Bonjour ! me voici (encore) avec une nouvelle fanfiction. Cette fois-ci sur un fandom sur lequel je n'avais pas encore écrit. C'est une fanfiction longue ( entre 20 et 30 chapitres normalement) qui se concentre sur deux couples : Neito x Bakugo et Shinso x Deku.

Je posterais un chapitre par mois ( tout les premiers du mois). Je poste un jour en avance car certaines personnes ( qui se reconnaîtront) avaient du mal d'attendre jusqu'au 5 ( date initiale de la publication).

! Cette fanfiction contient de la romance entres hommes, si vous n'aimez pas merci de ne pas lire!

! L'univers et les personnages de MHA ne m'appartiennent pas, j'ai juste inventé un passé à Neito !

Merci à LolaLola23111963 pour son super travail de Bêta !


Chapitre 1 : Séisme et lien.

Depuis deux jours, la vie au Japon était ralentie. Avec de récentes annonces de séisme un peu partout dans le pays, beaucoup de personnes préféraient rester à l'abri chez soit plutôt que de prendre le risque de sortir. On pouvait lire en première page des journaux « Attention : Alerte de niveau cinq dans tout le pays ! ». Les héros pros redoublaient de vigilance et de patrouille dans les rues en cas d'accident.

Nous étions le deux avril, jour de la rentrée scolaire, mais la majorité des écoles restaient encore fermées, jusqu'à ce que l'alerte soit levée. Ce n'était pas le cas de l'école Yuei, qui avait bien entendu ouvert sa section héroïque et demandé à ce que tout les étudiants de filière héroïque de deuxièmes et troisièmes années enfilent leur costume.

Dans le gymnase d'entraînement des deuxièmes années, les classes A et B étaient assises à même le sol, attendant les consignes de leurs nouveaux professeurs titulaires : Midnight et Ectoplasme.

« Bien ! » Déclara l'héroïne, faisant claquer son fouet pour réclamer le silence. « Comme vous le savez, le pays est en alerte depuis deux jours. Avec les évènements de l'année dernière nous manquons de héros et il s'agit d'une menace à l'échelle nationale. Une majorité de héros pro sont déjà sur place. D'après eux les tremblements auront lieu aujourd'hui en fin de matinée. Vous serez donc envoyé en renfort toute la journée. »

- Votre mission » Continua Ectoplasme « sera de ratisser la zone que l'on vous donnera. Si un quartier vous semble dangereux, vous devrez évacuer les habitants et les placer dans des centres ouverts expressément. Vous serez en groupe de quatre personnes, deux étudiants de chaque classe. Les groupes n'ont pas été faits en suivant vos affinités mais plutôt pour vous obliger à travailler avec des élèves dont vous êtes moins proche ou avec qui vous vous entendez moins bien.

- Je m'occuperais de faire l'appel des groupes et Ectoplasme vous donnera une feuille avec votre zone à ratisser. Des héros pro viendront vous aider lorsque les premiers tremblements arriveront. »

Puis l'héroïne commença à faire l'appel des groupes, et quatre à quatre, les étudiants quittèrent le gymnase pour partir en mission. Bientôt il resta plus qu'une dizaine d'étudiants : Neito Monoma et Itsuka Kendo de la classe 2-B à l'avant. Bakugo Katsuki, Kirishima Eijiro et Denki Kaminari sur la droite. Izuku Midoriya se trouvait dans un coin de la salle et regardait son amie Occhaco quitter le gymnase accompagnée de son groupe. Il y avait aussi Yosetsu Awase et Sen Kaibara de la deuxième B.

Izuku laissait son regard passer d'un élève à un autre en se demandant avec qui il finirait. Ils étaient neuf, il ne restait plus que le groupe de cinq-obligatoire étant donné qu'il y avait vingt et un élèves en classe B- et un groupe de quatre. Finalement, ses grands yeux verts se posèrent sur le dernier étudiant, debout au fond de la salle, le visage caché par son masque et ses bandages.

Bien qu'il ait intégré la filière héroïque en cours d'année l'année dernière, Hitoshi Shinso restait une personne distante qui parlait peu à ses camarades.

« Groupe neuf » Appela Midnight d'une voix forte. « Bakugo Katsuki, Izuku Midoriya, Neito Monoma et Hitoshi Shinso ! »

Izuku se tendit imperceptiblement. Il jeta un regard aux trois autres adolescents qui avaient été appelé en même temps que lui. Bakugo avait froncé les sourcils et avançait d'un pas énervé vers Ectoplasme, suivis de près par un Neito qui, lui, ne se gênait pas pour faire savoir son mécontentement, criant son désespoir.C'était Kendo qui l'avait redressée et le poussait vers le professeur.

