Titre : Le Soupirant
Disclaimer : J.K Rolling
Rating : T
Genre : Romance/Mistery
Note : remerciements à Nachtfrost Yuu, qui me lit et me corrige
Dédicace spéciale à Hakuronchu qui a gagné cette histoire dans mon précédent concours
Chapitre 1 : Le coup de foudre
Théodore Nott avait été considéré comme beaucoup de choses, tout au long de sa courte vie. On l'avait appelé étrange, mangemort, serpent, vicieux, monstre, insensible, génie, méduse*, et plein d'autres surnoms plus ou moins flatteurs. Mais on ne l'avait jamais appelé passionné. Parce qu'il ne l'était pas. Il ne ressentait pas les émotions et sentiments comme ses pairs semblaient le faire. Il savait qu'il aimait son père, par exemple, mais il ne le ressentait pas vraiment. Il ne souffrait pas le moins du monde du manque ou de quoi que ce soit, ne voyait aucun intérêt aux étreintes et autres embrassades, et se contentait de rester à distance de ses pairs. Son père, fort heureusement pour lui était un homme froid mais compréhensif, mais s'il eut parfois préféré que son fils comprenne mieux les émotions et s'ouvre un peu plus, il n'en souffrit pas trop. La mère de Théodore Nott était morte des années plus tôt, il devait avoir une petite dizaine d'année. Il n'avait pas pleuré. Elle ne lui manquait pas. Pourtant, il l'aimait, comme il aimait son père, mais il ne ressentait pas les conséquences de ces sentiments qui lui étaient si étrangers. Il ne comprenait pas non plus l'engouement qu'avaient les Sangs-Purs à rejeter les Nés-de-Moldus. Préserver la pureté du sang ? Pourquoi faire ? Théodore n'était pas réellement attaché à son sang. Il trouvait que son utilité principale était de faire fonctionner ses organes internes afin d'assurer la survie de son corps. Il ne se souciait que peu de ce qu'il y avait à l'intérieur. La seule chose dont Théodore était sûr et certain qu'il en souffrirait profondément si on la lui enlevait était sa Magie. Il la sentait frémir sous sa peau à chaque instant, et elle était la seule entité dont il pensait possible qu'il puisse ressentir le manque. Enfin, c'est ce qu'il croyait, jusqu'à ce deux septembre de l'année 1997. Il s'agissait du premier jour à Hogwart, les élèves étaient juste arrivés la veille, et comme d'habitude, l'air était empli d'une excitation juvénile. Il était tranquillement installé à la table des slytherins, machonnant distraitement ses oeufs au plat en laissant errer son regard dans la Grande Salle quand il eut l'impression d'être transpercé. Il lui semblait que le sol venait de s'ouvrir sous lui et de l'engloutir pour le compresser, que des éclairs le traversaient de part en part. Une heure parut s'écouler avant qu'il ne puisse esquisser un geste et déposer doucement sa fourchette dans son assiette. Personne ne s'aperçut de son trouble, son visage toujours neutre, sa posture toujours parfaite, ses gestes toujours élégants. Il sortit de la Grande Salle et retourna dans son dortoir.
Il lui restait une heure et sept minutes avant son premier cours. Il s'enferma dans la salle de bains et se plaça devant le miroir. Il se contempla longuement, passa ses mains sur son visage impassible, se tâta, mais non. Rien. Rien ne transparaissait du trouble profond qui l'agitait. Il crispa sa main sur son coeur. Comment un si grand tourment intérieur pouvait-il demeurer invisible ? Mais il se reprit rapidement. Non. Ce n'était pas la question. La question était : comment allait-il faire main-basse sur ce qui lui avait fait ressentir quelque chose, pour la première fois depuis aussi longtemps qu'il se souvenait. Ou plutôt, celui. Harry Potter. Peu lui importait son nom, son argent, sa renommée. Il l'aurait. Il aurait ces yeux verts comme l'herbe gorgée d'eau après une averse. Il aurait cette peau dorée comme le miel encore brûlant des rayons du soleil. Il aurait ces cheveux noirs et emmelés comme les plumes d'un corbeau dans la tempête. Il aurait ce cou et ces poignets graciles comme de la procelaine sur le point de rompre. Il aurait Harry Potter, et lorsqu'il le ravirait, il ne le laisserait plus jamais s'échapper.
