Ca y est, je me suis enfin décidée à écrire cette histoire qui me trottait dans la tête depuis un certain temps déjà. J'espère que vous apprécierez, et que vous n'hésiterez pas à critiquer, histoire que je ne renouvèle pas les mêmes erreurs une prochaine fois.
Bonne lecture ;)
« Salut Dunham ! C'est bien que tu aies pu venir. »
Peter s'approcha délicatement de sa collègue, et s'autorisa à déposer un baiser affectueux sur son front. Elle ne le repoussa pas, mais il sentit, sans l'ombre d'un doute, qu'elle s'était raidie lorsque les lèvres avaient touché sa peau. Elle fuyait depuis son retour tout contact et particulièrement les contacts physiques. Tout lui comptait. Même une poignée de mains. Comme si sa peau la brûlait dès qu'elle rentrait en contact avec l'épiderme d'une autre personne.
Peter fronça les sourcils.
Que s'est-il passé là-bas Oliva ? Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?
« Tu arrives à temps ! C'est la pause collation chez les Fringiens. »
Le ton se voulait plaisantin. Mais aucune réaction ne filtrait derrière le masque impassible de l'agent Dunham. Peter prit une inspiration un peu plus marquée pour se donner le courage de continuer :
« Astrid nous a apparemment concocté une nouvelle recette. J'en sais pas plus, tu vas découvrir en même temps que moi ! … Sois rassurée : elle a passé le nombre d'heures réglementaires derrière les fourneaux. Plus sérieuse qu'un pilote de chasse ! »
Peter scrutait les yeux d'Oliva en quête d'une infime réaction. Il espérait y percevoir un semblant de sourire qui les illuminerait comme avant. Mais rien. Une pointe d'irritation semblait même y apparaître. Peter attendit, n'osant pas reprendre la conversation pour le moment. Une douce odeur de pâtisserie parvint jusqu'à eux. Astrid n'avait pas arrêté de cuisiner depuis la disparition de Peter évacuant ainsi stress et angoisse, mais elle avait quand même continué lorsque le jeune Bishop était revenu. Pendant tout le temps où le double d'Olivia était là, la jeune agent avait passé une bonne partie de son temps libre dans la cuisine. Comme si l'agent Farnsworth s'était doutée inconsciemment de quelque chose. C'était étonnant de voir l'empathie que cette jeune femme possédait. Elle n'avait jamais porté dans son cœur le double d'Olivia et avait même mis de la distance sans pouvoir l'expliquer. Alors que Peter n'avait rien vu… Du moins au début…
Il secoua la tête pour chasser ses pensées. Il s'en voulait tellement de ne pas avoir découvert le pot-aux-roses plus tôt ! Il refusait d'y songer, tout cela était trop douloureux à évoquer. Ce n'était pourtant pas la douleur qu'il cherchait à fuir mais plus l'idée qu'il ne pouvait rien changer à ce qu'il s'était produit et qu'il ne pouvait rien faire pour soulager la jeune femme maintenant. Il tourna légèrement la tête et regarda l'agent Dunham qui s'était résolue à s'assoir, le visage toujours fermé. Elle paraissait constamment tendue, prête à bondir, à agir.
Il ne s'avait pas quoi dire pour relancer la conversation, lorsqu'une personne frappa à la porte.
« Je vais ouvrir ! » lança-t-il d'un ton soulagé.
Il se dirigea vers la porte. Sans détourner la tête, Olivia suivit la scène du coin de l'œil.
« Olivia ! Voici Estelle, une vieille amie.
- Vieille amie ? Je préfère une connaissance de longue date. Je crois que les hommes ne saisissent pas la différence.
- OK », avoua Peter.
Le sourire aux lèvres, il reprit les présentations :
« Estelle, une amie de longue date.
- Donc, vous êtes Olivia Dunham ? J'ai beaucoup entendu parler de vous. »
Olivia fit un petit signe de tête. Peter invita Estelle à s'assoir et lui offrit un café.
« Tu as bonne mine, Peter. Après tout ce que tu as traversé dernièrement, je te trouve en forme. Vous ne trouvez pas Olivia ? »
Elle ne répondit pas, elle semblait complètement déconnectée de la réalité, comme sur une autre planète.
« Je parie que tu dors mieux. »
Peter dissimula une grimace. Ses nuits n'étaient la plupart du temps qu'une succession de cauchemars, ce n'était pas rare qu'il se réveille la gorge serrée, l'estomac noué. A chacun de ces moments, ses pensées allaient vers Olivia et tout ce qu'elle avait dû endurer. Mais il n'en parlait jamais. De toute façon, à qui en aurait-il parlé ? Son père ?
« Tu as su parler aux bonnes personnes, continua Estelle. C'est sûrement ça. Ca aide de faire sortir les idées noires… »
Elle ne finit pas sa phrase, surprise par la réaction d'Olivia. Celle-ci se leva brusquement, manquant de renverser la chaise, et attrapa son manteau. Elle se dirigeait vers la porte lorsque Peter lui attrapa le bras pour la retenir. Il la questionna du regard.
« Tu crois que je vais tomber dans le panneau ? » lança la jeune femme amèrement, se sentant prise au piège.
Il secoua la tête d'un air d'incompréhension.
« C'est une psy !, fulmina Olivia.
- Elle n'est pas vraiment psy, justifia le jeune homme. Elle aide…
- Je n'ai pas besoin d'aide, Peter. En tout cas pas de cette aide-là.
- Olivia, cette femme a obtenu de très bons résultats avec des soldats de la guerre d'Irak et avec …
- La guerre en Irak ? interrompit Olivia en montant le ton… Je crois que tu ne comprends pas Peter.
- Justement, j'aimerais comprendre… Nous aimerions tous comprendre… Tu te rends compte que c'est la plus longue conversation que nous ayons eu depuis ton retour ? »
Olivia le dévisagea quelques instants. Peter avait touché un point sensible. Alors qu'il pensait qu'elle cédait légèrement, elle reprit d'un ton neutre :
« Il faut que je rentre. Je suis fatiguée. »
Elle sortit. Peter soupira, et lorsqu'il tourna la tête, son regard croisa celui d'Astrid. Il secoua la tête en signe de défaite.