"Pourquoi je dois faire équipe avec les pires élèves de cette foutu classe A!

Parce que c'est ainsi! Maintenant arrête de te plaindre Neito." Répliqua la rousse.

Izuku s'avança à son tour, suivant les deux blonds. Il jeta un coup d'œil rapide à Shinso mais comme à son habitude, l'adolescent aux cheveux mauve gardait une expression indéchiffrable.

Près de leur professeur, c'est Neito qui s'imposa comme chef de groupe et attrapa la feuille que tendait Ectoplasme. Et encore une fois, Izuku et Shinso n'eurent qu'à suivre les deux blonds en silence.

Bakugo ne savait pas pourquoi mais il avait l'impression que cette mission allait mal tourner. Ou plutôt : Il savait très bien pourquoi cette mission allait mal tourner. Il se retrouvait dans le même groupe que Deku, et en plus il devait se coltiner un égocentrique incapable de travailler en équipe.

Dans un vain essai de contenir sa colère, Bakugo enfonça ses poings dans ses poches et donna un coup de pied dans le premier caillou qu'il aperçut. Deku se tenait à une distance raisonnable de lui, comprenant sans doute qu'il n'avait pas envie de faire équipe avec les trois autres. Mais il s'y pliait quand même.

Katsuki jeta un regard aux deux étudiants de la classe B. Il savait que Shinso avait un alter puissant, qui pourrait leur être utile si jamais il y avait des réfractaires à quitter leur quartier. Mais il ne se voyait pas faire équipe avec lui. Tout comme pour l'autre blond. Comment Midnight l'avait-elle appelé déjà ? Ah oui, Neito.

Le blond de la classe 2-B lui sortait par les yeux depuis le tournoi. Et même durant leur entraînement collectif, où il n'avait jamais pu l'affronter à nouveau. Neito représentait tout ce que Bakugo détestait. Il n'était qu'un ado qui savait juste l'ouvrir pour se plaindre.

Penser à tout ça mettait Katsuki encore plus en rogne qu'au début de leur coopération imposée et finalement, ils arrivèrent dans leur zone avant qu'il n'ait pu l'ouvrir pour lui dire le fond de sa pensée.

« Bien. Nous sommes arrivés. Nous devons ratisser tous les quartiers à l'ouest de la banlieue de Tokyo. Certains quartiers sont plus anciens et donc plus susceptibles de s'effondrer. Nous devrions commen-

- Ouais c'est bon on a compris. On commence par les vieux quartiers pour s'assurer qu'il y'ait plus de crétins en danger. On va pas rester ici à parler pendant une heure. »

Puis Bakugo tourna les talons sans savoir si les trois autres le suivaient. Il n'avait pas que ça à faire lui. Deku essaya bien de le retenir mais un regard dans sa direction le convainquit d'éviter. Alors Izuku soupira simplement avant de le suivre. Il n'appréciait pas le comportement de son « ami » d'enfance, mais il savait que cela ne servirait à rien de le lui faire remarquer ici, sauf à envenimer la situation.

Mais Neito, lui, ne se gêna pas pour le réprimander.

« On travaille en groupe, et c'est moi qui aie les indications. Alors peut-être que monsieur le héros de la classe A se croit supérieur à tout le monde, mais ici on doit coopérer. Alors soit tu me laisses terminer mes explications soit tu t'en vas seul et tu te débrouilleras avec les profs. »

Bakugo fronça les sourcils, prêt à répondre avec véhémence à Neito. Décidément il ne l'appréciait pas.

Toujours plus provoquant, Neito redressa les épaules et toisa Bakugo.

« Bah quoi ? Tu as un problème ? Si c'est le cas vas-y, exprime-toi. Enfin, si tu es capable de faire autre chose que de parler en frappant les gens. »

D'un geste vif, Bakugo se retourna pour d'empoigner la veste de Neito. Son regard était rendue sombre par 'une colère mal contenue.

« T'as dit quoi là ? »

Le sourire de Neito s'effaça assez rapidement alors qu'Izuku s'avançait, déjà prêt à les séparer. Bakugo ne desserrait pas son emprise sur le col de Neito. L'élève de la classe B commençait à se demander si c'était une bonne idée l'avoir provoqué ainsi. Mais maintenant il était trop tard pour faire marche arrière, il n'avait plus qu'à assumer et à trouver un moyen pour se sortir de ce merdier.

