Mask ha gazh

Titre: La vengeance des Rois Mages

Rating: NC-17

Genre: cross-over NCIS/CSI: Manhattan

Couple: Don/Danny et Gibbs/Tony

Auteures: Pandi et Fanncis.

Bêta: Jjaina: que nous remercions énormément.

AVERTISSEMENT: contient de la violence, mots injurieux, lemon.

Chapitre 1: Deux corps

11 mai 2006

La pièce était froide et humide. De l'eau tombait goutte à goutte d'un robinet ou d'un tuyau percé. Une forte odeur acre de sang mêlé à de l'urine flottait dans l'air. Les murs de briques sales n'avaient rien à envier aux planchers crasseux. Des bouts de papiers gras et d'autres détritus jonchaient le sol. Seuls les restants de nourriture disparaissaient rapidement emportés par les rats maintenant maîtres des lieux. La bâtisse désaffectée ne respectait plus aucune des normes d'hygiène sur lesquelles elle avait bâti sa réputation, il y avait plus d'une décennie.

Trois hommes entrèrent dans la pièce, où gisaient deux corps dans une mare de sang. Tous trois avaient des carrures athlétiques, la trentaine et arboraient un petit air de famille qui ne trompait pas. Vêtus de façon décontractée, ils devaient sûrement passer inaperçus dans la foule. Le genre de mec que l'on croise sur son chemin et que l'on oublie une fois rendu au coin de la rue.

Débarrassez-moi de ces corps, il est temps qu'on se remette en chasse.

Brooklyn dans une ruelle. 6 h 50

Les agents Taylor et Messer arrivèrent sur les lieux.

Bonjour Mac, Danny. Don et Danny échangèrent discrètement un clin d'œil lorsque Mac tourna la tête pour entrevoir les corps.

Bonjour Don. Alors, qu'est-ce qu'on a?

Deux corps d'hommes ont été découverts ce matin par cet épicier qui sortait des cageots vides.

Ils se rendirent devant les deux corps à demi-nus, qui étaient dans un état pitoyable.

Ils ont été torturés.

Torturés ? S'indigna Danny, le mot est faible. Roués de coup, brûlés, ligotés, fouettés et que sais-je encore?

Oui. Et on est venu déposer leurs corps ici, il n'y a pas assez de sang sur place pour que le crime ait eu lieu ici.

Les deux experts se mirent au travail.

Mac, celui-ci est militaire, dit Danny en désignant les plaques du cadavre.

Il va falloir qu'on prévienne le NCIS.

NCIS Washington 8 h

Gibbs. (...) où ça? (...) — très bien, nous serons là vers midi.

DiNozzo prépare tes affaires, on part pour New York. McGee, David, vous restez ici et vous trouvez tout ce que vous pouvez sur le lieutenant Franck Sparow, il était magasinier sur la base de Norfolk. On a retrouvé son corps à New York tôt ce matin. Le corps de la victime va arriver dans la matinée.

New York 12 h

Jethro et Tony venaient d'arriver à New York. Après avoir pris une chambre dans un hôtel, ils se rendirent au bureau de la police scientifique.

Bonjour, nous sommes les agents du NCIS. Je suis l'agent Gibbs et voici l'agent DiNozzo.

Bonjour, Lieutenant Mac Taylor et Danny Messer. DiNozzo…votre nom me dit quelque chose.

Ah bon.

Oui, vous ne seriez pas parent avec un certain Fabio DiNozzo?

Si, malheureusement.

Un oncle à vous?

Pire, mon Père.

Oh je... Il s'arrêta là voyant la mine de l'agent du NCIS s'assombrir.

Au téléphone vous m'avez dit qu'il y avait un autre corps à côté de notre militaire.

Oui, nous ne l'avons pas encore identifié. Notre légiste devrait être sur le point de finir l'autopsie.

Autopsie

Sid, notre légiste. Sid, je te présente les agents du NCIS, Gibbs et DiNozzo.

Bonjour, messieurs.

Bonjour.

Que peux-tu nous dire sur notre victime?

Au vu de l'état de ses poignets et de ses épaules qui sont disloqués je peux dire qu'il a été attaché les bras levés au-dessus de la tête. La victime présente plusieurs fractures dues à des coups répétés par une barre de fer rouillée. Il a plusieurs brûlures de cigarettes. Celles de ses mains sont dues à la flamme d'un briquet. Les lacérations sur son dos ont été faites par un fouet. J'ai découvert des traces de chlorure de sodium dans ses plaies.

Du sel!?

Oui, du sel.

Les lacérations sur les bras ont été faites avec un couteau à double tranchant. Il a été violé à l'aide d'un objet, plus précisément une barre métallique rouillée. Mais, au vu des abrasions de l'anus, je peux affirmer que cet homme avait des rapports anaux fréquents.

Ce qui laisse entendre qu'il était homosexuel.

Je le pense aussi. J'ai également découvert un tampon sur le dos de sa main gauche. Regardez.

Il mit la main de l'homme sous une lumière bleue qui révéla le tampon.

J'en ai fait la photo, dit Sid tout en tendant ladite photo à Danny.

Je vais voir à quel club il peut appartenir.

À ce que j'ai pu voir sur votre militaire, il a subi le même sort, ajouta Sid en se tournant vers les deux agents du NCIS

Combien de temps a-t-il été détenu ? Demanda Mac.

D'après certaines blessures, je dirais 5 à 6 jours.

Ils avaient découvert que le tampon venait d'une boite de nuit «L'Entre-Peau», un bar gay. Gibbs, Taylor, et Flack se rendirent donc sur les lieux pour interroger le personnel du bar. À la demande de Gibbs, ils firent d'abord un arrêt dans un service au volant pour prendre un café, il y avait bien une heure qu'il n'en n'avait pas bu. À défaut de conduire, il pouvait au moins profiter de la ballade en voiture pour boire tranquillement, puisque la conduite du lieutenant Taylor ne s'apparentait aucunement à celle de son autre agent: Ziva.

Bonjour, Inspecteur Flack, Lieutenant Taylor et voici l'agent spécial Gibbs du NCIS. Nous aimerions savoir si vous avez déjà vu ces deux personnes ici.

Celui de gauche c'est Marvin Thorns, un habitué des lieux, lui c'est Fred, non Franck, le petit ami de Marvin. Il est juste venu deux ou trois fois. Je crois que c'était un militaire ou un truc dans le genre. Vous savez il avait ces plaques comme en ont les militaires, je les ai vues une fois.

Quand les avez-vous vus pour la dernière fois?

Il y a 6 jours. Je m'en souviens bien car une bagarre a éclaté. Franck et Marvin ont séparé les trois types qui se battaient.

Comment étaient ces trois types?

Le milieu de la trentaine, je ne sais plus. C'est la première fois que je les voyais. Il y en a un qui portait une barbe. Désolé je ne peux pas vous en dire plus.

Qu'est-ce qui s'est passé ensuite ? demanda Gibbs.

Rien. Les trois types sont allés se calmer dehors, je les ai foutus à la porte.

Vers quelle heure Frank et Marvin sont-ils partis?

À la fermeture, à 2heures du matin.

Mais pourquoi me demandez-vous tout ça, il y a un problème avec Marvin et Frank?

Ils ont été retrouvés morts, tôt ce matin.

Oh mon Dieu, ce n'est pas vrai! Comment? Marvin était un type extra qui ne demandait rien à personne.

Quel métier exerçait Marvin?

Il est, était décorateur d'intérieur.

Quelques heures plus tard, au commissariat

Il y a 6 semaines, deux autres homosexuels qui fréquentaient ce bar ont été retrouvés morts. Eux aussi avaient subi des tortures. C'est le commissariat 54 qui a enquêté là-dessus. Ils vont nous refiler le dossier, expliqua Don.

Il va falloir qu'on envoie deux personnes là-bas pour voir ce qui se passe. Nous, (désignant Don, Gibbs et lui-même) on ne peut pas le faire, ils nous ont déjà vus. Ce sera à vous d'y aller Danny et à vous également, Agent DiNozzo, dit Mac.

Êtes-vous en train de nous dire que nous allons devoir jouer un couple?

Parfaitement. Ça vous pose un problème Agent DiNozzo?

Heu…heu non.

Alors c'est réglé. Enfin bien sûr, si l'agent Gibbs est d'accord.

Je ne vois pas d'autre solution pour arrêter ces criminels.

Très bien, on commence l'observation dès ce soir. Danny, Agent DiNozzo, allez vous préparer.

Dans les vestiaires

Sympa vos tatouages, dit Danny en désignant le dos de Tony, où deux tatouages avaient élu domicile.Un entre les deux omoplates, l'autre au niveau des reins.

Oh, bêtise de jeunesse. J'avais 16 ans quand je les ai fait faire, ce qui m'a valu d'être envoyé à l'école militaire par mon Père. Et vous, de quand date-t-il?

J'avais 15 ou 16 ans également.

Dites, si on doit bosser ensemble, il serait plus simple de se tutoyer non?

Si.

Chapitre 2: Sous couverture

Afin de ne pas trop éveiller de soupçons sur eux, Danny et Tony entrèrent main dans la main dans la boîte de nuit. Ils franchirent la porte au-dessus de laquelle le nom du bar brillait en lettres de néon rouge: L'Entre-Peau. Le genre d'endroit où des travestis animaient la soirée en participant à des spectacles amateurs. Au son d'une musique endiablée, ils se déhanchaient devant une foule animée. Un jeune, d'une vingtaine d'années, imitait Madonna à la perfection. Une Madonna à son début de carrière, du temps de Like a virgin. Il ou elle fut suivi par la fausse et plantureuse Samantha Fox. À son entrée, des sifflements s'élevèrent des quatre coins de la grande salle. Pendant un moment, les deux agents peu habitués, voire même pas du tout, à fréquenter cette sorte d'établissement, eurent du mal à demeurer dans la peau de leurs personnages. Heureusement, ils se ressaisirent rapidement, avant que l'attention générale ne soit portée vers eux.

Tony portait un jean noir bien moulant et une chemise blanche légèrement ouverte laissant apercevoir le haut de son torse. Danny, lui, portait un pantalon en cuir noir et une chemise bleue. Ses habituelles lunettes avaient été remplacées par une autre paire munie d'une mini caméra. Un trait de crayon khôl soulignait son regard y ajoutant encore plus d'éclat. Ils se firent remarquer, bien malgré eux, dès leur arrivée. Quel homosexuel digne de ce nom ne se serait pas retourné au passage d'un couple aussi bien assorti?

Ils s'assirent au bar.

Qu'est-ce que je vous sers Messieurs?

Une téquila, demanda Danny.

Un gin-tonic.

Un travesti s'approcha d'eux.

Bonsoir mes mignons, c'est la première fois qu'on vous voit par ici.

Effectivement, nous venons d'arriver en ville.

Les affaires?

Oui, je suis avocat et mon ami est biologiste. Répondit Tony en prenant Danny par la taille.

Et comment vous appelez-vous mes choux ?

Danny et Tony.

Moi, c'est Jean-Charles sur mon permis de conduire, mais mes amis m'appellent Nathalia. Pour vous, ce sera ce dernier nom, inutile de vous souvenir de J-C. J'espère que vous allez aimer cet endroit et que vous reviendrez. Les affaires c'est bien, mais le plaisir passe avant!

Mais, on n'est pas encore partis! L'endroit nous plaît déjà, n'est-ce pas mon chou ? Questionna Danny avant de plaquer un léger baiser sur les lèvres de l'agent du NCIS. En signe de réponse affirmative, Tony approfondit le baiser.

Dans ce cas, profitez bien de votre soirée! Je suis heureuse d'avoir fait votre connaissance, ajouta-t-elle en battant des cils avant de s'éloigner.

À l'extérieur, dans un appartement face à la boite. Gibbs avait assisté à la scène du baiser.

Il sentit une jalousie subite monter en lui. Un autre homme osait poser ses lèvres sur celles de son amant. Même s'il savait que c'était pour l'enquête, il n'aima pas ce geste. Il parvint à grand-peine à maîtriser son énervement et le gobelet de café vide posé près de lui, lui servit à assouvir sa colère. Il jeta un coup d'œil à Don. Ce dernier regardait la scène calmement, aucune émotion ne se lisait sur son visage.

Dans la boite

Après qu'ils aient bu leurs verres, Danny entraîna Tony sur la piste de danse. Après plusieurs danses collées serrées sous les regards gourmands de certains habitués de la boite, ils retournèrent au bar. Ils restèrent assis près d'une demi-heure à papoter avec Nathalia.

Ils étaient deux heures du matin quand ils quittèrent les lieux. Ils rejoignirent Gibbs et Don dans la planque.

Alors? Demanda Don.

Rien. On n'a rien remarqué de spécial. On va devoir y retourner demain. On n'a pas posé trop de questions, cela aurait réveillé trop de soupçons.

Après un petit débriefing, ils rentrèrent tous chez eux.

Gibbs ne décrocha pas un mot de tout le débriefing, se contentant de lancer des regards assassins à Tony et à Danny.

Dans l'appartement de Don et Danny

Danny, tu es certain de vouloir continuer?

Oui, pourquoi?

Je ne sais pas! J'ai peur pour toi…j'ai un mauvais pressentiment.

Rien ne peut m'arriver, tu es là pour me protéger. Ne t'inquiète pas pour moi. Occupe-toi plutôt de moi…montre-moi comment gros tu m'aimes.

Danny lui fit comprendre qu'il devait changer du sujet. Il s'avança vers Don et colla ses lèvres sur les siennes.

Alors Danny, c'est comment d'embrasser un autre homme que moi?

J'ai eu l'impression de me retrouver à 15 ans durant les cours de théâtre quand je devais embrasser Marie-Soleil devant toute l'école.

Marie-Soleil… hein ? Tu ne m'as jamais parlé d'elle, Don s'avança vers Danny. Y a-t-il encore d'autres secrets que tu me caches? Don embrassa voracement son amant. Tu sais à quel point je te trouve désirable dans tes pantalons de cuir. C'était insupportable de te regarder danser et te déhancher sans pouvoir te toucher. C'est à croire que le simple fait que tu enfiles ces pantalons rend systématiquement les miens un peu plus serrés.

Il faudrait peut-être que tu penses à retirer ton pantalon pour être un peu plus à l'aise alors.

Ce n'est pas mon pantalon le problème, l'objet offensant à ma vue… est le tien.

Alors, retire-le, ajouta Danny coquin.

Tu crois que je vais y arriver? Il est si serré que j'ai l'impression que tu as une seconde peau.

Pendant ce temps, à quelques kilomètres de là

À peine passée la porte de leur chambre d'hôtel, Tony prit Gibbs par la taille et l'embrassa. Ce dernier se dégagea de l'étreinte de son amant et refusa le baiser.

Qu'est-ce qui se passe?

Danny!

Quoi Danny?

Ne fais pas l'ignorant!

Je ne comprends pas, désolé.

Tu l'as embrassé!

Jay! Ce n'était rien, c'était juste pour notre couverture. Tu le sais aussi bien que moi, c'est juste pour le boulot.

