First deserve and then desire
Devenant totalement obsédée par la série Game Of Thrones et plus précisément par le couple SanSan qui je l'espère un jour se concrétisera, George R.R. Martin entend mes prières, j'ai décidé de me lancer. Je ne sais pas exactement quelle direction prendra cette histoire mais j'espère qu'elle aboutira à quelque chose de plaisant. Je précise que l'histoire est AU mais je tenterai au mieux de conserver les caractères de nos deux protagonistes.
Voici le premier chapitre qui peut être considéré comme un prologue vu sa courte longueur. Bonne lecture.
1. Even a worm will turn
Elle était là, assise seule devant un cappuccino dont la mousse était retombée, elle avait perdu le fil du temps, égarée profondément dans ses pensées. Comment avait-elle pu en arriver là? Elle se rappelait encore le jour de son arrivée à New-York, c'était il y a trois ans, elle débarquait fraichement d'une université prestigieuse, des rêves plein la tête. Oui, juste des rêves qui auraient pu se concrétiser si elle avait été moins naïve, moins confiante, tout simplement plus réfléchie.
Au début, à son arrivée, ça n'avait pas été facile de trouver un emploi. Les entretiens d'embauches se succédaient sans grand succès, on lui répétait constamment la même chose. Elle ne devait pas se décourager. Ils étaient soit disant très impressionnés par son excellent cursus universitaire mais ils trouvaient qu'elle était trop jeune, trop inexpérimentée. « Mademoiselle, retentez votre chance dans un an ou deux. Je vous souhaite beaucoup de succès».
Elle avait décidé de mettre à bon escient ses expériences, elle ne se laisserait pas décourager. Après quelques semaines de patience, elle avait presque épuisé la totalité de ses petites économies, de nombreux anniversaires et Noël, la chance vint. La patience et l'acharnement avaient enfin payé. En définitive, c'est ce qu'elle avait cru, pauvre petite fille stupide.
Elle avait réussi à obtenir un entretien chez «Baratheon Compagny», une des plus grandes agences de publicités de la ville. Elle n'avait pas eu l'occasion de rencontrer le grand patron qui était évidemment parti en déplacement pour Paris, à la place, elle rencontra son second, son fils, Joffrey Baratheon.
Le rendez-vous c'était passé sans encombre, elle avait répondu à toutes les questions avec assurance et enthousiasme. Le jeune homme en face d'elle lui souriait, il avait l'air très intéressé, fâcheusement ce ne fut pas ses capacités en marketing ou publicité qui l'intéressait mais rien ne transparaissait. Après mille mercis hurlés dans le bureau, l'affaire était conclue. Elle commencerait le lundi à 9h tapante.
Tout était parfait, elle était devenue l'assistante personnel de Monsieur Baratheon Junior, ce n'était certes pas l'emploi tant attendu mais on lui promit qu'avec de l'assiduité, elle pourrait monter les échelons.
Son employeur était des plus charmants. Après quelques mois, il l'invita à boire un café et par la suite diner, dans un des restaurants les plus chers où réserver une table un samedi soir est presque impossible. Sauf quand on a un nom, un simple nom.
Elle avait été tellement flattée au début. Il avait tout pour lui, il était beau, jeune, riche et tellement charmant. Il avait toujours un mot gentil pour elle ou un geste doux. Malheureusement, les apparences sont parfois trompeuses…
C'était il y a moins d'un an. Il avait enfin montré sa véritable personnalité. Un être totalement abject, rongé par le pouvoir et la pervertisse. Le doux rêve, c'était transformé en cauchemar. Elle en avait tellement souffert, des cicatrices encore marquées sur sa douce peau qui le lui rappelait perpétuellement.
Une fois, elle avait tenté de partir, s'enfuir loin mais sans grand succès. Elle en avait tellement peur. Elle aurait pu retourner chez elle à la campagne, retrouver ses parents mais cela aurait voulu dire qu'elle avait lamentablement échoué. Comment pouvait-elle être la seule Stark à faiblir?
Son grand frère Rob était député, marié et un enfant était prévu pour le printemps. Jon défendait son pays depuis deux ans et Arya l'avait rejoint l'année dernière au grand damne de leur mère. Quant à ses petits frères, Bran était parti à Boston pour une prestigieuse université et Rickon terminait doucement le lycée avec moult félicitations. Non, elle ne pouvait pas leur annoncer qu'elle s'était laissée avoir, qu'elle avait perdu toute dignité, qu'elle n'était plus qu'un petit corps vide. Voilà ce qu'était devenue Sansa Stark.
Oh mon dieu, qu'est-ce qu'elle pouvait le détester.
La cloche du café sonna avertissant l'entrée d'un nouveau client, un grand homme brun, au regard noir. La moitié de son visage était strié par de grossières cicatrices qui lui donnaient un air terrible.
Il s'assit au fond, méprisant les quelques clients qui se retournaient à son passage, un homme comme ça ne passait pas inaperçu même dans la grosse pomme. Il demanda ou plutôt aboya à la serveuse de lui apporter une bière. Celle-ci évita son regard ayant sans doute peur de se faire transformer en statue de glace et s'exécuta le plus rapidement possible.
Il bu d'une traite la moitié de son verre et soupira, un soupir tellement lourd qu'on aurait pu croire qu'il portait toutes les misères de la terre sur ses larges épaules. Il en avait assez. Sa patience avait été mise à rude épreuve depuis ces cinq dernières années.
Quand il était sorti de l'école, il y a plus de vingt ans, il avait enchainé les petits boulots minables pour maintenir le cap. Sa figure abimée ne lui attirait pas toujours la confiance de ses patrons mais sa force et sa hargne compensait la laideur de son visage.
Un jour, un homme d'une soixantaine d'années le remarqua sur le port où il travaillait. Il avait été impressionné de voir le jeune homme porter à bout de bras de petits containers de cent kilos comme si ils n'en faisaient qu'une dizaine. Le vieil homme décida de lui faire une offre, une offre qu'il ne pouvait décemment pas refuser.
Voilà comment Sandor Clegane devint «garde du corps», une bien belle appellation pour un travail qui l'était beaucoup moins. Mais un peu d'entrainement, une arme, son premier cadavre et le tour était joué. On aurait dit qu'il était destiné à ça, oui, il se sentait «vivant» en appuyant sur une gâchette.
Mais aujourd'hui, il n'en pouvait plus. Cinq putain d'années qu'il avait accepté de servir sa «majesté» Joffrey Baratheon. Une vraie teigne. C'était véritablement un travail de merde mais qui payait bien, c'était le principal non pas qu'il ait de grands frais. Payer son loyer, le câble et deux packs de bière la semaine.
Le premier jour qu'il a vu son patron, il a directement pensé qu'il était un de ces petits gosses de riches pour qui tout est dû avec une maman aimante collée au cul et qui dit «Amen» à tout. Une grosse merde en soit.
Il n'eut pas totalement tort. Son patron était la plus grosse merde qui lui ait été donné de voir mais il n'était pas qu'une petite frappe gueulant sans cesse pour un oui ou un non. Non, il était une véritable saloperie bonne à éradiquer. Si seulement, il pouvait lui dire d'aller se faire foutre…
Oh mon dieu, qu'est-ce qu'il pouvait le détester.
