Disclamer : l'univers et les persos appartiennent à J. K. Rowling et Stéphanie Meyer.

Blabla de l'auteur : on part du milieu de la page 563 de la grande édition de Gallimard quand Harry et Cédric sont aux prises avec l'accromentule près du trophée. Les événements se sont déroulés quasiment pareil que dans le livre.

Usurpation d'identité

Chapitre 1

Le sortilège atteignit sa cible avec plus d'effet cette fois-ci : l'araignée s'écrasa au sol, sans plus bouger. Harry essaya de dégager ses jambes de dessous le corps massif, heureux qu'elle ne soit pas tombée un peu plus sur lui. Il avait assez de mal à reprendre son souffle sans étouffer sous cette horreur velue. Heureusement que Ron n'avait pas pu poser sa candidature.

- Harry ! Ça va ?

Harry tourna la tête pour voir Cédric se précipiter à ses côtés et l'aider à se dégager. Après quoi il entreprit de regarder sa blessure à la jambe, essuyant la sécrétion qui devait venir des pinces de l'araignée et essayant de stopper le saignement. Il semblait avoir complètement oublié le trophée. D'un autre côté, avec Fleur et Krum hors course, il pouvait bien perdre un peu de temps à s'inquiéter pour les blessures d'Harry vu que les dites blessures l'empêchaient de toute manière de tenter un sprint pour ravir la coupe. Autant pour ses rêves. Mais après tout il n'était pas le vrai champion de Poudlard et ce n'était pas comme s'il devait céder le trophée à... Warrington par exemple. Cédric était quelqu'un de bien qui méritait cet honneur, tout comme la maison Poufsouffle. Résigné, il appuya sur les lambeaux de son pantalon que Cédric avait ramenés pour compresser sa plaie.

- Mme Pomfresh s'en occupera, va donc prendre le trophée qu'on puisse sortir d'ici.

Cédric le regarda avec une expression mitigée. Il semblait débattre en lui-même, son regard hésitant entre le trophée et Harry.

- Tu m'as secouru deux fois dans le labyrinthe.

- Ça ne marche pas comme ça. De toute façon si l'araignée n'avait pas été là tu aurais gagné, j'étais trop loin derrière.

- Mais tu m'as aussi prévenu pour les dragons, j'aurais juste fini en torche humaine si je n'avais pas pu m'y préparer.

Harry grimaça à l'idée. D'autant que c'était en partie arrivé et que ça aurait aussi pu être son lot.

- Et tu m'as aidé pour l'œuf, on est quittes.

Surtout qu'avec le dragon il aurait toujours pu tenter quelque chose alors que s'il était arrivé à la 2e tâche sans savoir il n'aurait eu le choix qu'entre rester sur la berge sous les moqueries du public ou y échapper en se noyant.

Cédric sembla hésiter encore puis lui tendit la main. Harry le regarda sans comprendre.

- On s'est aidés l'un l'autre depuis le début, prenons le trophée ensemble, ça restera une victoire de Poudlard.

Harry cligna des yeux à la proposition, ayant du mal à se sortir des idées noires où la certitude de la défaite et la douleur de ses blessures l'avaient plongé. Puis il prit timidement la main tendue – étrangement froide – et laissa Cédric le relever et l'aider à boitiller vers le trophée, le soutenant d'une manière délicate tout en supportant le maximum du poids d'Harry sans le porter. Harry se sentit troublé par cette proximité et la douceur du Poufsouffle. Arrivés près de la coupe, Cédric entrelaça leurs doigts et – après un dernier regard interrogateur auquel Harry répondit en hochant la tête – leur fit saisir une anse du trophée. Aussitôt un crochet agrippa le nombril d'Harry qui reconnut les sensations du portoloin de la coupe du monde de Quidditch, mis à part que cette fois-ci il était collé contre Cédric au lieu d'être en sandwich entre Ron et Hermione.

La première pensée qu'il eut en arrivant fut que c'était peut-être plus rapide pour sortir du labyrinthe mais qu'il se serait passé du nouveau choc infligé à sa jambe blessée. Si Cédric ne l'avait pas retenu contre lui, il se serait effondré par terre. Cependant, en regardant autour de lui, il se rendit compte qu'ils n'étaient plus à Poudlard, ni dans ses environs vu l'absence de montagnes. Avoir atterris dans un cimetière n'aidait pas à se détendre. Soudain Harry se rappela qu'on l'avait probablement inscrit à ce tournoi pour le tuer de manière plus ou moins accidentelle. Il sortit sa baguette, imité immédiatement par Cédric. Ils scrutèrent l'obscurité qui les entourait mais le Poufsouffle se tourna soudain d'un côté en murmurant :

- Quelqu'un vient.