Juste pour le boulot ! Je ne me souviens pas que tu aies un jour mis autant de cœur à l'ouvrage au bureau!

Arrête Jay, la jalousie ne te va pas du tout.

Jaloux! Jaloux! Non, je ne suis pas jaloux! J'ai assez d'expérience pour analyser ce que je voie, c'est tout! Je trouve que tu prends un peu trop ton rôle au sérieux!

Quoi?

Oui, tu te frottes un peu trop à lui et ses baisers sont loin d'être factices. As-tu eu une érection lorsqu'il t'embrassait? Tu peux me dire ce qu'il a de mieux que moi? Il te plaît, c'est ça! Tu aimerais bien te le faire. Tu rêves de te faire prendre par lui! Tu es écœuré de te pencher devant moi pour que je te baise? Je suis trop vieux pour toi, tu veux de la chair fraîche?

Non, mais tu délires! Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans ta tête. Si tu n'assumes pas le passage de la cinquantaine, ce n'est pas de ma faute!

J'assume très bien mon âge et je n'aurais cinquante ans que dans trois mois. Alors, dis-moi la vérité. Tu l'aimes?

Quoi?! Mais c'est toi que j'aime! Pas Danny

Et bien, laisse-moi en douter.

Gibbs sortit de leur chambre d'hôtel en claquant la porte laissant Tony complètement abasourdi.

Tony soupira, il était crevé. Il mit la colère de Gibbs sur le compte de la fatigue et alla se doucher. Quand il revint dans la chambre, celle-ci était dans le noir. Gibbs était revenu et s'était couché après avoir éteint la lumière. Il était allongé sur le côté, son visage faisant face au mur. Son langage corporel était assez clair: je te tourne le dos, ne me parle pas.

Tony s'allongea à côté de lui. Il posa tout de même une main sur les hanches de l'ex-marine et déposa un baiser sur son épaule nue. Il n'aimait pas devoir dormir dans ces conditions, il préférait quand les bras de son homme l'entouraient et être collé contre lui. Il adorait fermer les yeux et trouver le sommeil couché en position de cuiller.

Chapitre 3: Le calme avant la tempête

Quelques heures plus tard (11 h)

Gibbs se réveilla en premier, il se sentait tout bête de leur dispute de la veille. Il se tourna vers Tony encore endormi et l'embrassa. Le baiser eut l'effet escompté : Tony se réveilla.

Bonjour, marmonna-t-il encore tout endormi.

Bonjour Tony. Je voulais m'excuser pour tout à l'heure, je n'aurais pas dû te crier dessus comme ça. Mais quand je t'ai vu embrasser ce flic, je...

Tony le coupa par un tendre baiser sur ses lèvres.

Je croyais que s'excuser était un signe de faiblesse?

Pas quand on réalise qu'on est allé trop loin, surtout avec la personne qui compte le plus dans votre vie.

Tu es sérieux?

Plus que tu ne le crois.

À ces mots, Tony sentit une partie de son anatomie se réveiller. Après les aveux de Gibbs, il avait besoin de lui, de le sentir en lui et de lui prouver par des gestes tout l'amour qu'il ressentait pour lui. Tony disparut sous les couvertures afin de vérifier l'état du sexe de son amant. Sans perdre une seconde, il posa ses lèvres sur l'érection de son patron, ouvrit la bouche et engloutit le sexe chaud de ce dernier.

Tony, arrête… je veux éjaculer en toi… tu es si doué… si tu continues… je ne pourrais pas me retenir…

Moi aussi je te veux en moi, répondit Tony en émergeant de sous les couvertures.

Passe-moi le lubrifiant. Je vais te prouver qu'avec l'âge, vient aussi l'expérience.

Rapidement, Gibbs glissa un doigt lubrifié à l'intérieur de Tony. Celui-ci tenta de retenir un cri de douleur. L'ex-marine lui laissa le temps de s'habituer à cette intrusion avant d'amorcer un léger mouvement de son index. Rapidement, un deuxième et un troisième doigt se joignirent à la course ayant pour but: la prostate. Les doigts furent ensuite remplacés par le sexe de Gibbs. Il s'enfonça à corps perdu à l'intérieur de son homme. Le cri de douleur de Tony fut remplacé en un clin d'œil par un hurlement de plaisir. Les deux hommes firent l'amour avec passion. Gibbs referma promptement sa main sur l'érection de Tony. Ses derniers coups de reins se firent à la même cadence que les va-et-vient de sa paume, maîtresse du bonheur de Tony. Gibbs répandit en premier la preuve de son plaisir à l'intérieur du corps de son amant. Tony le suivit quelques secondes plus tard. Les deux amants, repus, se rendormirent, Tony confortablement calé dans les bras de Gibbs.

Don, Danny, Tony et Gibbs avaient prévu de manger ensemble sur le coup de 13 h.

Vu le temps magnifique qui régnait sur New York, les quatre hommes décidèrent de manger dans Central Park.

Le soir arriva rapidement, Danny et Tony se préparèrent pour retourner à «L'Entre-Peau».

Tony portait cette fois-ci un pantalon taille basse qui le moulait à souhait tout comme son tee-shirt, d'un vert émeraude. Danny, lui, avait mis un pantalon noir si révélateur de son anatomie que toute imagination s'avérait maintenant inutile. Il portait aussi une chemise blanche, avec des manches légèrement bouffantes et un lacet, rappelant un peu l'époque médiévale.

Mais regardez qui voilà! Alors, on apprécie cet endroit?

Oui, l'ambiance est très agréable. C'est un ami qui nous a parlé de cet endroit et on doit dire qu'on ne regrette pas d'y être venus, commenta Tony, toujours prêt à prendre la parole.

Ils entrèrent une nouvelle fois bredouille de leur soirée. Une fois dans leur chambre, Gibbs refit encore une crise de jalousie à Tony. Par la suite ils refirent l'amour, plus comme des automates, avec fougue et rudesse et avec beaucoup moins de passion. Ils dormirent quelques heures avant de rejoindre Don et Danny pour le repas et continuer de parler de leur enquête commune en cours.

Après le déjeuner, Danny, Don et Tony commencèrent une partie de basket-ball, pendant que Gibbs était au téléphone avec Jen pour parler de l'avancement de l'enquête. Où plutôt du piétinement de celle-ci. Elle leur laissa encore deux jours, mais ensuite, ils devraient rentrer à Washington.

La partie de basket-ball fut assez mouvementée. Don et Danny jouaient contre Tony qui, malgré le désavantage numérique, menait la partie. Don s'arrêta, épuisé et laissa Danny poursuivre seul contre Tony. Danny détestait perdre, quel que soit le jeu auquel il jouait, vaincre était son seul mot d'ordre. Il faut dire aussi qu'il était un peu mauvais perdant. Au fil de la progression de leur amitié, Don l'avait appris à ses dépens.

Don se passa une serviette de toilette sur son visage en sueur.

Il est drôlement bon votre agent.

Oui, il serait passé professionnel s'il ne s'était pas pété le genou.

Danny n'a aucune chance contre lui alors. Et comment s'est-il blessé?

À l'Université en plus du basket il faisait du football et, lors d'un match, il s'est fait méchamment plaquer. Résultat : ligament croisé déchiré et fracture de la rotule et de la jambe.

Danny faisait du base-ball à l'université, une mauvaise fracture du bras lui a valu lui aussi de mettre fin à sa carrière sportive. Les Mets voulaient le repêcher, il a trouvé ça très difficile.

Un autre point commun, répondit Gibbs sur un ton sarcastique. Bon, on ferait bien d'aller se préparer.

Gibbs ne supportait pas de voir Tony jouer et rigoler ainsi avec Danny.

Tony, on y va! Vociféra Gibbs plus fort qu'il ne l'aurait voulu.

J'arrive.

On vient vous chercher dans une heure, dit Don.

D'accord, répondirent les deux membres du NCIS.

Dans la chambre de l'hôtel.

Tony sortait tout juste de la salle-de-bains.

Tu vas encore te trémousser contre lui dans cette tenue toute la soirée?!

Tu recommences ? Prends ma place si tu veux! Si tu crois que ça m'amuse de tenir ce rôle et de devoir embrasser quelqu'un d'autre que toi!?

Oui, je crois. Je crois même que ce Danny te fait bander! Tu aimerais te le faire c'est ça ? À moins que ce ne soit déjà fait!

Tu me prends la tête! Comment oses-tu penser ça de moi?

Mon instinct. Et je le vois bien à ton regard.

Tu deviens complètement parano mon pauvre vieux!

Oh, je suis loin d'être parano. Et tu veux que je te dise? Tu veux te le taper et bien va-y, fais-le! Et quand on rentrera à Washington, tu récupéreras tes affaires et tu retourneras vivre dans ton appartement minable. Oh et pendant que j'y suis, tu pourras aussi chercher un nouveau job. Tu peux toujours demander à Don de te pistonner pour un poste.Nous deux c'était une erreur, tout comme c'en était une de t'avoir engagé. Ces dernières phrases blessèrent énormément le plus jeune des agents.

Tu es dégueulasse, je n'aurais jamais pensé ça de toi. Tu...

Tony fut coupé dans sa phrase quand quelqu'un frappa à la porte. Danny et Don venaient les chercher.

Dans la voiture qui les conduisait jusqu'à la boîte de nuit, l'ambiance fut glaciale. Gibbs avait le visage obstinément fermé et Tony observait par la fenêtre, le regard dans le vague avec un grand éclat de tristesse dans les yeux. Danny et Don se regardèrent un peu surpris, ils leur avaient bien semblé entendre une dispute entre les deux hommes quand ils étaient arrivés à l'hôtel un peu plus tôt;

C'était la troisième soirée qu'ils passaient dans cette boîte et ils progressaient à pas de tortue. Discrètement, ils avaient réussi à interroger quelques habitués mais cela n'avait pour l'instant rien donné.

Tony n'avait pas trop le cœur à la mission. Danny avait bien essayé de le dérider, mais rien n'y faisait. Il continua tout de même à bien jouer son rôle, mais la petite lueur qui illuminait habituellement ses yeux n'y était plus.

Tina, un des travestis du club, s'approcha d'eux.

Dites, ça vous diarait une petite danse privée? Rien que pour vous deux.

Heu, hésita Tony qui n'avait plus l'esprit très clair après avoir descendu un peu trop de verres.

Mais bien sûr, on en serait ravi, répondit Danny en se levant de son tabouret et en prenant Tony par la taille, pensant pouvoir interroger le jeune homme en toute discrétion.

Ils suivirent Tina qui les emmena dans un petit salon privé aux lumières tamisées.

La musique commença et Tina débuta sa danse. Tina se frotta à eux et passa une main simultanément dans la nuque des deux flics. Ils sentirent une vive douleur comme une piqûre dans le cou et ils perdirent tous les deux connaissance.

Dans la planque.

Gibbs et Don observèrent l'entrée de leur amoureux dans la boîte. À peine entrés, la caméra s'arrêta de fonctionner mais le micro qui se trouvait dans la montre de Tony fonctionnait encore.

30 minutes après les avoir vus entrer, le micro se brouilla lui aussi.

Ce n'est pas normal, je n'aime pas ça.

Gibbs prit son téléphone et appela Tony. Malgré leur violente dispute, il demeurait toujours professionnel. Aucune réponse.

Il ne répond pas, ce n'est pas normal. Il y a un truc qui ne va pas, je n'aime vraiment pas ça, répéta Gibbs.

Non, moi non plus. Je vais envoyer la cavalerie.

Et pour quel motif?

Danny nous a bien dit qu'il y avait un type qui vendait de la came et il y a certainement des mineurs. Donc, on a un motif.

Moins de 20 minutes plus tard, une vingtaine de flics investirent la boîte de nuit.

Agent Gibbs, on a un problème : Il n'y a aucune trace de Tony ou de Danny.

Et mince! Ils ont été pris.

Chapitre 4: Première journée

Quand il reprit connaissance, une vive douleur lui vrilla les tympans. Ses mains étaient enchaînées au-dessus de sa tête. Il balaya la pièce d'un coup d'œil. À côté de lui, encore évanoui, se trouvait l'expert Danny Messer. La pièce était sale, Tony remarqua des taches de sang anciennes. Une odeur fétide d'urine et d'excréments flottait dans l'air mal ventilé. Au fond de la pièce, il crut apercevoir un rat mort, il vit aussi un matelas d'une propreté douteuse posé contre le mur d'en face. Il tira un peu sur ses chaînes mais celles-ci étaient solidement attachées.

Hé Danny! Appela Tony tout en donnant un petit coup de pied sur la cheville de l'expert.

Danny, réveille-toi.

Le jeune expert gémit et ouvrit péniblement les yeux.

Aïe, ma tête.

Il constata amèrement qu'il était également attaché.

Qu'est-ce qui s'est passé? Où sommes-nous?

Je crois qu'on a trouvé l'endroit où ont été torturés Frank et Marvin.

Trois hommes entrèrent alors dans la pièce. Tous les trois étaient blancs, avaient environ trentaine et l'un d'entre eux portait une barbe. Maigre consolation pour les deux prisonniers : au moins l'équipe était sur la bonne piste. La description correspondait bien aux hommes présents dans la boite de nuit le soir de l'enlèvement du jeune couple d'homosexuels. Le plus jeune des trois semblait terrifié.

Enfin réveillé! Il était temps. On va pouvoir jouer un peu. Vous aimez jouer?

-...

Vous ne répondez pas? Moi j'aime bien jouer! Surtout avec des gens comme vous et ce que j'aime par-dessus tout, c'est de faire durer le jeu. Ça augmente le plaisir!

Le plus costaud des trois hommes s'avança vers les deux prisonniers. Il sembla hésiter un moment avant de s'arrêter finalement devant Danny. L'homme tenait fermement une batte de base-ball dans sa main droite. Il la prit solidement à deux mains avant d'asséner un premier coup dans les côtes de Danny. La batte de base-ball s'abattit à nouveau sur lui, mais cette fois, ce fut son genou qui fut pris pour cible. Malgré la douleur qu'il ressentit, ce dernier réussit à retenir le cri qui lui montait aux lèvres.

Et moi qui croyais que tu étais de genre à crier et à te promener en lançant des baguettes en l'air, comme tous ces travelos qui défilent fièrement le jour de la parade gay. Crois-moi, tu vas avoir l'occasion de réclamer ta mère en pleurnichant avant de quitter cet endroit.

L'homme marqua une pause avant de donner un coup de plus à Danny, visant à nouveau son torse.

C'est fou tout ce que l'on peut faire avec un bout de bois. À croire que je suis né pour manier ce genre d'objet. J'attends toujours de recevoir la matraque que j'ai commandée sur e-bay. En attendant, je me débrouille avec ce que j'ai sous la main.

Ne voulant pas que Tony se sente en reste, l'homme se dirigea vers l'autre détenu. Il enfila un gant pour protéger sa main avant de se servir de son poing pour améliorer, selon lui, l'apparence du visage de l'agent du NCIS. Tout comme son compagnon d'infortune, Tony n'émit aucun son retirant ainsi toute satisfaction à son bourreau, voire toute jouissance.

