit avec son père et Tonks. Quand elle sentit à son tour, une main se poser sur elle, elle se tourna vivement vers son possesseur. Remus Lupin la regarda droit dans les yeux et lui murmura " accroche-toi "

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Pour la première fois de sa vie, Hermione goûta aux joies du transplanage. Néanmoins en d'autres circonstances, elle aurait trouvé cette expérience des plus enrichissantes mais aujourd'hui, son esprit était focalisé sur la sécurité de ses parents. Une sonnette d'alarme résonna cependant dans sa tête. Elle savait que ce qu'ils faisaient en ce moment même était extrêmement dangereux. Le transplanage n'est réalisable théoriquement que pour une seule personne. Théoriquement car dans la pratique, il n'est pas rare de voir des parents emmener un enfant ou deux chez le Médicomage ou ailleurs, par la voie du transplanage. Bien sûr, Hermione avait lu quelque chose là-dessus, sur une campagne d'information orchestrée par le Ministère sur les risques du transplanage à plusieurs. Cette capacité nécessitait en effet une grande concentration magique.

Elle sentit avec une acuité sensorielle incroyable la présence de son professeur à ses côtés. En un instant, elle ressentit toute la complexité de cette personne et surtout son aura magique qui l'enveloppait avec chaleur et réconfort.

Quand elle sut que le transplanage était fini, Hermione n'ouvrit pas tout de suite les yeux. Elle était étroitement enlacée dans les bras de son professeur, seul moyen pour que l'aura magique de la jeune fille semble se lier à celle de l'homme. Elle respira lentement pour arrêter le tremblement de son corps. La tête lui tournait et elle souhaitait rester désespérément dans le noir entourée par cette chaleur et cette force.

- Hermione, tu vas bien ? Résonna la voie de Remus Lupin.

Alors la jeune fille se résolut enfin à quitter cette protection pour répondre comme se doit de le faire une bonne petite élève.

- Je vais bien, j'ai simplement la tête qui tourne.

En se détachant des bras de Remus, elle leva le menton pour croiser un regard ambré inquiet et en même temps énigmatique pour la jeune fille. Elle lui offrit un pauvre sourire et regarda où ils avaient atterris. Ils étaient devant une maisonnette à l'aspect fort délabré au beau milieu d'un champ battu par les vents, le tout sous un soleil déclinant.

- Où sommes-nous ? Demanda-t-elle.

- Devant l'ancienne maison de mes parents.

Hermione regarda vivement Remus et crut déceler sur son visage un air de nostalgie et de mélancolie.

- Vos parents n'y habitent plus ?

- Ils sont morts, il y a quatorze ans de cela.

- Je suis désolée.

- Ne le sois pas, tu n'y es pour rien.

Hermione était navreé pour la perte des parents de Remus, d'autant plus qu'elle avait frôlé de peu la perte des siens.

- Mes parents ?! Sont-ils en sécurité ?

- Oui, nous sommes arrivés à temps. Dumbledore avait mis une protection de détection transplanatoire sur votre maison. Dès que nous avons été alertés, nous avons fait le plus vite possible.

- Merci, réussit à articuler la jeune fille soudain submergée par l'émotion. Mais où sont-ils maintenant ? Ils vont sûrement s'inquiéter !

- Je ne sais pas où la transplanation les a fait atterrir mais ils sont avec des membres de l'Ordre, c'est tout ce qui compte.

Elle se mit à repenser avec peur à ce qu'il aurait pu arriver. Ce fut un bruit mat qu'il la ramena à la réalité. Remus était en train de casser des morceaux de chocolat.

- Tiens, mange, ça te fera du bien.

Elle prit le morceau de chocolat en effleurant du bout des doigts ceux de Remus.

- Merci.

Elle ne vit pas l'étrange lueur apparaître et disparaître aussitôt dans le regard de son professeur. Il se détourna résolument vers la maison et avança. La jeune fille le suivit immédiatement, les yeux focalisés sur les épaules légèrement affaissées qu'elle devinait derrière la robe de sorcier miteuse de son professeur.

" Maintenant qu'il travaille pour l'ordre, Dumby pourrait au moins lui payer des affaires décentes. " Hermione afficha un sourire en coin au souvenir du surnom qu'elle avait donné à son directeur.