Finalement, il n'eut pas besoin de se sortir de sa situation, c'est Shinso qui le fit pour lui en soupirant. L'apprenti héro avait posé une main sur sa nuque et avait un air agacé.

« Vous n'avez pas bientôt fini de vous disputer comme des enfants ? » Bakugo tourna son visage vers Shinso mais il ne cilla pas. « Je vous rappelle qu'on a une mission à exécuter, il va bientôt être dix heures et on nous n'avons encore rien fait. »

A contre cœur, Bakugo lâcha Neito. Puis il se dirigea vers le premier quartier qu'ils devaient vérifier, ignorant le regard de Deku sur lui, ou le sourire narquois de Neito qui avait l'impression de s'en être plutôt bien sortit.

La patrouille commença donc en silence. Les quatre apprentis héros vérifiaient que les maisons et les appartements étaient sécurisés. Shinsou et Neito avaient accompagné deux familles dans un centre tout proche car leurs maisons n'étaient pas dans les normes de sécurité.

Maintenant ils entraient dans un vieux quartier qui avait normalement été vidé la veille. La feuille indiquait qu'une personne âgée, un certain monsieur Rinkumasu*, refusait de quitter son vieil appartement.

Neito jeta un regard sur sa montre, cadeau qui ne le quittait jamais.

« C'est notre dernier quartier dans ce périmètre. Il va bientôt être midi. Dépêchons-nous de le faire sortir d'ici. Quand on sera au centre, on pourra commencer une nouvelle zone. »

Tout le monde acquiesça en silence avant d'entrer dans le bâtiment. Il y avait un vieux carrelage grisé sur le sol et l'ascenseur semblait en panne. De toute façon, avec les risques de séisme, mieux valait éviter de prendre ce genre de machine.

« A quel étage habite-t-il ? » Demanda Izuku en s'avançant vers l'escalier.

Neito vérifia rapidement sur son papier.

« Au quatrième, appartement 4.3 »

Les quatre adolescents montèrent quatre à quatre les marches jusqu'au quatrième. Sans délicatesse, Bakugo frappa plusieurs fois à la porte avant qu'un vieil homme, surement quatre-vingt ans passé, ne leur ouvre.

« Si c'est pour cette alerte de séisme, j'ai déjà dit que je ne partirais pas de chez moi. »

Sa voix était faible mais sûre d'elle. Les étudiants comprirent rapidement qu'il ne serait pas facile de le convaincre. Izuku essaya quand même.

En vain.

Plus les minutes passaient et plus il devenait difficile de discuter avec le vieillard Celui-ci vivait ici depuis son enfance et refusait tout bonnement de partir.

Bakugo commençait à perdre patience, tout comme Neito et Shinso-même si cela se voyait beaucoup moins sur ce dernier. Le ton montait de plus en plus et Izuku tentait tant bien que mal de s'interposer entre le vieil homme et son camarade de classe.

Finalement, après un regard entendu avec Neito, Shinso pris la parole.

« Monsieur ?

- Quoi encore ? »

Il n'en fallu pas plus pour que Shinso puisse prendre le contrôle de son esprit. L'homme les suivait de près, le pas morne. Izuku restait tout prêt, voulant s'assurer qu'il ne risquait pas de tomber bien que Shinso lui ait assuré que non. Arrivé au premier étage, une secousse se fit ressentir.

Un regard échangé.

«Fait chier. » Grogna Bakugo avant de commencer à descendre plus vite. « Faut qu'on se grouille avant que le bâtiment ne s'effondre. »

Tout le monde accéléra le pas, même si le vieil homme restait assez lent, toujours sous l'emprise de Shinso.

Arrivé dehors ils jetèrent un regard aux alentours. Pas un seul héros pro en vue. Une nouvelle secousse se fit ressentir, bien plus fort cette fois. Le sol commençait à trembler, de même que les vitres. Les ondes devenaient de plus en plus fortes et il devenait difficile de se déplacer.

« Attention ! »

Neito hurla presque et Izuku eut le réflexe de se retourner, avant de sauter pour attraper un débris qui tombait. L'immeuble commençait à s'effondrer, les vitres se brisant sous les secousses du séisme.

Bakugo ne mit pas plus d'une seconde de plus avant de réagir. Il cria sur Neito et Shinsou, leur ordonnant de mettre monsieur Rinkumasu à l'abri. Mais le bâtiment s'écroulait de plus en plus et Izuku et Bakugo durent battre en retraite. Ils couvraient néanmoins les arrières du petit groupe. Un bloc de béton vola et s'écrasa près de Shinso, qui sous la surprise, relâcha son emprise sur le vieil homme, qui repris conscience, Deku se déplaça rapidement pour éviter qu'un nouveau bloc ne s'écrase à proximité.

