C'est un OS assez petit, simple. Disons, pensif. Un OS en suspend dans un peu tout... Le garçon est Sasuke, recroquevillé dans un coin à l'école, jour après jour. Le personnage narratif, je vous laisse imager.
C'est un monstre. Il me l'a chuchoté à l'oreille, il m'a montré ce qu'il avait en tête. C'est horrible, il ne va pas bien, comment peut-il aimer ces choses ? Comment peut-il rester si calme avec toutes ces pensées ? C'est simplement horrible. Alors pourquoi, pourquoi je le suis, pourquoi je l'observe ? Vais-je bien ? Suis-je folle ? Et pourquoi personne d'autre ne le dévisage ? Réveillez vous, c'est un monstre ! Un affreux monstre ! Faites quelque chose ! Ça n'est pas sa faute, mais c'est bel et bien un monstre ! Je demande le bûcher ! Je demande la mort pour ce qu'il est ! Mais la voix me chuchote, toujours et encore:
«Mais a t-il fait quelque chose de mal ? A t-il demandé à être divergeant ?»
Pas encore, pas encore mais ça viendra! Je sens en lui la différence, la haine, la haine de tous. Il sourit et rigole mais je la sens, la vengeance. La colère en cage.
«Mais que quelqu'un le sorte de son cauchemar! »
Non. C'est un monstre. Il ne peut pas s'échapper à lui même. Il a tellement menti, il porte un masque, mais je sens sa rage. Arrête de me supplier de l'aider, je ne peux que crier intérieurement.
Les vagues remuent en son être. Il réfléchit, il se hait. Se taillade les veines, même. Peut-être prend-il des pilules pour dormir trop longtemps. Peut-être évite-il la lumière du jour pour être aussi blafard, ou peut-être est-il simplement cadavérique de sa lassitude ? Se hais-il lui même, en est-il conscient ? Évite-il d'y penser ? Y arrive t-il seulement?
Je pense qu'il souffre aussi. Qu'il saigne par sa propre faute. À cause de ce qu'il est, c'est sa faute. Pas la mienne. Tout ce que je peux faire est de regarder, de loin. Attendre sa fin, c'est ça. Ne pas trop en faire. Me plaindre intérieurement. Me dire que le passé est passé. Mais le passé est réel...
«La sens-tu, la pression ? L'eau qui te couvre, qui te rappelle ta position. C'est ton devoir de l'aider.»
Mais il veut être seul. Il ne peut pas être sauver ! Mais il est sûrement trop seul. Alors pourquoi ? Pour préserver son coeur ? Sa tête ? Sauver son mental, sûrement oui. Sauver sa dignité, ou du moins ce qu'il en reste.
C'est tellement difficile, d'être observateur de la souffrance. De vouloir s'impliquer, mais simplement à distance.
«C'est un sentiment humain.» Me chuchote la voix.
Finalement, je ne l'ai plus jamais revu. Pourrais-je m'en sortir sans remords...
