Hey ! Me voici avec un OS sur le bien-aimé Soukoku ! J'ai mis un petit bout de temps à l'écrire, mais j'ai adoré le faire ! J'espère que vous l'aimerez autant que moi !
Disclaimer : Bungo Stray dogs et ses personnages ne m'appartiennent, malheureusement, pas. Ils sont à Kafka Asagiri et Harukawa 35, moi je ne possède que la trame de l'histoire.
Warning : Présence de : lemon yaoi, langage fleuri et abus d'alcool. Âme sensible s'abstenir.
Sur ce, bonne lecture ~
Chuuya se demandait sérieusement si un complot contre sa personne était une réponse valable pour tous les problèmes qu'il avait eus aujourd'hui.
Cette journée aurait pourtant dû être formidable. Ce jour bénit, où il y a trois ans déjà, Dazai quittait la mafia portuaire. Il avait déjà prévu de fêter dignement l'événement, à son bar préféré. C'était bien le minimum qu'il se devait de faire pour le départ de cet idiot.
Mais sa journée avait été bien plus éreintante que d'habitude. Il avait dû gérer les bavures d'Akutagawa, les frasques de Kôyô et les habituelles lamentations de son boss concernant la perte de son, ancien, cadre favori.
Tous lui avaient, à un moment ou à un autre, dit qu'ils aimeraient bien voir Dazai revenir. Que ce serait tellement mieux et plus simple s'il était encore avec eux. Chacun cherchant son approbation. Après tout, c'est son ancien partenaire. Mais il les avait tous… gentiment envoyés balader. Ça l'avait mis à fleur de peau. Trop parler de ce traître le mettait en rogne.
Il ne se détendit qu'une fois arrivé au Scarlet.
La devanture de ce bar à plusieurs étages ne donnait pas envie d'y entrer. La peinture écaillée, l'escalier miteux et la porte à moitié défoncée repoussaient les moins téméraires d'entre eux. Mais il ne fallait pas se fier aux apparences, l'intérieur était pas mal. Une lumière tamisée, des sièges confortables en cuir noir, des étagères remplies d'alcool de qualité et une vue panoramique sur le port de Yokohama.
Chuuya, par politesse, avait enlevé son chapeau en entrant. Et il était parti à sa place habituelle. Il s'était placé au fond du bar, loin des regards indiscrets, juste devant l'immense baie vitrée.
Étant un client régulier, il fallait bien faire redescendre la pression après le travail, le barman lui apporta directement son premier cocktail. Il commençait toujours avec un Bloody Mary, ce n'était pas dur à retenir.
Il observa le soleil se coucher sur la ville. La lumière naturelle s'estompant pour laisser la place à l'éclairage public. Il apporta le verre à ses lèvres et apprécia le sentiment de brûlure que provoquait la vodka coulant le long de sa gorge. Il aimait commencer par ce cocktail fort, ça permettait de mieux savourer les grands crus par la suite.
Il le vida quasiment en une seule fois. L'homme derrière le comptoir en bois d'ébène, en bon commerçant, lui fit un autre verre. Et le roux les enchaîna les uns après les autres.
Il devait être à sa troisième ou quatrième boisson lorsqu'il remarqua les regards intéressés d'une jeune femme. La vingtaine, brune, pas trop grande et avec un joli décolleté. En soi, elle n'était pas trop moche. Le mafieux la laissa s'approcher. Il n'était pas contre s'amuser un peu avec de jolies créatures quand l'occasion se présentait.
L'alcool aidants, ils flirtèrent un moment accompagnant leur discussion d'un verre de vin rouge, ayant délaissé les cocktails pour les choses sérieuses. Chuuya ne l'écoutait pas vraiment et se contentait d'acquiescer à son babillage incessant. Il attendait simplement qu'elle soit assez désinhibée par l'alcool pour écarter les cuisses.
Mais ce qu'il avait oublié, c'était que son propre taux d'alcoolémie ne faisait qu'augmenter depuis le début de la soirée. Et l'alcool n'apportait que des problèmes. La preuve en est, qu'il se surprit à penser à une chose inattendue en regardant la jeune femme.
« Elle ressemble un peu à Dazai, avec ses cheveux bruns et ses yeux chocolat… »
Et son esprit embrumé, ne put alors se concentrer uniquement que sur cet enfoiré. Et, sans aucun signe avant-coureur, il la coupa dans sa phrase pour commencer à vider son sac. Tout ce qu'il avait dû endurer ces trois dernières années. Tout ce qu'il avait enduré pendant que Dazai faisait encore partie de la mafia. La trahison qu'il avait subie. Tout.
Elle était probablement partie à un moment ou à un autre de son monologue. Sûrement agacée de voir qu'elle avait perdu le peu d'attention que Chuuya lui portait. Résultat, il était en train de parler à son verre.
« Non, mais c'est vrai quoi !... Pourquoi ce…. Ce salaud a trahi la mafia ? Hein ?!... Tu le sais toi ?... »
Bizarrement, le verre ne lui répondit pas, alors il continua.
« Pourquoi il ne m'a rien dit… on a vécu toute notre…. Putain d'enfance ensemble ! Et même plus !...Et ce connard, ce gaspilleur de bandage…. il m'a abandonné sans rien dire ! »
Encore aucune réponse de la part du verre… il n'était vraiment pas réceptif. Mais Chuuya n'avait pas de meilleur confident sous la main.
« Je vais… je vais l'appeler tiens !... Je vais lui dire ce que je pense… à cet enfoiré !... À…à cette salope de momie ambulante ! »
Et même si le verre ne daignait toujours pas parler, son éclat attira l'œil du mafieux et il l'interpréta comme le signe que c'était une bonne idée.
Sortir son téléphone de sa poche s'avéra être une épreuve redoutable. Déverrouiller l'écran lui parut un moment comme un mur infranchissable, mais il devait s'expliquer de vive voix avec ce traître ! Sa volonté se débattit avec l'écran tactile du téléphone, et cette dernière triompha.
De son doigt tremblant, Chuuya réussit à appuyer sur le symbole du répertoire. Il ne restait plus qu'à retrouver le nom de contact qu'il lui avait attribué… Si ses souvenirs étaient corrects, c'était quelque chose comme la momie… quoique, c'était peut-être plus un truc avec le mot thon… ou trousse de secours… ?