Figé par la peur, monsieur Rinkumasu vit sa vie défiler devant ses yeux alors qu'il voyait les dégâts du séisme sur sa maison. Le sol continuait de trembler – depuis combien de temps tremblait-il seulement ?- et sans qu'il puisse y faire quoi que ce soit, il libéra son alter.


« Midoriya ! Bakugo !

- Monoma ! Shinso ! »

Les voix parvenaient en sons étouffés jusqu'aux oreilles de Neito. Celui-ci sentait sa tête le lancer sans qu'il ne comprenne vraiment ce qu'il se passait. Il se rappelait du tremblement de terre, du bâtiment qui s'effondre sous leurs yeux.

Un gémissement lui parvint depuis sa droite et il essaya tant bien que mal de tourner la tête. Il était toujours dehors, mais le bruit des sirènes lui indiquait clairement qu'il s'était passé quelque chose.

Un visage entra dans son champ de vision. Il s'agissait du directeur de Yuei, monsieur Nezu.

« Je vois que vous reprenait connaissance monsieur Monoma. C'est un réel soulagement. »

L'étudiant essaya de parler mais sa bouche était pâteuse.

« Je me doute que vous vous posez beaucoup de questions, mais vous devez d'abord passer des tests à l'hôpital le plus proche pour que nous nous assurions que vous n'êtes pas blessé. »

Blessé ? Neito n'avait pas vraiment mal, ses muscles étaient endoloris mais sans plus. Une femme lui tendit une bouteille d'eau avec un sourire doux. Sur son badge, juste en dessous de son nom et de son prénom, il y'avait son grade : stagiaire ambulancière.

Le blond bu de longue gorgée avant de refermer la bouteille d'un geste sec. Il essaya de se redresser mais la jeune femme le lui interdit.

« Tant que nous ne sommes pas sûr et certain que vous allez bien, nous préférons que vous restiez allonger.

- Que s'est-il passé ? »

D'un geste nerveux, l'ambulancière passa une main dans ses cheveux.

« Nous attendons que vos camarades se réveillent avant de vous emmener à l'hôpital pour des examens plus complet. Un médecin vous auscultera sommairement pour s'assurer que l'on ne prend pas de risque en vous transportant. Vous avez reçu un violent choc, tout comme vos amis. »

Neito sentit son sang se glacer dans ses veines. Un choc à la tête ? Mais tout allait bien ! Bakugo et Midoriya s'occupait de protéger leur arrière tandis qu'il aidait Shinso avec le vieux.

Le vieux.

Comme un flash, Neito se rappela du moment où une partie du bâtiment s'était effondrée pour atterrir à quelques mètres d'eux, de Shinso qui relâcha son emprise, puis de cet espèce flash lumineux comme s'il se trouvait au centre d'un nuage d'orage, pris entre deux éclairs.

« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » Demanda à nouveau Neito d'une voix sourde.

Mais l'ambulancière refusa de lui en dire plus. Il devait donc rester sur son brancard, la bouteille d'eau à moitié vide encore dans sa main. Neito soupira longuement. C'était bien son genre, de se fourrer dans la merde jusqu'au cou et de ne plus pouvoir s'en sortir. Et sans savoir pourquoi, il se doutait bien que cette fois-ci ce serait pire que les autres.

Finalement, après quelques longues minutes qui lui semblèrent insupportable, le médecin arriva. C'était un homme qui semblait avoir la quarantaine bien entamé, des cheveux poivre et sel et un regard vide, surement d'avoir vu trop de chose sanglantes durant sa carrière.

Avec l'apparition des individualités, des super-vilains et des super-héros, le nombre d'accident s'était vu multiplié par dix en quelques années. De nouveaux hôpitaux avaient été construits et les médecins se retrouvaient bien plus souvent en situation d'urgence qu'avant. Il n'était d'ailleurs pas rare que ceux-ci mettent fin à leur carrière assez tôt, se préservant ainsi d'un éventuel burnout.

