La première fic que je publie sur les Maraudeurs ... Mais à force d'en lire, j'avais légèrement envie d'écrire ma propre histoire !
J'espère que ça vous plaira ... :D

Alors ... Bonne lecture à vous !


Chapitre 1 : Fear

- Joram ! Rends-moi ça … Allez !

Clara essaya d'attraper la photo que tenait Joram, mais il ne lâchait pas prise. Un sourire moqueur cloué sur les lèvres, il prenait apparemment beaucoup de plaisir à agacer sa petite amie. Elle, elle ne l'entendait pas de cette oreille. Elle n'aimait pas qu'on joue avec elle comme ça ! Il la traitait comme un petit chien à qui on présentait une baballe et qu'on faisait courir pour la lui faire attraper.

- Calme-toi, je vais pas la manger ta photo !

- Allez …

Clara tenait beaucoup à cette photo, prise cette été, quand elle était en vacances dans les Alpes. Dessus, on voyait son petit frère et ses parents en train de faire de grands signes, l'air radieux. C'était elle qui avait fait la photo, et c'était la première qu'elle avait réussi à développer magiquement. Elle la trouvait très jolie, et elle était fière de l'avoir réussie.

Finalement, Joram lui rendit la photographie. Elle la prit avec une moue vexée et la rangea soigneusement dans son sac. Le jeune homme la regarda en haussant les sourcils. Toujours ce sourire agaçant aux lèvres, il la prit dans ses bras et lui déposa un bisou sur la joue. Elle le repoussa doucement, puis finalement se laissa aller dans ses bras. Même s'il était constamment en train de la chercher, elle était complètement amoureuse de lui. Elle avait 15 ans, il en avait 17, et il exerçait sur elle une sorte de fascination. Il avait tout ce qu'il lui fallait : sûr de lui, séduisant, riche, issu d'une grande famille de sangs purs, il pouvait avoir toutes les filles qu'il voulait sans faire beaucoup d'efforts. Mais entre toutes, c'est elle qu'il avait choisie. Elle n'en revenait toujours pas. De tout Beauxbatons, il avait finalement choisi Clara Marchal, alors que tant de filles étaient plus jolies, plus drôles, plus intelligentes, plus riches qu'elle … Elle ne lui avait jamais demandé pourquoi elle et pas une autre. Elle profitait de sa chance.

- Alors, chérie, tu ne rentres pas avec moi ce week-end ? Demanda-t-il après quelques secondes.

- Non, je ne veux pas rater encore un entraînement. Le prochain match de Quidditch a lieu dans deux semaines et je veux encore m'améliorer. Mais pourquoi toi tu ne restes pas, pour une fois ?

- Une autre fois, peut-être. Mais mes parents ont prévu un truc samedi et je dois être là. Je ne voudrais pas rater ça …

Clara soupira. Il avait un sourire ravi, il semblait beaucoup attendre de ce week-end. Elle n'arriverait pas à le faire changer d'avis, et elle ne changerait pas d'avis non plus. Tant pis, elle le verrait lundi. Elle ne voulait rien dire : elle le voyait déjà toute la semaine, il avait le droit de rentrer chez lui le week-end.

Elle le regarda se lever sans bouger. La salle de détente était presque vide, à cette heure-ci. Le vendredi soir, et surtout par ce beau temps, il n'y avait jamais grand monde : soit les élèves étaient dans le parc en train de profiter des premières chaleurs de ce fin de mois de mai, soit ils étaient en train de faire leurs valises pour rentrer chez eux, le temps d'un week-end.

Sur le quai de la gare, Joram se retourna une dernière fois et embrassa Clara. Il lui fit un de ses sourires moqueurs dont il avait le secret, comme si ce départ n'était qu'une grande blague.

- Je penserais à toi ! Cria-t-il en montant dans le train.

Elle le regarda s'éloigner. Pourquoi avait-elle eu l'impression qu'il se moquait d'elle ?

Le dimanche matin, Clara ouvrit des yeux ensommeillés et fixa le plafond. Un fin sourire flottait sur ses lèvres : elle venait de rêver de lui, encore une fois … Elle se leva sans faire de bruits, et se rendit dans leur salle de bain adjacente. Cette année, elle avait eu de la chance : elle était tombée dans un dortoir avec des filles qu'elle appréciait beaucoup. L'année précédente, elle avait du supporter une pimbêche et un rat de bibliothèque comme camarades de chambre, et elle avait passé une année exécrable. Cette manie que le directeur avait de changer les dortoirs tous les ans devenait un peu lassante …

Une fois sa douche prise, elle sortit dans le couloir, passa devant plusieurs portes avant d'arriver devant le panneau d'affichage des cinquièmes années. Chaque matin, c'était son rituel : elle y jetait un coup d'oeil, mais n'y voyait que rarement son nom. C'était surtout les noms des mauvais élèves ou des malades qui apparaissaient, pour des convocations à l'infirmerie, en retenue ou chez les professeurs. Ce matin pourtant, son nom y était inscrit.