Cela prit un moment à Harry pour distinguer l'ombre mouvante. La silhouette était toute entière dissimulée sous une cape sombre. Harry n'eut pas beaucoup de temps pour réfléchir à ce qu'il fallait faire avant qu'une douleur insoutenable ne naisse à partir de sa cicatrice. Lâchant Cédric contre qui il s'appuyait toujours, il s'écroula au sol, la tête entre les mains. Il eut vaguement conscience que Cédric se penchait vers lui en l'appelant avant de se redresser alors que retentissaient les mots :

- Avada kedavra !

La lumière verte et le bruit de chute près de lui lui brisa le cœur. La douleur diminua soudainement et il releva la tête pour voir le corps de Cédric au sol, immobile. Il n'eut pas le temps de réagir qu'on le saisissait et le plaquait contre une pierre tombale où il fut prestement ligoté. Harry se débattit mais les liens étaient solides. La silhouette s'éloigna puis revint en traînant un lourd chaudron à taille humaine rempli de liquide. Elle alluma un feu dessous puis repartit, revenant ensuite avec quelque chose dans les bras, et suivie par un serpent.

Soudainement Harry se rappela de ses rêves. Queudver et Nagini, et... la chose qui devait être Voldemort et qui était absolument repoussante constata-t-il alors que Queudver avait écarté le tissu qui le dissimulait. Le liquide du chaudron commença à lancer des étincelles et une voix maladive s'exclama avec impatience :

- C'est prêt, dépêche-toi !

Queudver se baissa et prit la créature dans ses bras avec une grimace de répulsion. Il s'apprêtait à la mettre dans le chaudron quand un sifflement affreux détourna son attention. Harry regarda lui aussi en direction du bruit pour voir Nagini éventrée, son sang gouttant d'un couteau tenu par... Harry cligna des yeux. Cédric était mort ! Et pourtant il se tenait là et son cadavre n'était plus près du trophée. L'instant de stupeur passa et Queudver se dépêcha de déposer son maître au sol pour saisir sa baguette. Mais, avec une vitesse quasi- surnaturelle, Cédric fut sur lui et lui trancha la gorge avec son couteau. Après quoi il récupéra toutes les baguettes au sol, pour ne pas les laisser à portée de Voldemort tandis qu'il délivrait Harry en coupant ses liens.

- Que... tu... tu es vivant ?

- On dirait bien. Mais je préférerais que tu évites de dire que je me suis pris un sort de mort. On va déjà être assez harcelés en ramenant Voldemort.

Harry grimaça.

- C'est sûr, et je déteste Rita Skeeter. Je ne dirai rien.

- Merci.

Harry se sentit inexplicablement rougir alors que Cédric lui souriait chaleureusement. Il détourna la tête vers ses poignets qui venaient d'être libérés et les massa pour donner le change.

- Tiens, ta baguette.

- Merci.

- On récupère Voldy et on réessaye le trophée ?

- Oui, mais j'aimerais aussi ramener l'homme qui nous a attaqué, c'est lui qui avait trahi mes parents et j'espère que la marque des ténèbres sur son bras suffira pour innocenter mon parrain.

- Sirius Black était innocent ?!

- Oui, il a passé 13 ans à Azkaban juste parce que les apparences étaient contre lui et qu'un procès a été jugé superflu.

- Ça donne pas confiance en la justice.

- Sachant que j'ai eu un avertissement pour utilisation de magie pendant les vacances alors que c'était le fait d'un elfe de maison, et que la fois suivante quand j'ai réellement eu un accident de magie on ne m'a rien dit parce que j'avais un assassin aux trousses, c'est sûr.

- Bon, je traîne le poids mort près du trophée, tu le tiendras d'une main et moi je prendrai Voldemort.