Il fit défiler les noms jusqu'au T, ça lui donna le tournis. Il devait être sacrement torché… pourtant, il se sentait en pleine possession de ses moyens ! Il chercha quelque chose commençant par T et trouva son bonheur avec le nom thon bleu.
Il n'hésita pas une seule seconde et l'appela.
Chuuya n'attendit même pas de voir si Dazai avait décroché pour commencer à parler, ni même de savoir si c'était le bon numéro.
« Alors tu vas m'écouter connard !... Je te… déteste, non ! Je te hais !... Tout le monde me soûle avec le grand Dazai ! Mais moi, je te dis d'aller te faire foutre !...Crève…. Crève sale ordure ! Enfoiré de traître !... J'en ai ras-le-bol que tout le monde me parle de TOI ! Tout le monde se plaint à moi que TU sois parti !... Mais tu nous as triha…euh thari…
- Trahi ?
- Oui ! Tu nous as trahis ! Tu m'as trahi !... C'est pas parce que je suis ton putain de remplaçant que… c'est à moi qu'il faut se plaindre ! Moi aussi j'ai perdu mon partenaire ! Le mec qu'on m'a forcé à côtoyer toute mon enfance !... La momie qui m'a abandonné sans rien dire !... C'était trop pour toi ?! De me prévenir ?! De me laisser un mot ?! De m'appeler ?!
- Je-
- TA GUEULE !... C'est moi qui parle ! Je t'ai haï… et je te hais toujours ! Tu m'as toujours pris pour ton chien !... Celui à qui tu… tu laisses toujours le sale boulot ! Et je sais que t'as toujours détesté les chiens ! Au début, moi je… moi je t'aimais bien ! Peut-être même plus ! Mais toi… toi tu t'es toujours foutu de moi !
- Chuu-
- J'AI DIT TA GUEULE ! Maintenant, j'ai ouvert les yeux… je referai plus jamais… plus jamais, la même erreur ! Si tu essayais de mourir devant moi… je te laisserai claquer, connard de suicidaire !... Ça aussi, ça me gave de te voir essayer de mourir ! Tu ne crois pas que… que ça ferait du mal aux autres ?! Tu crois que t'es tout seul ou quoi ?!... Réponds-moi !... En fait, non ! Je veux pas t'entendre, le brumisateur d'ennui !... Égoïste !...
-…
- Je t'en veux tellement… Dazai…»
Chuuya était essoufflé d'avoir autant parlé. Avoir dit ses quatre vérités à cet homme, qui était l'un des plus importants pour lui, lui avait fait du bien. Plus qu'il ne l'aurait cru.
Il ne chercha pas à raccrocher. À quoi bon ? Ce n'était pas comme si Dazai se souciait de lui. Il ne le faisait déjà pas quand ils étaient enfants, ni quand ils étaient adolescents et encore moins quand ils étaient partenaires. Alors pourquoi le ferait-il maintenant ?
Il reposa simplement l'appareil sur l'accoudoir du fauteuil et se laissa couler dans celui-ci. Ils étaient vraiment confortables.
Il reprit son verre et le finit d'un seul trait. Il ne se reconnaissait même plus dans ses propres gestes. Normalement, il aurait dû savourer cette cuvée, l'une des meilleures proposées ici. Mais il n'avait pas le cœur à la fête. Il ne l'avait plus.
Et pour son cerveau, la soirée s'était arrêtée là. Le reste de sa mémoire s'était évaporé. Le black-out total. Dans un sens, ce n'était pas plus mal.
Pas de souvenirs, pas de problèmes.
~ ҉ ~
Le mal de tête lui vrilla les tempes avant même qu'il n'ouvre les yeux. Ça ne donnait vraiment pas envie de se lever. Mais malgré la douleur, il força ses paupières à s'ouvrir.
L'effort surhumain qu'il avait dû produire pour recouver la vue lui avait presque donné envie d'utiliser son pouvoir pour rendre ses paupières moins lourdes. Mais il avait finalement réussi à le faire sans recourir à sa capacité. Son honneur était sauf.
Ses sens se réveillèrent peu à peu. Et ces derniers purent lui fournir deux constatations. Une bonne, et une mauvaise.
La première était qu'il était dans sa chambre. Il reconnaissait le lustre pendu au plafond, c'était le sien. Ça, c'était la bonne nouvelle.
La deuxième était qu'il n'était pas seul dans son lit. En effet, maintenant qu'il tendait l'oreille, il entendait une respiration juste à côté de lui. Ça, c'était la mauvaise nouvelle.
Comment avait-il fait pour ramener quelqu'un chez lui ? Dans son état d'ébriété avancé ? C'était un véritable mystère. Et plus il y réfléchissait, plus sa gueule de bois se faisait sentir.
Décidant que pour sa survie immédiate, il lui fallait une aspirine et une cigarette, il essaya tant bien que mal de sortir du lit sans le moindre son. Il n'avait pas envie de parler et encore moins de s'engueuler avec la personne endormie dans son lit.
Cette fois-ci, il utilisa son pouvoir. Il ne fallait pas croire que le roux ne l'utilisait que pour combattre, loin de là ! Et heureusement qu'il l'utilisa, car la démarche qu'il avait pour se rendre dans sa salle de bains était tout sauf légère ! Il avait un peu l'allure d'un zombie fraîchement sorti de terre.
Et une fois arrivé à la destination tant attendu au bout de sa chambre. Car oui, sa chambre comportait une salle de bains privative, il devait bien y avoir des avantages à faire partie de la mafia ! Bref, lorsque le miroir lui renvoya son reflet, il constata qu'il n'avait pas seulement une démarche aussi gracieuse que celle d'un mort vivant, mais aussi son apparence.
Tant pis pour cette fois… Il leva la main pour ouvrir le placard qui lui servait à ranger les médicaments et autres matériels médical, et il attrapa le tube d'aspirine tant convoité.
Il le garda dans sa paume et entreprit cette fois de sortir de la chambre. Arrivant à la porte, Chuuya se retourna pour observer la personne avec qui il avait partagé son lit. Une brune… ou un brun ? Il ne saurait pas dire, et à vrai dire, il s'en foutait. D'ici à ce que le roux soit pleinement réveillé, l'intrus aurait dégagé de son appartement.
