Disclaimer : Norman Stansfield ne m'appartient pas. Mais à Luc Besson, si.

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Interprétation.

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« J'ai toujours adoré ces petits moments de calme avant la tempête... ça me rappelle Beethoven... »

Une douleur acide lui traversa le corps faisant échapper d'entre ses lèvres déformées par le mal, un bref gémissement rauque, suivi de quelques soupirs.

Ses muscles finirent par se décontracter ainsi que les traits de son visage qui s'apaisèrent à l'extase qui le submergea. Les hommes autour de lui, ne dirent mots, connaissant parfaitement la réaction de cet homme possédé par l'incontrôlable si l'on venait à l'importuner.

Etait-il réellement fou ? Etait-il seulement malade ?

Il traversa le couloir sans un mot, jusqu'à être arrivé face à une porte à la peinture sombre et écaillée.

« Tu aimes Beethoven ? »

Il ferma les yeux et leva délicatement la main droite, tenant entre ses doigts gracieux une longue baguette invisible. Le couloir était plongé dans un profond silence. La tête légèrement penchée vers l'arrière, il esquissa un sourire lorsque d'un geste brusque et sec du bras une musique jaillit ! Une musique que lui seul pouvait entendre. Il répéta son geste brutal quelques fois encore, au rythme aléatoire et violent des accords. S'il était tombé dans la démence, cette dernière lui allait à ravir...

Ses mains caressèrent, à présent, l'air d'une façon des plus élégante lorsque la musique s'adoucit. Ses paupières s'ouvrirent lentement, dévoilant deux iris d'un bleu océan malicieux accompagnées de pupilles semblable à la mort.

« Tu vas voir, je vais t'en jouer... »

L'orchestre renouvela sa violence dans une cacophonie infernale, faisant vibrer chaque parcelle du corps de cet homme fourvoyé dans l'antre de la folie. Il arracha le fusil à pompe des mains de son bras droit et tira un premier coup sur le verrou de la porte. Il la poussa vivement de la main et pénétra finement dans l'appartement. La grâce et le déchainement des violons... Une jeune fille blonde tenta de s'enfuir lorsque qu'elle l'aperçut. Le déchirement des cuivres ! BANG ! Le sang gicla sur les murs au papier peint beige. Ses gestes fluides contribuaient à sa distinction et son élégance. Une autre femme plus âgée, et un nouveau coup de feu retentit. Un énième mouvement gracieux de la main, les instruments se déchaînèrent laissant sa folie jouir de sa liberté...

Etait-il réellement fou ? Etait-il seulement malade ? Sa cruauté était à la grandeur de son âme torturée. Sa passion résumait sa violence. La musique battant, encore et toujours, abruptement entre ses tempes...

Le bal symphonique et funeste qu'il avait ouvert, n'était qu'une œuvre d'art à l'honneur de sa noble folie !

« Stansfield ?

- A ton service !»

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-Fin