Titre : Je pourrais…

Auteur : Courtepointe

Genre : Confession, romance

Couple : HPDM

Disclaimers :

Petite note : La chanson Coz I can D'Ana Johnsson m'a inspiré ce qui va suivre…

Résumé : Une déclaration un peu étrange, à rebours et muette. Une affirmation d'amour un peu particulière, de la part d'un garçon qui ne prête pas vraiment attention à son amant… En apparence. Draco a une vision un peu particulière de ce qu'il vit…


Harry, tu sais…

Je pourrais être tout ce que tu souhaites…

Cueillir chaque jour passé avec toi.

&

-C'est génial ce qui t'arrives ! Attends Ron, les canons de Chudley ! Tu t'imagines avec le maillot sur le dos ? jubila Harry, les yeux brillants de joie contenue.

-Il faut absolument qu'on aille fêter ça ! Ron, c'est formidable ! s'exclama Hermione en lui donnant une tape sur l'épaule.

-Ce soir, c'est nuit blanche ! J'ai déjà prévenu Seam et Dean et Neville devrait nous rejoindre au pub en fin de soirée ! déclara avec enthousiasme le brun.

-Harry t'assure !

-Evidemment, je ne doutais pas un instant que Ron soit pris !

-Je sais pas quoi dire, c'est… dément !

-Profite ! Parce que dès le mois prochain, tu vas devoir courir mon vieux… plaisanta Harry.

-Ah oui, goûter les joies d'un entraînement intensif, adopter un régime sportif et éviter les excès… renchérit Hermione en riant.

-Hé !

-On pensera à toi quand on sortira, t'inquiète pas ! Alors ce soir, t'as intérêt à boire au moins deux bouteilles de vodka !

-Parce que c'est la dernière fois ! se moqua Hermione.

Ils éclatèrent de rire et Harry poursuivit, secouant la tête :

-Non non, la prochaine fois, ce sera quand il aura remporté la coupe du monde au tournoi. Là, ce sera la consécration !

-Oui, en attendant, je vais juste parader avec mon maillot et mon balai pendant que vous jouerez les groupies dans les gradins !

-Chiche qu'au prochain match, on y est avec la panoplie du parfait fan ! le défia Harry.

-J'ai vu qu'il y avait des sorts vraiment chouettes pour colorer les cheveux… réfléchit Hermione.

-Je me ferai tatouer provisoirement ton visage sur le torse !

-Vous êtes dingues !

-Oui parce que c'est dingue ! T'es titulaire des canons de Chudley, quoi !

&

Je pourrais me laisser bercer par ton enthousiasme.

Etre touché par ta grâce, Harry.

Rester des heures à contempler ta gentillesse.

Caché dans l'ombre à attendre ton passage.

Relever les signes de gaieté sur ton visage.

Ecouter tes rires et tes joies.

Je pourrais me laisser envelopper par ta chaleur.

Savourer ces moments où tes rayons m'éclairent.

Me réchauffer à tes côtés.

Rechercher constamment ta présence.

Me laisser guider par mes sens.

Etre heureux d'entendre le son de ta voix.

De tes rires.

Des accents de tes plaisanteries.

Reconnaître l'intonation des questions et de l'ironie.

Déceler cette faiblesse qu'est ta noblesse de cœur.

Garder le silence et goûter à ces instants.

Ne pas t'insulter.

Ne pas te provoquer.

Ne même pas sourire d'un air moqueur.

Arrêter de t'ignorer.

De ne pas te voir.

Sentir que tu es proche de moi sans te voir.

Savoir que tu es là.

Ne pas être agacé lorsque tu joues les héros.

Et tomber en admiration devant ton courage.

Celui que je n'ai pas.

Je pourrais être toujours derrière toi.

Suivre cette aura irréelle que parsèment tes pas.

Porter doucement ce voile autour de toi.

Je pourrais te soutenir dans l'ombre.

Devenir la tienne.

Me coller à tes pas.

Te suivre partout.

Obéir à tes requêtes.