- Je vois que ça va déjà mieux, fit Remus qui s'était retourné vers elle, une fois arrivé au perron. Je n'ai pas de poudre de cheminette sur moi, à supposer que la cheminée de cette bicoque marche encore et je n'ai plus la force de transplaner ou même de créer un Portoloin.

Dans un regard d'excuse, il ajouta :

- La pleine lune a eu lieu il y a deux jours. Nous allons donc attendre ici qu'une personne de l'Ordre nous contact. Fais attention où tu poses les pieds en entrant, cette maison n'a plus été habitée depuis bien longtemps.

Remus sortit sa baguette et la porte s'ouvrit dans un grincement effroyable. L'intérieur était dans un état de délabrement avancé équivalent à la Cabane hurlante. La comparaison vint aussitôt à l'esprit de la jeune fille. Remus expliqua comme s'il avait lu dans son esprit qu'il s'était, il y a quelques temps, servi de cette maison comme repère lors de la pleine lune.

Ils marchèrent en silence dans la pièce qui avait dû faire jadis office de hall-salon-salle-à-manger-bureau. Un nuage de poussière se déplaçait à chacun de leur pas tandis que le plancher craquait ici et là.

" Cette maison paraît parfaitement lugubre ainsi mais je suis sûre qu'une fois, un bon coup de balai passé, elle peut être sympa. " Pensa Hermione. Remus avec sa baguette, fit en quelques instants des vrais miracles. Les volets s'ouvrèrent laissant passer la lumière, la poussière fut conviée à aller séjourner ailleurs et certains meubles retrouvèrent leur forme première.

- Je ne peux pas vous aider, désolée. Ma baguette est restée chez moi.

- Allons, Hermione, tu es mon invitée dans cette modeste demeure, ce n'est pas à toi de faire ça !

Hermione voulut protester quand un volet claqua à la fenêtre la faisant sursauter. Remus fronça les sourcils et se dirigea vers la sortie. Hermione s'empressa de le suivre ne voulant pas le quitter d'une semelle. " C'est dingue comme on se sent démuni dès qu'on n'a plus sa baguette ". Le volet s'était détaché de son attache qui avait cessé de faire son office à cause d'un vent violent et capricieux.

- Le vent dans ces régions est changeant et souffle par rafale. La maison possédait un sort pare-vent à une époque mais il a du s'estomper avec le temps…

- Il a dû s'estomper beaucoup alors, parvint la voix étouffée d'Hermione.

Remus se retourna brusquement vers son ancienne élève et retint à grand-peine un éclat de rire. Si le lycanthrope avait eu une culture cinématographique moldu, il aurait immédiatement comparé la tête d'Hermione au cousin apparaissant dans la famille Adams. La jeune fille avait les cheveux tellement ébouriffés qu'elle ne cherchait pas à les rabattre derrière ses oreilles.

- Dans quel coin sommes-nous ?

- En Cornouaille.

- J'aurais dû m'en douter, maugréa la Gryffondor.

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Ils retournèrent dans la maisonnée et Hermione suivit l'exemple de Remus en s'installant dans un vieux fauteuil qui, en dépit de l'âge, n'avait perdu en rien de son confort. Remus fit apparaître sur un petit guéridon, un plateau avec deux tasses ébréchées, des petits sandwichs fourrés à la confiture de mûres et du chocolat dans une théière aux couleurs passées.

- Tu veux peut-être un thé, Hermione ?

Celle-ci tressaillit, sortie de ses pensées par la voix grave de son professeur.

- Le chocolat convient parfaitement.

Puis, elle ajouta avec un temps de réflexion :

- Professeur Lupin ?

Ce dernier la regarda de son air calme et légèrement interrogateur.

- Pourquoi avons-nous transplané ici et non place Grimauld ?

- Quand le transplanage s'effectue à deux, surtout avec une personne possédant ton aura magique, il est difficile pour celui qui effectue la manœuvre de se diriger où il veut. Généralement, il atterrit là où c'est le plus facile pour lui, un lieu qu'il connaît par cœur ou qui est important à ses yeux.

Il ajouta avec hésitation :

- Cette maison, à part Poudlard, possède tous mes souvenirs heureux.

