Ahem… Je suis une grande fana du personnage complexe d'Hermione. Et je suis encore plus fana des pairings étranges, insolites, inhabituels et des UA. Alors en voilà un vraiment étrange et bizarre, qui me plais juste trop dans ma petite tête de folle furieuse. Je suis toujours à la fac, mon temps de parution pourrait se révéler un peu long mais cette histoire est tracée, elle a un but.

Les personnages ne m'appartiennent pas, je ne suis que moi. Leur histoire et leurs interactions sont de ma pomme, si elles vous semblent abracadabrantes, sachez que tout est une libre interprétation de faits réels.

Je m'auto-corrige encore pour pouvoir accélérer le rythme de publication mais j'ai trouvé un ange gardien qui es d'accord de me corriger. Cependant c'est un ange très occupé donc je préfère me lancer sans son aide pour le début !

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Quand tu me regarde, c'est comme si la Terre reprenait sa course normale. Comme si on pouvait réinventer les choses et se mettre enfin à marcher dans la bonne direction. Je ne sais pas quoi te dires d'autres. Enfin si je sais mais ce ne sera pas pour ce soir. Pas encore. Non. Peut-être demain ? Ou encore plus tard ? Je ne sais pas. Ce que je sais avec certitude c'est que je refuse que tu arrêtes de sourire. Parce que depuis qu'on est parti, ton sourire est mon seul point de repère vu combien la lecture des cartes m'est impossible. Alors s'il te plaît chéri ne cesse jamais de sourire. N'arrête juste jamais.

Je suis égoïste n'est-ce pas ? Parce que quand tu liras ça je ne serais plus là et tu n'auras certainement plus envie de sourire quand tu comprendras que la vie t'a encore baisée, une fois de plus. Et que la personne à laquelle tu croyais t'a montré que tu ne devais faire confiance à personne. Surtout quand on te dit d'aimer et de fermer les yeux, qu'on te promet que tout se passera bien et que tu peux t'endormir tranquille. Surtout quand on te jure quelque chose de différent des autres fois, quelque chose de magique et d'éternel. Mais je te jure que c'était vrai. Ca existe pour de vrai, ne nous prend pas comme exemple ou référence dans tes prochaines histoires. Ne redeviens pas sceptique, je n'avais encore rien vu de plus beau que tes yeux qui s'illuminaient lorsque tu as enfin commencé à croire qu'on marchait ensemble pour de bon.

Je ne te prends rien ne t'inquiète pas. Enfin à part ta confiance et ton amour. Ce qui est déjà trop. Non je ne te vole rien. A part la moitié de nos souvenirs. Et encore je te laisse cette lettre pour partager un peu des miens. Embrasse-les tous de ma part. Embrasses-toi toi. En fait n'embrasse personne. Toutes mes marques d'affections sont à toi. Même si je doute que tu en veuilles encore après tout ça. Mais sache-le. Tout t'appartient. Tout. Le mérite de nos réussites, les kilomètres, les câlins, les embrassades, les refuges, les abris de la pluie, des orages, des flics, des météorites, des cauchemars et des mauvaises rencontres. Les courses dans les bois, les clôtures électriques et les petites bestioles dans mes cheveux quand on restait trop longtemps sous les arbres. La beauté des paysages et les rivières qui nous détruisaient l'estomac et les dents.

Comment cette merveilleuse aventure a commencée ? Je me le rappelle nettement. Elle a commencée dans une convention. On était si peu à n'être pas en cosplay qu'on était étrange de normalité. Dans une petite région comme la nôtre, ce genre de convention fait un peu scandale. Et c'est pour ça qu'on les aime nos conventions d'ailleurs. C'est pour ça qu'on venait si nombreux. Pour leur hurler à tous que vivre dans des rêves pleins de pouvoirs magiques et de combats merveilleux n'empêche pas d'aimer, de sociabiliser, d'être amicaux.