Etre celui qui te protègera.

Ouvrir mes bras pour toi.

Et te laisser puiser ma force pour endurcir la tienne.

Présence rassurante et encourageante.

Je pourrais m'adoucir à ton contact.

Devenir aussi innocent qu'un agneau.

Te laisser prendre soin de moi.

Te laisser me cajoler.

Te faire entièrement confiance Harry.

Sentir mes sourires suivre tes sourires.

Apprendre à aimer et respecter ceux que tu respectes.

Me dire que si tu les aimes, je peux faire la même chose.

Pour toi.

Féliciter Ron comme il se doit.

Me réjouir de la promotion d'Hermione.

Arrêter de les appeler par leurs noms de famille.

Prononcer leurs noms quand je siffle leurs surnoms.

Ne pas les juger pour ce qu'ils sont.

Admettre leurs qualités.

Admettre qu'ils te rendent heureux.

Regarder ce qu'ils deviennent.

Me rendre compte de leurs talents.

Et devenir leur ami.

Les faire entrer dans mon cercle.

Juste pour toi.

Je pourrais être avenant.

Je pourrais être charmant.

Au point de devenir ton prince…

&

-J'hésite…

-Prends tout ton temps Weasley, la boutique ouvre aussi la nuit… fit Draco d'un ton cassant.

-Ferme-là Malfoy, tu peux bien attendre en silence, non ? grogna Ron en se retournant, mécontent.

-Je comprends tout à fait que la perspective de pouvoir te payer une, peut-être même deux nouvelles robes t'angoisse autant, après tout, ça doit être la première fois que tu dépenses autant d'argent, ça doit te sembler irréel comme situation, mais si tu pouvais éviter de rester planté là, les bras ballants et le regard hagard, juste dans mon chemin, ça m'avancerait de… quelques pas, ironisa le blond en le poussant rudement pour passer.

-Hé ! protesta Ron en s'affalant sur un rayonnage.

-Contrairement à toi, il y en a qui savent ce qu'ils veulent, lança le jeune homme en se dirigeant directement vers la caisse, attrapant un article sur son passage.

Deux minutes plus tard, il reprenait le sens inverse pour sortir de la boutique.

-Bouge-toi Weasley, à te voir, on pourrait presque te prendre pour un vendeur… Si ce n'était ta lamentable présentation évidemment, ajouta-t-il en le regardant de haut en bas. Personne ne t'engagerait pour servir dans une boutique aussi renommée.

-Malfoy ! s'exclama Hermione en l'entendant, sortant d'un rayonnage.

-Ah non, là c'est trop pour moi, fit Draco d'un air dégoûté en s'écartant brusquement.

-Espèce de…

-Sang pur ? Oui, exactement. Et tu ne risques pas d'en dire autant, conclut le jeune homme avant de tourner les talons et de sortir.

&

Je pourrais être aimable avec tes amis.

Accepter leurs origines.

Les traiter en égaux.

M'intégrer dans votre groupe.

Sortir avec vous tous.

Sortir avec toi.

Et me faire apprécier.

Faire briller tes yeux de satisfaction.

Et rire.

Et encourager les griffondors.

Et participer aux cadeaux communs.

Et chanter en chœur avec vous.

Et boire jusqu'à tard dans la nuit.

Jouer aux cartes et parier des bêtises.

Relever les défis que l'on me tend.

Montrer l'exemple.

Démontrer que les serpentards ne sont pas comme ils pensent.

Servir de lien.

De jointure entre les maisons.

Faire la paix.

En être l'ambassadeur.

Je pourrais faire tout ça pour toi…

Devenir ce que tu veux.

Celui que tu attends.

Abandonner la part d'ombre en moi pour entrer dans ta lumière.

La laisser m'absorber lentement.

M'abandonner à toi.

&

-Je ne te comprends pas Malfoy.

-Je suis jaloux Potter.

-De Ron ? Je ne savais pas que tu voulais devenir joueur professionnel. Je pensais que les

affaires étaient ton royaume.

-Ca l'est.