Là encore, Hermione ressentit avec la même acuité que lors du transplanage, toute la complexité de son professeur. Elle ne s'était jamais vraiment interrogé sur son passé et sa vie en générale. Elle savait juste qu'avec sa lycanthropie, sa vie n'avait pas été simple. Elle se demanda soudain s'il avait déjà eu des petites amies. Elle faillit rougir en allant plus loin dans ses pensées. " Holà, fillette ! Calme-toi ! " Après s'être mentalement et copieusement enguirlandé pendant un bon laps de temps, suffisamment grand d'ailleurs pour être remarqué par son professeur, Hermione daigna enfin revenir sur terre et prit un sandwich qu'elle dévora avec appétit. L'estomac de la préfète, étant réglé comme un papier à musique, commençait à crier famine, l'heure du dîner étant enfin arrivée. C'est donc avec des couinements éloquents qu'il remercia la venue d'un encas pour calmer sa faim. Hermione se tassa sur son siège tout en rosissant un peu mais ce ne fut pas le léger sourire en coin de Remus qui l'arrêta dans sa quête d'empiffrage visant à égaler la performance d'un certain rouquin.

Une fois rassasiée Hermione jeta un coup d'œil à son professeur. Celui-ci semblait parti loin dans ses pensées. Elle osa cependant le ramener à la réalité en effectuant un léger raclement de gorge. Elle avait un tas de questions qui lui venait à l'esprit. Il croisa son regard d'un air impénétrable puis sembla attendre qu'elle prenne la parole :

- Comment les membres de l'OP vont-ils nous retrouver dans cet endroit …disons assez sauvage ? (N/A : un trou paumé, quoi)

Remus parut amusé, un instant puis répondit plus sérieusement :

- Ça, c'est quelque chose que tu sauras si un jour, tu fais partie de l'Ordre du Phénix mais pour le moment…secret défense…

- Bien que j'ai déjà ma petite idée, j'aimerai avoir votre avis sur la présence de Mangemorts chez moi…

- Et bien, selon toi quelle est la raison ?

Hermione se racla la gorge une nouvelle fois, mal à l'aise car ce qu'elle pensait allait la montrer, aux yeux de son professeur, comme une petite écervelée.

- À vrai dire, je m'y attendais plus ou moins mais on repousse toujours à plus tard ce genre de considération. Je… je pense que Voldemort, après la douleur qu'a engendré la perte de Sirius à Harry, a décidé de s'en prendre à ses proches. Son choix s'est naturellement porté sur ses amis et …peut-être moi en particulier car je suis plus facile à atteindre, étant de famille moldu…

La Gryffondor ajouta confusément :

- Mon attitude irréfléchie par l'oublie de ma baguette est impardonnable de ma part…

- Ne sois pas dure avec toi-même, Hermione. C'est en commettant des erreurs qu'on apprend…

La jeune fille médita ces paroles un instant puis demanda :

- Il y avait Lucius Malfoy chez moi. Je n'ai pourtant lu nulle part qu'il s'était échappé ?

- Le ministère a voulu garder l'information secrète : les Mangemorts, arrêtés il y a deux semaines, se sont échappés il y a trois jours.

Il n'y avait rien d'autre à ajouter mais le regard qu'ils échangèrent fut éloquent.

Ils furent tirés de leur réflexion par un " pop " sonore à l'entrée. Remus nullement inquiété se dirigea vers la porte et l'ouvrit d'un coup de baguette magique. Albus Dumbledore apparut dans l'embrasure de la porte. Il s'avança dans la pièce alors que les rayons du soleil embrasaient les murs d'une chaude couleur orange. Hermione s'était levée à la venue de son directeur et trois ombres chinoises se découpèrent bientôt sur les murs décrépis.

- Miss Granger, je suis ravi de vous savoir en sécurité. Vos parents sont d'ores et déjà à l'abri chez des amis français. Il est naturellement impossible pour vous et votre famille de retourner dans votre maison pour le moment. Je crains, Miss Granger que vous ne deviez passer le reste de vos vacances en dehors de chez vous.