Toi t'étais là, impossible de te rater mon Hagrid. Un mètre quatre-vingt-dix-huit de sourire, cheveux longs et bouclés, grands yeux, grand nez, corps massif. Deux bagues en argents. Une sur chaque main. Une tête de mort impressionnante. Et une recouverte de runes scandinaves. Tu portais une pancarte en carton, faite à l'arrache, avec tes gribouillis de savant fou ou d'enfant de six ans qui disait « les metalheads vaincront un jour. Mais là c'est mon anniversaire, alors je suis disposé à te faire un câlin ». Et tu déambulais fièrement entre les stands. Serrant contre toi la totalité de la population qui passait à portée de tes grands bras ou qui te fonçait droit contre les côtes. Moi je n'osais pas approcher. Je voulais croiser ton regard pour de vrais. Mais j'étais bien trop timide pour avoir le culot de t'approcher et te parler. Capter l'attention d'un géant me semblais un challenge trop dur à relever. Je suis restée, misérable Hermione trop renfermée, à rêver que tu me voyais.

Un personnage haut en couleurs aurait dit ma mère si elle avait eu le privilège de te rencontrer. Mais maman ne te connais pas, maman ne me connais pas non plus. Maman n'a rien voulu savoir de moi ou de nous. Elle n'a jamais tentée de saisir ce qui s'agitait sous ma tête de petit zèbre futée. Aujourd'hui je l'imagine dans sa cuisine à m'attendre, à se dire que le téléphone finira peut-être par sonner. A regretter nos mots, ses mots sur mes maux. Mais cessons là nos effets de styles ou l'heure de partir va sonner et je n'aurais pas finie la moitié de tout ce que je veux te laisser. Mais je me rends compte que je ne t'ai même pas expliqué pourquoi je te laissais ces milliers de mots sur des feuilles de récup, volées, arrachées aux pages de gardes dans les bibliothèques, d'ailleurs certaines sont tamponnées. Ca te fera des souvenirs on va dire. Mais pour être franche je crois que je ne sais même pas pourquoi je fais tout ça. Pour retarder le moment du départ peut-être ? Pour me justifier auprès de ma conscience ? Pour comprendre la tempête qui s'agite sous mon crâne depuis que je sais que je vais partir et que j'ai commencée à t'écrire ?

Non.

En fait je crois que je veux juste te laisser de quoi ne jamais m'oublier. Moi, ma tignasse, mes seins, mes hanches que tu aimais saisir, mes yeux que tu fermais pour m'embrasser. Mes épaules et mes cuisses criblées de bleues après quelques semaines de forêt. Mes bras que tu emprisonnais au-dessus de ma tête pour faire cesser toute résistance ou toute tentative de contrôle de ma part. Ma bouche qui te mords et mon rire de petite fille quand tu me trouves du chocolat ou de nouveaux habits un peu plus chauds. Je voudrais reprendre la route avec toi et ne jamais te laisser derrière moi mais c'est impossible malheureusement. Tu as trouvé ta maison, je ne veux pas t'en priver. Moi j'ai besoin de marcher. Si mon voyage devient un déménagement alors je n'ai plus qu'à rentrer et retrouver maman et ses grands yeux qui ne comprennent rien. Si je me pose ce n'est pas trop loin de la chaise inclinable de papa et son grand sourire tout blanc et étincelant. Et pour le moment j'ai des choses à faire sur la route. Je dois continuer.

Lorsque j'ai retrouvé mon amie Ginny et son copain dans la foule. Ils étaient accompagnés d'une inconnue aux longs cheveux blonds. Elle m'a fascinée et j'ai oublié le géant souriant qui faisait un wall of death avec d'autres metalleux.

Elle s'appelait Luna, elle était épuisée alors je lui ai permis de reposer sa tête alourdit de migraine sur mes genoux. On était assis tous les quatre sur un escalier et on devait former un drôle de carré des vainqueurs. Ginny, rousse flamboyante, Harry petit mec sec au regard halluciné de tous les machins qu'il fumait à peine caché par ses improbables lunettes rondes de petit garçon sage et bon élève et la belle blonde qui portait un chapeau-citrouille. Au milieu il y avait moi. Cheveux châtains, bouclés, frisés, emmêlés, indomptables, tâches de rousseurs sur le nez, bracelets à piques, doc martens rouge mat remontant le long de mes mollets et un serre-tête à tête de mort qui se perdait dans mes boucles. Traits noirs sur les yeux de rigueurs pour chacune des filles. Bandeau noir pour retenir loin de son visage de camé les merveilleuses dreads qu'Harry s'était fait la semaine précédant la convention à l'aide d'un crochet de couture. Oui on devait avoir l'air étrange. Surtout quand j'ai demandé à Harry de me faire une dread. Une seule et unique dread sous mes cheveux, pile au milieu de la masse. Comme une natte de padawan en fait. Mais en dread. On riait si fort.