Sans plus de cérémonie, il se dirigea vers la cuisine. Il s'y servit de l'eau et y ajouta un cachet pour le faire dissoudre. Pendant ce temps, il chercha dans ses tiroirs un paquet de clopes et un briquet, choses qu'il trouva relativement rapidement. Et une fois l'aspirine dissoute et avalée, il décida de prendre l'air sur sa terrasse.
Étant encore à moitié endormi, il heurta le canapé en chemin. Un bruit sourd ressortit de la collision, mais l'autre ne semblait pas vouloir quitter les bras de Morphée. Tant mieux, il voulait encore rester seul. La baie vitrée grinça un peu lors de son ouverture, mais rien de dramatique. Il put donc se glisser dehors sans encombre, ou presque.
Ce qu'il n'avait pas prévu, ce que le soleil l'éblouirait. Aux vues dans sa position dans le ciel, Chuuya déduisit qu'il devait être entre midi et quatorze heures. Heureusement que la mafia était plus active de nuit que de jours.
Mais il râla quand même, juste pour la forme. Peu importe si personne ne pouvait l'entendre. Son appartement se trouvait au seizième étage et l'étranger, ou l'étrangère dormait à poings fermés.
Toujours dans son semblant de mauvaise humeur, il tira rageusement une cigarette du paquet et l'alluma sans attendre. La nicotine lui fit du bien et détendit ses muscles. Accoudé à la barrière, il se laissait aller, profitant simplement du moment.
Le vent sur son visage le rafraîchissait un peu, après tout, il n'était vêtu que d'une simple chemise et d'un pantalon qu'il avait récupéré au milieu de son parcours. Mais le ciel sans nuages et le soleil tapant compensaient cette perte de chaleur.
Ses yeux céruléens s'étaient enfin habitués à la luminosité ambiante. L'aspirine commençait lentement à faire effet, et la douleur s'estompait progressivement. Il commençait à apprécier. D'en haut, les bruits parasites de Yokohama ne l'atteignaient pas et il savoura pleinement ce calme. Ou du moins, jusqu'à ce qu'un mauvais pressentiment s'insuffle dans ses veines.
Le bruit particulier de la baie vitrée qui s'ouvre se fit entendre derrière lui. Mais il ne se retourna pas pour autant. Il ne savait pas vraiment pourquoi, mais il ne le fit pas. Puis le souvenir de son appel téléphonique de la veille au soir lui revint violemment en mémoire.
Lui, Nakahara Chuuya, avait appelé Dazai Osamu en pleine nuit pour vider son sac. Et il se souvenait très clairement que cette momie lui avait répondu. Seigneur, faite qu'il n'ait pas enregistré la conversation…
Les bruits de pas lui indiquèrent que la personne venait de quitter le salon pour passer sur la terrasse. À cet instant précis, il se remémora la chevelure brune qui dépassait de son lit. Son mauvais pressentiment augmenta brusquement, sans raison apparente.
Son cerveau lui soufflait la solution, mais il ne voulait surtout pas y croire. Il se doutait que celle, ou plutôt celui qu'il avait pris pour un étranger était en réalité loin d'en être un.
Il ne se retourna toujours pas, repoussant le moment fatidique où il devrait vérifier ses soupçons. En attendant, il continua de fumer sa cigarette. Sûrement pour jouer une sorte de comédie, pour faire reculer l'inévitable. Il se construisit mentalement une barrière protectrice contre l'idée saugrenue que son propre esprit lui proposait comme explication logique.
Hélas, tous ses efforts, et surtout ses espoirs, furent réduits à néant lorsqu'il sentit deux bras entourer sa taille et qu'une voix, malheureusement bien connue, lui murmura ces paroles :
« Alors, mon petit Chuuya ~ On quitte le lit sans même me dire bonjour ? »
Ce n'était qu'une simple phrase, mais elle lui glaça le sang. Il ne manqua pas de se dégager des bras ignobles et recouverts de bandages de Dazai pour se retourner et lui faire face. Et pour, la seconde suivante, essayer de porter atteinte à la vie de ce maniaque du suicide.
« Je peux savoir ce que tu fous ici, la trousse de secours ?! »
Dazai ria en esquivant le coup de pied du roux. Il retrouvait son Chuuya habituel.
« Eh bien, c'est une assez longue histoire… tu veux que je te la raconte ? Parce que je ne suis pas sûr que tu t'en souviennes, vu que tu tiens toujours aussi mal l'alcool ! »
Évidemment, cet idiot de Dazai n'avait pas loupé le coche pour l'insulter à peine deux minutes après son arrivée sur cette foutue terrasse. Ça n'aurait pas été drôle sinon !
« Va te faire voir ! Et hors de question de t'écouter parler pendant une demi-heure !
- Comme tu as l'air d'y tenir, je vais être bon prince et te le dire ~
- Enfoiré ! »
Chuuya l'attaquait inlassablement, et inlassablement Dazai l'esquivait. Ils se connaissaient par cœur et savaient qu'aucun n'arriverait à blesser l'autre. Mais le cadre de la mafia essayait quand même. Probablement plus par habitude qu'autre chose.
« Tu m'as appelé à une heure du matin pour soulager ta conscience ~
- Pas besoin de me le rappeler, ça je m'en souviens ! Et j'ai dit que je ne voulais pas t'entendre !
- Tu avais l'air tellement désespéré ! Je ne pouvais pas manquer de voir la tête que tu faisais ~ Et quand je t'ai rejoint, je n'ai pas été déçu ! Tu tirais une tronche hilarante, la limace ! »
Celui-là n'était pas passé loin de la cible. Le ton comique et le regard amusé que lui lançait Dazai l'énervaient encore plus ! Chuuya n'espérait qu'une chose, le faire taire. Mais si ça continuait ainsi, c'était peine perdue.
« Et quand je t'ai raccompagné chez toi, tu m'as dit des choses intéressantes… »
Le roux se stoppa dans son mouvement. Il était devenu livide. Qu'est-ce qu'il avait bien pu dire à cette-chose-qui-venait-en-plus-des-bandages ? Le sourire victorieux qu'affiche l'ex-mafieux lui donna la chair de poule.
« Toujours pas intéressé par ce que j'ai à dire, la rouquine ?
- Traite-moi encore une fois de femme et c'est toi qui en deviendras une, la brune. »
Il avait répondu du tac au tac à son insulte et avait oublié la question que lui avait posée l'autre. Grave erreur stratégique.
« Tu n'as pas dit non, donc, tu veux savoir ~ »
Il n'eut pas le temps de répliquer que Dazai commençait déjà.