Leurs regards se tournèrent vers la créature difforme qui... avait disparu. Heureusement ils la repérèrent rapidement. Elle avait profité qu'ils étaient absorbés par leur conversation pour essayer de s'enfuir en rampant, mais avec ses muscles presque aussi faibles que ceux d'un nouveau-né, elle n'était pas allée bien loin et Cédric la rattrapa rapidement, la ramenant tout aussi vivement au centre du cimetière. C'est fou comme il était rapide. Et fort, constata Harry alors que Cédric trainait le cadavre de Pettigrow près du trophée sans grand effort apparent. Après quoi il revint vers lui pour le soutenir jusqu'au trophée. Harry se sentit une nouvelle fois étrangement bien alors que Cédric le tenait plaqué contre lui par la taille. Arrivés au trophée, Harry agrippa le poignet de Pettigrow et Cédric alla récupérer celui de Voldemort qui protestait et les insultait de sa faible voix. Tenant fermement chacun de leur côté leur poids plus ou moins mort, ils joignirent à nouveau leurs mains pour saisir le trophée. Harry soupira de soulagement en sentant à nouveau la sensation du portoloin, et encore plus en reconnaissant les tours de Poudlard à l'arrivée.

Une fanfare éclata et il aperçut Dumbledore qui leur souriait avant de prendre un regard alarmé. Les officiels les entourèrent bientôt et Cédric réussit à se faire entendre malgré la musique – l'orchestre était trop concentré sur ses partitions pour remarquer que quelque chose clochait.

- Le trophée a été piégé, on s'est retrouvés dans un cimetière où ce mangemort nous a attaqué. D'après ce qu'on a compris il voulait sacrifier Harry pour rendre ses forces à Vous-savez-qui.

Des regard d'horreur se portèrent sur la créature que Cédric portait à bout de bras et un Fudge semblant terrorisé bégaya d'un ton limite hystérique aux Aurors qui l'accompagnaient de maîtriser le mage noir et de l'emmener au plus vite à Azkaban. Maugrey s'avança le premier, délestant Cédric de son fardeau avec la baguette pointée sur la menace... avant de soudainement lancer un sort d'explosion sur le côté et de s'élancer dans le chemin dégagé en profitant de l'effet de surprise. Soufflé par l'explosion, Harry s'étonna d'avoir percuté le sol presque en douceur, avant de se rendre compte qu'il était dans les bras de quelqu'un.

- Ça va ?

Harry rouvrit les yeux pour voir ceux inquiets de Cédric à deux centimètres de son nez. Il le rassura en essayant de ne pas protester quand Cédric le relâcha et qu'il se rendit compte à quel point il s'était senti bien au creux de ses bras et combien il avait froid maintenant – quand bien même la température corporelle de Cédric semblait assez basse par rapport à la moyenne. Autour d'eux c'était un peu le chaos. Les professeurs exhortaient tous les élèves et spectateurs à courir trouver refuge dans le château tandis que Dumbledore et les Aurors pourchassaient Maugrey. Pourquoi le plus grand chasseur de mages noirs essayait de sauver le pire d'entre eux ? Ça n'avait aucun sens, à moins qu'il ne s'agisse d'un imposteur.

Harry tenta de se relever mais sa tête se mit à tourner. Sa jambe douloureuse se rappela à lui et il réalisa que même avec le bandage de fortune il avait dû perdre une quantité de sang non-négligeable. Cédric se pencha à nouveau sur lui, mais cette fois-ci il n'était pas le seul à se sentir concerné par son état : Mme Pomfresh avait dû remarquer sa blessure au milieu de tout ce bazar et avait finalement réussi à le rejoindre à contre-courant de la marée estudiantine qui refluait vers le château. Quelques sorts de guérison et une potion de régénération sanguine avalée plus tard et Mme Pomfresh le lévitait vers l'infirmerie. Cédric resta avec eux le temps de s'assurer qu'Harry allait bien puis partit à la recherche de sa famille. Harry soupira. Encore et toujours l'infirmerie, ça valait bien la peine d'être privé de Quidditch, tiens ! Il espérait que Maugrey et Voldemort se feraient attraper, il en avait marre qu'un psychopathe en veuille à ses fesses. Au moins tout ce cirque était terminé et ils avaient la preuve que sa participation au tournoi était un piège de Voldemort pour le tuer comme l'avait dit Maugrey – qui avait probablement fait exactement ce qu'il avait dit d'ailleurs. Épuisé par cette nouvelle aventure de fin d'année – Harry se demandait combien Dumbledore allait lui refiler de points cette fois-ci – il laissa le sommeil l'emporter vers des rêves où Cédric le tenait dans ses bras, passant ses longs doigts frais dans ses cheveux.

A SUIVRE

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Iroko