-Tu ne peux pas te réjouir sincèrement pour les autres ?

-Non.

-C'est mesquin, la jalousie.

-Oui.

Harry rit nerveusement, s'adossant au balcon.

-J'ai l'impression d'être dans un rêve. C'est trop étrange. Pourquoi es-tu venu ?

-Je voulais prendre l'air.

-Mais j'étais là.

-Tu y es toujours en fait.

-On ne s'est jamais parlé avant.

-Si. On s'est même crié dessus.

-Pourquoi es-tu jaloux de Ron ? Tu as tout ce que tu veux… tenta de comprendre le brun.

-C'est vrai. C'est pour ça.

Harry rit encore, faisant étinceler son verre à la lumière de la lune.

-Je crois que je vais rentrer. Ces soirées, je ne m'y sens jamais très à l'aise… Toi, tu y

sembles bien, constata-t-il en dévisageant le blond.

-Oui.

-Et je n'arrive pas à savoir si tu es en train de te payer ma tête en fait… Si tu pouvais féliciter

Théodore pour moi…

-N'y compte pas.

-Avoir un ami en commun, ça te tue, hein ?

-Tant que ce n'est pas Weasley…

Harry fronça les sourcils, se retournant pour fixer le ciel.

-Juste une fois, est-ce que tu pourrais oublier d'être comme ça ? murmura-t-il.

Il n'obtint aucune réponse et laissa un sourire flotter sur ses lèvres, désabusé.

-Je suppose que c'est déjà un effort pour toi d'être venu ce soir sachant que certains griffondors seraient aussi invités… Ca prouve que quoi que tu dises, tes amis t'importent plus que ta jalousie ou ta haine… Et Théodore mérite vraiment de tels amis. Quoi qu'il ait pu faire dans le passé… C'est vraiment quelqu'un de bien… Je le respecte vraiment de t'avoir comme ami. T'approcher n'est pas si facile qu'il n'y parait, hein ? ajouta-t-il sans attendre de réponse.

Ses yeux se posèrent calmement sur l'horizon, contemplant le ciel noir.

Deux mains vinrent soudain encadrer son visage avant d'effectuer une brève pression, l'obligeant à détourner la tête de ce spectacle apaisant.

Il vit le blond se pencher légèrement en avant, inclinant la tête vers lui.

Et Draco embrassa Harry.

&

Je pourrais te laisser guider la danse.

Je pourrais me plier à tes désirs.

T'attendre dans cette langueur lascive.

M'entourer d'une délicate douceur.

Ganter mes mains de velours.

Te charmer et jouer de mes atours.

Rendre les armes face à ton regard…

M'envelopper de ce coton trop doux qui ne blesse pas.

Te laisser goûter la douceur d'une nuit d'intimité.

Ménager ta porcelaine.

Surveiller tes tremblements.

Tes frissons.

Relever tes zones érogènes une à une.

Les éveiller du coin de mes lèvres.

Te placer sur ce piédestal et t'entourer d'attentions.

Rester prudent devant ta fragilité.

Craindre les maladresses et les gestes déplacés.

Rester aussi léger qu'une plume sur ta peau.

Ne pas te violenter.

Ne pas te serrer trop fort.

Ne pas t'étouffer.

Ne pas te bousculer.

Ne pas te faire chavirer.

Craindre le dessalement.

Préférer les eaux calmes.

Sûres.

Lentes et bercées par les vagues de plaisir.

Te faire tourner la tête sans te donner le tournis.

Te faire oublier la sueur qui coule sur nos peaux malgré la chaleur écrasante.

Passer des heures à te faire languir.

Te faire cambrer le dos sous le plaisir.

Sentir ton corps se tendre sous mes doigts comme un instrument à corde que je caresserais.

Me rendre à tes exigences.

Te sentir.

Te toucher.

T'aimer.

T'adorer de toute mon âme.

Recommencer.

Jusqu'à l'épuisement.

Jusqu'à l'assouvissement de tes désirs.

Jusqu'à ce que tu t'endormes entre mes bras.