« Tu m'as parlé de beaucoup de choses… de sentiments, entre autres… »
Le brun avançait vers Chuuya au fil de ses paroles. Et comme pour lui répondre, le roux reculait. Le combat avait été totalement oublié, laissant la place à une ambiance qui ne faisait que s'alourdir.
« Tu m'as surtout parlé des différents sentiments que tu avais envers moi… »
Son dos avait heurté la balustrade, et Dazai avait sauté sur l'occasion pour le bloquer complètement, l'empêchant de faire le moindre mouvement. Il s'était fait avoir comme un bleu. Leurs yeux se croisèrent, Dazai affichait un air étonnamment sérieux sur son visage.
« Mais… je ne sais pas… »
Son visage se rapprochait dangereusement du sien. À présent, il pouvait sentir son souffle s'échouer sur lui. L'envie de combler la distance était intenable et le désir parcourait ses veines à une vitesse fulgurante. La chaleur lui montait aux joues, à tel point que Chuuya était presque certain que son teint pouvait concurrencer la couleur de ses cheveux.
« Finalement, je n'ai pas envie de te dire ! »
…
Il allait le massacrer. Réduire son corps en lambeau.
Dazai avait explosé de rire à la fin de sa phrase. Il riait encore à ses dépens. Il jouait, encore, avec ses sentiments. Dire que Chuuya avait cru que… !
Il ne s'était pas senti aussi humilié depuis longtemps. Il aurait dû s'en douter. C'était à ce salaud de Dazai qu'il avait affaire. C'était sa faute à lui, de l'avoir cru, d'avoir espéré pendant quelques secondes.
Et pendant ce temps, le brun se roulait de rire par terre en continuant de blesser, sans le savoir, le roux.
« Oh mon Dieu ! C'était… formidable ! J'ai bien fait de rester dormir avec toi, Chuuya ! Je crois que c'est la meilleure décision que j'ai prise depuis longtemps ! La tête que tu viens de faire valait bien tous ces sacrifices ~ »
Il aurait dû être bouillant de rage. Il aurait dû vouloir sa revanche. Il aurait dû se défendre ou l'attaquer. Mais il ne fit rien de tout ça.
Il était fatigué. Son visage perdit toutes expressions, en même temps qu'il perdit le peu de couleurs qu'il avait. C'était trop. Juste trop. Ses bras, avant en position de combat, retombèrent ballant près de son corps. Ses lèvres restèrent muettes de tous sons.
Chuuya n'était à cet instant, qu'une pâle copie de lui-même.
Cela dura un moment avant que Dazai ne se rendre compte que quelque chose n'allait pas. Et il lui fallut quelques instants de plus pour trouver ce qui clochait. Chuuya ne faisait rien. Normalement, il réagissait toujours à ses piques. Mais là rien. Pourquoi ?
Il se releva et ses yeux tombèrent instantanément sur la silhouette de son ancien partenaire. Sa mauvaise foi l'empêchait de l'avouer, mais le spectacle qui s'offrait à lui ne lui plaisait absolument pas.
Son Chuuya, cette petite teigne colérique et avec un goût malsain pour les chapeaux paraissait vide. Voir même… brisé ? Pourquoi ? Il n'avait pourtant rien dit de pire que d'ordinaire. Il ne comprenait pas la réaction du roux. Elle semblait disproportionnée.
Et c'est l'objet de ses réflexions qui le tira de celles-ci, s'étant subitement mis à parler.
« Hors de chez moi, Dazai.
- Ça alors ! Qu'est-ce qui t'arrive, mon gnome de Chuuya ? Faut te calmer, c'est juste une petite plaisanterie ~ »
Les orbes turquoise de l'autre homme plongèrent dans les siennes. Dazai n'avait jamais vu une lueur pareille dans ses yeux. Et il perdit sa répartie lorsque le roux répéta avec le même ton morne ses paroles.
« Dazai, hors de chez moi. »
Ne le voyant pas bouger malgré sa demande répétée, Chuuya décida d'agir par lui-même. Se désintéressant totalement de l'homme sur son balcon, il rentra et disparut dans l'une des pièces. Et Dazai, qui était resté planté comme un idiot sur la terrasse, eue la surprise de voir son rival revenir totalement habillé. Prêt à partir.
Il se décida enfin à bouger et rentra dans le salon pour rejoindre le roux. Les insultes avaient été oubliées. Tout comme son bon sens qui s'était envolé. Sans comprendre pourquoi, il posa la question qui lui brûlait les lèvres.
« Chuuya, qu'est-ce que tu fais ?
- Je pars.
- Tu pars ?
- Tu n'as pas l'air de vouloir partir, alors c'est moi qui y vais. »
Dazai n'en revenait pas. Pourquoi le roux agissait-il ainsi ? Il fit l'erreur d'attraper son bras pour avoir plus d'explication. Cela sembla agir comme un déclencheur pour Chuuya.
« Ne me touche pas ! »
Il semblait véritablement en colère. Et les actes qui suivirent le confirmèrent.
Chuuya s'était retourné et avait essayé de lui envoyer un coup de pied dans les côtes. La différence avec leur combat de d'habitude, était que là, il avait vraiment essayé. Le roux avait vraiment voulu le toucher. Il avait lancé sa jambe avec force dans le but de, réellement, le blesser.
Il devait savoir pourquoi.
Il s'aida ses réflexes pour contrer le coup suivant et bloqua Chuuya entre son corps et le sol. Ce dernier se débattit violemment. S'il n'avait pas vraiment tenu à savoir, Dazai l'aurait sûrement lâché. Il se débattait vraiment comme un diable. Mais là, il se devait savoir. C'était trop anormal.
« Chuuya, dis-moi ce qui se passe.
- Va te faire foutre ! Connard !... Lâche-moi !
- Réponds-moi, qu'est-ce qu'il y a ?
- Rien ! Lâche-moi, Dazai !
- Pas tant que tu ne m'auras pas dit !
- Qu'est-ce que ça peut te faire ?! Même si je te le disais, ça changerait quoi ?! T'en as rien à foutre de moi ! Alors, lâche-moi ! »
Il était désarçonné face à son comportement. Il ne savait pas comment agir avec lui, mais cette fois, il voulait savoir. Il n'abandonnera pas. Chuuya aurait beau se débattre, il ne reviendra pas sur sa décision.