Les trois hommes regardèrent leurs deux captifs, ils avaient l'air satisfaits d'eux.

À tout à l'heure. Vous allez voir, vous allez bien vous amuser.

Ils s'apprêtaient à quitter la pièce quand l'homme qui les avait frappés se retourna vers eux.

Nous ne sommes pas polis, nous ne sommes pas présentés. Mes amis ici présents s'appellent Gaspard et Melchior, et moi je…

Laissez-moi deviner Balthazar? Dit Tony sur un ton ironique.

Tu as bien deviné petite merde. Mais ici, c'est moi qui décide qui parle et quand il parle ! Compris? Et il lui donna un grand coup de pied dans les côtes pour lui faire comprendre le message.

Qu'est-ce que vous nous voulez?

Je ne t'ai pas donné l'autorisation de parler.

Cette fois-ci, il frappa Tony d'un coup de pied dans les reins.

Ce que l'on vous veut? Vous le saurez bientôt.

Et ils sortirent tous les trois en ricanant.

Comment va ton genou?

Il n'est pas pété mais je dois avoir une côte fissurée au vu de la douleur. Et toi?

Ça va. J'ai déjà été cogné plus fort. Il frappe comme une fille, tenta de plaisanter Tony.Il cracha tout de même par terre le sang accumulé dans sa bouche.

Depuis quand toi et ton boss êtes-vous un couple?

Pardon?

Tony, j'ai remarqué la jalousie de ton patron et j'ai entendu votre dispute.

Laquelle?

Pourquoi, vous vous êtes disputés plusieurs fois?

Oui, tous les jours depuis qu'on a commencé cette enquête. Je ne l'ai jamais vu si... Je ne sais pas, il ne me fait pas confiance ou plutôt il ne me fait plus confiance.

Oh!

Ils restèrent silencieux un instant.

3 ans. Ça fera trois ans dans 15 jours qu'on est ensemble. Et 6 mois qu'on vit ensemble.

Ils sont au courant pour vous au travail?

Non. Personne ne sait J'ai même gardé mon appart pour donner le change. Ça ne serait pas bien vu, un patron qui vit avec son subordonné. Et encore plus si celui-ci est du même sexe.

Je comprends. Don et moi on est ensemble depuis 18 mois et personne n'est au courant non plus. Pour le moment, on préfère garder ça pour nous. Ça n'a pas été facile pour lui non plus de nous voir jouer les amoureux. Il l'a accepté, car il savait à quel point j'ai toujours voulu aller sur le terrain. C'était peut-être ma seule chance de faire une enquête sous couverture. En général, je me contente des éprouvettes et autres analyses.

Quelques heures plus tard, leurs gardiens furent de retour.

Levez-vous!

Danny et Tony se regardèrent et avec un signe de consentement mutuel, ils se levèrent. Melchior et Gaspard s'avancèrent jusqu'à eux et raccourcirent la longueur des chaînes, obligeant ainsi les «deux flics» à rester debout. Balthazar s'avança vers eux, un fouet à la main. Fouet qui s'abattit à tour de rôle sur le dos des deux jeunes hommes. Tout en manipulant sa lanière de cuir, il causait comme si de rien n'était. Leurs hauts se déchirèrent sous les coups, la peau de leur dos se lacéra. Les deux hommes laissèrent juste échapper quelques gémissements de douleur.

Avant, les prisonniers devaient recevoir des coups de fouet. Si on les condamnait à vingt coups, il en recevait dix lors de leur première journée d'incarcération et, pour augmenter la douleur, on arrosait leurs plaies de sel. Une fois son temps d'incarcération terminé, le prisonnier recevait ses derniers coups de fouet avant de pouvoir quitter la prison. J'aurais bien aimé travailler dans une prison à cette époque. Les gardiens savaient comment se faire respecter. Ce n'est pas comme aujourd'hui. Mais ici mes jolis, vous allez voir, c'est comme à la belle époque. Vous allez apprendre à me respecter.

Après plusieurs longues minutes de coups ininterrompus, il s'arrêta enfin de les fouetter. Gaspard et Melchior donnèrent du mou aux chaînes et sortirent. Avant de quitter la pièce à son tour, Balthazar lança rageusement du sel sur les plaies ouvertes des deux hommes. Ils ne purent retenir un cri de douleur strident lorsque le sel pénétra dans leurs blessures sanguinolentes. Le premier cri qui leur échappait depuis que Balthazar avait débuté son cruel petit jeu.

Commissariat

Ils avaient interrogé toutes les personnes se trouvant dans la boîte de nuit, mais rien. La seule piste qu'ils avaient était que Tony et Danny avaient suivi Tina, l'un des travestis de la boîte. Mais la fameuse Tina, ou Éric Dofin de son vrai nom, avait disparu avant que les flics n'aient pu l'interroger.

Les heures passaient à une vitesse vertigineuse. Ziva et McGee étaient arrivés dans le courant de l'après-midi. Ducky aussi avait pris la route. Lui et Sid allaient faire équipe. Ensemble, ils allaient refaire une seconde autopsie sur les deux cadavres. On dit que deux têtes valent mieux qu'une. Tous les deux, ils espéraient pouvoir ajouter foi à ce dicton. Un détail avait pu leur échapper, si minime soit-il, tout indice était le bienvenu.

Pensées de Don

Tiens bon, Danno, je vais te retrouver. Personne ne pourra jamais nous séparer. Je vais remuer ciel et terre mais je te fais la promesse de te ramener à la maison. En insistant davantage, j'aurais peut-être pu te convaincre d'abandonner cette enquête. Ton rire me manque déjà. Je n'avais pas pris conscience de l'importance de la place que tu occupes dans ma vie. Me réveiller et m'endormir à côté de toi chaque jour…

Pensées de Gibbs

Pourquoi est-ce qu'il faut toujours que j'éloigne les gens que j'aime? Je suis si fier de toi, des progrès que tu as faits depuis ton arrivée au NCIS. Tu es mon meilleur agent. Je ne veux pas te perdre, ni en tant qu'agent, ni en tant qu'amant. Je t'ai déjà retrouvé dans les égouts et aussi avec White, je vais encore te retrouver. Il me faut un café, la nuit risque d'être longue.

Pensées de Balthazar

Il va apprendre. La seule façon que je connaisse pour enseigner quelque chose, c'est comme j'ai appris. La manière forte, il n'y a que ça de vrai. Au début, il va sûrement trouver ça difficile, mais pourquoi la vie lui ferait-elle un cadeau? Elle n'en fait jamais et à personne…Il faut qu'il reprenne le droit chemin, il ne peut pas devenir l'un d'eux.

Pensées de Melchior

Moi aussi je vais y arriver. Un jour, je serai aussi fort que toi. Ce jour-là, tu seras fier de moi. Je te jure que je ne vais pas suivre ses traces. J'ai compris le message. La force physique n'est rien sans la force de caractère. Toi, tu possèdes les deux. Tu vas m'apprendre. Je promets d'être un bon élève, je serais discipliné et à l'écoute. Je ne m'écarterais plus jamais du droit chemin.

Chapitre 5: Deuxième journée

Rien, ils n'avaient toujours absolument rien. Plus tôt dans la matinée, on leur avait indiqué une planque possible de la fameuse Tina. Ils s'y étaient rendus mais rien, si ce n'était une piaule sale et vide. Ils avaient pris la décision de réinterroger tout le monde. Peut-être que certains se souviendraient de plus de détails que la veille.

Gibbs se sentait d'autant plus mal que les derniers mots qu'il avait échangés avec Tony avaient été très durs. Il avait été un sale bâtard et il s'en voulait énormément d'avoir dit toutes ces horreurs à Tony alors qu'il ne les pensait même pas. Et s'il ne le retrouvait jamais? Et si Tony mourait en pensant que Gibbs le détestait ? Non ! C'est quoi ce manque d'optimisme ? Lorsqu'il le retrouverait…

Agent Gibbs, avez-vous passé une bonne nuit ? Questionna poliment Don,

Je n'ai pas fermé l'œil une seule minute.

Je vous ai apporté un café, noir et fumant.

Merci, je vais finir par vous aimer.

Gardez ce genre de paroles pour Tony, c'est lui qui mérite de les entendre.

Que voulez-vous dire?

Je suis au courant pour la relation qui vous unit à votre agent.

C'est si évident que ça?

Les gays ont tendance à se reconnaître entre eux. Danny et moi... Don laissa le reste de sa phrase en suspens.

Alors, pour vous aussi la nuit a dû être difficile?

La pire de ma vie!

Comment faites-vous pour le regarder embrasser un autre homme sans que cela vous énerve?

J'aime Danny et je lui fais confiance. Pour moi, la confiance est la base solide et primordiale de l'amour. Vous devriez avoir plus confiance en Tony.

Hé! J'ai confiance en Tony.

Alors, vous devriez le lui montrer. Si j'en doute, sans même vous connaître, lui aussi doit en douter.

Entrepôt

Balthazar et ses acolytes entrèrent dans la pièce et firent lever les deux hommes. Balthazar déboutonna le pantalon de Tony qui tenta vainement de reculer et s'adressa à Danny

Va-y, suce-le! Montre-nous comment tu fais jouir ta pute, dit-il tout en le tenant fermement par les cheveux.

Et si je refuse?

Alors, je le lui brise les rotules.

Danny hésita, l'homme disait-il la vérité ? Et cette lueur de panique bien qu'infime dans le regard de Tony… Il resta sans bouger, ne sachant quoi faire. L'homme perdit patience et asséna un grand coup de batte dans le genou droit de Tony qui s'écroula sur le sol dans une terrible douleur.

Tu vas le payer, fils de pute ! Vociféra Tony.

S'il y a des fils de pute ici, c'est bien toi et ta gonzesse. Et il lui assena un coup de pied dans les reins.

Melchior et Gaspard le relevèrent.

Suce-le! Il te fera de même après. En tant que nos invités, vous êtes ici pour avoir du plaisir.

Danny s'agenouilla ne voulant pas que son compagnon de misère reçoive un nouveau coup. Tony recula. Il ne voulait pas qu'une autre bouche, même celle de Danny, vienne toucher cette partie de son anatomie qu'il avait réservée à l'usage unique de Gibbs depuis plusieurs années. Il reçut un violent coup de batte dans les reins pour avoir voulu reculer.

Ça va aller bébé. Fais comme lorsque nous sommes à la maison. Ferme les yeux et imagine que tu es sous la douche. L'eau chaude coule sur ta peau…

T'es là pour le sucer, pas pour parler. Es-tu capable de faire autre chose avec ta bouche?

Tony ferma les yeux et serra les poings pendant que Danny exécutait les exigences de leurs tortionnaires avec de grandes difficultés.

Tu n'es pas très bon. Tu veux que je te dise, tu n'es même pas capable de le faire jouir! On va voir s'il suce mieux que toi.

Tout en lui disant ça, Balthazar baissa le pantalon de Danny.

Agenouille-toi! Cria-t-il à Tony.

Va te faire foutre!

Mais c'est qu'il veut jouer à la forte tête, dit-il en ricanant. À genoux!

Non!

Ne supportant pas qu'il lui réponde par la négative, il donna à nouveau un coup de batte dans le genou droit de Tony. Sous la douleur, celui-ci tomba à genou. Douleur bien trop connue pour lui, son genou était pété. Et ainsi, à genoux, la douleur était pratiquement insupportable.

Tu vois, ce n'est pas si difficile. Maintenant, suce-le! Ou je lui explose le crâne.

Craignant pour la vie de Danny, Tony prit en bouche la virilité de l'expert... mais il n'y prit aucun plaisir. Il s'acquitta de sa tâche le plus rapidement possible et du mieux qu'il put, malgré les circonstances. Il devait continuer à jouer son rôle, sa survie et celle de Danny en dépendaient.

Tu n'es pas très doué non plus, il ne bande même pas. Ma gonzesse fait bien mieux que vous.

Les trois hommes repartirent de la pièce, après avoir posé sur le sol deux gamelles contenant une espèce de bouillie infâme et deux petites bouteilles d'eau.

Danny s'assit sur le sol tout près de Tony, qui avait l'air d'avoir mal; Danny attrapa tant bien que mal les deux gamelles et les deux bouteilles d'eau. Il passa sa part à Tony qui le remercia d'un signe de tête.

Je suis désolé.

Ce n'est pas toi le malade Danny, tu n'as pas à t'excuser.

Comment va ton genou?

Je pense qu'il est pété. Ton Don, c'est un bon flic?

Oui, et l'équipe avec qui je travaille est très compétente. Je suis sûr qu'ils ne vont pas tarder à nous retrouver.

Je l'espère.

Le chat de ma voisine est mieux nourri, déclara Tony après la première bouchée.

Tu sais ce que mange le chat de ta voisine?

Oui. C'est une dame de 60 ans qui part régulièrement chez sa fille et quand elle part, je nourris son chat. Je n'aime pas ces bestioles d'habitude, mais ce chat a quelque chose de spécial.

Ils n'avaient pas de cuillères et ils durent donc manger avec leurs doigts cette bouillie infâme. Mais, quelques gorgées d'eau les aidèrent à enlever ce goût, plus que mauvais, de leur bouche. Ils fermèrent ensuite les yeux dans l'espoir de se reposer un peu.

Leur répit fut cependant de courte durée. La porte s'ouvrit à nouveau livrant passage aux trois maîtres de la situation.

Alors petit frère, tu t'es régalé avec le spectacle ? Demanda Balthazar.

Son intonation laissait deviner un sous-entendu connu d'eux seuls. Qui donc pouvait se réjouir de voir un homme en réduire un autre à un état de soumission total?

Tu aimerais peut-être que ce divertissement soit plus réaliste sur qui se passe exactement dans leur chambre à coucher? Toi, baisse ton pantalon et prends-le à quatre pattes, comme un animal! Comme l'animal que tu es! Obéis! Hurla Balthazar.

Devant le manque de réaction de Tony, Balthazar sortit une arme à feu de la poche de son manteau.

Tu vas le baiser immédiatement, ou je répands sa jolie petite cervelle sur tous les murs!

Tony se positionna à genou derrière Danny, la douleur que lui renvoyait son genou le fit vaciller, mais il serra les dents et se stabilisa.

Je n'y arrive pas, je n'ai pas d'érection. Je n'ai rien d'un exhibitionniste. Je ne supporte pas d'être regardé.

Alors, tu vas avaler cette jolie petite pilule bleue. Ça va t'aider à bander. Et comme je suis bon prince, on va sortir un petit moment. Il est temps d'aller manger. À notre retour, tu as intérêt d'être d'attaque, sinon…

Les trois hommes quittèrent la pièce. Balthazar n'avait pas besoin de terminer sa menace pour que les deux prisonniers comprennent la fin du message. Aussitôt la porte refermée derrière eux, un silence pesant envahit la salle. Danny et Tony n'osaient pas se regarder. Ils étaient tous les deux très mal à l'aise. Il y avait une énorme différence entre jouer les amoureux et s'échanger un baiser devant des centaines de personnes dans une boîte de nuit et passer à une relation sexuelle complète. Après une quinzaine de minutes de silence, Tony se décida enfin à parler.