&

Draco écrasa ses lèvres contre celles d'Harry, le plaquant violemment contre le mur. Ses mains fébriles parcouraient son corps, laissant des marques rouges sur leur passage.

Harry était plus doux.

Il tendait son cou, offrait son corps à son emprise.

A chaque tentative de caresse trop légère, Draco le repoussait, le plaquait plus durement contre la paroi de béton.

A chaque fois qu'il essayait de renverser la tendance, de rendre les baisers plus tendres, d'inciter le blond à lui rendre ses caresses, celui-ci se montrait un peu plus farouche, un peu plus brutal.

Il gardait ses poignets serrés entre ses mains, l'empêchant de continuer.

Mais c'était passionnel.

Harry voyait ses yeux brûler de désir, et il devinait que les siens devaient avoir le même éclat.

Déjà, il tendait ses hanches, recherchait le contact plus approfondi.

Il s'agrippait aux épaules nues du blond, réclamait cette fusion que tout son corps désirait.

Leur étreinte était fébrile, presque dans l'urgence, faite de sursauts et de soubresauts.

Draco refusait l'union de leurs lèvres, préférait mordre son épaule, laissait ses doigts tracer de nouvelles empreintes dans son dos.

&

Je pourrais te montrer à quel point tu me rends faible.

A quel point j'attends le moindre contact avec toi.

Le moindre frôlement.

Je pourrais laisser mes cris dépasser les tiens pendant que nous faisons l'amour.

Je pourrais appeler cela faire l'amour devant toi.

Je pourrais cesser de retenir ma voix lorsque tu n'entends que des soupirs et mon souffle

court.

Je pourrais laisser ma bouche descendre à ton pénis lorsque tes mains appuient si fort contre

mes épaules.

Je pourrais te laisser me prendre.

Je pourrais satisfaire le moindre de tes désirs.

Etre doux.

Couvrir ton corps de baisers.

Ne pas te faire croire que ce que nous faisons est un péché.

Un interdit.

Te laisser ressentir que c'est plus que ça.

Plus que la luxure.

Plus que la chaleur qui nous anime.

Plus qu'une simple page facile à tourner.

Je pourrais te séduire intentionnellement.

M'apprêter pour te plaire.

Choisir soigneusement mes vêtements.

Pour s'accorder avec les tiens.

Je pourrais être le plus beau mec que tu aies jamais vu.

Le plus attirant.

Et ne pas s'accrocher.

Ne pas heurter ta sensibilité.

Papillonner des yeux devant toi.

Te laisser entrevoir la longueur de mes cils.

Ralentir délibérément mes gestes devant toi.

Masser ma nuque et te jeter des regards langoureux.

Appuyer mon regard contre le tien.

Et soutenir tes yeux verts.

Et t'envoûter.

Te donner envie d'être avec moi.

Te donner envie d'être en moi.

Accepter tes conseils.

Te charmer.

T'apprivoiser.

Te donner des raisons de m'aimer.

Etre compréhensif.

T'écouter.

Prendre en considération ce que tu dis.

Accepter les cadeaux que tu m'offres innocemment.

&

-Tu devrais mettre des chemises plus claires… Les noires assombrissent trop tes yeux Draco.

-J'y penserai, ironisa le jeune homme. Qu…

-Laisse-toi faire, intima Harry en lui passant une nouvelle chemise, s'attachant à la boutonner correctement.

Draco leva les yeux au ciel, ne cachant pas son agacement.

-Ca met en valeur des yeux, constata le brun en se reculant légèrement, souriant.

Jetant un coup d'œil froid à la glace, Draco haussa les épaules.

-Je ne vois aucune différence, conclut-il en retirant la chemise.

&

Je pourrais être patient avec toi.

Je pourrais accorder de l'importance à ton opinion.

Mesurer tes propos au lieu de les rejeter d'emblée.

Les considérer.

Ne plus faire semblant d'ignorer ton regard blessé lorsque je te parle froidement.

Ne pas m'énerver de ce regard-là.