« Je ne te poserais pas la question si je ne voulais pas savoir.
- Et pourquoi tu veux savoir ?! Pour encore te moquer de moi ?! Avoir un nouveau dossier avec lequel me faire chanter ?! »
Il tenta le tout pour le tout et prit le visage de Chuuya entre ses doigts avant de parler à nouveau. Il y mit toute l'honnêteté possible pour un ex-mafieux. Il essaye même de faire passer par contact visuel son début d'inquiétude.
« Dis-moi ce qui ne va pas… »
Son comportement sembla énerver encore plus le roux, mais au moins celui-ci s'expliqua partiellement.
« Ah non ! Je t'interdis de jouer l'innocent ! Pas après tout ce que tu as fait ! Pas après que tu aies trahi la mafia ! Pas après que tu m'aies abandonné sans rien dire ! Pas après que tu aies joué avec mes putains de sentiments ! Tu n'as pas le droit ! »
Chuuya s'était tellement débattu, et ses paroles avaient tellement déstabilisé Dazai que le brun avait eu un moment de faiblesse. Un court instant, qui permit au plus petit de s'échapper de la poigne et du corps qui le maintenait prisonnier.
L'homme, enfin libre, parcourut rapidement les quelques mètres de distance entre lui et la porte. Mais Dazai ne pouvait plus le laisser partir. Pas après qu'il ait commencé à lui avouer. Malgré les réactions violentes qu'il avait eues à son contact, le brun, dans un dernier réflexe, essaya de le retenir une dernière fois en lançant sa main.
Le bruit de la claque retentit dans tout l'appartement.
Quand il avait senti sa présence se rapprocher, Chuuya n'avait pas réfléchi et avait lancé sa main en direction de l'autre homme. Sa paume et la pulpe de ses doigts rencontrèrent la chaleur de la joue de Dazai.
Même s'il n'avait pas prévu de se faire gifler, au moins Chuuya s'était arrêté dans sa course effrénée pour le fuir. Ils se regardaient tous les deux en chiens de faïence. Aucun n'osait bouger. Mais Dazai ne restait pas inactif pour autant. Au contraire, son cerveau tournait à plein régime.
Soudain, l'illumination le frappa.
Chuuya lui avait déjà dit ce qui n'allait pas. Maintenant qu'il avait compris, tout faisait sens. Les paroles que son ex-partenaire avait prononcé hier soir lui avait apporté la solution. L'énigme de son comportement était résolue. Et les mots que le roux lui avait dits tournaient maintenant en boucle dans sa tête : « Au début, moi je… moi je t'aimais bien ! Peut-être même plus ! ».
Dazai, pour la première fois depuis des années, ne savait pas quoi penser. Chuuya avait vraiment ce… genre de sentiments envers lui ? C'était l'unique raison logique à toute cette suite d'évènements, mais l'incongru de la chose le faisait douter. Mais peu importe dans quel sens il prenait la situation, c'était toujours la même conclusion qui s'imposait.
La question qu'il se posait maintenant était de savoir comment agir. Comment désamorcer la situation ? Chuuya ne l'écouterait pas, il fallait donc utiliser les actes à défaut des paroles. Mais faire quoi ? Dazai avait toujours été plus doué dans l'art oratoire que dans n'importe quel autre.
Il fallait qu'il se décide et vite. Malheureusement, le temps ne s'arrêtait pas de s'écouler lors de ses réflexions et Chuuya avait l'air de retrouver peu à peu ses esprits. Il décida de se tenter à l'acte le plus suicidaire qu'il n'ait jamais entrepris. Lui-même ne savait pas vraiment pourquoi il faisait ça. Pas plus que les conséquences que cela pourrait avoir dans sa pseudo-relation avec le plus petit.
Il s'était élancé et avait réussi à capturer les lèvres du roux dans un baiser chaste. Il avait simplement apposé sa bouche contre celle de son homologue, et pourtant ça l'avait électrisé. Mais il ne se laisserait pas aller à ses envies tant que Chuuya ne serait pas consentant. Pour prouver sa bonne foi, il s'excusa platement de la « blague » douteuse qu'il avait faite plus tôt dans la journée.
« Je suis désolé Chuuya… »
Son cerveau, qui lui avait déjà fait le coup du black-out la veille, lui affichait maintenant une magnifique erreur 404. Et s'il avait été une machine, Chuuya aurait sûrement disjoncté pour prendre feu ensuite.
…
Dazai venait de l'embrasser pour après s'excuser ?! S'il était capable de faire un mouvement, il aurait rit. De tels agissements de la part du brun ne pouvaient annoncer qu'une chose : l'apocalypse.
En l'absence de son cerveau, c'était ce qui restait de son pauvre cœur qui prenait les commandes de l'esprit de Chuuya. Et l'espoir qui était mort un peu avant ressuscita pour devenir encore plus fort qu'auparavant.
Dazai attendait sa sentence. Ses orbes chocolat cherchant à capter son attention. Si avant il avait cru voir Dazai avec un visage sérieux, ce n'était rien comparé à maintenant. Et il n'était pas entraîné à résister à ce genre de chose.
L'ambiance auparavant lourde de non-dits et de dispute avait subitement disparu pour laisser la place à une toute autre atmosphère. Un air remplit de luxure, de désir et d'amour peut-être. Quoi qu'il en soit, Chuuya s'était jeté sur l'autre homme, l'entraînant dans un nouveau baiser bien plus ardent.
La force avec laquelle il s'était précipité sur Dazai les avait précipités au sol, mais aucun d'eux ne s'en souciait vraiment. Ils pouvaient à présent sentir la chaleur et la douceur de la bouche de l'autre sans aucune barrière. Et à peine le brun avait-il demandé à approfondir leur baiser que l'accès lui avait été accordé. Les lèvres de Chuuya s'étant ouvertes quasi-instantanément. La langue mutine de Dazai prit dès lors possession de l'espace nouvellement acquis. Et au lieu de chercher à dominer l'autre, il chercha son affection, le muscle lingual s'enroulant tendrement autour de son homologue.
Cela dura un moment, aucun d'eux ne voulant arrêter cet instant magique, mais le manque d'air se fit cruellement sentir pour Chuuya. Et c'est à contrecœur qu'ils se séparèrent, Dazai ne manquant pourtant pas de mordiller un peu la lèvre inférieure du roux avant de réellement terminer l'échange buccal.
