A deux doigts de la fin…

Encore une journée tout à fait normale, avec un soleil qui brille, des rossignols qui zinzinulent, des fleurs qui fleurissent, des cloches qui tintinnabulent, des arbres qui arbrissent… et un meeting mondial.

Chaque nation, en ce beau matin de printemps, se sentait d'humeur guillerette et presque tout le monde souriait avec un air un peu idiot, mais qui s'en soucie ?

Ludwig était presque en liesse, Feliciano à ses côtés semblait carrément être en adoration divine, bref, excepté la bonne humeur générale, la réunion se déroulait avec le même flegme qu'à son habitude.

Alfred comme chaque fois se prenait pour un héro, jusqu'à ce qu'un petit malin (ayant certainement les cheveux blancs) se décide à lancer « je ne suis pas un héro » avec l'aide d'un complice parlant la langue du chanteur, et d'un troisième qui se marrait dans le fond.

Comme susdit, une journée normale.

Arthur se leva et empoigna Francis, l'accusant (pas tout à fait à tort) de déranger (encore) une réunion importante, puis recula quand celui-ci tenta de l'embrasser. Il leva fièrement devant lui son index et son majeur, en pur signe de défi…

XXX

- Non, par pitié ! Aaaaarg !

Le jeune homme observait la scène en silence, un peu dégoûté par l'acte mais empli d'idées meurtrières à l'encontre de son ennemi.

Le pauvre archer pouvait voir son avenir entier s'écrouler en même temps que le sang s'écoulait de la plaie béante où se trouvaient auparavant ses deux doigts. Bien fait, et sus à l'anglais !

Le champ de bataille. D'un côté les anglais, et de l'autre les français. Tous s'observant comme si leurs seuls regards pouvaient faire incinérer l'ennemi sur place. Les deux cavaliers qui chacun de leurs côtés encourageaient leurs troupes avant l'affrontement à grands renforts de hurlements bestiaux devaient, si cela était possible, se haïr encore plus que leurs soldats respectifs.

Revenant aux côtés de sa chère Jeanne, Francis chercha des yeux ce voyou d'anglais qui osait lui résister. Il le trouva rapidement, juché sur un cheval noir comme nuit, et exhibant fièrement son index et son majeur avec un air de défi.

- Ceux-là tu les aura pas ! A L'ASSAULT !

XXX

Tous deux s'étaient figés. Les autres nations les regardaient avec étonnement : l'insulte était donc si grande que ni l'un ni l'autre n'était en mesure de réagir ?

Soudain, Francis se cacha le visage et se mit à trembler, bien vite suivit par Arthur. Inquiets, les autres accoururent, mais se stoppèrent au premier éclat de voix. Attendez, ils riaient ?

Et pas qu'un peu même. Ecroulés par terre et se tordant de rire sur le sol, tapant du poing et des pieds sans pouvoir s'arrêter, ils pleuraient de rire comme des gamins.

Déconcertés par cette étrange coutume européenne, les Asiatiques s'abstinrent de commentaire, et les autres en firent de même mais plus par affliction devant tant de bêtise qu'autre chose.

C'est vrai quoi, cette Guerre de 100 ans était leur sujet n°1 de dispute sur leur liste des sujets de disputes, alors pourquoi en riaient-ils autant ? Ludwig se passa la main sur le front et ordonna qu'on les fasse sortir.

- Et ben, tu les auras pas eu… déclara Arthur en tentant d'avoir l'air un tant soit peu sérieux, avant de se re-écrouler de rire contre sa « nation la plus amie »…