Et porter cette chemise.

Et la porter tous les jours s'il le faut, si ça te fait plaisir, Harry.

Te laisser me conter tous tes secrets.

Ecouter attentivement la moindre de tes paroles.

Je pourrais te comprendre.

Laisser tes murmures enfiévrés emplir la chambre lorsque tu t'enflammes.

Te raconter les mots que tu laisses échapper dans ton sommeil.

Ceux qui parlent d'amour.

Ceux qui parlent de moi…

Ceux qui parlent de lui.

Tes peurs.

Ta haine.

Ton envie de le tuer.

Tes élans de miséricorde aussi.

Ceux que tu nies si facilement le jour.

Je pourrais te délivrer de ton hypocrisie ancrée.

Et supporter tes hésitations.

Te rassurer lorsque tu doutes de nous.

T'appuyer lorsque tu cherches mon soutien.

Laisser tes mains s'attacher à mes épaules pour un câlin.

Te répondre et t'expliquer mes sentiments.

Faire un long monologue sur la moindre sensation qui agite mon corps lorsque je te vois.

Je pourrais esquisser un sourire bienveillant lorsque tu cherches mon appui.

Et prendre la peine d'écouter tes colères.

Comprendre pourquoi tu t'énerves.

Répondre avec le même enflammement.

La même passion.

Goûter le sel des réconciliations sur l'oreiller.

Faire taire tes revendications d'un assentiment.

T'accorder ce que tu veux.

Te faire te sentir aimé.

Compris.

Etre touché lorsque je vois les larmes pointer à tes cils.

Ne pas simplement m'écarter lorsque tes poings s'abattent sur mon torse pour que je réponde.

Ne pas te laisser seul dans ce silence effrayant.

Faire des efforts pour toi.

Ne pas laisser cette vilaine porte claquer derrière moi.

Et mes pas résonner sur le carrelage, couvrant le bruit de tes pleurs.

Je pourrais te laisser te confier.

&

-Draco, je…

-Je vais prendre une douche.

&

Ne pas couper court à toutes tes tentatives de rapprochement.

Ne pas feindre de ne pas avoir entendu cette voix presque implorante.

Ne pas fermer les yeux devant ce spectacle touchant.

Devant ton amour offert à bout de bras.

Et te cueillir avant l'essoufflement.

Te décharger de ce fardeau.

Te laisser te défouler avec moi.

Te murmurer les mots que tu attends.

Dans la nuit, me rapprocher de ton corps qui m'appelle.

Te réveiller lorsque tu fais des cauchemars.

Je pourrais partager tes peines.

M'indigner avec toi de ce qui te blesse.

Me montrer courageux devant tes peurs.

Te faire sentir fier de moi.

Me valoriser pour te valoriser.

Et te couvrir de cadeaux.

Me souvenir de la date de notre premier baiser.

De notre première nuit.

Penser à cette fête moldue faite pour les amoureux.

Et t'offrir un cadeau à cette occasion.

Ne pas mettre de côté le tien en attendant le dessert.

Honorer cette Saint Valentin.

Ne pas préférer voir Blaise ce soir-là.

Porter cette chaîne en argent que tu as faite graver à nos initiales.

Caresser du bout des doigts ces lettres en relief.

Et avoir l'air réjoui d'un gosse à Noël en découvrant ton présent.

Ne pas déchirer et jeter le papier d'emballage.

Croiser tes yeux et te sourire.

Te rendre cet amour au centuple.

Je pourrais être aussi gentil que ça.

Aussi parfait.

Laisser ta douceur m'envahir.

L'emporter.

Et à mon tour, je pourrais te faire part de mes faiblesses.

Te chuchoter à l'oreille mes peurs les plus enfouies.

Les plus reculées.

Te laisser les guérir.

Je pourrais avoir un cœur en or.

De ceux qu'on chérit avec soin.

De ceux qui brillent.

De ceux qu'on cache soigneusement par peur de se faire blesser.

Je te laisserais t'en approcher.

Le dévoiler.

Le dénuder.