Ils restèrent proches l'un de l'autre, mais ils s'éloignèrent justes assez pour pouvoir s'observer. Durant leur baiser, Chuuya s'était retrouvé à califourchon sur les genoux de Dazai, et il pouvait parfaitement sentir le degré de contentement du brun, qui s'exprimait par une jolie bosse sur le dessus de son pantalon. Les yeux céruléens de Chuuya s'accrochèrent à ceux de Dazai. La luxure, l'amour, l'envie, la tendresse, le désir… toutes ces émotions se mélangeaient dans un seul regard qui lui donna des frissons.
« Que dirais-tu de finir ça dans ta chambre, Chuuya ? »
La façon dont il avait prononcé son nom l'avait transporté. Il avait adoré et il comptait bien l'entendre plus souvent.
« J'espère bien ! Hors de question qu'on le fasse par terre ! »
Sa réplique avait tiré un sourire à l'autre, et même un léger rire. On ne perdait pas si vite les mauvaises habitudes. D'un commun accord, ils se relevèrent pour se coller à l'autre dans la seconde suivante.
Les mains de Dazai se callèrent sur ses hanches et la tête de ce dernier disparut dans le cou de Chuuya. Il y déposa une nuée de baiser papillon en remontant vers l'oreille du roux. Et après lui avoir gentiment mordillé le lobe, il lui murmura d'une voix rauque et pleine d'impatience :
« Accroche-toi. »
Chuuya ne chercha pas vraiment à contester l'ordre, bien trop émoustiller par la suite promise des événements. Ses bras s'agrippèrent aux épaules de Dazai et il accrocha ses jambes à sa taille. Les mains du plus grand quittèrent les hanches de Chuuya pour s'installer respectivement au milieu de son dos et sur ses fesses. Dans un sourire, leurs lèvres se retrouvèrent encore une fois pendant que Dazai les conduisaient à la chambre tant convoitée.
Il y eut de nombreux arrêts pendant lesquels Chuuya se retrouvait plaqué au mur, Dazai tout contre lui pour approfondir et profiter un peu plus de leur baiser langoureux. Et enfin, ils atteignirent le lit. Dazai y déposa délicatement le plus petit avant de le rejoindre et de se placer entre ses jambes fines et galbées.
Il avait décidé que pour leur première fois, c'était lui qui donnerait un maximum de plaisir à Chuuya. Il commença par embrasser tout le visage de son partenaire pour ensuite descendre et s'arrêter à la naissance de son cou. Et il fut heureux d'y apposer sa marque, un magnifique suçon que Chuuya ne pourrait pas cacher facilement. Il appartenait à Dazai, et il fallait que tout le monde le sachent.
Donc, après avoir clamé le roux comme sien, il s'attela à la tâche de lui enlever sa chemise, qui était devenues superflues depuis de nombreuses minutes. Dans des gestes lents et sensuels, il détacha les trois premiers boutons. Juste de quoi avoir accès à deux petits bouts roses sur le torse de son amant.
Sa première main maltraitait un morceau de chair de la plus délicieuse des façons, le tirant, le roulant ou l'écrasant légèrement entre ses doigts. Et pour un souci d'équité, la bouche de Dazai s'occupait de l'autre.
Chuuya appréciait à leur juste valeur toutes ces petites attentions que lui accordait le brun, mais il ne comptait pas rester passif dans leur ébat. Il se redressa légèrement pour pouvoir envoyer valser à son tour le haut de Dazai. Il caressa le peu de peaux offertes, une grande partie du torse étant recouverte par d'énormes bandages. Chuuya savait ce qui se trouvait en dessous. C'était lui qui avait soigné presque toutes les plaies qui s'y cachaient. Mais jamais il n'avait pu les observer une fois cicatrisées. Dazai ne l'avait jamais laissé faire. D'un œil inquisiteur, il observa un peu plus tous ces bandages.
« Dazai… »
Pas besoin d'en dire plus, chacun savait ce que demandait Chuuya. Mais intérieurement, Dazai était mal à l'aise. Il ne voulait pas effrayer son futur amant. Alors, il contourna la question implicite par l'humour, mais il savait que Chuuya comprendrait.
« Attends un peu avant de hurler mon nom, les choses sérieuses n'ont pas encore commencé ~
- Idiot. »
Dans un sourire tendre, Chuuya l'embrassa puis embrassa les bandages. Il prendrait le temps de les enlever la prochaine fois. Car une chose était sûre, aujourd'hui n'était que le premier acte d'une longue, très longue série.
Ils reprirent leur activité commune qui avait été quelque peu « mise en pause » avec encore plus d'ardeur et d'impatience qu'auparavant.
Chuuya prit légèrement le dessus et commença à se débarrasser le pantalon de Dazai. La proéminence du brun était bien plus importante qu'elle ne l'était toute à l'heure. Chuuya se sentit flatté de cet état de fait, car c'était uniquement à cause de lui que Dazai était ainsi. Sa propre excitation s'en trouva renforcer.
Utilisant ses mains, Chuuya ne tarda pas à sortir l'objet de ses désirs de la dernière prison de tissu qui le retenait, à savoir, le boxer de Dazai. Le brun se retrouva donc entièrement nu, un Chuuya se léchant les lèvres dans un geste terriblement sexy à moins de dix centimètres de son sexe bandant. Dieu, il ne résistera pas longtemps à une telle vue.
Chuuya, parfaitement conscient de son effet, engloutit sans signe avant-coureur la virilité de Dazai. La surprise fut telle, qu'elle tira un long gémissement rauque à la victime de cette attaque exquise. Sans plus attendre, Chuuya continua sa fellation qui avait si bien commencé. Il chercha à avaler toujours plus profondément cette verge tout en s'imposant un rythme rapide. Il passa sa langue sur les veines apparentes, titillait le gland, le suçotait et mordillait très légèrement le bâton de chair de Dazai. Chuuya sentait les mains de son amant se perdre dans sa chevelure, le caressant encore et toujours. Il sentait aussi que la respiration de Dazai s'accélérait au fil de ses allers-retours.
Mais Dazai n'avait pas oublié son idée première, donner un maximum de plaisir à l'autre. Dès lors, une toute nouvelle compétition s'installa entre eux. D'un geste, il fit passer à Chuuya sa volonté. Ne comprenant pas instantanément, le roux se demanda s'il avait raté quelque chose dans sa pipe. Mais le visage rouge et la respiration haletante de Dazai contrèrent sa pensée.
