Bonjour à tous et à toutes,
Ceci est un OS assez court que j'ai ecrit il y a peu de temps et j'ai décidé de le publier. Bien que d'habitude, j'écris sur la serie télévisée Shérlock, il s'est avéré que cette histoire ne prenait pas plaçe dans l'univers de la BBC
Je voulais surtout rendre hommage à l'histoire universelle et intemporelle que representent nos deux personnages préférés. J'espère avoir réussi.
Bonne lecture et n'hésitez pas a laisser une marque de votre passage, que ce soit un avis un reproche ou un compliment : )
« I wonder if it's possible to have a love affair that lasts forever» Andy Warhol 1*
London, 1887
Sherlock Holmes posa son chapeau dans l'entrée et posa dans un même temps son manteau sur l'accroche murale. Il passa ses doigts sur sa légère barbe, et tendit l'oreille. Un petit bruit de sifflement lui indiqua que l'eau était en train de bouillir, et également qu'il était presque 5h. Il trouva deux tasses posées sur la table, avec la théière qui attendait d'être remplie. Il inspira l'air, et sentit une odeur de bougie dans la chambre du haut. Il monta doucement les escaliers, et ouvrit la porte en passant sa tête dans l'entrebâillement. Il vit alors John Watson, penché au dessus de son bureau, plongeant le bout de sa plume dans l'encre, avant d'en noircir la page de son manuscrit. La bougie à moitié consumée indiquait qu'il était plongé depuis un certain moment dans ses écrits, et qu'il s'était seulement levé, par habitude, pour préparer le thé. Le détective s'approcha et posa sa main sur son épaule, pour ensuite se pencher pour lire par dessus les cheveux blonds du médecin.
-Toujours plongé dans vos écrits.
-Vous êtes précisément à l'heure mon ami.
-Que voulez vous, même les criminels respectent l'heure du thé.
L'homme brun se pencha sur son épaule sur laquelle il déposa un rapide baiser. Le docteur pencha la tête en arrière et tendit les lèvres pour quémander un baiser, ce qu'il reçut immédiatement. Le baiser dura quelques secondes, avant que le détective ne se recule doucement. Le Dr Watson se leva alors et sourit à sa moitié.
-Je vais préparer notre thé, nous pourrons le boire ici, nous profiterons des derniers rayons de soleil.
-Faites mon ami, je vous attends.
Alors que John descendait les escaliers, le détective fouilla dans les tiroirs de la commode pour en sortir son tabac à pipe. Il sortit également sa pipe de sa poche, et la remplie de la poudre, qu'il alluma en inspirant la fumée. Il s'assit sur la chaise du bureau, se penchant sur les écrits de son colocataire, en fumant doucement son tabac qu'il avait attendu toute la journée. L'écriture fine et noble du médecin l'intriguait, et il lut quelques lignes avant de lire son nom. Il eut un sourire tendre, en comprenant que l'histoire couchée sur le papier était la leur. Il était si pris dans sa lecture qu'il sursauta presque quand son ami posa sa tasse prêt de lui sur le bureau.
-Combien de fois vous aie je demandé de ne pas fumer dans la chambre ? Ou du moins d'aérer lorsque vous le faites ?
-Et bien, vous le dites chaque jour une fois de plus. Et ensuite vous jurez et allez ouvrir la fenêtre avant de m'assurer que c'est la dernière fois.
Le blond leva les yeux au ciel, avant d'aller vers la fenêtre pour l'ouvrir, comme l'avait prévu le génial détective. Il supportait bien l'odeur du tabac, qui lui rappelait l'odeur de son amant, mais il n'aimait pas lorsque cette dernière s'incrustait dans les draps, gardant une odeur froide et fumée.
-Vous devriez peut être ne pas écrire cela mon cher. Si quelqu'un venait à le trouver..
-Mes écrits ne dévoilent rien de notre relation. Je sais que vous me pensez stupide, mais je ne le suis certainement pas au point de laisser entendre la vérité.
-Vous n'êtes pas stupide John, vous n'utilisez pas votre intelligence comme il le faudrait.
-Toute mon énergie est consacrée à supporter votre effroyable caractère. Je n'ai pas le temps d'être intelligent.
Sherlock eut un sourire en coin et but une gorgée de son thé, son regard se perdant un moment sur le visage de son colocataire, qui buvait son thé par petites gorgées, le regard perdu sur la rue où les marchands fermaient peu à peu leurs boutiques. Le détective se permit quelques instants de contemplation, avant de revenir au sujet qu'ils abordaient précédemment.
-Même si rien n'est sous entendu, votre amour pour moi se lit dans chacune de ces lignes.
-C'est parce que vous connaissez mes sentiments à votre égard. Un regard extérieur ne verra qu'une profonde admiration, qui est également vraie.
Le regard bleu perçant du détective parcourut quelques lignes avant de revenir sur une page précédente. Il s'interrogea.
-Pourquoi diable signez vous toujours du même nom ? Ce Conan Doyle est il une de vos connaissances ?
