Titre : Dis Jei

Auteur : Syhdaal

Genre : Euh… Je ne sais pas.

Base : Weiss Kreuz

Couples : Aucun.

Disclaimer : Rien ne m'appartient, si ce n'est le clavier blanc sur lequel je tape ces quelques lignes.

Ne me posez pas de questions, je n'ai pas les réponses.

J'ai gribouillé ça lundi 27 Septembre 2010, en plein boulot. Ca m'arrive des fois et j'ai toujours du brouillon sous la main en général pour parer à ce genre d'envie subite de noircir quelques lignes.

Comme quoi on ne contrôle pas tout dans la vie et je devrai écouter plus souvent mon esprit délirant quand il me dit que quelque chose ne tourne pas rond. J'ai toujours tristement raison.

Bref.


Dis Jei

Chapitre 1

Jei n'est pas aussi fou qu'on le croit.

Il est même beaucoup plus que ça même si je ne comprends pas toujours ce qu'il peut se passer dans sa tête.

Dis Jei, à quoi tu penses ?

Je te vois entailler tes bras pour laisser couler le sang sur tes vêtements blancs.

Je sais que tu aimes le contraste du rouge qui éclabousse le tissu immaculé, mais ça ne doit pas être la seule raison.

Ca te permet de t'enfuir un peu.

Schu a ses nuits, Brad son travail et toi ta douleur.

Et moi ?

Je sais pas. L'avenir peut-être ?

Je me demande ce qu'il se passe dans ta tête.

Dans celle des autres. Tout le temps.

Parfois j'aimerai être comme Schu et voir au-delà du masque que vous portez tous.

Je me demande à quoi tu penses.

A quoi pense Crawford.

Je ne me pose pas la question pour Schu. Je sais qu'il pense au silence.

Qu'il imagine ce que c'est de n'entendre que sa propre voix, comme chacun de nous.

Moi je pense à plein de choses.

Je me pose des milliers de questions.

Pourquoi ci, pourquoi ça.

Pourquoi moi ?

Pourquoi je suis un monstre.

Pourquoi je n'ai pas de famille.

Pourquoi je fais partie d'une équipe de dangereux criminels qui n'hésitent pas à prendre des vies.

Pourquoi ils ne m'ont jamais mis une arme dans les mains.

Pourquoi ils m'ont mis un détonateur dans les mains.

Un détonateur que j'ai pressé, sachant que ça prendrait la vie des gens, que ça suspendrait celle de sa sœur.

Enfin, ça je ne le savais pas.

Peut-être que Crawford le savait, lui.

Pourquoi j'ai pris des vies. Des gens que je ne connaissais pas.

Je regrette.

Je regrette plein de choses.

Pourquoi moi et pas un autre ?

J'envie ces gamins de mon âge dont la seule préoccupation est de savoir quel film ils vont regarder ce soir, quel tee-shirt ils vont porter à la soirée de vendredi, quelle excuse ils vont inventer pour justifier à leurs parents leur mauvaise note en maths.

Moi ça ne m'arrivera pas. Je suis trop bon en maths.

Mais j'aurai voulu être comme ça.

Je suis différent.

Même si j'allais à l'école, les choses ne seraient probablement pas comme ça.

Je ferai partie des « autres ». De ceux qui sont pas comme les autres.

Pourquoi je suis différent ?

Je me pose la question depuis des années et je suppose que je n'aurai jamais la réponse.

Est-ce que si j'avais été normal, j'aurai pu faire partie du groupe, moi aussi ?

C'est même pas sûr.

Est-ce que si j'avais été normal, j'aurai été malheureux aussi ?

Schuldig dit que si on n'a pas ce qu'on veut dans la vie, il faut le prendre.

Mais la normalité ça se prend pas. Ca s'apprend même pas.

Ca se rêve, peut-être.

Dis Jei, est-ce que tu te demandes pourquoi, toi aussi ?

Mieux que ça, est-ce que t'as la réponse, toi ?

Etre normal, j'en crève d'envie.

