Eeeeet, non, je n'écris pas que sur des youtubers! Vous ne vous en doutiez pas, hein? Enfin. C'est un très vieux drabble que j'ai ressorti du placard à fiction. J'espère qu'il vous plaira!
C'est l'hiver. Des flocons de neiges chargés d'une tristesse impossible à saisir roulent lentement sur ton corps gracile. Tu as froid, tu as peur, tu ne peux pas partir, et tu le sais. Dans quelques jours, tu seras mort, cadavre parmi les cadavres, oublié, tué par la haine aveuglante d'un seul homme. Tu voudrais revoir ta famille, déjà partie sans t'attendre, trop faible pour survivre. Les larmes courent, dévalent la pente de tes joues creuses, les flocons fondent déjà sur ta peau blessée. Tes grands yeux vert pomme ne brillent plus comme avant : le temps où tu étais petit garçon est passé depuis bien longtemps, le temps des jeux, de l'insouciance, des joyeux éclats de rires. Tu ne peux plus dormir : en rêve, tu vois tes parents morts, brulés, ton petit frère qui te supplie de l'aider. Tes anciens amis. Résistants. Arrêtés. Exécutés. Et... Non, tu ne penseras plus jamais à lui, l'homme qui a à peine ton âge et qui participera à ta mort prochaine et inévitable. Celui que tu voudrais oublier sans y parvenir, vous aviez joué ensemble autrefois, dans le petit village où vous avez grandi tous les deux, vous étiez amis. Amis. Ce mot est si lointain pour toi. Ici, on ne se fait pas d'amis. On attend son heure en silence.
Lui, tu ne l'as pas vu depuis des lustres. Il doit bien s'amuser, à tuer tous ces gens innocents. Tout ça parce qu'ils sont différents. Tes larmes redoublent, une amertume salée glisse sur tes lèvres. Tu as du mal à respirer, ton cœur cogne dans ta poitrine, tu as l'impression que tes côtes se resserrent dans ta cage thoracique, broyant tes organes. Tu t'écroules dans la fine couche blanche qui recouvre le sol, et tu t'y recroqueville en espérant disparaître, mourir, là, sans douleur.
-Ça va, petit ?
-Eh, lui parle pas ! Il est déjà à moitié mort, un de plus, un de moins, ça change rien ! Avance et tais-toi !
Ta vision se brouille, tes membres s'engourdissent. Tu esquisse un dernier sourire et murmure quelque chose d'incompréhensible, qui se perd dans le souffle glacial. Tes cheveux flamboyants sont recouverts d'une fine couche blanche brillante. Tu ne pleures plus. C'est inutile. Bientôt, tu ne seras plus de ce monde. Tes vêtements en lambeaux et la glace seront ton cercueil. Tu fermes les yeux, des larmes perlant encore sur tes cils.
Évanoui, tu ne sens pas sur ton corps ces bras qui te soulèvent et qui t'emportent loin de cet enfer gelé. Tu ne sens pas ces larmes qui coulent sur ta peau immaculé, ces doigts qui frôlent ton visage et caressent tes cheveux. Tu n'entends pas ces pleurs étouffés, ces pleurs désespérés.
-Kyle... Pardonne-moi, je t'en supplie...
Je n'arriverais jamais à écrire quelque chose de gai ^^' Dites-moi, vous voyez des différences avec mon style actuel?