Le médecin l'ausculta sommairement, vérifiant qu'aucun os n'était brisé et que le choc à sa tête n'avait pas de séquelles apparentes

« Vous pouvez vous redresser doucement. Si jamais la tête vous tourne, rallongez-vous et appeler un ambulancier. Vos autres camarades commencent à se réveiller, je vais aller les ausculter avant que vous ne soyez emmené. »

Neito avait l'impression d'entendre la même chose depuis plus d'une heure. Il se releva lentement en grimaçant. Tout son corps semblait le faire souffrir. Il n'avait plus qu'une envie : rentrer dans son dortoir et n'en sortir que le lendemain, à huit heures pour le début des cours.

Sans vraiment comprendre pourquoi, une vague de colère l'assaillit. Il sera sa bouteille d'eau, le regard vague alors que les émotions devenaient de plus en plus fortes. Puis d'autres émotions s'ajoutèrent à cette colère, de l'incompréhension, un peu de peur. Il ne comprenait plus rien.

Toutes ces émotions se mélangeaient pour former un amas de ressentis qui lui donnaient la nausée. Il se dit que c'était surement à cause du choc, alors il s'allongea avant d'essayer d'appeler un ambulancier qui passait par là.

Au loin, des bribes de conversation lui parvenaient. Il reconnut la voix de Bakugo. Le garçon semblait vraiment en colère et au fur et à mesure que la voix de Katsuki devenait plus forte, Neito sentait la colère monter en lui, de façon inexplicable. Il avait envie de se lever et de lui hurler de se taire, alors que c'était un comportement qui ne lui ressemblait pas.

Il n'avait pas envie de réfléchir à pourquoi il était aussi en colère. Alors il ferma les yeux et s'obligea à se calmer mais la tempête dans sa tête n'en devenait que plus forte.

Bordel, qu'est ce qui lui arrivait ?

« Monsieur Monoma ? » La voix de l'ambulancière lui fit ouvrir brusquement les yeux.

« Quoi ? » demanda-t-il d'une voix sèche.

Il ne savait pas pourquoi il était aussi agressif mais il s'en moquait. Il voulait juste être seul et qu'on arrête de l'ennuyer avec tous ces tests médicaux. Il voulait rentrer chez lui bordel !

« Vos camarades sont réveillés et nous allons démarrer pour l'hôpital. Les vérifications ne prendront qu'une dizaine de minutes et après vous pourrez rentrer chez vous. »

Neito ne répondit rien et attendit simplement que la femme quitte l'arrière de l'ambulance. Sa colère ne descendait pas vraiment et il se sentait de plus en plus fatigué.


L'hôpital de Tokyo était surement l'un des hôpitaux les plus modernes du Japon. Les chambres étaient spacieuses et les appareils médicaux à la pointe de la technologie. Shinsou connaissait bien l'hôpital pour y avoir déjà passé de nombreuses heures là-bas.

Alors celui-ci ne réagit pas vraiment lorsque ce fut son père qui entra dans la chambre qu'il partageait provisoirement avec ses trois camarades de classes. Pourquoi les avoirs placé dans une chambre pour des examens qui ne dureraient qu'une dizaine de minutes ? Il ne savait pas. Par contre il savait que cela n'augurait rien de bon.

« Bien » commença monsieur Shinso d'une voix terne. « Les examens n'indiquent aucune anomalie et en dehors de vos quelques contusions, vous ne semblez pas être blessé. Cependant il y a un petit problème. L'homme que vous avez essayé de sauver, monsieur Rinkumasu, possède un alter assez particulier. »

Son père laissa volontairement un blanc, attendant surement une réaction de la part des quatre adolescents. Ne voyant aucune réaction si ce n'est un léger froncement de sourcils, il reprit.

« Monsieur Rinkumasu à pour alter de créer des liens entre les personnes. Sous la peur il a activé son alter et comme vous étiez les seules personnes présente dans un rayon de quinze mètres, vous vous retrouvez liés tous les quatre ensemble. Pour une durée de un an. »

Le médecin leva son regard, il fixa quelques secondes son fils, comme s'il attendait une réaction de sa part. Mais Shinso se contentait simplement de rester droit sur son lit. Il avait l'impression de se retrouver dans un film de science-fiction de seconde zone. C'était horriblement déplaisant. Et cette colère qui ne voulait pas le quitter.

Son regard dévia vers Bakugo : s'ils étaient liés, il ressentait sûrement la colère du blond. Cela irritait déjà.

« Et… Hum… Quels sont les effets de ce lien ? » Demanda Izuku en essayant de paraître un tant soit peu sûr de lui.

Seulement, Shinso ressentait une pointe de nervosité, qui venait très certainement d'Izuku.

« Vous ressentirez les émotions des autres. Cela a surement déjà commencé. Vous vous sentirez étranges au début mais Monsieur Rinkumasu nous a assuré qu'après un petit temps d'adaptation, tout irait bien.