Danny, regarde-moi. On n'a pas vraiment le choix. Si on leur dit qu'on n'est pas un vrai couple, ils vont nous torturer sans relâche pour savoir qui on est. Et lorsqu'ils le sauront ça en sera fait de nous, illico. Notre seule chance de nous en sortir, c'est de jouer le jeu.

C'est toi qui dis ça ? Douta Danny. Tu as été le premier à reculer tout à l'heure.

Je sais mais ça n'a rien à voir avec toi, j'ai l'impression de tromper Gibbs. Mes sentiments sont si mélangés…je l'aime, mais je lui en veux. Je ne sais pas si je vais pouvoir lui pardonner un jour. Mais toi par contre, tu as encore un avenir avec Don. Tu as un homme qui t'aime et qui te recherche, un travail, des amis. Es-tu bien certain de vouloir tout perdre? Tu sais que sans Gibbs et sans Don, j'aurais très bien pu tomber amoureux de toi. En fait tu lui ressembles un peu, le même mauvais caractère.

Tu crois que je n'ai pas l'impression de tromper Don ? Et puis, je n'ai pas mauvais caractère, j'ai du caractère. Ce n'est pas la même chose.

Que veux-tu faire ? Questionna Tony.

On doit gagner le plus de temps possible, on doit le faire.

Ça ne sera pas facile! Je suis désolé Danny.

Tu n'as pas à l'être.

Peut-être, mais je suis désolé pour le mal que je vais devoir te faire. J'espère que tu pourras un jour l'oublier.

Moins d'une heure plus tard, les trois hommes étaient de retour.

Alors mes mignons, vous avez envie de baiser comme de chauds lapins. Vous êtes prêts à vous donner en spectacle?

Oui répondit Tony. Je suis prêt à lui faire l'amour. Ce n'est pas la même chose.

Alors prends-le, on a assez perdu de temps.

Je dois d'abord le préparer.

Ce n'est pas une dinde que tu vas farcir pour le réveillon. Il n'y a pas de préparation. Tu le prends à l'instant même ou… Balthazar porta sa main à sa poche de manteau, rendant inutile l'ajout de la fin de sa menace.

J'ai besoin de lubrifiant.

Tu te crois où?

De la vaseline au moins.

Positionne-le à quatre pattes, comme le chien qu'il est.

Laissez-moi le préparer, ou donnez-moi un lubrifiant quelconque.

Causes-tu toujours autant? Tu veux du lubrifiant? Balthazar cracha sur les fesses de Danny, celles-ci ayant été mises à nues pour l'étape suivante. Voilà, encule-le maintenant et plus vite que ça. Arrête de faire autant d'histoires pour si peu de choses. Je croirais entendre ma grand-mère se plaindre! Tu le baises jusqu'à ce que tu exploses en lui.

Tony se résigna donc à faire ce qui lui était demandé, tout en sachant fort bien la douleur qu'il allait causer à son ami. Aucun lubrifiant, aucune excitation, aucun amour… Il ne pouvait pas réduire la douleur physique qu'il allait causer, bien malgré lui, à Danny. Mais il pouvait au moins réduire sa souffrance morale. Il se mit à genou avec grande difficulté, la douleur irradiant toute sa jambe droite.

So che è difficile, ma lo riduce Danny.

Il prit exemple sur ce que Danny avait fait pour lui plus tôt dans la journée. Il lui parla en italien le plus doucement possible, tenta de le calmer et lui demanda de fermer les yeux. Il se mit à lui décrire un endroit merveilleux, une forêt, un soleil et même un ruisseau. C'était bien peu étant donné leur pénible situation, mais c'était le mieux qu'il pouvait faire.

Perdono.

Tony appuya son sexe en érection sur l'anus de Danny et le pénétra le plus doucement possible, en continuant de parler dans leur langue maternelle, sans jamais reprendre son souffle. Sa voix résonnait dans la pièce vide, comme la lueur d'une bougie au beau milieu d'une tempête, faible, mais vitale. À la demande de Tony, Danny avait fermé ses yeux. De toute façon, il l'aurait fait. Pour ne pas monter aux autres sa faiblesse de céder aux menaces et à la fois la honte de s'abandonner à ce corps qui n'avait rien en commun avec celui qui lui procurait jadis tant de plaisir. Les larmes d'humiliation et de douleur coulèrent sur les joues de Danny. Il ne parvenait pas à masquer les remords, le déshonneur et la culpabilité qu'il ressentait au plus profond de lui-même. Son visage exprimait le dégoût et la tristesse. Son anus lui faisait si mal, comme si tout son corps allait s'embraser. Le manque total de plaisir sexuel rendait la pénétration encore plus pénible et douloureuse.

Tony sentait les muscles de Danny se contracter involontairement et tenter de le repousser. Il avait beau bouger le plus doucement possible, en l'absence de désir, rien ne pouvait atténuer la douleur. Il se sentait tellement coupable de forcer Danny à avoir ce rapport sexuel non consentant. Il se sentait aussi mal vis-à-vis de Don, qu'il avait trouvé très sympathique, mais aussi de Gibbs, qui malgré le fait qu'il l'ait rejeté, n'en demeurait pas moins l'homme de sa vie. Pour la première fois de sa vie, Tony aurait bien aimé éjaculer de façon précoce. Mais, en l'absence de désir et de plaisir… Les va-et-vient et les coups de reins furent nombreux avant que l'orgasme frappe Tony. Il se libéra finalement en Danny, après de longs efforts, son sperme se mêlant au sang et il s'écroula sur le sol. Son genou lui faisait horriblement mal et l'acte qu'il venait d'accomplir le répugnait au plus haut point lui donnant envie de vomir.

Quel spectacle ! S'exclama Balthazar. Je vais me coucher heureux. Bon pour cette nuit vous allez pouvoir dormir allongés. Gaspard, Melchior, attachez seulement leurs chevilles. Demain, je veux pouvoir les entendre hurler!

Les trois hommes quittèrent la pièce. Tony aida Danny à se relever. Ils s'assirent en silence. Danny vomit le peu de nourriture qu'il avait en lui. Ils s'assirent loin l'un de l'autre, se tournant le dos pour ne pas se voir. Danny passa la nuit à pleurer en silence, ne voulant pas montrer à Tony ses larmes. De son côté, Tony aurait bien aimé prendre Danny dans ses bras afin de s'excuser et de le consoler, mais il comprenait la résistance de Danny. Tous les deux n'avaient pas encore abandonné tout espoir, mais le point de rupture était proche. Ils devaient profiter du calme de la nuit pour se ressaisir.

Chapitre 6: Troisième journée

Mac, Stella, Sheldon et Abby avaient refait toutes les analyses possibles et imaginables pour trouver un indice sur le peu de vêtements que portaient les deux dernières victimes, mais rien de ce qu'ils avaient trouvé ne les aidait vraiment. Ils regardèrent encore et encore les photos prises à l'endroit où les corps avaient été découverts, mais sans la scène de crime originale…

Mac s'efforçait de traiter cette histoire comme un cas ordinaire bien qu'il se sentait responsable de la situation. C'était lui-même qui avait envoyé Danny dans la gueule du loup et il ne voulait pas que son jugement soit altéré par ses sentiments. Un marine ne montre pas ses émotions. Il devait demeurer fort pour le reste de l'équipe. Il s'inquiétait toujours plus pour Danny. Après tout, c'était son jeune protégé. Il l'avait lui-même choisi pour faire partie de son équipe, et ce, malgré les avis contraires.

Ce matin, un nouvel espoir était né pour nos enquêteurs, un informateur avait une piste sûre sur l'endroit où se terrait Tina alias Éric Dofin. Quand ils arrivèrent sur les lieux, ils trouvèrent Éric Dofin étendu sur son canapé, les yeux révulsés et une seringue dans le bras. Une bouteille de rhum à moitié vide à ses côtés. Une dose un peu trop forte mélangée à de l'alcool l'avait fait tomber dans un coma éthylique. Une ambulance fut dépêchée sur les lieux. Le temps était vraiment contre eux. Pour une fois que la piste donnait quelque chose de positif, le destin s'acharnait une fois de plus à leur jouer un mauvais tour.

Entrepôt

L'homme qui se faisait appeler Balthazar s'approcha de Tony.

Relâchez-nous! Il est encore temps pour vous de vous en sortir.

Chut, le jeu n'est toujours pas fini. Je veux voir combien de temps vous allez tenir, vous. Vos prédécesseurs ont bien tenu le coup, 5 jours! Allez vous faire mieux?

Je te promets qu'on va faire mieux, et qu'on sera là le jour où ils vous feront griller la cervelle sur une chaise électrique! Un coup de poing s'abattit sur sa mâchoire.

Tu ferais mieux de garder le silence.

Tu frappes comme une vraie gonzesse.

Ah, oui? Toi, tu parles vraiment trop!

Balthazar donna un violent coup de pied à l'arrière de la jambe droite de Tony et le mit à genoux. Il lui en donna un autre dans l'estomac suivi de plusieurs coups de pied dans les reins et dans le ventre. Danny lui cria à maintes reprises de cesser de le frapper de la sorte, qu'il allait finir par le tuer. Mais l'homme, emporté par sa colère, semblait ne rien entendre.

Et comme ça, je frappe comme une gonzesse? Relève-toi maintenant.

Avant de débuter sa torture physique, Balthazar prit un malin plaisir à jouer avec les nerfs de ses prisonniers. Il les menaça longuement avec un petit couteau. Il passa la lame sur leur visage, près de leurs yeux, de leur bouche et de leurs oreilles. Puis, il la fit descendre plus bas entre leurs jambes, tout contre leur sexe.

Je ne sais pas combien de temps prend un corps pour se vider de son sang lorsque l'on coupe un certain attribut. Ce serait un test intéressant à faire!

L'homme prit ensuite un long couteau parmi tous ceux qui s'offraient à lui sur son plan de travail. L'expert reconnut la lame qui avait laissé des traces sur le corps des autres victimes. Lentement, il promena la lame sur les avant-bras de l'agent du NCIS.

Il fit ensuite volte-face vers Danny et s'approcha dangereusement de lui, son couteau toujours à la main. Cette fois, c'est à la chemise de Danny qu'il s'attaqua. Le vêtement de l'expert ne résista pas. Il fit sauter les boutons un par un. Puis, il lui fit une petite entaille près de l'œil gauche. Danny pouvait sentir le souffle de l'homme sur son visage. Étrangement, il sentait le caramel, une douce odeur sucrée qu'il adorait, avant d'être retenu prisonnier.

J'ai toujours aimé les hommes balafrés. Ça les rend plus masculin, ça leur donne de la prestance face aux autres et les femmes adorent le genre mauvais garçons.

Je peux t'arranger ça si tu veux, même ta mère ne va pas te reconnaître.

Laisse ma mère en dehors de tout ça, petit morveux!

Son poing partit rapidement en direction de l'estomac de Danny, frappant ses côtes déjà passablement amochées.

Tu vas porter la marque de ton agression sur toi pour toujours! À chaque foisque tu te verras dans un miroir, les souvenirs revivront en toi. La preuve de ta faiblesse et de ta lâcheté. C'est toi le maillon faible de votre couple. Il faut dire qu'avec un mec qui a une si grande gueule, ça ne doit pas être facile de se faire une place.

Il m'aime et me respecte. Deux choses qui ne veulent rien dire pour toi. As-tu besoin d'un dictionnaire pour connaître la définition du mot respect? Un dictionnaire… c'est vrai qu'il faut savoir lire avant de pouvoir en utiliser un…

Un coup de poing fit taire Danny. Malgré sa colère, Balthazar réussit à se contrôler. Il n'avait qu'une envie, transpercez le cœur de son prisonnier avec sa lame de métal. Mais frapper en plein cœur signifiait aussi mettre fin au jeu. Il devait patienter.

Je me suis peut-être trompé, toi aussi tu as une grande gueule. Si vos deux familles sont comme ça, il doit y avoir de l'action!

Dans un geste rageur, Balthazar lui cracha au visage avant de tourner les talons. Au moment de quitter la pièce, il se tourna vers les deux hommes:

Après-demain, vous ferez connaissance avec ma barre de fer. Il n'y a rien de mieux pour soumettre les petites putes dans votre genre.

Leurs ravisseurs ressortirent de la pièce où ils étaient détenus.

Danny, tu vas bien? Il enchaîna sans lui laisser le temps de répondre. Qu'est-ce qui t'a pris de lui parler de cette façon?

Je veux sortir d'ici. J'ai suivi ton exemple! Tu n'es pas le seul à avoir la réputation de trop parlée. En fait, je crois que ce n'est pas ce que je dis qui blesse les gens, mais plutôt la façon dont je le fais. Don et Mac sont tellement calmes. Je commence un peu à m'assagir. Je ne veux pas toujours être une déception pour eux.

C'est bien ça, Danny, mais tu dois te calmer. Dire que c'est moi qui dis ça! Ducky serait fier de moi! Est-ce que ta coupure est très profonde?

Pas trop.

Et tes côtes?

Brisées, mais ça va aller.

Évite de trop bouger, il ne faudrait pas qu'une côte te perfore un poumon.

Ne pas trop bouger! Tu en as de bonnes toi. Je suis attaché, je ne vais certainement pas me mettre à danser autour de la pièce.

— …

Excuse-moi Tony. Je sais que tu dis ça pour mon bien.

C'est oublié. Ce n'est pas entièrement de ta faute. C'est à cause de ce gars-là, il est complètement givré. Je pensais avoir tout vu quand je bossais à la criminelle de Baltimore, mais je me suis trompé.

Tu as bossé à Baltimore? Combien de temps?

2 ans, et avant ça j'ai bossé 30 mois à Peoria, et 18 mois à Philadelphie.

Et depuis combien de temps es-tu au NCIS?

6 ans. Et toi depuis quand es-tu à la scientifique?

7 ans…

Pensées de Melchior

J'ai bien cru qu'il allait lui crever un œil avec son couteau. Il n'a pas beaucoup réagi le Danny. Il ne doit pas y voir grand-chose sans ses lunettes, comme si un brouillard flottait dans la pièce. C'est sûrement mieux pour lui. Il ne verra pas la mort venir, mais il doit déjà la sentir rodée près de lui.

Et son amoureux, le grand Tony, j'ai pu lire une telle douleur dans ses yeux hier, lorsqu'il a violé Danny. Ces deux-là n'ont rien à voir les autres mecs qu'on a enlevés. Le viol ne les a pas détruits comme je l'aurais pensé. Ce matin, tout semblait effacé, comme si rien ne s'était passé. Leur couple doit être solide. Je suis certain qu'ils ne sont jamais allés voir ailleurs. Ils sont fidèles, pas comme Papa.

New York 22 h

On n'avancera pas plus ce soir. Je te reconduis à ton hôtel?

Je veux bien.

