Voici ma nouvelle fiction sur Numb3rs.
Bien évidemment, les personnages ne m'appartiennent toujours pas...
Merci de me faire savoir ce que vous penserez de cette histoire.
CHAPITRE I
Charlie regarda sa montre et rassembla ses dossiers précipitamment. A ce moment-là, Amita fit irruption dans son bureau :
- Déjà prêt ? s'étonna-t-elle. Tu m'épates !
- Et alors, nous avions bien rendez-vous à 19 H 00 non ?
- Oui, mais, étant donnée ton habitude d'oublier les horaires de tes rendez-vous…
- Et bien non ! Je ne peux pas oublier que j'ai rendez-vous avec la femme la plus désirable de la planète.
- Tiens donc ! sourit-elle.
- Et d'ailleurs, je me demande bien pourquoi la femme la plus désirable de la planète n'est toujours pas venue m'embrasser.
Son sourire s'accentua tandis qu'elle s'avançait vers lui et lui passait les bras autour du cou. Leur baiser fut interrompu par la sonnerie du portable de Charlie. Celui-ci consulta le message qui s'affichait et ses traits se crispèrent.
- Quoi ? questionna Amita inquiète.
- Rien, marmonna-t-il en appuyant sur la touche d'extinction de son téléphone.
- C'était encore un de ces messages ?
- Oui. Mais c'est bon, je gère.
- Tu gères quoi Charlie ? Ca fait maintenant trois semaines que ce type t'envoie des messages deux à trois fois par jour : c'est du harcèlement. Il faut que tu en parles à Don !
- Don a bien d'autres chats à fouetter Amita. C'est juste un mauvais plaisant qui essaie de m'impressionner.
- Mais pourquoi ferait-il ça ?
- Je l'ignore. Mais il finira bien par se lasser ! Allez viens, ne t'inquiète pas.»
Elle le suivit sans rien ajouter, et s'installa du côté passager. Mais quoi qu'il en dise, elle s'inquiétait. Cela avait commencé comme une plaisanterie : trois semaines auparavant, un message s'était inscrit sur son téléphone qui ne portait qu'un mot : « imposteur ». Depuis, les messages s'étaient multipliés, toujours brefs et mentionnant toujours en filigrane que Charlie n'était pas ce qu'il paraissait être. Il refusait obstinément d'en parler à Don, malgré les demandes réitérées d'Amita et de Larry. Il s'était tout aussi farouchement opposé à ce qu'Alan soit mis au courant, d'autant que les messages ne parvenaient que sur son portable, jamais chez eux. Donc, il se refusait à inquiéter son père, surtout dans la mesure où il était certain que, mis au courant, celui-ci s'empresserait d'alerter Don pour s'assurer que Charlie ne coure aucun risque.
Cependant, quoi qu'il en ait dit à Amita, Charlie commençait à s'inquiéter de ces messages. Il avait d'abord pensé à la plaisanterie, peu maligne, d'un étudiant désireux de l'inquiéter à quelques semaines de la conférence qu'il devait donner lors d'un congrès de mathématiciens réputés. Puis à celle d'un confrère jaloux. Mais il commençait maintenant à se demander si ce n'était pas plus sérieux. Pourtant, il n'y avait jamais aucune menace sous-jacente dans les messages : juste des affirmations qui toutes, en substance, le traitaient d'imposteur et d'usurpateur.
Il ne voyait pas à quoi pouvaient bien rimer ces accusations : il n'avait jamais pris la place de personne et ne s'était jamais fait passer pour ce qu'il n'était pas alors… Une erreur sur la personne ? Mais alors son correspondant était particulièrement obtus puisqu'il ne s'en était toujours pas aperçu. Il avait bien essayé de tracer l'appel grâce à ses connaissances et en utilisant les accointances établies avec certains membres de la NSA, mais cela n'avait rien donné : téléphone intraçable à carte pré-payée. Bref, à moins de mettre le F.B.I., c'est-à-dire Don, sur l'affaire, il ne voyait pas trop bien comment régler le problème. Et il se refusait à en parler à son frère, pour le moment du moins, tant qu'il n'en saurait pas un peu plus, que son correspondant ne se serait pas montré un peu plus clair.
Il jeta un regard à Amita : elle était tendue, crispée, et une moue inquiète se lisait sur ses lèvres.
« Ne t'inquiète pas, lui redit-il en posant une main sur son genou. Je suis sûr que ce n'est rien.
- Je pense tout de même que tu devrais avertir ton frère, insista-t-elle.
- Non, il a déjà tellement de boulot ! Et puis je ne veux pas qu'il s'inquiète pour moi !
- Parce que, si moi je m'inquiète, tu t'en fiches ! s'emporta-t-elle.
- Bien sûr que non Amita. Mais tu vas voir que ça va s'arrêter. C'est juste un mauvais plaisant.
- J'aimerais en être aussi sûre que toi.
Au ton qu'elle employa, il lui jeta un coup d'œil suspicieux :
- Amita, tu ne le feras pas n'est-ce pas ? Tu ne diras rien à Don ?
- Ce serait peut-être la meilleure solution.
- Non. Amita je t'en prie ! Promets-moi que tu ne lui diras rien.
- Charlie…
- Promets-moi Amita !
- D'accord. Je te le promets. Je ne lui dirai rien pour l'instant. Mais à une condition…
- Laquelle ?
- Si ça continue, et plus encore si ça s'aggrave, tu me le diras, et nous lui en parlerons, que tu le veuilles ou non ! Et je veux ta parole sur ce point !
- Amita, puisque je te dis…
- Non Charlie. Je suis sérieuse. Si je n'ai pas ta parole, aussitôt arrivée à la maison je parle à Don.
- Ecoute.
- Je n'écoute rien du tout. Je pense déjà faire une erreur en tenant ton frère dans l'ignorance, alors si tu ne me donnes pas ta parole…
- D'accord ! D'accord ! Tu as ma parole.
- Bon.
Il se tourna vers elle en souriant :
- Tu sais que tu es une négociatrice redoutable ? Tu ferais un malheur au F.B.I. !
- Arrête de dire n'importe quoi et regarde la route, ça vaudra mieux ! » répliqua-t-elle.
Il se turent, chacun plongé dans ses pensées, et ne tardèrent pas à arriver devant la maison.