-Seigneur non, il est totalement fictif. C'est uniquement, comme vous l'avez soulevé, si quelqu'un trouvait mes écrits. Nous pourrions toujours dire que ce Arthur Conan Doyle a inventé ce qui se passe, s'ils trouvent des traces d'amour que j'aurais laissé échapper.
L'ancien soldat s'assit sur un des fauteuils de la chambre et posa sa soucoupe ainsi que sa tasse sur l'accoudoir.
-Ne vous en faites pas Sherlock. Ces écrits ne sortiront jamais de cette chambre. Comme bien d'autres secrets.
Le grand génie sentit la tristesse dans la voix de son compagnon et la comprit plus que bien. Leur amour, interdit par la loi et par les moeurs, devait resté prisonnier des murs de l'appartement. Cette chambre était le seul endroit où ils pouvaient être seuls, et parfaitement amoureux, alors que le monde extérieur punissait chacun de leurs baisers. Et jusqu'à la fin de leurs jours, ils devraient se cacher. Même si le détective n'y prêtait pas beaucoup d'importance, il savait que le secret pesait à son ami, d'où les écrits qui lui permettait de s'évader.
-Puis je vous poser une question ?
-Bien sur.
-Pourquoi écrivez vous tout cela ? Puisque vous ne voulez pas être lu.
Le médecin prit le temps de réfléchir à la question, et le détective le laissa faire, attendant patiemment en tirant sur sa pipe.
-C'est tout d'abord pour extérioriser. J'aime la vie que nous menons, et je pense qu'elle mérite qu'on l'écrive. Et puis...
-Et puis ?
-Même si personne ne lit mes écrits, ou du moins pas de mon vivant, j'aurais le sentiment d'avoir laissé ma trace dans l'histoire. On se souviendra surement de vous, le grand détective au cerveau surhumain. Mais qui se souviendra du vieux docteur, avec une épaule blessée qui courait derrière lui ? Avec cela, je deviens celui qui a écrit notre histoire.
Le médecin se perdit un moment dans la contemplation de son thé, avant de le poser sur la table en face de lui, sur un plateau. Il se tourna vers son colocataire, le couvrant d'un regard amoureux que Sherlock n'avait vu que de lui seul.
-Ce n'est pas grave si personne ne sait pour nous. Nous sommes éphémères. Et notre histoire, mes écrits le seront aussi. Cela est naturel. Vivre, faire son temps, mourir, et disparaitre. Je préfère être heureux, sans en demander d'avantage.
Le détective se leva, posant sa pipe dans le cendrier, et s'approcha de son amant, s'asseyant sur l'accoudoir pour avoir son corps a proximité du sien. Les doigts posés sur son épaule, recouverts de la main du médecin, Sherlock Holmes laissa un silence agréable emplir la salle, avant de le rompre.
-Vous devriez essayer de publier ces écrits.
-Comment ? Vous disiez vous même..
-Je disais que nous devions être prudents. Mais nous le sommes suffisamment. Vous avez un réel talent d'écriture, et serait idiot, et égoïste même d'en priver le monde. Notre histoire mérite être connue, même si ce n'est pas dans son intégralité. Nous savons tous les deux ce qu'il en est, pas vrai ?
Le médecin sourit et laissa le détective lui prendre les mains pour le mettre sur ses pieds. Il l'entoura de ses bras, et lui sourit doucement, d'un sourire qui réchauffa le coeur du petit John Watson. Ils s'embrassèrent, laissant leurs sentiments se déverser dans leur étreinte. Après quelques instants, le détective continua, les yeux brillants.
-Quand notre histoire sera publiée, elle fera le tour du monde. Certains comprendront que nous nous aimons, d'autre pas. Et peut être qu'un jour, les mentalités changeront, et on dira ouvertement "Sherlock Holmes et John Watson se sont aimés de leur vivant, jusqu'à leur mort, dans un secret total, d'un amour impossible." Des personnes prendront exemple sur nous, d'autres seront dégoûtées, mais cela nous importera peu. On écrira d'autres histoires sur nous. Et ces histoires passeront de générations en générations. Et on saura que je vous ai aimé, John Watson, parce que ce sera écrit entre les lignes de ce livre que vous êtes en train de créer.
-Et on saura que je vous ai aimé, Sherlock Holmes. Plus que ma vie, et plus tard que ma mort.
Sherlock prit les mains de John, les glissa dans les siennes et les monta à ses lèvres pour les embrasser, sans briser le contact de leurs regards.
-Nous sommes peut être éphémères, notre amour l'est peut être également. Nous devrions le vivre intensément. Mais je vais vous promettre une chose, mon amour.
Il embrassa son amant, et le dirigea vers le lit où il l'y allongea, le couvrant de son corps élancé, cachant son sourire de ses lèvres.
-Nous sommes destinés à disparaitre. Mais notre histoire, elle, sera éternelle.
1* Je me demande si c'est possible de vivre une histoire d'amour qui durera éternellement. Andy Warhol