Hermione acquiesça silencieusement, s'étant de toute façon attendue à cette éventualité. On n'est pas la meilleure amie d'un garçon recherché par le plus grand psychopathe mégalomaniaque de tous les temps sans encourir quelques risques. Elle avait tout de même sérieusement gaffé en relâchant sa garde, une fois arrivée chez ses parents. Avant qu'Albus ne reprenne la parole, la jeune fille le remercia pour avoir fait surveiller sa maison.

- Je vous en prie miss Granger, c'était le moins que je puisse faire mais peut-être que vous me remercierez moins quand je vous aurai appris le programme que je vous réserve pour cet été.

Le vénérable sorcier se retourna vers Remus avec un regard pétillant.

- Remus, nous en avons déjà parlé mais vous sentez-vous capable d'accomplir cette tâche ?

- Bien sûr ! Enseigner à trois étudiants sera un vrai plaisir.

- Il y a cependant une légère modification, vous n'aurez que Miss Granger à vous occuper. Mr et Miss Weasley seront entraînés par Alastor, Tonks et Kingsley.

Sous le regard étonné de Remus, Dumbledore analysa rapidement la pièce dans laquelle ils se trouvaient puis déclara :

- Cette maison fera parfaitement l'affaire…

- Excusez-moi de vous interrompre, Professeur, mais pourrais-je savoir de quoi il retourne ? Demanda poliment Hermione en refreinant le plus possible le bouillonnement intérieur qui la saisissait à chaque fois qu'on parlait d'elle à la troisième personne et ce devant elle.

Elle ne supportait pas d'être prise pour une gamine même si elle avait bien conscience d'être un pion devant le grand stratège qu'est Albus Dumbledore. Les deux adultes ne furent cependant pas dupes de l'étincelle brillant dans les yeux de la Gryffondor. Le directeur eut un sourire d'excuse :

- Où avais-je la tête ?! Miss. Granger vous êtes conviée à suivre un programme d'entraînement en défense contre les forces du Mal pendant ces deux mois. Les évènements de juin et votre adhésion à l'AD au cours de l'année m'ont convaincu du bien-fondé de cette démarche. Mais vous êtes libre de refuser, bien évidemment. Après tout vous avez le droit à des vacances.

- Vous plaisantez ? Lâcha Hermione effarée.

Les deux hommes la regardèrent, l'œil circonspect.

- Quand est-ce qu'on commence ? Ajouta-t-elle en s'adressant à Remus dans un grand sourire, bien vite imitée par les deux professeurs.

- Bien, Remus, je vous envoie Dobby pour vous aider dans la tâche, et ce ne sera pas superflu, commenta le directeur en examinant la décrépitude des lieux. Ah, Miss, j'allais oublier de vous donner ceci.

Hermione reçut avec bonheur sa baguette et une lettre où elle reconnut l'écriture de ses parents. Aussitôt ses yeux se teintèrent de tristesse.

- Professeur, pourrais-je revoir mes parents au cours de ces deux mois?

Le vieil homme répondit doucement :

- Ce ne serait pas raisonnable. Les transports sont étroitement surveillés par le Ministère depuis le retour de Voldemort. Et comme ce dernier possède ses espions un peu partout, vos déplacements ne passeront pas inaperçus. Néanmoins, ajouta le vénérable sorcier devant la mine dépitée d'Hermione, je vais voir ce que je peux faire.

La jeune fille le remercia d'un sourire chaleureux et posa encore une ou deux questions techniques:

- Professeur ? Que va devenir Pattenrond seul à la maison ?

- Il arrivera en même temps que vos bagages et Dobby.

Hermione soupira de satisfaction puis ajouta :

- Et Harry ? Que va-t-il devenir ? (N/A : Notez l'ordre des questions…)

Une lueur mystérieuse passa dans les yeux du vieil homme.

- Il n'échappera pas à un entraînement particulier… avec moi… et le professeur Rogue…

- Ouch ! Ne put s'empêcher de lâcher la jeune sorcière en secouant la main. Ça va faire mal… "

Les deux hommes éclatèrent de rire et Dumbledore les quitta dans un Pop retentissant.