Schuldig aussi.

Il rêve de silence, de s'entendre, de rêver ses propres rêves et pas ceux des autres.

Crawford… Brad. Je ne sais pas.

Il ne dit pas.

Je me demande souvent ce qu'il a pu voir dans sa vie pour être la personne qu'il est aujourd'hui.

Comme si lui, ça ne le dérangeait pas d'être ce qu'il est.

Mais ça a forcément dû le déranger. Il y a toujours un prix à payer.

Je ne lui demande pas.

Il ne répondrait pas.

Schu ne me répondrait pas non plus.

Dis Jei, t'as une idée, toi ?

Parfois, j'ai l'impression que ce que Brad fait, il ne le fait pas pour lui, mais pour nous.

Mais c'est peut-être juste moi…

Dis Jei, tu aimerais toi, retrouver ta vie d'avant ?

Celle d'une enfance heureuse dans une famille normale ?

Vu comme ça, ça pourrait être tentant.

Dis Jei, à quoi tu penses ?

A ce Dieu que tu mets tant d'ardeur à détester ?

Je me demande ce qui peut se passer dans ta tête dans ces moments où tu t'apaises en faisant couler ton sang.

Dis Jei, tu crois en Dieu ?

Tu crois en lui alors qu'il t'a tout pris ?

Moi je pense qu'il n'y a rien.

Si Dieu existait, il nous aurait sans doute laissé le choix, tu crois pas ?

Il nous aurait pas pris notre famille.

Il nous aurait permis de nous en sortir.

Il nous aurait laissé le choix.

A moins que pour nous, le seul choix possible était de tuer ou de mourir.

Disséqués vivants sur une table de métal ou d'une balle dans la tête avec de la chance.

Dis Jei, on représente quoi pour toi ?

De vagues visages qui t'accompagne ?

Des amis ?

Une famille ?

Une famille… La bonne blague. Comme à la télé ? Le papa, la maman, le grand frère, la petite sœur et le chien.

Que du bonheur.

Ca me dégoûte, tous ces mensonges.

Moi je sais que ça n'existe pas.

Sinon, j'y aurai eu le droit, tu crois pas ?

Peut-être pas.

Dis Jei, tu penses quoi de moi ?

Est-ce que j'existe seulement dans ton univers peint couleur de sang ?

Je me demande, des fois…

Souvent tu es dans ton monde. Il n'y a que toi et tes souffrances.

Tes douleurs.

Tes peurs peut-être ? Et ton silence.

On est près de toi, on te parle.

Tu n'as même pas l'air de savoir qu'on est là.

Dis Jei, tu ferais quoi, toi ?

Alors que j'ai l'impression que tu ne comprends pas, que tu ne m'entends même pas, tu lèves la tête vers moi et tu me dis :

« Et toi, qu'est-ce que tu penses ? »

Alors je me replonge dans cet océan d'interrogations qui remplit mon esprit.

Ce que j'en pense vraiment ?

Je ne sais pas.

Comme quoi, Jei est plus sage qu'on ne le pense.

Tot me manque.

Je sais que vous n'hésiteriez pas un seul instant à la tuer.

Est-ce que j'y survivrai ?

Ca non plus, je ne sais pas.

Dis Jei, y a-t-il quelqu'un que tu aimes ?

Tu te poses la question parfois ?

Dis Jei, est-ce que l'amour existe ici-bas ?

Pour des monstres comme toi et moi.

« Peut-être. »

Peut-être pas.

Oui. Jei est bien moins fou qu'on le croit.

– Qu'est-ce que tu fais, Jei ?

– Y a des moules à tartes par terre, j'aimerai bien les ramasser[S1] .

– Ah.

– Ou pas. –


Notes : Moi aussi je me pose plein de questions à la con.

Bref, un gribouillage inepte et insensé qui va bien avec l'humeur du moment.

Commentaires :

[S1] Authentique : un mec sous ecstasy m'a dit ça un jour. C'est là qu'on prend conscience du pouvoir hallucinogène de certaines drogues, lol.