Elle était convoquée chez le directeur … Qu'est-ce qu'elle avait bien pu faire pour mériter ça ? Elle n'avait pourtant rien fait … Elle ne pensait pas que son inattention en cours valait d'être convoquée chez le directeur, alors, qu'est-ce que c'était ?

Clara se dirigea à grands pas vers l'aile administrative du manoir de l'école. Plus elle en approchait, plus elle se disait qu'il devait y avoir une erreur. Pour une fois, il devait y avoir eu un problème dans les panneaux, et ce n'était pas son nom qui aurait du apparaître …

Arrivée devant la porte massive du bureau du directeur, elle prit une grande inspiration et frappa quelques coups timides. Mince alors, elle avait les mains qui tremblaient … Pourtant, elle n'avait aucun raison d'avoir peur. Il devait y avoir un malentendu …

Elle entra dans le bureau, la mine décidée. Elle n'était jamais venue ici, mais elle eut tout de suite un mauvais pressentiment. Tout ici était fait pour dissuader les élèves de revenir … Les murs étaient nus, en pierre froide, et les meubles étaient très sombres, austères. Un grand bureau trônait au centre de la pièce, et derrière, elle vit Monsieur Dubuisson, le directeur. Le visage tourné vers elle, il ne sembla pas du tout surpris de la voir, elle et pas une autre. Il n'y avait aucune erreur administrative, c'était elle qu'il attendait.

Le visage grave, il la salua et l'invita à s'asseoir en face de lui. Elle obéit timidement. Mon Dieu … Il lui semblait tellement impressionnant. Et tellement mécontent.

- Mademoiselle Marchal …

Voilà, elle allait savoir. Pourquoi est-ce que sa voix n'était pas aussi sèche que ce à quoi elle s'était attendue ? Ce n'était pas de la colère qu'elle y entendait, mais plutôt … Elle ne savait pas. C'était autre chose.

- Clara, vos parents se sont fait assassiner cette nuit. Je suis désolé. Il fallait que je vous l'annonce avant que vous ne lisiez la nouvelle dans les journaux. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous savez que nous sommes là, ajouta-t-il, mais elle ne l'entendit pas.

Un rictus vint étirer le coin des lèvres de Clara. Elle ne croyait pas un mot de ce qu'il venait de dire. Elle ne voulait pas le croire. Il n'y avait qu'aux autres que ce genre de choses arrivait. Pas à elle. Ce n'était pas possible.

- Vous … Ce n'est pas … Vous devez … vous tromper … Articula-t-elle avec peine.

Monsieur Dubuisson eu un sourire compatissant, et Clara sentit ses membres se glacer.

- J'aimerais me tromper. Vos parents sont décédés cette nuit. Votre petit frère est sain et sauf, Dieu soit loué. Votre oncle le prend en charge pour l'instant.

Un poids venait de s'enlever des épaules de Clara, mais un sentiment d'horreur la glaçait toujours. Paralysée sur son siège, elle ne sentait pas les larmes qui coulaient le long de ses joues, ces larmes qu'elle avait toujours si bien retenues jusqu'à aujourd'hui. Jamais elle n'avait pleuré devant personne et elle s'en était toujours félicité. Aujourd'hui son monde s'écroulait et elle n'avait plus honte de pleurer.

Toute la journée, Clara était restée couchée sur son lit, anéantie. Elle n'avait plus la notion du temps. Quand la porte s'ouvrit, elle ne regarda pas qui était entré. Elle ne voulait voir personne. Elle ne voulait pas de la compassion de ses amies, elle ne voulait pas de regards désolés ou d'excuses hypocrites. Elle voulait ses parents, mais ils n'étaient plus là. Elle ne savait même pas pourquoi, mais ils avaient été tués.

Une main se posa sur son épaule, elle sentit une odeur familière, et elle se retourna. Joram la prit dans ses bras et elle se remit à pleurer. C'était la seule personne qu'elle voulait voir. Lui seul pouvait comprendre, elle le savait. Il la serra dans ses bras, et d'une voix basse, très grave, il prit la parole.

- Ca ne va pas, chérie ?

- Mes parents … Mes parents sont … Balbutia-t-elle. Mes parents sont morts !