On pensait avoir vécu déjà le pire de nos vies, et on pensait s'en être sortit. Harry avait fui la folie destructrice de ses parents et de son esprit en se réfugiant dans le brouillard et dans les bras de la vaporeuse Ginny. La belle blonde dont je n'avais pas pensée à demander le prénom tant j'étais occupée à l'écouter me raconter le plus naturellement du monde qu'elle s'était faites hospitaliser peu de temps auparavant mais que maintenant tout allait mieux qu'elle avait retrouvé sa mère et qu'elles avaient appris toutes les deux à se parler sans se battre. Oui se battre. Genre roulade et empoignades, cheveux qu'on tire et gifles. Luna me disait avec un genre de fierté malsaine qu'elle avait acquis une certaine force physique de ses bagarres régulières et que son harcèlement scolaire avait pris fin comme ça. Chère Luna. Déjantée, perdue, anesthésiée d'un monde qui la faisait morfler. Tu te rappelles d'elle ? Elle avait un rie comme des clochettes et disait toujours n'importe quoi. Elle ne s'arrêtait jamais de changer de sujet pour essayer de nous distraire de l'horreur de son ancien quotidien qu'elle tentait d'exorciser en le jetant en pâture à nos oreilles effarées. Incohérente et inadaptée. Ma belle Luna qui s'en est sortie presque mieux que moi. Ginny la secrète, c achée derrière ses animaux en peluche et ses jupes toujours de travers. Et moi bien sûre. Moi et mes démons dont tu n'ignores rien à présent. Moi qui découvrais à peine les nuits sans rêves et les envies de goûter un peu plus fort le néant. Le bac et le lycée, les colorations de cheveux, les rencontres hasardeuses et ambivalentes. Les textes à rallonge, sans début ni fin que j'écrivais au lieu de réviser ou de faire des fiches. Petit zèbre trop concentré à hair sa différence pour essayer de se fondre dans le troupeau.

Donc ma dread hein. Je suis encore plus bavarde à l'écrit qu'à l'oral puisque là personne ne peut m'arrêter, c'est tragique !

On rigolait, j'avais mal il me tirais les cheveux ce con de drogué d'enfoiré d mes deux ! Mais le rvail était visiblement classe et Luna me tenait la tête pour m'empêcher de saccager le boulot. Et là j'ai entendu une voix grave et rauque. Une voix qui venait de loin. Une voix bizarre, différente. Voix de fumeurs, jeunes, assurée, rugosité du langage. « Badass ton truc, je peux regarder ? »

Je ne pouvais pas lever la tête que Luna tenais trop étroitement, mais j'ai reconnu tes chaussures de chantier que j'avais eu tout loisir d'observer quand je cherchais une raison pour t'accoster. T'as passé un doigt sur ma nuque en touchant le début du boulot de Harry. Et j'ai sentis un petit frisson dresser les petits cheveux sur ma nuque à ton contact. Tu t'es posé et tu m'as fait la conversation pendant les deux heures qu'a pris Harry à me compacter mes cheveux de manière durable. Il disait que les mèches se désolidariseraient toutes seules en quelques mois mais un an plus tard elle est toujours là malgré les ravages de la pluie, des douches, de la mer. Une dread warrior que tu t'amuses à tirer quand tu as envie d'attirer mon attention. Enfin je devrais parler de tout ça au passé, histoire de me marteler que je mets fin à tout ce bonheur de manière lâche et unilatérale. On a parlé de tout et de rien ce jour-là. Le premier jour. Ma dread s'allongeait, et ton sourire aussi. Luna et moi te regardions faire l'imbécile en nous tenant la main. Tu semblais ne pas pouvoir nous lâcher des yeux. On te faisait rejeter la tête en arrière et rire. L'après-midi s'est déroulé d'un coup, sans qu'on y prête une grande attention. Et la convention a fermé ses portes, on a continué à papoter comme des commères, tous les cinq devant la porte de la salle des fêtes. Tu m'a prêté tes bagues tout au long de nos échanges et quand tu me les a reprises, tu me les a échangées contre ton numéro avant de partir. Luna m'a serrée fort contre elle et on s'est juré de se revoir. Elle aussi a héritée de ton numéro et m'a légué le sien.