Tu aimerais ça.

Tenir au creux de tes doigts cette âme délicate.

Voir la confiance remplir mes yeux.

Deviner sous le masque de glace des entailles suintantes.

Tu serais heureux Harry.

Si nos mains se joignaient dans les rues.

Si nous décidions d'emménager ensemble.

Si nous avions un chez nous.

Si nos noms s'unissaient par un pacte sacré.

Si nos serments étaient pris en otage par ce langage.

Un sceau dont la cire ne fondrait pas.

Je pourrais uniquement prendre soin de toi.

M'accorder à tes moindres désirs.

T'attendre le soir quand tu rentres fatigué.

Veiller tard avec toi.

Te caresser jusqu'à ce que tes soupirs ne me suffisent plus.

Te faire l'amour tout simplement.

Amoureusement.

Relever le drap sur tes épaules lorsque tu frissonnes la nuit.

Embrasser ton front et remettre une mèche de tes cheveux en place avant de dormir.

Te serrer dans mes bras.

Je pourrais te rendre heureux, je crois.

Je pourrais vraiment Harry.

Et tu sais, je pense que tu aimerais vraiment ça.

Tu le cherches dans mes regards.

Tu l'attends dans mes gestes.

Tu t'y attends si fort.

Je pourrais te rendre heureux Harry.

Respirer les roses sans épines de notre relation.

Je pourrais faire tellement pour toi.

Juste comme tu aimes.

Je pourrais pardonner tes oublis.

Tes colères injustifiées.

Tes manquements.

Par amour.

Pour toi.

Parce que je sais que tes colères sont dues à mon détachement.

A mon apparence.

A ce que je ne te montre pas.

Parce que je sais que tes oublis, tes rendez-vous manqués sont une vengeance tout basse et

chuchotée contre moi.

Sont autant de petites revanches.

De rebellions contre cet attachement qui te lie à moi.

Qui me lie à toi.

Et toi à moi.

Et moi en toi.

Je pourrais rire à chacune de tes plaisanteries.

Te défendre lorsqu'on t'attaque.

Et ne pas te regarder sombrer.

Et ne pas rire de toi.

T'admirer religieusement, le cœur bordé d'amour.

Etre tendre.

Je pourrais être tout ce que tu veux.

Je pourrais être le seul.

Je pourrais toujours être à tes côtés.

Et ne jamais te quitter sans rien te reprocher.

Même si tu cries.

Même si tu m'ignores.

Même si tu changes.

Je serais de ceux qui restent.

Je pourrais te faire profiter de chaque instant.

Te faire sentir à quel point tu es précieux.

A quel point tu es unique.

Je pourrais prendre soin de toi.

Juste comme tu veux.

Juste comme tu le désires.

Comme tu me le dis.

Je pourrais simplement sourire quand tu me souries.

Je pourrais avoir été transformé par ton amour.

Effectuer un virage à 180 degrés.

Etre gentil.

Aimable avec tes amis.

Plus tolérant.

M'attendrir devant tes larmes.

Me sentir coupable de tes grimaces.

Je pourrais être ce que tu veux.

Si…

Si seulement…

Si je le voulais…

Et je refuse que tu me contiennes dans ce rôle.

Je pourrais ne plus être moi…

Et je refuse ça.

Tu aimes un être entier Harry.

Avec ses défauts, surtout ses défauts.

Alors je continuerai à faire naître ces soupirs et ses traits qui déforment ton visage.

Juste, parce que je le peux.

Parce que j'aime être le seul qui parvienne à te faire perdre ton calme.

J'aime être celui qui t'agace.

Celui que tu voudrais éjecter de toutes tes forces…

Sans le pouvoir.

Je ne détruirai pas ce premier lien qui nous a construits.

Ce lien de haine qui nous a rapprochés.

Je l'attiserai toujours.

Je serai toujours sur ton dos, tu sais ?

Dans ton dos.

Deux yeux brûlants et une envie de faire mal…

De griffer ta peau blanche…

Moi.