Dans la voiture:

Tony et vous, ça fait longtemps que vous êtes ensemble?

Trois ans dans neuf jours. Et vous avec Danny?

18 mois. 18 merveilleux mois. Avant de connaître Danny, je ne vivais pas vraiment. Et il y a cinq ans, il est arrivé au service de la police scientifique et une forte amitié est née entre nous. Petit à petit, cette amitié s'est transformée en amour. Je l'ai aimé dès le premier jour, mais je ne voulais pas faire face à mes sentiments jusqu'à ce que Danny fasse le premier pas. Et vous?

J'ai rencontré Tony il y a un peu plus de 6 ans. À l'époque, il travaillait à la criminelle de Baltimore et l'on a eu une enquête commune. Il m'a tout de suite plu. Une forte tête, il ne se laisse pas facilement impressionner. Après notre enquête, il a dit tout haut à son supérieur ce que tout le monde pensait de lui tout bas. Il a eu droit au conseil de discipline et a été renvoyé. Personne ne l'a soutenu et moi, je lui ai proposé une place dans mon équipe. Et comment en est-on venu à s'avouer nos sentiments? C'était lors d'une planque. Mais ça, c'est une autre histoire.

Entrepôt

Bien qu'épuisés, les deux hommes avaient du mal à trouver le sommeil. Tous leurs sens étaient à l'affût du moindre bruit, du moindre son. Mais hormis les bruits d'eau provenant des canalisations et des petits cris poussés par les rats qui rodaient non loin d'eux, rien ne leur laissait supposer que leurs ravisseurs étaient présents. Rien qui leur dit que leurs collègues les avaient trouvés et que la porte allait enfin s'ouvrir pour leur rendre cette liberté tant désirée. Danny, sans ses lunettes, ne pouvait pas voir les paires d'yeux brillants des quelques rats tapis au fond de la pièce, attirés par l'odeur de leur sang. Bien que la pièce soit sombre, Tony les observait. Il détestait ces petites bêtes-là. Il jeta sa gamelle dans leur direction quand il en vit deux s'approcher d'eux. Les deux rats déguerpirent sans demander leur reste.

Qu'est-ce qui te prend? Demanda Danny qui ne voyait pas très loin.

Les rats. Il y avait trois rats et je déteste les rats.

Ça au moins, c'est clair! Une réponse comme Mac les aime. Aucune hésitation, pas de mots inutiles. Le genre de réponses qu'il aimerait que je formule.

Tu as encore la force de te moquer de moi?

C'est ce qui me fait tenir… Il y a autre chose que je devrais voir dans la pièce?

La décoration est à refaire au grand complet. Je t'assure que tu ne rates rien de la vue.

Chapitre 7: Quatrième journée

Ils étaient fatigués et ils avaient complètement perdu la notion du temps. Tony avait une respiration sifflante, il sentait un poids énorme sur sa poitrine. À coup sûr, il avait attrapé une pneumonie et sa jambe le faisait horriblement souffrir. Qu'est-ce qu'il n'aurait pas donné pour avoir un calmant, juste un petit calmant pour faire partir cette douleur incessante? Depuis combien de temps étaient-ils ici? Dehors, leurs collègues avaient-ils des indices pour les retrouver?

Leurs trois bourreaux ne s'amusaient pas que physiquement avec eux, ils les affaiblissaient en leur donnant à peine à manger et à boire. La veille, ils eurent droit à du caramel. Comme celui qui inondait l'haleine de leurs tortionnaires. Le manger leur rappela immédiatement le souffle de l'homme près de leur visage. Un souvenir très désagréable à associé à cette petite douceur. Dire que tous deux, ils aimaient les sucreries et le caramel écossais, mais ça, c'était bien avant, dans une autre vie. Ils les privaient aussi du précieux sommeil réparateur. Dans cet endroit, les nuits n'avaient rien d'agréable. Elles succédaient aux jours en apportant encore plus d'inquiétude et d'angoisse.

Il s'était écoulé plus de deux heures quand Danny tenta de s'approcher un peu plus de Tony.

On est fini, c'est ça? Demanda Tony.

Non, il y a toujours de l'espoir.

J'aimerais avoir ton optimisme.

Je sais que dehors mon équipe et Don sont en train de remuer ciel et terre pour nous retrouver. Et Gibbs doit faire la même chose.

Peut-être, mais nous retrouveront-ils à temps? J'en ai assez Danny.

Ne baisse pas les bras, il faut que l'on continue à se battre, on ne peut pas les laisser gagner.

Je suis désolé Danny, mais je ne suis pas aussi fort que toi. J'en ai assez de me battre, je fais ça depuis le jour où je suis né. Je suis fatigué de tout ça, de me battre pour rien. Mon Père avait raison, je n'aurais jamais dû venir au monde.

Danny parut surpris.

Ne fais pas cette tête-là, on ne choisit pas sa famille.

Et ta maman?

Ma mère est morte… J'avais dix ans quand elle s'est suicidée; elle a pris une des armes de mon père et elle s'est tiré une balle dans la tête. J'étais dans la même pièce qu'elle quand elle a fait ça, mais je n'ai pas réussi à l'en empêcher. Je peux encore sentir son sang et sa matière grise sur moi. Elle était malade, trouble du comportement, schizophrénie. Ses troubles ont commencé à ma naissance, je pense que mon Père m'en a tenu pour responsable. Après la mort de ma mère, mon Père s'est remarié, quatre fois, aucun n'a tenu; quand il n'était pas au travail, il passait son temps à boire. Il lui arrivait même parfois d'être violent quand il avait trop bu… Tu es le premier à qui j'en parle.

Pourquoi n'en as-tu jamais parlé avec Gibbs?

Je ne voulais pas l'embêter avec ça. On a un gros point en commun lui et moi, on ne parle pas de notre passé.

C'est dommage. Tu devrais lui en parler quand on sortira d'ici.

On ne sortira jamais d'ici vivants, tu le sais aussi bien que moi.

Non, je ne suis pas d'accord. Je garde espoir qu'ils nous retrouvent à temps.

J'espère que ton optimisme aura gain de cause.

Ils restèrent silencieux quelques temps avant que Tony ne reprenne la conversation.

Et toi, Danny, ta famille?

Il n'y a pas grand-chose à dire sur ma famille. J'avais un frère; Louie. Malheureusement, avec les années, on s'est éloignés. En fait, il m'a éloigné de lui. Il ne voulait pas que je suive ses traces. Il traînait avec des gars peu fréquentables qui faisaient partie d'un gang. Une nuit, l'un d'eux a commis un meurtre. On a retrouvé le corps des années plus tard. En voulant me protéger, il a été battu à mort. Je ne pensais pas que ça pouvait faire si mal de perdre quelqu'un. Pendant longtemps, j'en ai voulu à mon frère de m'avoir écarté de sa vie. J'avais accumulé une telle rancœur face à lui, alors que l'éloignement était le moyen qu'il avait choisi pour me montrer tout son amour. On ne peut pas corriger les erreurs du passé ou les effacer. J'ai perdu tellement de temps à le détester, à croire que je ne comptais pas pour lui. Et lui, il n'a pas hésité une seule seconde à se sacrifier pour moi. Si tu savais à quel point je me sens responsable de sa mort. Je n'ai jamais pu lui dire merci, ni que je l'aimais. Je ne veux plus jamais revivre ça. Avec personne. La vie est trop courte. Si tu aimes vraiment Gibbs, ouvre-lui ton cœur. Ne commets pas la même faute que moi avec Louie. Dans notre métier, la mort arrive si vite…

Bureau de la police scientifique

Abby, je sais à quel point tu aimes travailler seule, mais j'ai besoin que tu fasses équipe avec la police scientifique.

Si c'est pour aider à retrouver Tony, je ferai tout ce que tu me demandes.

Mac est très à l'écoute, n'hésite pas à lui faire part de tes idées.

Tu me connais mieux que ça, Gibbs! Quand est-ce que je me suis gêné pour dire ce que je pense?

Brave fille! Je vais rejoindre Don. Tu m'appelles, lui signala-t-il en quittant la pièce.

Le sourire rassurant d'Abby n'était qu'une façade. Elle mourait de peur. Si Tony venait à mourir parce qu'elle n'avait pas vu une petite preuve ou un indice qui aurait pu les mettre sur la bonne voie. Elle arpenta nerveusement la pièce en se tordant les mains. Elle réfléchissait à voix haute en se posant des questions et en tentant d'y répondre.

Bonjour Abby, vous êtes bien matinale.

Bonjour lieutenant Taylor, je n'arrivais pas à dormir.

Je vous ai apporté votre boisson préférée. J'ai entendu dire qu'avec ça, vous faisiez des miracles!

Merci, Mac. Elle lui sauta au cou et lui offrit son premier vrai sourire depuis la disparition de son ami.

Entrepôt

Les trois tortionnaires revinrent, Melchior tenant un tuyau d'eau à la main.

Vous ne trouvez pas que ça pue ici?

Oh que si.

Melchior tourna la molette du gicleur et un puissant jet d'eau en jaillit. Il arrosa abondamment leurs deux prisonniers avec de l'eau très froide. Une fois les deux hommes trempés, les trois frères sortirent de la pièce en rigolant laissant Tony et Danny grelottants de froid.

Durant les heures qui suivirent, la respiration de Tony devint de plus en plus difficile. Le froid et l'humidité n'avaient rien des conditions idéales pour des poumons affaibli par la maladie et la douleur au niveau de sa jambe ne faisait qu'augmenter. De son côté, Danny n'arrivait pas à trouver une position confortable. Ses côtes le faisaient souffrir et chaque mouvement lui arrachait un petit cri de douleur.

Ils tentaient tous deux, tant bien que mal, de dissimuler leurs douleurs.

Pensées de Melchior

Je n'aime pas vraiment faire ça! Mais je veux tellement que mes frères soient fiers de moi. Je ne veux pas être comme mon père. Je ferai tout pour rester du bon côté de la barrière comme le veut Guillaume. Et il sera fier de moi. Je n'aurai plus de pensées perverses en observant d'autres hommes. Ça va être difficile avec ces deux là devant moi, c'est qu'ils sont craquants, malgré leurs blessures...

Don et Gibbs étaient au poste de police relisant les rapports sur les quatre derniers meurtres commis par cette ou ces personnes qui aimaient torturer des homosexuels. Entre le premier double meurtre et le second double meurtre, ils avaient malheureusement constaté qu'il avait été plus violent.

Pensées de Don

Danny, où es-tu? Encore une autre journée passée à te chercher, sans aucun résultat. Je vois bien que Mac y croit de moins en moins, mais je ne peux pas abandonner. Tu es sûrement quelque part dans la ville. Si près et si loin à la fois. Dans quel état vais-je te retrouver? Qu'est-ce qu'ils peuvent bien vous faire? J'espère au moins que vous êtes ensemble. De mon côté, je m'accroche comme je peux. Tu me manques tellement.

Pensées de Gibbs

Tony, comme j'aimerais pouvoir effacer toutes les horribles choses que je t'ai dites. Je ne sais pas pourquoi je suis si jaloux. Peut-être que mon travail me fait voir le mal partout, même où il n'y en a pas. Peut-être aussi que le fait d'avoir eu des ex-femmes infidèles me pousse à voir des adultères dans toutes les situations. Je suis bien content que tu sois avec Danny. C'est un bon garçon. À la façon dont Mac parle de lui, il a une aussi grande gueule que toi. J'espère que vous allez savoir vous taire. Il ne faut pas les mettre encore plus en colère en leur répondant.

Commissariat

Don soupira.

Je vais me servir un café, vous en voulez un?

Un café? Ce n'est jamais de refus.

Don revint

Tenez.

Merci.

Gibbs leva les yeux des rapports d'autopsie qu'il avait relus pour la énième fois.

Ils sont toujours en vie. Dit Gibbs.

Qu'est-ce qui vous fait dire ça?

S'ils étaient morts, on aurait retrouvé leurs corps.

Alors tant qu'il n'y a pas de corps, il y a de l'espoir.

Je n'en peux plus, je vais exploser si ça continue. Dis Gibbs en tapant du poing sur la table. Il n'y a absolument rien. Et dans un geste de rage, il balaya avec son bras tout ce qui se trouvait sur la table et tous les rapports d'autopsie se retrouvèrent par terre.

On va les retrouver!

Oui, mais dans quel état?

Don ne répondit pas, il soupira et reprit une gorgée de son café avant de s'appuyer à la fenêtre.

Où es-tu, mon Danno? Qu'est-ce que vous subissez en ce moment? Se murmura-t-il à lui-même, les larmes aux yeux.

Chapitre 8: Cinquième journée

Tony et Danny avaient tous les deux une forte fièvre. La toux de Tony était de plus en plus mauvaise et sa voix était devenue rauque. Ils étaient déshydratés et avaient faim. Manger du caramel leur donnait soif et mal au cœur. Ils n'en pouvaient plus, aussi bien physiquement que moralement. Un silence fataliste s'était installé entre eux.

Leurs bourreaux passèrent une nouvelle fois les portes de leur prison. Les prochaines heures n'auguraient rien de bon. Une nouvelle séance de tortures les attendait. Pour ajouter encore plus d'angoisse aux deux captifs, les trois hommes semblaient dans un état second, probablement dû à un usage de substances illicites. À l'odeur de leurs haleines, la drogue ne semblait pas la seule responsable. L'alcool apportait aussi sa contribution au mélange. L'alcool et encore l'odeur de ce foutu caramel.

Les trois frères détachèrent leurs prisonniers et les amenèrent dans une autre pièce. Au fond de cette dernière, il y avait un grand bassin rempli d'eau. Qu'avaient-ils encore inventé?

Voici les règles du jeu, énonça Balthazar. Elles sont très simples: je pose une question et vous répondez. Si la réponse s'avère fausse ou incomplète, votre petite tête se retrouvera submergée dans la cuve. Des questions?

—…

Mauvaise réponse. Gaspard, à toi de comptabiliser les points.

Gaspard s'avança donc vers Tony. Il plongea la tête de l'agent du NCIS sous l'eau, quelques secondes.

Je répète ma question. Est-ce que les règles du jeu sont claires?

Va te faire voir.

Mauvaise réponse.

Une nouvelle fois, la tête de Tony se retrouva sous l'eau.

Je répète une dernière fois! Les règles sont-elles claires?!

Très claires, répondit Tony haletant.

Et voilà, on y arrive avec un peu de bonne volonté. Le jeu se poursuit. Une question pour ton adversaire. Une facile pour débuter! Tina m'a dit que tu t'appelais Danny, quel est ton nom complet? Tu vois, comme je suis beau joueur, je ne te demande pas la racine carrée de 76 492.

— …

Danny répond, je t'en prie.

— …

Une vraie tête de mule, mais tu joues à quoi? Dire que je ne croyais pas trouver quelqu'un de plus entêté que mon patron. Dit Gaspard.

Désolé, le temps est écoulé. À toi Gaspard.

Gaspard s'approcha maintenant de Danny. Il appuya fortement sa main sur la tête de Danny afin de faire pencher son corps à l'intérieur du bassin.