- Et combien de temps allons-nous devoir supporter ça ? »Demanda Neito qui semblait très clairement avoir un mal fou à contenir le trop plein d'émotion.

Shinso regarda son père fouiller dans ses documents avant de lever la tête.

« Le lien dure un an. Jour pour jour. »

Sans que personne ne comprenne vraiment pourquoi, Bakugo se leva d'un bond, fou de rage. Enfin si, tout le monde comprenait pourquoi. Et tout le monde, si ce n'est le médecin présent, ressentait la même colère vive. C'était la faute de ce foutu lien, mais ils n'y pouvaient rien.

Shinso remarqua que Izuku essayait de calmer Bakugo mais cela ne faisait qu'empirer les choses. Le lien était frais d'à peine quelques heures et les quatre adolescents ressentaient un méli-mélo d'émotion toute plus forte les unes que les autres.

« Je t'ai dit de dégager de là, putain de Deku !

- Et moi je te demande de te calmer ! »

Droit comme un I, le menton relevé dans un air de défis mais les traits tordu par une colère que personne ne lui avait encore jamais vu, Deku faisait face à un Katsuki plus qu'incontrôlable. Ses mains rougissaient de manière dangereuse : Bakugo semblaient prêt à tout, et même au pire, pour faire taire celui qui lui faisait face.

Noyé dans ce trop-plein de sentiments, Shinso restait paralysé, toujours assis sur son lit d'hôpital tandis que Neito semblait à deux doigts de craquer. D'un geste souple, mais le visage sombre, le blond de la classe B se leva. Il posa sa main sur l'avant-bras nu de Shinso puis héla férocement Katsuki qui se retourna sur lui, comme prêt à mordre.

« Qu'est-ce que tu me v- »

Il n'en fallu pas pour que Neito prenne le contrôle de Bakugo. Et tout le monde sembla se détendre instantanément. Oh bien sur la colère était toujours là, après tout Shinso contrôlait les esprits mais pas ce que ressentait les personnes sous son emprise. Mais celle-ci se retrouvait amoindrie grâce à l'état léthargique de Katsuki.

« Bon » le père de Shinso passa une main dans ses cheveux violets. « Je pense que je vais vous laisser régler ce problème entre vous. Ce ne sera pas facile de gérer ce nouveau lien et vous aurez très certainement d'autres accros de ce genre. La seule chose que je peux vous conseiller c'est d'en parler à quelqu'un de confiance, ou à la psy de votre lycée. Un professeur va venir vous chercher d'ici une dizaine de minutes, ne vous entretuer pas. »

Il ne voulait pas le montrer mais il était inquiet. Lorsqu'il avait appris que son fils était blessé et allait être emmené à l'hôpital, Hajime Shinso avait senti ses jambes se dérober sous lui. Oh bien sûr il n'avait rien pu montrer face aux autres, mais s'il avait pu il aurait surement pris Hitoshi dans ses bras. Parce que même si lui et sa femme soutenaient Hitoshi dans son choix de devenir un héro, il savait que ce n'était pas un métier sans risque.

Puis il fit un petit signe de tête à son fils. Il savait bien que celui-ci n'aurait pas apprécié qu'il dévoile leur lien de parenté. Shinso était une personne discrète sur sa vie et il ne s'agissait pas d'amis de son fils, alors il préférait éviter de s'imposer plus longtemps. Il savait que Hitoshi serait capable de gérer la situation et que s'il avait besoin de conseils, sa mère serait la première au courant.

Comme le médecin l'avait dit, un professeur de Yuei arriva moins de dix minutes plus tard. Il s'agissait d'Aizawa et de Yamada, alias Eraserhead et Present Mic.

Bakugo s'était enfin calmé, et les trois autres se sentaient donc un peu mieux. Toute cette histoire de lien restait quand même difficile à digérer mais ils s'en sortiraient. Aizawa leur apprit que les différents professeurs avec qui ils auraient cours étaient au courant du lien qui les unissait mais que c'était à eux de décider d'en parler à leurs camarades ou non.

"Tout nous a été expliqué par l'homme que vous deviez sauver. C'est lui qui s'est occupé de prévenir les héros pro les plus proches. Puis a décrit la situation à Midnight qui était avec l'équipe sur place."