Moi et mes idées noires.

Moi et mes calculs.

Mes pensées tordues.

Mes vices.

Mes caprices.

Mes manipulations et mes stratagèmes.

Mon indifférence et mon insensibilité.

Ma lâcheté.

Ma perversion.

Mon envie.

Mon égoïsme.

Ma colère.

Je ne serai pas gentil.

Je ne te montrerai pas à quel point je tiens à toi.

Pas avec des je t'aime.

Pas en te préparant ton petit déjeuner.

Je ne rentrerai jamais dans tes standarts, chéri.

Moi je veux te faire crier.

Marquer ta peau de mes empreintes.

Sentir ton souffle haletant au creux de ma main.

Je veux te pousser contre les murs.

Te bousculer.

Je ne dormirai pas dans tes bras.

Je te jetterai du lit.

Mes bras seront toujours ouverts…

Pour t'écraser et t'étouffer contre moi.

C'est un amour entier.

Un amour sans condition.

A prendre ou à jeter.

Et tu le sais.

Même si tu refuses de l'admettre.

Tu le sais.

Parce que tu reviens.

Parce que tu me laisses te prendre à bras le cœur.

Je pourrais être tout ce que tu veux…

Coller parfaitement à l'image que tu veux de moi.

Mais je ne le ferai pas.

Tu sais…

Tu es tombé amoureux comme on tombe malade.

Je te le ferai payer au centuple.

Tu vas souffrir.

Tu vas vouloir guérir.

Et je resterai ce poison dans tes veines.

Cette drogue qui t'a trop bien accroché.

Et à chaque fois que tu perdras le contrôle…

Je veux que tu te souviennes que c'est moi qui en suis la cause.

Moi qui ai creusé ta tombe, lentement.

Irrémédiablement.

Juste parce que je le pouvais.

Je pourrais être tout ce que tu veux…

Mais je refuse de me soumettre à ta loi.

Je ne veux pas être ton esclave.

Je refuse de n'être qu'un pantin, simple reflet de tes désirs.

Je refuse d'abandonner ma personnalité, mes envies, mes pensées.

Je refuse cette soumission douce que tu m'imposes à travers tes sourires.

A travers cet amour.

Je ne ferai rien par amour pour toi.

Je ne changerai pas.

Puisqu'après tout, tu m'as aimé comme ça.

Puisque je ne te demande rien.

Je refuse de devenir cet être charmant, de coller à ton cliché du méchant au cœur gros.

Mon cœur est tout gris.

Gris de devoir supporter ta déception.

Ne viens pas vers moi si je te déçois.

Ne me laisse pas t'embrasser si tu ne supportes pas qui je suis.

Je pourrais devenir un parfait homme au foyer.

Elever tes enfants.

Faire la vaisselle.

T'accueillir le soir et te glisser tes pantoufles aux pieds.

Tu l'as rêvé Harry.

Je l'ai cauchemardé.

Je continuerai de t'attiser,

De t'énerver,

De t'exciter,

De m'agiter autour de toi,

Te faire rager,

Grincer des dents,

Crisper les doigts,

Juste parce que je le peux.

Tu me laisses le faire.

Tu me laisses cette liberté.

Je continuerai à casser tous tes espoirs, un à un.

Je veux faire disparaître ce rêve de ta tête.

Tu commences déjà à m'accepter.

Tel que je suis.

Harry, tu sais…

Je voulais te dire que je suis désolé pour ça.

Tu aurais dû tomber amoureux d'un garçon qui accepte d'être soumis à ce mythe.

D'un garçon plus gentil, un peu moins franc, un peu plus tendre.

Je suis désolé.

Je ne réaliserai pas tous tes rêves.

Mais tu sais…

même si je ne le dis pas,

même si je ne le murmure pas,

parce que j'ai peur que tu l'interprètes trop fort,

j'ai peur que tu penses que je t'appartiens,

et je ne t'appartiens pas,

ça ne veut pas dire que je ne le pense pas.

Harry…

tu sais,

je t'aime.

&

A suivre…