Avons-nous une réponse?

— …

Chéri, je t'en prie. Fais-le pour moi, supplia Tony.

— …

À toi Gaspard! Tu fais ça comme les présentatrices des jeux télévisés. Peut-être que Danny répondrait à mes questions si tu portais des talons hauts et des faux ongles!

Cette fois, Gaspard laissa la tête de Danny beaucoup plus longtemps sous l'eau. Au moment où il tira les cheveux de sa victime pour le relever, Danny hurla son nom complet.

Ben voilà, ce n'était pas si compliqué! À toi le grand, nom complet.

Anthony DiNozzo.

Deux Italiens, ce ne sont sûrement pas vos familles qui ont organisé votre rencontre. Les mariages organisés, ça a du bon. Ça empêche les petites pédales de votre genre de fréquenter les boîtes de nuit et de courir après les hommes mariés. Vous devriez rester sagement à la maison et faire des gosses à la femme que votre père vous a choisie.

Balthazar marqua une pause. Il semblait perdu dans ses souvenirs. Après un moment de silence, il reprit:

La religion n'approuve pas ce genre de relations, vous devriez avoir honte.

Parce qu'elle approuve la torture? Répliqua hargneusement Danny.

Le Christ a été torturé. Bien des guerres ont vu le jour suite à des conflits religieux. Notre grand-père a dû fuir l'Irlande afin de pouvoir pratiquer sa religion en paix. Des hommes courageux ont donné leur vie au nom de la religion et vous bafouez leur mémoire en vous affichant ainsi dans des bars de travestis.

Maintenant, je vais mettre un peu de piment au jeu. Si vous répondez mal, c'est votre gonzesse qui trinque. Vous me comprenez?

Danny et Tony se regardèrent et répondirent oui en même temps.

Première question pour toi, Tony. Quel était le 18e président des États-Unis?

Ulysses Grant. Dit Tony en souriant, contant d'avoir mouché cet homme.

Bien, je vois que tu connais ton histoire. Qu'est-ce que tu fais dans la vie?

Je suis age... avocat.

Avocat, tous des salauds ceux-là. Danny, à toi. En quelle année fût fondée la ligue nationale de hockey?

1917, répondit Danny sans hésiter. Par chance, son frère aimait le hockey et il se souvenait de tout ce que Louie lui avait appris sur le sujet.

Quelle est la hauteur de la tour Eiffel?

330 mètres.

Erreur.

Gaspard joua alors son rôle en enfonçant la tête de Danny sous l'eau froide et sale.

Une autre, pour Danny cette fois-ci. Quel est le nom du comédien français ayant joué pour la première fois au cinéma en 1930, dans le film Le blanc et le noir?

Danny déglutit, il ne connaissait pas la réponse. Il regarda Tony qui lui sourit en essayant de lui donner la réponse, mais, sans ses lunettes, il n'arriva pas à lire sur ses lèvres.

Fernandel, répondit finalement Tony.

On je vois que tu es bien un avocat, tu as toujours réponse à tout. Mais ce n'était pas à toi de répondre. Tu n'as pas bien compris les règles du jeu. Gaspard, fais-leur à tous les deux une petite saucette, ça va peut-être les faire réfléchir un peu…

Gaspard, le cadet, exerça donc sa suprématie sur les deux prisonniers. Lui qui semblait moins sadique que son frère durant les premières journées avait maintenant une lueur maléfique au fond des yeux et un sourire vicieux illuminait son visage. Il prenait un malin plaisir à faire souffrir les hommes attachés devant lui. Ses victimes n'avaient aucune chance. Il passait d'un prisonnier à l'autre, s'amusant à les voir manquer de souffle et ressortir la tête de l'eau en toussant et crachant. Après un moment, il tourna son regard euphorique vers Balthazar, cherchant son approbation.

Alors, comment je me débrouille?

Pas trop mal, on dirait même que tu as fait ça toute ta vie. Bon, on reprend les questions.

Danny, je te repose une question. Quel fut le premier fabricant à munir ses voitures d'une clé de contact?

...

Alors, j'attends.

Je ne sais pas.

Et notre avocat, il le sait.

Tony ne lui répondit pas, il se contenta de le fusiller du regard. Balthazar fit un signe à son frère qui plongea une nouvelle fois la tête de Tony sous l'eau.

Pour votre culture, sachez que c'est Chrysler qui est le premier à avoir muni ses voitures de clés de contact.

Tony c'est donc à ton tour de répondre à une question. Quel est le véritable nom de la chanteuse Alys Robi?

Tony secoua négativement la tête.

Désolé Danny, dit-il dans un murmure.

Alors, Gaspard fit boire la tasse à l'expert.

Alice Robitaille est son vrai nom, ignorant que vous êtes. Danny quel est la capitale du Kiribati?

Je n'en sais rien, admit-il difficilement.

Bien, alors tu connais la conséquence de ton ignorance.

Tony se retrouva une fois de plus sous l'eau. Puis, il fut pris d'une violente quinte de toux et cracha du sang. Les trois frères rigolèrent. Tony tomba recroquevillé sur le sol.

Vous êtes complètement fou! Arrêtez, comment voulez-vous que l'on connaissance la capitale de ce pays.

La ferme!

Mais Danny continua à les injurier

Balthazar se retourna vers Gaspard.

C'est bien beau tout ça, mais j'ai quand même l'impression qu'il manque un petit quelque chose. Ce n'est pas comme dans les films.

Laisse-moi faire. Tu ne seras pas déçu.

Tu fais moins le fier, maintenant. À l'avenir, tu vas te soumettre sans résister. Si tu refuses, je vais m'en prendre encore plus à ton amoureux. Pour te passer l'envie de recommencer, je vais quand même te donnerun petit bain. Comme ça, tu vas savoir ce qu'il va endurer par ta faute. C'est compris?

Oui, murmura Danny.

Plus fort, je ne t'entends pas.

Oui, cria Danny.

Je crois que moi aussi j'aurais pu faire un bon animateur de jeu télévisé.

Le meilleur, répondit rapidement Tony.

Tony tenta de flatter Gaspard afin qu'il change d'idée sur le dernier plongeon. Peine perdue. Bientôt, le mouvement de l'eau entrecoupé de la respiration de Danny emplit la pièce. L'absence de mobilier faisait résonner la pièce et les cris rebondissaient sur les murs pour revenir aux oreilles des personnes présentes. Gaspard submergea Danny assez longtemps pour causer une vive inquiétude chez Tony. Puis, le bain prit finalement fin. Les trois frères quittèrent la pièce en se donnant des tapes de félicitations dans le dos.

Encore une bonne journée de travail! On va les laisser ici, on les remettra dans l'autre pièce lorsqu'il sera capable de marcher.

Les trois hommes sortirent en rigolant.

Danny! Danny! Réponds-moi!

— …

Danny, tu m'entends! Toux

Je ne suis pas encore sourd.

Parle-moi!

— …

Danny, tu ne dois pas leur résister, c'est ce qu'ils veulent. Toux

Ils vont nous torturer quand même de toute façon. Au moins, ma fierté sera sauvée.

Il n'y aura plus rien à sauver s'ils te tuent. Toux. Tu dois vraiment donner du fil à retordre à Mac. Est-ce que ça t'arrive de suivre un ordre?

C'est déjà arrivé!

Toux

Pensées de Melchior

Ils m'ont encore impressionné aujourd'hui. Ils ont une telle volonté ces deux hommes; j'aimerais avoir une volonté comme la leur. J'aimerais pouvoir les aider, mais je ne peux pas, ils ont une âme pervertie. C'est Balthazar qui a raison, je n'ai pas le droit d'être comme eux, il faut que je sauve mon âme.

Commissariat

Une autre journée de perdue, à suivre des pistes qui ne donnaient aucun résultat. À boire café après café pour tenir debout lorsque le corps ne voulait plus suivre. À prendre quelques minutes de repos avant de s'effondrer, tout en se sentant coupable de les prendre. À manger distraitement un sandwich sur le coin d'une table pour ne pas perdre de précieuses minutes en futiles repas. À croiser le regard des autres policiers, qui eux, ont déjà perdu tout espoir de retrouver leurs collègues vivants. Une journée misérable à tout point de vue. Seul point positif, à minuit, une nouvelle journée débute…

Chapitre 9: Sixième journée

Après une nuit des plus difficile due à la douleur, au grand manque de confort et à la peur qui les tiraillait; cette dernière leur avait paru à la fois très longue et très courte. Ils n'avaient quasiment pas dormi et la toux de Tony, qui avait encore augmenté, était de plus en plus mauvaise. La porte de la prison de Tony et de Danny s'ouvrit sur une nouvelle journée de torture. Leurs trois tortionnaires firent leur apparition avec la barre de fer promise deux jours plus tôt. Comme tous deux avaient eu connaissance du rapport d'autopsie du médecin légiste, ils n'avaient pas besoin de boule de cristal pour savoir ce qui allait leur arriver dans les prochaines minutes.

Alors, lequel joue la fille dans votre couple?

— …

Pas de réponse!? Ce n'est pas grave; aujourd'hui un de vous aura la chance de jouer la fille et l'autre de regarder. Alors, lequel de vous deux veut faire la fille?

Balthazar tenait fermement la barre de fer dans sa main droite. Il frappa la barre dans sa paume gauche, prenant un plaisir évident à manipuler son objet de torture.

Levez-vous! Cria Balthazar

Danny se leva sans quitter Balthazar des yeux. Tony était resté assis sur le sol, il n'arrivait pas à se mettre debout tellement sa jambe le faisait souffrir. Danny posa son regard sur lui et comprit qu'il n'arriverait pas à se redresser sans aide. Il prit Tony sous les bras et malgré sa propre douleur, l'aida à se relever. Tony serra les dents, ne voulant pas satisfaire leurs bourreaux en criant de douleur. La situation fit rire les trois hommes.

Baisse le pantalon du plus petit. C'est lui qui aura la chance de goûter au plaisir que je lui offre. Ordonna d'une voix forte, Balthazar à Melchior.

Et toi tu vas regarder ta gonzesse se faire mettre.

Il s'avança dangereusement vers Danny une lueur machiavélique dans le regard. Tony et Danny savaient pertinemment ce qui allait se passer, le dossier d'autopsie des deux dernières victimes parlait de viol avec objet, tel qu'une barre de fer.

Tu vas voir, tu vas aimer ça et tu en redemanderas. Danny cracha alors au visage deson assaillant avant de pousser un grand cri de douleur...

Tony retenu par les deux autres hommes ne pouvait rien faire pour venir en aide à Danny. Impuissant, il assista à toute la scène. Revivant en direct tout le rapport d'autopsie. Une fois que les trois rois mages eurent pris leur pied une fois de plus, ils quittèrent la pièce, heureux et satisfaits d'eux-mêmes.

Une fois seul, Tony rampa vers Danny qui était tombé, inconscient, sur le plancher froid. Il posa ses doigts sur la carotide de son ami et soupira de soulagement: le pouls était faible et lent, mais régulier. Il lui remonta son pantalon et lui passa une main dans les cheveux. Il voulut donner un peu de confort à Danny, il se dirigea donc péniblement jusqu'au fameux matelas qu'il avait remarqué quelques jours auparavant et le fit tomber sur le sol. Quelques jours, ça lui semblait si loin. Un gros nuage de poussière se souleva et fit tousser Tony. Tant bien que mal, il tira le matelas jusqu'à Danny et y fit basculer son ami qui gémit de douleur, mais demeura inconscient. Il reprit sa respiration, attrapa sa bouteille d'eau et en but une gorgée avant de passer un peu d'eau sur le visage sale de Danny.

Danny, Danny, réveille-toi! Ouvre les yeux, pour moi! (toux)

Don, j'ai mal, murmura Danny d'une voix à peine audible.

Non, c'est Tony.

Tony? Qu'est-ce qui s'est passé?

Après que Balthazar t'ait, il n'acheva pas sa phrase, comme si le simple fait de mettre des mots sur l'acte le rendait encore plus réel. Il t'a frappé si fort que tu as perdu connaissance. (toux) Il nous a ensuite détachés.

Danny essaya de se relever, mais la douleur dans son ventre rendit tout mouvement impossible.

Reste allongé. Si tu n'avais rien de cassé après ton premier affrontement, je pense que c'est maintenant chose faite. Reste tranquille, tu ne voudrais pas te perforer un poumon avec tes côtes? Et puis, j'ai promis à Mac de veiller sur toi. (toux)

À Mac?

Il était inquiet pour toi. Même si tu as déjà eu à affronter une bande de voyous dans le passé, il avait peur de ce qui pouvait t'arriver.

Mac ne montre pas ses émotions. Je crois qu'il n'en possède pas.

C'est un ex-marine, tout comme Gibbs. C'est dans leur nature de ne pas laisser transparaître leurs sentiments. (toux)

Mais Gibbs est jaloux.

Ne t'avise surtout pas de répéter ça devant lui, il (toux) connaît plusieurs façons de se débarrasser d'un corps. De plus, il n'admettra jamais être jaloux et il ne fera jamais d'excuses. (toux) Le seul sentiment qu'il sait exprimer, c'est la colère.

Même avec toi?

(toux) Surtout avec moi, dit-il amèrement. Maintenant, tu dois te reposer. Essaie de dormir un peu. Il faut tenir, jusqu'à ce que (toux) ton homme te retrouve.

Tu veux dire que nos hommes nous retrouvent.

Non, Jay et moi c'est fini, il me l'a clairement dit. (toux) Plus rien ne compte pour moi maintenant, à part tenir la promesse que j'ai faite à Mac. Tu vas sortir d'ici bien vivant. (toux)

Gibbs a dit ça sous le coup de la colère, il ne le pensait pas, répondit Danny en bougeant légèrement, ne pouvant retenir une grimace de douleur.

Ça se voit que tu ne le connais pas. (toux) Dors maintenant, on va avoir besoin de toutes nos forces pour demain.

Ne baisse pas les bras Tony, j'ai besoin de toi.

Danny ferma les yeux, allongé auprès du corps de Tony afin d'essayer de se réchauffer un peu. Ses rêves le ramenèrent vers Don. Ceux de Tony, eux avaient un goût beaucoup plus amer. Comment pouvait-il revenir vers un homme qui ne voulait plus de lui? Des larmes de tristesse coulèrent le long de son visage sali par la poussière des lieux. La douleur dans son cœur le faisait bien plus souffrir que toutes les tortures que Balthazar et ses frères pourraient bien inventer pour se divertir. Jamais ils ne pourraient le blesser aussi profondément que les paroles de Gibbs.

Dans la pièce au-dessus d'eux

Melchior, va porter ce repas à nos prisonniers. C'est le dernier repas du condamné, mais ne leur dit absolument rien. On t'attend dans la voiture.

Melchior prit le plat que lui tendait Balthazar, des pommes de terre à peine cuites, recouvertes de caramel.

Il descendit rapidement jusqu'à la cave et ouvrit la porte. Les deux hommes semblaient dormir. Il posa le plat par terre près d'eux et, au moment où il allait repartir, il fut retenu par le bras. Il n'eut aucun mal à se défaire de la faible emprise de Tony.