- Ah oui, je sais, fit-il d'un ton léger.

Clara releva la tête et le regarda, l'air ébahie. Comment pouvait-il dire ça sur un tel ton ? Et comment était-il au courant ?

- Quoi ? Souffla-t-elle.

Il pencha la tête sur le côté, comme s'il réfléchissait à ce qu'il allait dire. Clara le regardait, le cœur battant, prise d'un mauvais pressentiment.

- En fait, commença-t-il sur un ton de conspirateur, j'étais là … C'est moi qui les ai tués. Ta mère m'a supplié de l'épargner, c'était assez drôle à voir. Ce qui m'a le plus déçu, c'est qu'elle ne sache pas qui j'étais. Pourquoi est-ce que tu ne lui as pas dit que tu sortais avec moi ? Ce n'est pas très gentil de leur avoir caché ça … Il fit une pause, laissant à Clara le temps d'ingérer ce qu'il venait de dire. Je me faisais une joie d'aller les voir, tu sais, reprit-il. Et j'aurais tellement aimé rencontrer aussi ton petit frère. Dommage qu'il ait été en visite chez ses petits cousins. On ne m'avait pas prévenu, je l'ai cherché, en vain. C'est ton père qui m'a finalement avoué qu'il n'était pas là. C'est la dernière chose qu'il ait dite, d'ailleurs.

- Joram … Arrête … Supplia Clara d'une voix faible.

Elle ne trouvait pas ça drôle. Vraiment pas. Si c'était encore une de ses blagues … Mais qui pouvait être assez cruel pour faire des blagues de ce genre ? Au fond d'elle-même, elle sentait qu'il y avait une part de vérité dans ses paroles. Mais c'était encore trop inconcevable. Une chose pareille était impensable.

- Pourquoi est-ce que j'arrêterais ? Tu ne veux pas en savoir plus sur la mort de tes parents ? Tu ne veux pas savoir pourquoi j'ai fait ça ? Tu ne veux pas savoir ce que ta mère m'a dit quand elle me suppliait de l'épargner ? Tu ne …

- ARRETE ! Hurla-t-elle en le repoussant violemment.

Il lui prit le poignet et l'attira vers lui. Son visage était dur, il ne ressemblait plus à l'élève séduisant qu'elle aimait, mais à un fou furieux. Il serrait son poignet avec force et ses yeux luisaient méchamment. Clara secouait la tête, épouvantée, assommée par ce qu'elle venait d'apprendre. Elle essaya de se dégager de son emprise, mais il resserra douloureusement sa prise et, de l'autre main, sortit sa baguette qu'il pointa dans le cou de la jeune fille.

- Arrête de te débattre, calme-toi et écoute ce que j'ai à te dire. Pas une seconde je n'ai été amoureux de toi. J'espère que tu n'as jamais eu la vanité de penser que je m'intéressais à toi, même rien qu'une seconde. Mais j'ai des ordres, venus de plus haut. Mon rôle, c'était de tuer tes parents. Et j'ai trouvé ça tellement plus amusant de le faire en sachant que ta vie serait d'autant plus brisée si tu savais que c'était ton petit ami qui les avait tués … Alors, tu vois ? Je n'ai que 17 ans, mais je les ais tués, et je n'ai pas eu beaucoup de mal à le faire. Oh, ils ont essayé de m'échapper, mais leur mort n'en a été que plus désagréable. Et si tu ne veux pas subir le même sort qu'eux, je n'ai qu'un conseil à te donner : continue à te conduire avec moi comme avant. Fais comme si je n'étais pas ton pire ennemi, comme si tu n'avais pas envie de me tuer, là, maintenant. Ne parle de ça à personne, embrasse-moi encore et reste auprès de moi. Comme ça, tu seras sûre que ton petit frère est toujours en vie, et toi aussi …

Les yeux embués de larmes, Clara ne savait plus quoi faire. Elle avait cru que son monde s'écroulait ce matin ? Non, elle venait de se rendre compte qu'il y avait encore un degré en dessous de ce seuil de souffrance …

- Pourquoi est-ce que je ferais ça ? Je croyais que tu ne m'aimais pas … Cracha-t-elle, haineuse.

Il eut un sourire plus que suffisant. Dieu qu'il était sûr de lui ! Clara avait envie de lui arracher la peau du visage rien que pour voir ce sourire disparaître. S'il n'y avait pas eu cette baguette pointée sur elle …

- J'ai toujours rêvé d'avoir un larbin. Et puis, quel plaisir de voir toute cette haine dans tes yeux, sans que tu ne puisses jamais rien me dire. Parce qu'à la moindre remarque … Ce serait dommage pour le p'tit frère ! Termina-t-il, goguenard.