Le brun fit passer ses intentions par ses actes : il dénuda totalement Chuuya. Ils étaient maintenant sur un pied d'égalité, tous les deux dans leurs plus simples appareils. Le roux était magnifique. Les arts martiaux avaient sculpté son corps juste comme il fallait, ni trop ni pas assez. Ses cheveux flamboyants rayonnaient sous l'éclat du soleil envahissant la chambre. Ses yeux étaient comme deux lacs où Dazai allait volontiers se perdre.
De son côté, Chuuya était aussi en admiration devant le corps offert. Dazai, bien qu'il ait quitté la mafia, n'avait rien perdu de sa superbe. Ses muscles roulaient à chacun de ses mouvements et les traits de son visage avaient mûri de la plus belle des façons. Il faisait déjà des ravages étant plus jeune, alors Chuuya n'imaginait même pas ce qu'il devait en être maintenant.
Le roux avait été perdu quelques instants dans la contemplation du corps de Dazai et il n'avait pas vu ce dernier sortir un tube de lubrifiant de sa table de nuit. Comment savait-il où le tube se trouvait ? Mieux ne valait pas l'imaginer et arrêter de se poser des questions.
Toujours est-il que, sans réellement comprendre comment Dazai avait fait, il s'était retrouvé à quatre pattes au-dessus de lui. Sa tête près de son entrejambe, et son intimité à proximité de la tête du brun. La bien connue position soixante-neuf. Chuuya sentait le rouge lui monter aux joues, et il n'osait pas faire le premier mouvement lorsque Dazai lui souffla :
« Vas-y, Chuuya ~ Je vais aussi… m'occuper de toi. »
Il ne savait pas quoi répondre. Le ton qu'avait utilisé Dazai sonnait comme un défi. Il ne le pensait pas capable de le sucer en même temps que le brun s'occupait de lui ? Chuuya reprit immédiatement l'acte abandonné et se fixa pour but de faire perdre la tête à Dazai.
Mais qui dit compétition, dit aux minimums deux parties qui s'affrontent sur un même terrain. Enfin ça, c'est pour les combats à la loyal, et Dazai ne jouait jamais à la loyal. Il ne s'attendait absolument pas à ce qu'il l'attaque par ce côté.
Lorsqu'il avait senti ce muscle chaud et humide s'enfoncer en lui, il ne soupçonnait pas le bien que cela allait lui provoquer. Seigneur, Dazai le pénétrait vraiment avec sa putain de langues ?! Qu'est-ce que c'était bon !
Sans s'en apercevoir, le rythme de la fellation qu'il prodiguait avait baissé, et Chuuya se fit vite rappeler à l'ordre. Dazai avait enlevé sa langue et lui donna une petite tape sur les fesses en ajoutant les mots :
« Ce n'est pas bien Chuuya ~ Il faut être concentré sur ce que l'on fait… vilain garçon ! »
Il n'avait jamais été aussi gêné et excité à la fois. Dazai le rendait fou, dans tous les sens du terme. Mais il n'eut même pas le temps de se remettre à agir que le brun l'avait mis sur le dos et reprenait la tête de leur galipette. Et lorsqu'il sentit quelque chose de froid titiller son entrée, il sut ce qui allait suivre.
Dazai commencerait à le préparer pour ensuite le baiser.
Une pensée absurde lui traversa l'esprit et fit retomber tout son désir presque instantanément. Dazai n'était-il pas en train de se moquer de lui encore une fois ? Il l'avait côtoyé assez longtemps pour savoir que tout ce qui se reportait au sexe avec Dazai restait dans ce domaine. Il n'était jamais sérieux. Avec personne. Le brun le prenait encore pour un con, une simple histoire de cul.
Chuuya expérimenta ce que l'on appelait un ascenseur émotionnel. Il avait été tellement heureux d'avoir peut-être une chance, qu'il n'avait pas regardé plus loin que le bout de son nez. C'était évident que Dazai se foutait de lui. Les larmes lui montèrent aux yeux.
Dazai ne savait pas ce qui s'était passé dans l'esprit de Chuuya pour qu'il réagisse ainsi. Alors que tout se passait au mieux dans le meilleur des mondes, Chuuya s'était subitement tendu et avait commencé à pleurer. Une vague de panique le submergea. De toute sa vie, il n'avait vu Chuuya pleurer qu'une seule et unique fois, alors pourquoi le faisait-il maintenant ?
Son cerveau réfléchissait à toute vitesse pour chercher la cause de ces larmes. C'était forcément en rapport avec la chose qu'il faisait. Mais Chuuya n'avait jamais été violé ou abusé à sa connaissance. Au contraire, il était plutôt du genre à profiter des plaisirs de la vie, tout comme…lui.
Chuuya ne pensait quand même pas que Dazai irait aussi loin juste pour se moquer de lui ? Le connaissant c'était tout à fait probable. C'était même pratiquement sûr.
Dazai ne se reconnut pas dans les gestes et les paroles douces et aimantes qui suivirent. Il le calma et le rassura sur ses craintes. Et même si au début Chuuya était sceptique, il resta sensible aux arguments et aux mots remplis d'amour de son amant.
Ils recommencèrent alors des préliminaires, mais dans un tout autre esprit que les précédentes. Celles-ci se firent moins précipitées, plus lentes. Les actes étaient plus sensuels, plus langoureux, plus romantiques. Et ils se retrouvèrent de nouveau au moment où Dazai était sur le point de préparer Chuuya.
Cette deuxième tentative fut plus heureuse que la première. Chuuya se détendait comme il pouvait avec un doigt lubrifié en lui. La main de Dazai le distrayait en imprimant sur sa verge de délicieux mouvements de va-et-vient.
Le premier doigt ayant été rapidement accepté, un deuxième ne tarda pas à faire son entrée. Chuuya mit un peu plus de temps à accepter celui-ci. Alors qu'il avait commencé à se détendre sous les caresses de Dazai, ce dernier avait commencé à faire des mouvements de ciseaux à l'intérieur de lui. Chuuya savait que la préparation était l'un des moments les moins agréables dans un rapport entre deux hommes, mais il savait aussi à quel point c'était important. Alors, il serra les dents, jusqu'à ce que la présence qui se mouvait dans son intimité ne lui paraisse que comme une petite gêne.