Laissez-nous partir. Permettez-nous de nous enfuir d'ici, s'il vous plaît. (toux)

Et pourquoi je ferais ça?

(Toux) Parce que vous avez l'air d'un type bien. Vous n'êtes pas comme vos frères, vous valez beaucoup mieux qu'eux. (toux) Si vous nous aidez à sortir d'ici, on plaidera en votre faveur. Votre frère vous manipule. Je vous en prie, faites-nous sortir d'ici. (toux)

Non, c'est trop risqué.

Alors, au moins lui. Ou bien, appelez les flics anonymementet on dira qu'ils n'étaient que deux, vous pourrez partir librement. (toux)

Melchior, excédé, attrapa Tony par le cou et il le serra jusqu'à ce qu'il manque d'air.

Ne me redis jamais ce que je dois faire ou pas! C'est compris, petit merdeux?

Il lui cracha en pleine figure avant de lui donner plusieurs coups dans les reins puis il repartit.

Eh, ça va? Demanda Danny à Tony qui avait du mal à reprendre son souffle. Pourquoi t'as fait ça?

Danny, il fallait bien que je tente quelque chose pour te sortir d'ici.

On est entré ici ensemble, on ressortira d'ici ensemble, compris?

Tu as faim? (toux)

Un peu! À quoi a-t-on droit aujourd'hui?

Patates et caramel.

Chacun d'eux prit une pomme de terre.

Beurk, elles sont à peine cuites. (Toux)

Oui, mais on n'a pas le choix. C'est ça, où mourir de faim.

De toute façon, on va finir par crever ici, si l'on ne nous retrouve pas bientôt. (toux)

Don nous retrouvera bientôt, j'en suis sûr. On va s'en sortir.

Ils reprirent leur position initiale sur le matelas dans les bras l'un de l'autre, tentant de trouver le sommeil et un peu de chaleur, d'oublier la faim, la soif et la douleur, mais aussi l'inquiétude et la peur qui ne les quittaient plus. Une autre nuit, d'autres cauchemars…

À quelques kilomètres de là

Ils étaient encore tous dans un des bureaux de la scientifique à essayer de trouver quelque chose qui les conduirait à une piste sérieuse.

Pensées de Gibbs

«Tiens bon mon amour, on va te sortir de là. Je sais que tu es encore en vie, je le sens au plus profond de moi».

Il sentait les larmes lui monter aux yeux, il avait besoin d'être seul.

Je vais me chercher un café, quelqu'un veut que je lui en rapporte?

Tous acceptèrent, ils avaient besoin de ça pour se tenir éveillés.

Pensées de Don

Danny, si tu savais comme je m'en veux! Je suis enquêteur depuis assez longtemps et avec toute l'équipe qui est derrière moi, j'aurais dû te retrouver depuis un bon moment déjà. Qu'est-ce que je ne vois pas? Il y a sûrement un détail qui m'échappe. Tu sais, sous ses airs d'ours mal léché, Gibbs aime profondément Tony. Ça fait du bien de pouvoir parler de «Nous» à quelqu'un. Vivre un amour comme le nôtre en secret, ce n'est pas toujours facile… Je t'aime Danno.

Poste de police

Gibbs revint quinze minutes plus tard avec plusieurs cafés et sandwichs. Le téléphone de Don sonna au même moment.

Flack.

— …

Très bien, on arrive.

Il regarda Gibbs.

Dofin s'est réveillé, on peut aller l'interroger.

Gibbs suivit Don et ils se rendirent à l'hôpital. Enfin, ils allaient peut-être pouvoir faire autre chose qu'espérer. L'action leur manquait cruellement, car après tout, ils partageaient tous les deux une passion commune pour le travail de terrain.

Hôpital, chambre de Éric Dofin

Bonjour Monsieur Dofin, je suis l'inspecteur Flack et voici l'agent Gibbs du NCIS. Si nous sommes là, c'est pour savoir où sont ces deux hommes. Demanda Don, tout en lui montrant la photo de Tony et de Danny.

Nous savons qu'ils étaient avec vous au moment de leur disparition. Dit Gibbs, énervé devant le silence de Dofin.

Le jeune homme fondit en larme.

Ils m'ont obligé.

Qui?

Balthazar et ses frères. Je leur dois beaucoup d'argent alors, pour les rembourser, j'ai commencé à faire passer de l'héro dans la boite. Mais comme je suis vraiment accro, ce n'était plus assez. De cette façon, je ne serais jamais arrivé à rembourser tout le fric que je leur dois. Alors, Balthazar a trouvé un nouvel arrangement: j'attire les couples qu'il a choisis, mais c'est tout. Après, je ne sais pas ce qu'il fait d'eux. Tant que j'ai ma came, le reste, j'aime mieux en savoir le moins possible.

Où détiennent-ils leurs victimes?

Victimes? Je ne sais pas. Je vous l'ai dit, ma contribution consiste seulement à les attirer.

Leurs vrais noms, quels sont leurs vrais noms?

Je ne sais pas, je ne connais que le vrai nom de Balthazar, il s'appelle Guillaume Gardin. Il possède une boucherie sur la 56e.

Flack prit son téléphone.

Mac, c'est Don, l'un des ravisseurs s'appelle Guillaume Gardin, il possède une boucherie sur le 56e, c'est tout ce qu'on sait.

...

Très bien faite vite.

Il raccrocha.

On fonce à la boucherie, Mac cherche tout ce qu'il peut sur ce Gardin.

Ils arrivèrent rapidement sur les lieux, mais à cette heure-ci la boucherie était fermée.

Le téléphone de Flack sonna.

Oui.

...

OK, on rejoint le SWAT et l'équipe du NCIS là-bas.

Il raccrocha et se tourna vers Gibbs.

On a une piste, il possède une ancienne usine qui ne sert plus depuis plusieurs années, un lieu retiré de tout, idéal pour leurs monstruosités.

Entrepôt

Dans l'entrepôt où étaient retenus Tony et Danny, le silence régnait. Ils avaient réussi à s'endormir et leurs bourreaux n'avaient pas encore fait leur apparition ce matin-là. Malheureusement pour eux leur répit fut de courte durée, Balthazar et ses deux frères venaient de faire leur entrée dans la pièce.

On se réveille! Cria Balthazar!

Gaspard et Melchior leur lancèrent un seau d'eau froide au visage. Danny et Tony regardèrent leurs bourreaux, ils étaient tous les deux à bout de force.

Bon, j'en ai marre de vous deux, j'ai assez joué avec vous! On va en finir. Toute bonne chose a une fin et la vôtre approche.

Balthazar sortit trente secondes de la pièce pour y revenir avec deux scies de boucher et il s'avança jusqu'à Tony.

Je vais me charger de toi! Et Melchior va s'occuper de ta copine. Il faut l'excuser pour son manque d'expérience, généralement, il regarde. Mais là, il est temps qu'il fasse ses preuves.

Melchior s'avança donc vers Danny. Il allait prouver à son frère que lui aussi pouvait faire souffrir. Il allait commencer doucement et augmenter la douleur de son prisonnier sans relâche. Son frère allait vraiment être très fier de lui. Il ne serait plus jamais «le petit benjamin» qui s'en laisse imposer. Il sera fort et sadique. Il sera celui qui ferait trembler ce petit con, celui qui va réussir à lui soutirer ses premières supplications. Il n'allait pas seulement prouver à Balthazar qu'il n'avait rien d'un perdant, il allait lui prouver qu'il était digne de porter le même nom que lui, qu'il était enfin digne d'être son frère. Il ne serait plus considéré comme «le fils de son père».

Melchior s'empara tout d'abord d'un marteau. Il savait qu'il tenait dans sa main le destin de son prisonnier, d'un seul coup, il pouvait lui clore les yeux à jamais. Il était devenu aussi puissant que Dieu. Il avait le contrôle sur sa vie et sur sa mort. Il ne voulait pas tuer immédiatement sa victime. Tout le monde peut commettre un meurtre, mais combien de tueurs peuvent se vanter d'avoir pris plaisir à faire souffrir leur victime? Et combien ont le cran de les regarder mourir sans sourciller?

Son marteau bien en main, Melchior se dirigea vers Danny. Il frappa l'épaule jusqu'à ce que celle-ci soit démise. Une fois fait, il plaqua Danny au sol et lui maintenant la main droite par terre, et y donna de violents coups de marteau.

Arrête, laisse-le tranquille, cria Tony, en entendant le bruit des os se fracturer. Melchior, c'est à toi que je parle! Fils de pute, regarde-moi!

Au début, Danny tenta de retenir ses cris, mais bientôt, la douleur fut si forte qu'il ne contrôla plus les hurlements sauvages qui sortaient de sa bouche. La douleur et la peur déformaient la voix de Danny. Lui-même ne la reconnaissait plus. Un coup particulièrement fort atteignit ses côtes. L'une d'elles se déplaça davantage et perfora le poumon droit de Danny. Sa respiration, déjà rendue difficile par les cris, se fit saccadée et douloureuse.

Plus les cris de douleur augmentaient, plus le plaisir pervers envahissait l'esprit tordu de Melchior. Puis, il se lassa de son nouveau jouet.

Salaud détache-moi et vient te battre si t'es un homme! Balthazar lui donna un coup dans la mâchoire pour le faire taire.

Melchior semblait ne plus être en contact avec la réalité. Il semblait possédé, comme si quelqu'un d'autre avait pris le contrôle de son corps. Il évacuait toutes les années où il s'était retenu en silence. L'heure de la vengeance avait sonné, enfin, il allait être libéré de toute emprise…

Tony se sentait impuissant. Les cris d'agonies de Danny lui perforaient les tympans. Il aurait aimé pouvoir se boucher les oreilles afin de ne plus les entendre. Subir des tortures physiques était une chose, mais assister, impuissant, à un tel carnage était bien au-dessus de ses forces. La nausée s'empara de lui. La bile inonda sa bouche. Il eut beau fermer les yeux, l'écho des hurlements de Danny remplissait toujours la pièce. À ce moment précis, il désira mourir afin d'être enfin délivré de toute cette douleur. Il savait très bien que s'il quittait cet endroit vivant, des cauchemars viendraient hanter ses nuits jusqu'à la fin de ses jours.

Je n'ai pas envie de le tuer tout de suite, je m'amuse bien.

Sur ces paroles, il serra fortement les testicules et le pénis de Danny.

Je ne comprends pas pourquoi il n'a aucune érection. Je m'occupe bien de lui et je suis plutôt joli garçon. Je suis attentionné. Ça me brise le cœur de constater qu'il ne m'aime pas, se moqua Melchior. Et quand j'ai le cœur brisé…

Balthazar regarda fièrement son jeune frère. Il était enfin devenu un homme. Plus rien en lui ne laissait transparaître l'enfant traumatisé qu'il avait été ou l'homme qu'il avait une fois surpris au lit avec un autre homme. Il jouait maintenant dans la cour des grands.

Regarde bien frérot, j'ai un truc à te montrer.

Balthazar posa sa scie juste à 10 centimètres au-dessus du genou droit de Tony qui rouvrit les yeux au contact de la lame froide sur sa cuisse et, avec une grande précision, Balthazar commença à scier le membre. Tony essaya de se dégager de ce fou furieux, mais Gaspard vint le maintenir au sol. Tony poussa un cri d'agonie avant de perdre connaissance sous l'effroyable douleur. Oubliant sa propre douleur Danny hurla sur leurs tortionnaires.

Arrêtez ça, espèces de tarés! Laissez-le!

Balthazar rigola, un rire démoniaque envahit la pièce, se répercutant sur les murs crasseux du tombeau qui les avait retenus prisonniers durant sept longues journées.

Ne t'en fait pas Danny, il n'en a plus pour longtemps.

Tu veux en faire autant? Tiens, prends cette scie, on les coupe en morceaux et on les jette dans le fleuve. Amuse-toi bien!

Melchior s'empara de la seconde scie et suivit l'exemple de son héros. Il voulait tellement qu'il soit fier de lui. Il ne voulait plus être le maillon faible de la famille. Il commença à couper avidement le bras droit de Danny, qui perdit connaissance, dès que Melchior commença à lui entailler le bras. Balthazar rigola tout en reprenant ce qu'il était en train de faire. Il avait pratiquement scié toute la jambe, quand, dans un grand fracas, la porte de l'entrepôt s'ouvrit. Des policiers du SWAT et les agents du NCIS ainsi que Don envahir l'endroit, armes au poing.

Lâchez vos armes!

Posez ces scies et éloignez-vous!

Des coups de feu retentirent et Balthazar s'écroula sur le sol, blessé. Ses deux frères se rendirent rapidement.

Vite, faites entrer les secouristes, ils sont ici. Cria Don, qui était auprès des deux blessés.

Gibbs s'approcha et vit avec horreur l'état de son amoureux. Il s'agenouilla à côté de lui et posa ses mains au dessus de la blessure de son amant, compressant l'artère de toutes ses forces afin d'endiguer l'hémorragie.

Ziva et Tim regardèrent la scène avec un nœud à la gorge. Tim dut même sortir rapidement du lieu et alla vomir le contenu de son estomac dehors.

Le médecin poussa Gibbs hors de son chemin, l'état de Tony était plus que préoccupant et si on voulait pouvoir le sauver et éviter l'amputation de sa jambe, il fallait faire vite. Les minutes s'écoulaient beaucoup trop rapidement. L'état de Danny n'était pas mieux que celui de Tony. Les secouristes posèrent rapidement un garrot sur son bras, puis tous les deux furent transportés en hélicoptère jusqu'à l'hôpital le plus proche. Le temps étant compté pour les deux hommes.

Don et Gibbs se regardèrent. On pouvait lire dans leur regard le désespoir et la peur. Ils les avaient finalement retrouvés, mais dans quel état?

S'il meurt, je ne pourrais jamais me le pardonner. Murmura Gibbs en regardant l'hélicoptère s'éloigner.

Chapitre 10: L'attente et le diagnostic

Hôpital général de New York.

Don et Gibbs, ainsi que toute l'équipe de Danny, attendaient des nouvelles de leurs amis. L'inaction était insoutenable. Depuis des heures déjà, ils arpentaient les allées de la salle d'attente et toujours pas de nouvelles. McGee et Ziva, qui étaient demeurés au poste pour s'occuper de l'interrogatoire des frères Gardin, avaient appelé plusieurs fois pour avoir des nouvelles de Tony. Ils viendraient rejoindre Gibbs, Abby et Ducky dès que le transfert des prisonniers serait effectué. Plus les heures s'égrenaient, plus leur patience était mise à rude épreuve. Personne ne pouvait les renseigner sur l'état de leurs amis. Les gobelets de café vides s'accumulaient rapidement sur le sol près de la chaise de Gibbs, à croire qu'il possédait des parts dans la compagnie. Même le café imbuvable de l'hôpital ne modérait pas sa consommation. Et pourtant, entre un café de l'hôpital et de l'eau de vaisselle…

Commissariat

Ils avaient séparé les trois frères. L'aîné était à l'hôpital, mais ses jours n'étaient pas en danger. Il allait pouvoir répondre de ses actes devant la justice. Quoique Ziva aurait bien aimé passer un quart d'heure seule avec lui. Elle lui aurait sans doute fait regretter le fait d'être un homme. Ziva et Tim étaient très inquiets pour Tony. Tout ce qu'ils savaient pour le moment, c'était que leur ami était au bloc opératoire. C'était eux qui seraient chargés de l'interrogatoire, Gibbs refusant de quitter l'hôpital sous aucun prétexte.