Shinso savait qu'il n'en parlerait à personne, tout comme pour Katsuki. Neito hésitait un peu à en parler à Kendo, il savait que la jeune fille serait à l'écoute mais il voulait d'abord réfléchir à tout ça à tête reposée. Pour Midoriya c'était comme une évidence, il ne pouvait pas laisser Occhaco et Tenya dans l'ignorance, même s'il ne leur dirait sûrement pas toute la vérité non plus. Ce n'était pas une chose simple à accepter.


Le retour vers Yuei se fit dans un calme relatif. Present Mic essayait tant bien que mal de faire la conversation à ses quatre élèves, mais ceux-ci semblaient plongés dans des réflexions assez déplaisantes.

Quand Aizawa se gara sur le parking de l'école, les quatre étudiants mirent du temps avant de descendre. Les émotions fortes ressenties quelques minutes plus tôt étaient retombées et maintenant ils se sentaient juste vides et fatigués.

Les professeurs les accompagnèrent jusqu'à devant leurs dortoirs.

Et sans un regard, Katsuki, Midoriya, Neito et Shinso s'engouffrèrent dans ce qui serait leur chez eux pour les prochains mois à venir.

Aucuns d'eux ne pris la peine de parler ou de s'expliquer auprès de leur camarades. Et personnes n'essaya de les retenir, comprenant qu'ils étaient à fleur de peau. Pourtant, d'un côté comme de l'autre, les étudiants se posèrent des questions.

Dans le petit salon de la classe 2-A, les filles ainsi que Kirishima, Denki, Tenya et Sero s'étaient réunis pour discuter de tout ça. Certaines étaient curieuses des derniers évènements et du comportement de Bakugo et Midoriya, mais ils étaient tous inquiets de les voir si amorphes alors qu'ils faisaient surement parties des élèves les plus vivants de leur classe.

Du côté de la classe B, l'ambiance était à peu près la même. Un petit groupe d'élèves s'était formé , inquiets par le comportement étrange de leur camarade. Ils l'avaient surtout remarqué chez Neito, Shinso préférant se couper des autres, il était plus difficile de savoir quand il allait mal.

Neito s'était enfermé en claquant la porte de sa chambre et avait vaguement marmonné qu'il ne voulait pas être dérangé lorsque Tetsutetsu s'était approché de lui.

Maintenant il se sentait morose, toujours aussi vide. Il en venait presque à regretter la colère sourde de Bakugo. Il grimaça à cette pensée. Il n'avait pas envie de penser au blond de la classe A. Il lui sortait pas les yeux avec ses « Je suis le meilleur » à tout va. Neito refusait d'admettre une quelconque évolution chez ses rivaux, tout chez eux l'agaçait prodigieusement, encore plus quand cela concernait Bakugo Katsuki, l'auto proclamé meilleur élève de Yuei.

Mais voilà, jusqu'à maintenant il ne s'était jamais retrouvé liés avec deux d'entre eux. Et se disait qu'il devrait surement faire des efforts. A cette idée, un frisson de dégoût lui parcourut l'échine. Pas question qu'il s'abaisse à être sympa et compréhensif avec eux ! Il était tombé sur les pires de cette classe d'énergumènes en plus !

Neito se figea dans son lit en sentant une pointe de colère inconnue en lui. Il faut croire qu'il était tellement dégoûté par toutes ses pensées que les autres l'avaient ressenti, et cela n'avait pas vraiment dû plaire à Bakugo. Neito eut un petit rire sans joie en se disant qu'en temps normal, il aurait adoré pouvoir se moquer ainsi de Bakugo et de sa colère injustifiée. Car oui, aux yeux de Neito elle était totalement injustifiée.

Il ne comprenait pas comment il pouvait être toujours de si mauvaise humeur. C'était quoi son problème ? Il était arrivé premier à l'examen d'entrée, premier au tournoi, les gens l'appréciaient malgré son horrible caractère. Lui à côté passait pour le gamin capricieux de la classe B.

En soupirant, Neito attrapa sa montre digitale à son poignet, mais remarqua que celle-ci s'était figée à l'heure de l'accident. D'un geste rageur la détacha de son poignet et la jeta au sol. Il aurait des regrets demain pour avoir maltraité un objet si cher à ses yeux, mais pour le moment il ne voulait plus rien voir en rapport avec les évènements d'aujourd'hui.

Sans prendre la peine de retirer son costume de héro, Neito s'endormit sur son lit, épuisé par cette journée trop riche en émotions pour lui et sans prendre attention à la voix étouffée de Shinsou qui se trouvait dans la chambre au-dessus de la sienne.