- Espèce de …

Elle chercha ses mots, il sembla attendre l'insulte avec impatience, l'air curieux de savoir ce qu'elle allait trouver. Mais rien n'était assez fort pour le définir …

- Tu es malade. Un sale malade mental, tu prends ton pied à torturer les gens ! Mais comment tu peux faire ça ? Pourquoi est-ce que tu fais ça ? Tu n'as même pas une once d'humanité ?

Non, il n'avait pas une once d'humanité. Depuis maintenant un mois, Clara était sous son emprise. Elle avait essayé une fois de lui échapper, et il lui avait fait subir le sortilège Doloris pour la punir. Elle n'avait plus jamais rien tenté. Il lui avait donné la preuve qu'il était assez dérangé pour mettre ses menaces à exécution.

La fin de l'année approchait, et Clara perdait peu à peu l'envie de vivre. Elle mangeait de moins en moins, elle dormait très mal. Elle n'allait plus ni aux entraînements, ni aux matchs de Quidditch. En cours, elle n'était plus attentive et ses notes s'en ressentaient.

Quand il l'embrassait, elle sentait tout son corps de révulser d'horreur, mais elle ne disait rien. Les larmes ne coulaient même plus. La nuit, elle se réveillait en sursaut, les muscles tendus, trempée de sueur froide. Elle croyait le voir dans toutes les ombres, l'épiant dans tout ce qu'elle faisait. Il la suivait partout ! Les seuls endroits où elle pouvait aller tranquillement, étaient la salle de bain et les salles de cours. Et encore, il l'attendait derrière les portes, à croire qu'il ne faisait que cela de ses journées. Un malade. Elle n'avait jamais cru pouvoir haïr avec tant de force une personne, et en avoir aussi peur en même temps.

Le dernier jour, elle prit sa décision. Elle n'en pouvait plus, et elle ne voulait pas passer ses vacances avec lui. Elle ne pouvait plus supporter de le voir.

Elle était sortie de sa chambre très tôt, alors que tout le monde dormait encore. Elle était sortie du dortoir sur la pointe des pieds, sa baguette dressée devant elle, prête à s'en servir au moindre bruit suspect, prête à faire le plus de dégâts possibles à celui qu'elle détestait, quitte à se faire tuer immédiatement après. Mais Joram n'était pas apparut.

- Entrez … Fit la voix de Monsieur Dubuisson derrière la porte.

Clara s'assura une nouvelle fois qu'elle était seule dans le couloir et entra dans le bureau du directeur. S'il ne pouvait rien pour elle, alors il ne lui resterait plus qu'une solution, beaucoup plus radicale, pour échapper définitivement à Joram : le suicide.

Quelques jours plus tard, le nez collé à la vitre de l'hôtel où elle logeait provisoirement, Clara poussa un soupir. De contentement ? De soulagement ? De regret ?

Monsieur Dubuisson avait été merveilleux. Il avait fait son possible pour qu'elle puisse échapper à Joram, et voilà. Perdue au beau milieu de Londres, seule, ne parlant presque pas un mot d'anglais, avec toute une valise remplie de manuels d'école en anglais et de dictionnaires.

A nouveau, elle soupira et regarda dehors. La rue de ce Chemin de Traverse était bondée, elle pouvait entendre les cris des sorciers qui faisaient leurs courses, mais elle n'y comprenait rien. Peut-être qu'il se trouvait là des adolescents, comme elle, en train de rire et de faire leurs achats pour la rentrée, insouciants. Elle aurait tellement aimé être comme eux.

Elle se détourna de la fenêtre et alla s'asseoir sur le grand lit à baldaquin, au centre de la pièce. Il fallait qu'elle positive. Partie d'ici, tout pouvait s'arranger. Monsieur Dubuisson lui avait assuré que personne ne pourrait la retrouver, ici, et qu'une fois à Poudlard Dumbledore veillerait à sa sécurité. Son petit frère était chez son oncle, un homme très gentil mais complètement paranoïaque qui prenait tellement de précautions pour se fondre dans le décor que l'enfant y serait en totale sûreté.

Pourquoi s'inquiéter ? Elle allait rentrer dans une école prestigieuse aux coutumes étranges. Elle allait apprendre une langue dont elle ne parlait pour l'instant que quelques mots, et elle n'avait absolument personne à qui parler, personne à qui écrire. Pourquoi se sentait-elle si mal, alors ?


Finish ! Le premier chapitre en tout cas ...

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