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Remus et Hermione étaient en train de rétablir le confort des pièces de l'étage quand ils entendirent un miaulement et une petite voie aiguë les appeler du rez-de-chaussée. Hermione en descendant reconnut tout de suite Dobby et le salua chaleureusement. Elle voulut s'occuper de son chat mais Dobby s'en chargea en insistant gentiment. En emportant sa malle par un Locomotor Bardis, elle retourna donc voir Remus qui se chargeait de lancer un rafraîchissement sur les murs des chambres. Hermione nettoya tous les meubles et le sol. Enfin, Remus répara les lits, des commodes, des chaises et des fauteuils pour finalement s'attaquer à la salle de bain. Hermione le rejoignit par curiosité n'ayant pas visité encore cette pièce. Celle-ci était désolante de saleté, des morceaux de carrelage traînaient un peu partout et les tuyauteries semblaient complètement hors d'usage. Remus jeta un coup d'œil à la jeune fille :

- Ça t'embête si tu ne te laves pas pendant ton séjour ici ?

- Je ne sais pas, c'est vous qui avez l'odorat délicat après tout…

Hermione se mordit aussitôt les lèvres, elle ne voulait pas gêner son professeur en faisant allusion à sa lycanthropie mais Remus prit le parti d'en rire.

- Ne t'inquiète pas, je sais très bien faire abstraction de mes sens quand ça m'arrange. Sinon ça fait longtemps que je ne dormirai plus !

Hermione éclata de rire à son tour puis retroussant leurs manches, ils nettoyèrent la salle de bain et Remus répara de façon satisfaisante la plomberie en ressoudant des bouts de tuyaux (Aqua conductos reparo) et en redonnant un coup de jeune à certains qui avaient pris un abonnement à la rouille (Evanesco ferros revitalis). Il enterra finalement le tout dans le sol en replaçant le carrelage par-dessus (Couvos Hermétis).

Un sifflement admirateur le sortit de son travail. Il regarda la jeune fille d'un air étonné. Il faut dire que personne n'avait l'habitude d'entendre ce genre de bruit dans la bouche de la Préfète qui semblait plutôt avoir emprunter cette manière à l'autre Préfet de Gryffondor.

- Si un jour, vous êtes lassé d'enseigner la DCFM, vous pouvez toujours vous recycler dans la plomberie. Chez les Moldus, vous ferez un malheur.

- Merci, fit simplement l'homme en souriant. Libre à toi de t'en servir maintenant. "

Hermione repartit dans sa chambre pour prendre son pyjama et ses affaires de toilette. Une fois enfermée dans la salle de bain elle prit une douche qui la remit d'aplomb après cette journée des plus éprouvantes. Pressée d'aller dormir, elle enfila rapidement ses affaires et sortit dans le couloir éclairé par des chandelles magiques accrochées au mur. Se retrouver dans cette étrange maison avec un professeur à disposition pour amasser un tas de connaissances était une situation bien étrange mais la jeune fille sentait que ça allait lui plaire. Elle étouffa un bâillement et s'apprêtait à rentrer dans sa chambre quand elle croisa son professeur.

- Bonne nuit, Professeur Lupin, lança-t-elle joyeusement.

Celui-ci était en train de consulter des parchemins tout en marchant, il se figea en l'apercevant.

- Hermione, il va falloir m'appeler Remus si tu veux que je te réponde. Nous ne sommes pas à Poudlard. Et la salle de bain a fonctionné ?

- À merveille ! J'ai même eu droit aux bulles masseuses et aux jets tourbillonnants. Une vraie salle de bain de Préfet.

Hermione ne remarqua pas le regard étrange que Remus lança sur sa tenue. Le pyjama n'avait rien d'exceptionnel en soi, il mettait simplement ses formes féminines en valeur.

- Bien, demain, début des hostilités à neuf heures. Sois prête et …en forme. Bonne nuit Hermione.

- Argh… Bonne nuit, pr…Remus. "

Hermione, une fois dans sa chambre, s'écroula sur son lit et s'endormit en quelques secondes. Elle n'entendit même pas au cours de la nuit, Pattenrond qui vint la rejoindre en grattant judicieusement la porte pour l'ouvrir.

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N/a : Voilà, les bases de l'histoire sont posées dans ce chapitre. Chapitre maladroit (comme le reste d'ailleurs) mais bon, si mon cerveau me dit de faire ça, je n'ai plus qu'à exécuter...