Par qui est-ce qu'on commence? Demanda Tim.

Le plus nerveux.

Ils entrèrent dans la salle d'interrogatoire où se trouvait le plus jeune des trois frères. Ils s'assirent en face de lui. Melchior semblait au bord de la dépression nerveuse et il avait commencé à se ronger les ongles.

Paul, vous êtes dans de sales bras, vous savez. Commença Ziva.

On dit draps, Ziva, dans de sales draps, la corrigea gentiment Tim.

Elle déposa les photos des quatre précédents meurtres. Le jeune homme posa son regard dessus et devint encore plus nerveux.

Ce n'est pas moi, je n'y suis pour rien.

Vous n'y êtes pour rien? Pourtant, c'est bien vous qui aviez une scie à la main quand nous avons investi les lieux! Cria Ziva en posant une photo de Tony et de Danny devant lui.

Savez-vous ce qu'il en coûte pour l'enlèvement d'un policier et d'un agent fédéral?

On n'a jamais enlevé de flic et encore moins d'agent fédéral.

Cet homme est un flic de la police scientifique et celui-là est un agent fédéral.

On ne savait qu'ils étaient flics.

Et ça justifie ce que vous leur avez infligé?

Ce n'est pas moi, c'est Guillaume. C'est pour mon bien qu'il a fait ça. Ces hommes étaient pervertis, ils méritaient un tel traitement.

Pardon? Pervertis! Parce qu'ils sont homosexuels!?

Oui, notre père était comme eux. Il a détruit notre famille en partant vivre avec un autre homme. C'est à cause d'eux que notre mère s'est suicidée; je ne pouvais pas être comme lui, Guillaume m'a sauvé. Il a fait ça pour moi, pour mon bien, pour sauver mon âme qui commençait à se pervertir. Un homme n'a pas le droit d'aimer un autre homme. J'ai grandi dans la foi Chrétienne, il n'y a pas d'homosexuels dans ma religion.

Il y a aussi un commandement qui dit : Tu ne tueras point !

Personne n'est parfait. Dites, ils vont s'en sortir?

Vous vous inquiétez de leur sort maintenant? Après ce que vous leur avez fait subir.

Je voulais juste que Guillaume soit fier de moi. Ils étaient différent ces deux là, se dit-il à lui-même, pas comme les dix-huit autres. Leur amour semblait si pur!

Pardon? Qu'est-ce que vous venez de dire?

...

Combien de personnes vous et vos frères avez-vous tuées?

Ils en ont tué dix-huit, mais Danny devait être mon premier. Avant, je ne faisais que regarder pour apprendre ce que la vie me réserverais si je ne changeais pas…

L'interrogatoire de Paul dura encore une bonne heure et celle de son frère dura tout aussi longtemps. Ils apprirent des détails sur les enlèvements, qu'ils auraient préféré ignorer. Même avec son passé au Mossad, Ziva eut quelques difficultés à dissimuler ses émotions. Cette fois, la victime était une personne proche d'elle, pas un numéro sans nom.

Hôpital

Au bout de huit heures à patienter, un médecin passa enfin les portes de la salle d'attente. Il avait l'air épuisé.

Les personnes qui sont là pour Danny Messer?

Don et les experts s'avancèrent jusqu'au médecin.

Monsieur Messer vient de sortir du bloc. Il a été conduit aux soins intensifs.

Comment va-t-il? demanda Mac, inquiet pour son jeune protégé.

Monsieur Messer a trois côtes fracturées, dont une qui a perforé son poumon droit. Nous l'avons soigné sans problème. Nous avons dû également recoudre toute sa partie anale. Il a dû être violemment abusé avec un objet en fer. Il a une épaule luxée et une forte fièvre due à l'infection des multiples plaies qui recouvrent son corps. On lui administre des antibiotiques à large spectre par perfusion. Et en ce qui concerne sa main droite, nous avons réussi à la lui sauver malgré des tendons en très mauvais état. Je garde espoir en ce qui concerne sa main. La greffe a eu lieu assez rapidement après l'amputation. Par contre, l'état des os de sa main n'est guère encourageant, les doigts ayant de multiples fractures. Je ne sais pas encore à quel pourcentage il pourra récupérer sa mobilité.

Tous ses collègues et amis pâlirent à l'écoute des blessures qu'avait subies Danny. Comment ces hommes avaient-ils pu lui faire endurer tout ça? Comment Danny avait-il fait pour tenir tout ce temps et pour résister à toute cette violence? Avec quelles séquelles physiques et surtout psychologiques allait-il s'en sortir?

Peut-on le voir? Demanda Stella, d'une voix tremblante.

Oui, mais un par un et pas plus de cinq minutes. J'autorise juste une personne à rester auprès de lui en permanence. Je vais vous conduire à sa chambre.

Avant de suivre le médecin, Don se tourna vers Gibbs et lui fit un sourire d'encouragement.

Tenez-moi informé pour Tony.

Bloc opératoire 3

Tension en chute libre, 70, 50 on est en train de le perdre une nouvelle fois. Plus de rythme cardiaque.

Passez-moi les palettes, chargez à 220. Dégagez!

Bippppppppppppp

Chargez à 250. Dégagez!

Le corps de Tony s'arqua de nouveau, mais le tracé du moniteur demeura toujours aussi plat.

On charge à 300.

Toujours rien, c'est fini docteur.

Non, je n'ai jamais perdu de patient sur une table d'opération et ce n'est pas aujourd'hui que ça va commencer. Chargez à 350.

Un doux bip régulier envahit enfin la pièce.

C'est reparti.

Salle d'attente

Tim et Ziva franchirent enfin les portes de l'hôpital. Gibbs, Abby et Ducky étaient toujours dans la salle d'attente.

Alors? Demanda Gibbs.

Les frères Gardin ont été reconduits à la prison. Ils devraient normalement être jugés rapidement. Enfin, le procureur veut attendre de voir comment l'état de monsieur Messer et de Tony va évoluer, pour savoir quel chef d'inculpation retenir contre eux, pour le dernier enlèvement. Le plus jeune des frères nous a aussi appris qu'ils ont déjà enlevé, torturé et tué 18 autres hommes. Mais seulement quatre cadavres ont été retrouvés. Ils ont fait disparaître leurs autres victimes en les plongeant dans de l'acide et en brûlant ce qui restait d'eux. Certains ont été plongés dans du ciment liquide sur des chantiers de construction. Le second des frères est entrepreneur en bâtiments. Répondit Ziva

18?! Ils sont vraiment malades. Il faut retrouver les autres corps. Les familles ont droit à cette paix.

On a des nouvelles? Demanda McGee à Ducky, en changeant de sujet rapidement.

Non, toujours rien.

C'est bon signe ou mauvais signe lorsque c'est aussi long?

Gibbs commençait vraiment à perdre patience, 10 heures que Tony était au bloc et aucune nouvelle de lui. Finalement, deux médecins s'approchèrent de lui.

Vous êtes là pour l'Agent DiNozzo?

Oui. Gibbs se leva ainsi que les autres membres du NCIS.

Bonsoir, nous sommes les docteurs Ramirez et Cornwell. C'est nous qui avons opéré l'Agent DiNozzo.

Comment va mon agent?

Il est vivant, si c'est ça que vous voulez savoir. Quant à savoir comment il va, il est encore trop tôt pour le dire. Il a fait deux arrêts cardiaques sur la table d'opération, on a bien cru le perdre la deuxième fois. Sinon, nous avons réussi l'opération pour recoudre sa jambe, et ce, malgré l'état de la jambe et surtout celle de son genou. Il est fort probable qu'il perde une grosse partie de la mobilité de sa jambe droite. On a dû pratiquer l'ablation de son rein droit bien trop meurtri à cause des coups répétés. Il souffre également d'une double pneumonie. Encore une chose, nous l'avons plongé dans un coma artificiel pour l'aider à récupérer plus vite.

Je voudrais le voir.

Pas de problème. Mais avant, vous allez devoir passer en décontamination. Aucun microbe ne doit entrer dans la pièce.

Gibbs se retourna vers une Abby en pleurs que Tim avait pris dans ses bras. Ziva essayait de rester le plus stoïque que possible et Ducky semblait plus qu'inquiet.

Quelles sont les conséquences du fait de n'avoir plus qu'un seul rein ?

Comme son deuxième rein est bonne santé, il n'y aura aucune conséquence à cette ablation. Le rein restant prendra le relais et il va se développer un peu plus, prendre de l'extension et il fera tout le travail. Le point positif pour votre agent, c'est le fait qu'il était en très bonne forme physique au moment de l'agression. C'est ce qui lui a permis de tenir et de s'en sortir à si bon compte. Plusieurs n'auraient pas eu cette chance.

À si bon compte ?! Et vous appelez ça de la chance ?

Vous préféreriez peut-être qu'il se retrouve sur une table d'autopsie ou avec une jambe en moins? La situation n'est facile pour personne. Il a besoin d'être entouré des gens qui l'aiment et qui ont une attitude positive.

Tony ne manquera de rien, puis il se retourna vers les autres membres de son équipe. Rentrez tous à l'hôtel, je vais rester auprès de lui. Je vous tiendrai au courant de son état demain matin.

Les quatre amis regardèrent Gibbs suivre les médecins, les épaules voûtées par le triste état de son agent et le pas incertain.

Gibbs se lava soigneusement les mains avec un savon désinfectant. Une aide soignante l'aida à enfiler une blouse comme celles que portaient les chirurgiens au bloc opératoire. Il enfila une charlotte et un masque. Ainsi vêtu, il pénétra dans la chambre. Un autre patient partageait la chambre mais, trop inquiet pour Tony, Gibbs ne prêta aucune attention à la personne présente. Tony était allongé sur son lit, la jambe légèrement surélevée et entièrement bandée. Il était sous perfusion et sous respirateur. Gibbs n'était pas sûr d'arriver à tenir le choc en voyant Tony ainsi, entre la vie et la mort, et même probablement plus proche de la mort actuellement. Il prit place sur la chaise posée à la gauche de Tony.

Hé Tony, je suis là maintenant. Je veille sur toi.

Il lui passa la main dans les cheveux.

Il faut que tu te battes, tu m'entends? Tu n'as pas le droit de baisser les bras. J'ai tellement de choses à te dire et à commencer par te faire des excuses. Je t'aime Tony et je ne pensais pas une miette de ce que j'ai pu te dire dans cette chambre d'hôtel. Quand je t'ai vu avec Danny… te voir l'embrasser et jouer un couple avec lui m'a fait remonter de mauvais souvenirs en tête. Mes trois ex-femmes m'ont toutes trompé. J'ai eu peur que ça recommence et que tu partes avec quelqu'un d'autre.

Il lui caressa le visage, meurtri par les coups.

Agent Gibbs.

Gibbs se retourna et reconnut Don.

C'est Danny qui est là?

Oui.

Comment va-t-il?

Ce n'est pas formidable pour le moment, mais il va s'en sortir. Le médecin qui l'a opéré est encourageant quant la réussite de la greffe. Il lui faudra une longue rééducation, mais à la fin il ne devrait pas avoir trop de séquelles, sauf s'il y a des complications. Les médecins ont préféré le plonger dans un coma artificiel pendant au moins 48 h. Et Tony, comment va-t-il?

Mal. Il est plongé dans un coma artificiel également. Ils ne peuvent pas encore dire s'il y aura des séquelles. Pendant qu'ils l'opéraient, son cœur s'est arrêté de battre et ils ont dû le réanimer à deux reprises. Il se peut qu'il perde en partie la mobilité de sa jambe droite.

Je suis désolé. Sa famille a été prévenue?

Non, je ne sais pas grand-chose sur sa famille. À part que sa mère est morte quand il avait dix ans. Il est fils unique et je ne sais pas comment contacter son père. Il a toujours évité le sujet de la famille. Il y a deux ans, il a eu la peste pneumonique, il était vraiment mal en point et il n'a pas voulu que je prévienne son père.

La peste ! Comment a-t-il fait pour attraper ça?

Une enveloppe contenant le virus avait été envoyée au NCIS et c'est lui qui l'a ouverte.

Attentat?

Non, une mère qui voulait qu'on rouvre le dossier de sa fille soi-disant violée par un militaire.

Il faut quand même être vraiment barge pour faire ça, même pour rouvrir un dossier sur un viol.

Oui.

Sait-on pourquoi les frères Gardin enlevaient et torturaient des homosexuels? Demanda Don.

Homophobie. Leur père a quitté le domicile conjugal pour un autre homme. À l'époque, il a perdu la garde de ses enfants. Leur mère s'est ensuite suicidée. Les frères Gardin ont grandi avec leur grand-mère maternelle, qui a fini dans un asile. Aux dires du plus jeune des frères, elle les a persécutés, leur reprochant l'acte de leur père. Elle les maltraitait apparemment et toute sa vie reposait sur les paroles de la Bible.

Et on devrait les excuser pour ce qu'ils ont fait, à Danny, Tony et aux autres?!

Non, bien sûr que non. Rien ne pourra excuser ou réparer ce qu'ils ont fait, mais ils ne sont pas les seuls responsables, le système l'est aussi.

Don regarda l'heure sur sa montre et poussa un soupir.

Je vais devoir y aller, le boulot m'appelle. Je peux vous confier Danny jusqu'à mon retour?

Pas de problème.

Épuisé aussi bien physiquement qu'émotionnellement, Gibbs finit par s'endormir sur sa chaise. Il fut réveillé quelques heures plus tard par une main posée sur son épaule. Don était revenu.

Si on allait manger? Ils ne peuvent pas aller bien loin. Quand ils se réveilleront, ils auront besoin de nous en pleine forme.

Je crois que vous avez raison.

Ils allèrent manger un bout à la cafétéria de l'hôpital.

Comment vont-ils s'en sortir? Ils sont en vie, mais dans quel état? Comment va-t-on les récupérer lorsqu'ils se réveilleront? Ils ont vécu une semaine d'horreur! Quand j'étais chez les marines, j'ai vu des militaires ayant été faits prisonniers et torturés. Ils ont tous gardé des séquelles psychologiques.

On sera là pour les aider à s'en sortir. S'ils se sont battus pendant une semaine, ils se battront pour s'en sortir plus vivants. Danny est quelqu'un de très volontaire, il a une sacrée force de caractère et je sais qu'il s'en sortira. Le plus difficile pour lui, sera de demander de l'aide.

Tony aussi à un caractère très fort. Ils vont y arriver. Je ne tolère pas l'échec!