Je me souviendrais toujours du moment où je t'ai regardé et où je t'ai demandé sous quel nom t'enregistrer dans mon répertoire. Tu as eu une brève hésitation avant de me répondre tout naturellement : « Hagrid, ou Viking, comme tu préfères. Moi je préfère Viking. Parce que je trouve leur culture juste merveilleuse et que je calque ma vie sur la leur »

Et t'es partit, tes cheveux qui flottait autour de la tête.

Ce soir-là et les jours qui ont suivis j'ai appris l'existence de rites, d'une culture, de croyances que je ne connaissais alors absolument pas. J'ai découvert un grand abrutit, dragueur, charmeur, et absolument en couple qui ne dépassait jamais franchement les limites du politiquement correct mais qui maitrisait parfaitement les arcanes des points de suspensions et des smileys évocateurs. Je ne le savais pas encore mais j'avais vendu mon âme au diable et rien de ce que je ferais ne pourrais me permettre de la récupérer.

Tu devais passer le week-end suivant notre rencontre avec ta chérie, histoire de fêter avec elle ton anniversaire. Elle habitait dans un bled imprononçable, et je n'ai jamais su le prénom qu'elle portait. Tu la décrivais comme une grande blonde, imposante, au rire dévastateur et qui parlait fort. Tu parlais d'elle souvent, à tout bout de champ en fait et c'était adorable. Tu l'aimais, ça se voyait. On avait prévu de se retrouver dans un bar que tu aimais bien. Entre-temps tu m'as faite découvrir certaines de mes chansons préférées actuelles. Du metal Viking, du bon hardcore et de sublimes musiques celtiques qui me font toujours pleurer quand je les écoute. On se gavait de messages, d'informations de musiques, sans trop se dévoiler. C'était l'enthousiasme des premiers contacts. La semaine a filée. La première fois qu'on s'est vus s'est relativement bien passée. Je racontais n'importe quoi, on s'est vu en tout bien tout honneur et on a commencé à plus se montrer. J'ai découvert l'envers du sourire et l'ombre de ton père qui planait toujours sur ton sourire. Relations familiales trop complexes, trop tendues, pas assez sur la même longueur d'onde de parents qui veulent décider et non pas dialoguer. Ton attrait pour la forge, ton envie de voyager qui commençait à éclore. Tes potes. Mes drames, révisions, catastrophes et maladresses.

Toujours des messages, toujours ta copine, ma vie qui s'emballe, l'examen qui m'angoisse. Le lien se distend. L'enthousiasme était retombé mais ta place dans ma tête était faite. Mais on manque de temps, tes parents, ta copine, ta formation, les soirées… Tout ça nous empêche de nous voir. Tu restes malgré tout une oreille attentive. Et certains soirs, tu es le dépositaire de mes cauchemars qui sont les seuls rêves que je faisais encore. Chez toi, l'atmosphère se tendait de plus en plus. Se rapprochant dangereusement du point de rupture le plus brutal possible.

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Fin de ce premier chapitre. Je pense que cette histoire se découpera en cinq à huit épisodes. Peut-être plus longs que celui-ci. Sans promesse de régularité mais en espérant vous plaire quand même.

NB : un wall of death est le fait pour des metaleus de se mettre en ligne et de secouer leur cheveux dans tous les sens. A tester sobre, le risque de collisions brutales étant doublés par votre taux d'alcoolémie.