Le dernier et troisième doigt lui fit vraiment mal au début. Dazai ne cessait pas un instant ses attentions envers lui, et cela donna du courage à Chuuya. Si lui souffrait de ne pas accepter les doigts en lui, c'était également un supplice pour Dazai de ne pas pouvoir s'encastrer en lui alors qu'il bandait depuis un bon moment.
Quand la douleur commença à s'estomper, le brun reprit les mouvements de ciseaux. Il écartait au maximum les chairs de son partenaire pour qu'il souffre le moins possible par la suite. Il sentit ses doigts buter contre quelque chose à l'intérieur, tandis que Chuuya criait de plaisir, des étoiles plein les yeux. Il venait de trouver la prostate du roux, et juste pour revoir la tête qu'il venait de faire, il n'allait plus lâcher cette petite boule de nerfs.
« Dazai… ! E-encore ! »
La préparation était finie, et Dazai, impatient d'enfin pouvoir pénétrer Chuuya retira brusquement ses doigts. Par ce fait, il s'attira un grognement de mécontentement de la part du roux, au lieu des gémissements qu'il produisait en masse depuis quelques minutes.
Dazai enduisit son membre de lubrifiant et se positionna entre les jambes écartées de Chuuya. Il se positionna au plus proche de l'intimité offerte, en même temps que le plus petit enroulait ses jambes autour de la taille de Dazai. Dans un semblant de confiance, il prononça même ces paroles :
« Allez viens, ne te fais pas prier. »
Le regard lubrique de Chuuya lui fit perdre son sang-froid et il s'enfonça entièrement en lui, en une seule poussée. C'était encore mieux que tout ce qu'il avait pu imaginer. Chuuya était tellement chaud et accueillant ! Mais il fallait qu'il se retienne une dernière fois, juste le temps que son amant s'habitue à son imposante présence.
Chuuya inspirait et expirait profondément. Malgré une préparation minutieuse, la douleur était bien présente. Il ouvrit ses yeux. D'ailleurs, quand les avaient-ils fermés ? Il oublia bien vite la question devant le spectacle qui se déroulait devant lui. Dazai était encore plus magnifique qu'il ne l'avait jamais été. Il devait faire fi de la douleur. Pour lui.
Il ondula un peu des hanches après que la souffrance eut commencé à disparaître, donnant le feu vert à Dazai pour commencer à bouger. Il ne le pilonna pas directement. Le brun avait débuté avec des coups de reins lents mais profonds. Il devait avant tout retrouver la prostate de Chuuya. Où était le plaisir si son partenaire n'en prenait pas ?
Alors, il essaya de retrouver cet endroit enfoui dans l'intimité de Chuuya, cet endroit qui le ferait s'envoler au septième ciel. Et il sut qu'il l'avait trouvé quand les yeux du roux s'écarquillèrent et qu'un cri de bonheur à l'état pur s'échappa de sa gorge.
Ce fut le signal qu'il attendait pour ne plus se retenir. La cadence de ses coups de butoir augmenta brusquement. Dazai s'enfonçait toujours plus loin et Chuuya l'aspirait toujours plus profondément à l'intérieur de lui. Il adorait se voir disparaître dans l'antre de son amant. C'était une vision des plus excitantes, tout comme les bruits obscènes qui accompagnaient leur ébat.
« Dazai !... Oui encore !
- E-encore quoi ? Dis-moi, Chuuya.
- Toi… Je… Plus ! Plus vite ! Plus fort ! »
Ce genre de petits échanges rythmait le tout, et Dazai aimait les réponses totalement décousues que Chuuya lui fournissait. C'était la preuve qu'il était perdu dans le plaisir. Il rencontrait à quasiment chaque aller et venu la prostate du roux. Il en récoltait des cris enthousiastes de la part de Chuuya et ses parois se ressaieraient délicieusement autour de lui.
Mais le roux ne comptait pas uniquement se laisser dominer. Il voulait, lui aussi, faire perdre la tête à Dazai. Alors il recula, et força le brun à sortir de lui. Chuuya le poussa sur le dos, et arriva au-dessus de lui pour, d'un coup s'asseoir sur la verge de Dazai.
Chuuya était en train de le monter, s'aidant simplement de la gravité terrestre pour redescendre avec plus de force.
Les mains de Dazai se posèrent sur ses hanches, rencontrant l'épiderme doux du roux pour s'y accrocher. Chuuya se laisser descendre dans un rythme bien trop lent que Dazai ne pouvait pas accepter longtemps. Le brun se redressa et s'assit en tailleur tout en restant à l'intérieur de Chuuya.
Chacun savait qu'il approchait de leur limite. Dazai ne lésinait pas sur la force ou la vitesse de ses coups de reins tandis que Chuuya roulait des hanches à chaque mouvement pour l'approfondir. Le brun se mit à branler le plus petit pour l'amener toujours plus haut dans les limbes du plaisir. Ils s'embrassèrent furtivement, leurs respirations hachées ne leur permettant pas de faire plus.
Dans un dernier cri, prononçant le nom de Dazai, Chuuya se laissa posséder par son orgasme. Il jouit entre leurs deux corps, son intimité se resserrant sur la queue de son amant. Il n'en fallut pas plus à Dazai pour jouir à son tour dans le corps de Chuuya et de se laisser transporter par la vague de plaisir intense qui l'assaillait.
Chuuya s'effondra sur Dazai, pantelant. Ils étaient encore dans un état post-orgasmique lorsque Dazai se retira de l'intimité qui l'avait si bien accueilli. Un peu de sa semence s'écoula sur le lit. Dans le feu de l'action, il avait oublié de mettre une capote. Mais Chuuya n'avait pas l'air de lui en vouloir pour ça. Tant mieux.
Au contraire, le roux se blottissait tout contre lui, quémandant encore son affection, chose que Dazai lui offrit volontiers. À la surprise de Chuuya, il lui prit même son visage entre ses doigts pour l'embrasser une dernière fois avant de le laisser s'endormir sur lui. Il l'avait bien mérité, après avoir fourni tant d'efforts.
Aucune parole ne fut prononcée. Ils n'en avaient pas besoin. Tous les deux savaient qu'ils ne pourraient plus se quitter, car tous les deux étaient pris dans les mailles du filet.
J'espère que ça vous aura plu ! Dites-moi si c'était bien, ou pas !
Sur ce, à la prochaine ~