« Ouais maman, tout va bien… Non je suis juste un peu fatigué… Papa t'as parlé du lien ?... Eh bien tu vois que tu n'as pas à t'en faire… Oui…Oui moi aussi je t'aime maman. »

Puis il raccrocha en passant une main dans ses cheveux. L'un de ses doigts se pris dans un nœud et l'adolescent se dit qu'une douche ne lui ferait pas de mal. Un coup d'œil à son radio réveil lui apprit qu'il était déjà vingt-et-une heures.

Il prit rapidement ses affaires pour se laver et écouta les bruits qui lui provenaient du couloir. Sen et Hiryu s'étaient invités dans la chambre de Yosetsu, ils parlaient un peu fort mais c'était tout. Alors Shinso se glissa silencieusement dans le couloir avant de rejoindre la salle d'eau commune. Une douche chaude lui ferait le plus grand bien. Il avait besoin de déconnecter après cette folle journée.

C'est avec un plaisir non feint qu'il laissa l'eau rouler sur ses épaules tendues. Vraiment, se prélasser sous l'eau était surement le meilleur moyen de se vider l'esprit. Il se sentait bien, entouré par la vapeur d'eau, le jet brûlant claquant sur sa peau jusqu'à la faire rougir. Mais quand une angoisse sourde se mis à le prendre, Shinso ne put que reculer de quelques pas en tentant maladroitement de s'accrocher à quelques chose. Mais qu'est ce qui lui arrivait bon sang ?

Shinso ferma les yeux quelques secondes, essayant de calmer les battements effrénés de son cœur. Il ne savait pas lequel des trois garçons avec qui il était liés était en train de flipper, mais Shinso se découvrit l'envie de le secouer jusqu'à ce qu'il arrête.

Lorsqu'il réussit à passer au-dessus de l'angoisse qui lui retournait les tripes, Shinso coupa l'eau et s'essuya sommairement. Il ne savait peut-être pas qui était occupé à faire une crise d'angoisse mais il pouvait toujours aller frapper à la porte de Neito pour voir si ce n'était pas lui.

L'adolescent aux cheveux violet était presque certain qu'il ne s'agissait pas de Bakugo, il pouvait flipper c'est sûr, mais Shinso ne le voyait pas faire des crises de panique. Il pensa quelques secondes à Midoriya, c'était un garçon qui réfléchissait beaucoup et à tout, ça l'étonnerait beaucoup moins venant de lui. Mais il restait Neito, et si Bakugo n'était pas la personne la plus facile à lire, Neito le dépassait largement à ce niveau, se cachant sous un masque égocentrique qui lui collait presque trop à la peau.

Après avoir enfilé un vieux t-shirt et un baggy qui tombaient un peu sur ses hanches, Shinso parti à la recherche de son camarade de classe. Il ne fallait pas être un génie pour savoir qu'il avait eu la même idée que lui. A savoir : Se jeter dans son lit en maudissant tous les dieux à sa connaissance pour le Karma de merde qu'ils avaient.

Shinso marqua une hésitation devant la porte de Neito. L'angoisse avait été refoulée et il ne la sentait même presque plus. Il se voyait mal déranger son camarade avec comme bonne raison « je voulais savoir si c'est toi qui à gâcher ma douche en faisant une putain de crise de panique. » C'est qu'il en devenait vulgaire, et ça ne faisait même pas vingt-quatre heures qu'il était lié à Bakugo, c'était prometteur.

Pourtant la porte finit par s'ouvrir d'elle-même, sur un Neito qui portait encore son costume sale et déchiré, les cheveux en bataille et l'air mauvais.

« Je peux savoir pourquoi ça fait dix minutes que tu te retournes le cerveau devant la porte de ma chambre Shinso ? Ce n'est pas contre toi mais je ne suis vraiment pas d'humeur. Surtout quand en te retournant le cerveau tu retournes le mien au passage. »

L'autre soupira en posant une main sur sa nuque.

« J'ai senti une angoisse et je voulais savoir si cela venait de toi. Ce lien nous agace tous alors autant prendre les devants pour éviter qu'on ait tous le moral au plus bas. »

Neito hocha vaguement la tête, avant d'expliquer que ce n'était pas lui car il dormait. Shinso s'en alla à peine quelques secondes plus tard, lui aussi bien décider à rejoindre le confort de son lit.


*Le nom est totalement inventé, il s'agit de la contraction des termes japonais « Rinku » qui signifie lien et « Tsukurimasu » qui veut dire créer. Comme l'individualité de ce bon monsieur est de créer des liens entre des personnes, je me suis dit que c'était très bien comme nom.