Note de l'auteur : Bon, je ma lance dans ma première fiction, qui portera sur le manga One Piece, du génialissime Eichiro Oda (dont l'oeuvre originelle appartient d'ailleurs). C'est un récit que j'écris depuis un ans déjà, et dont l'histoire tourne dans ma tête depuis deux voir même trois ans.

L'histoire se présentent en 5 arcs, d'environ 10 à 15 chapitre (je vois les choses en grand donc), dont 2 sont déjà entièrement écrits.

Je posterais à un rythme régulier de deux fois par semaine (Mercredi/Dimanche), jusqu'à ce que toute mon avance soit rattrapée et là, ce sera beaucoup plus irréguliers. Je me donne des contraintes d'écriture au niveau des chapitres. Si l'inspiration me vient, un chap peut-être écrit en 3h comme en 3 jours, voir même en 1 ou 2, voir même 3 semaines, si l'imagination me manque.

Il comportera beaucoup d'OC (certains n'aiment pas ça donc je préviens), mais je fais en sorte qu'ils soient équilibrés avec leurs défauts et leurs qualités pour ne pas tomber dans les clichés. J'essaie tout simplement d'intégrer mes personnages dans le récit d'Oda.

Les thèmes principaux seront "Adventure" et "Friendship" bien que les arcs 2 et 4 se présentent comme assez sombre, et beaucoup moins joyeux. Je prévois aussi un peu de romance, mais ce sera vraiment au second plan.

Il y aura certains chapitres présentés comme "Songfic" car la musique et les OST sont un moteur constant d'imagination pour moi, et certaines chansons retranscrivent beaucoup les sentiments que j'essaie de faire passer dans mes écrits. Certains chapitres comporteront aussi des OST, mais rien ne vous obligera à les écouter. Je trouve juste que ça apporte quelque chose en plus dans l'expérience de lecture.

Je mets rating T pour mon langage assez fleurie, et certaines scènes assez violentes.

Voilà, voilà, je pense avoir fait le tour de la question. Sur ce, je vous laisse au premier chapitre, qui est très introductif :)


Arc 1 : Les origines

Chapitre I : Lucia, Maeko et Alikey, le début d'une histoire.

Une femme marchait simplement dans les grands couloirs du bâtiment de la Marine. Son visage était masqué par une grande capuche, elle-même reliée à une cape ample et discrète, d'un noir nuit, se confondant avec le décor. Rien ne dépassait de cette longue cape, si ce n'est qu'une paie de gant, frôlant les murs d'un air absent, et des cheveux blancs. La tenue cachait toutes les formes de l'adulte, empêchant ainsi de la reconnaître. Elle passait inaperçu, dans ce lieu où elle n'avait rien à y faire. Elle se fondait totalement dans le décor, alors que sa place n'était absolument pas ici. Mais peu importe, une chose était sûre, elle y était, et elle ne voulait pas qu'on remarque sa présence.

Elle continua sa longue marche dans ces couloirs toujours aussi longs et semblables, se déplaçant avec la légèreté et la vitesse d'un pas de félin. Des années d'entraînement pour arriver à ce résultat, et voilà à quoi ça lui servait maintenant. Elle poussa un léger soupire en voyant encore des gardes endormis à leur poste. La Marine avait lourdement relâché sa garde depuis la mort de Roger. Ils se pensaient hors de danger, maintenant que le Roi des Pirates avait été mis à mal. « Quelle stupidité. », pensa-t-elle, un peu trop fort à son goût, alors qu'elle passait encore une fois sans problème devant les deux idiots complètement endormis. Elle n'y prêta cependant pas plus attention, et continua son chemin jusqu'à l'endroit qu'elle désirait trouver. Quand elle avait un objectif, une idée en tête, elle était déterminée d'avoir ce qu'elle désirait, par n'importe quel moyen. Et pour ce qu'elle voulait accomplir, il lui fallait des renseignements qu'elle ne trouverait que dans ce bureau de recensement des affaires pirates, en plein milieu de Marine Ford, l'île dite « au Centre de la Terre. », quartier général de l'organisation à la tête du monde, le Gouvernement Mondial. Du moins, des larbins sensés s'occuper de la sécurité des habitants de cette planète, sous les ordres du Gouvernement Mondial, la Marine. Elle arriva enfin dans le bon couloir, près de la bonne porte, amenant au bon bureau. Ces lieux étaient de vrais labyrinthes, et elle s'étonnait à chacune de ses visites d'en ressortir vivante.

Enfin, elle ouvrit doucement la porte. Vérifiant d'abord que personne n'était présent dans la pièce, elle referma avec précaution la grande porte en bois, séparant le bureau de l'Amiral Sengoku, responsable actuel des conflits de Pirate dans la partie du Monde appelée Nouveau Monde. Elle se dirigea, toujours à pas de loup vers le meuble imposant que formait l'armoire à registre de Sengoku. D'un air toujours absent, et sans avoir besoin de grandement plus de lumière, elle chercha la bonne lettre pour le bon équipage. Quand elle la trouva enfin, elle sortit de sa manche droite un petit silex, qu'elle utilisa pour crocheter la serrure. Bien sûr, c'était une information bien gardée. Après tout, l'équipage qu'elle recherchait devait maintenant que Roger était mort, être l'un des conséquents, dangereux, naviguant sur ses mers. Et Sengoku avait raison de garder ces informations bien cachées au fond d'une tonne de paperasse inutiles, dans un petit coffre. L'homme était, certes, fort intelligent, mais pas assez pour la femme. Elle avait l'habitude et l'expérience maintenant. Et s'introduire à Marine Ford était devenu chose aisée au fil des ans.

Un sourire se dessina sous la grosse capuche recouvrant le visage de l'inconnue. Elle prit une toute petite pochette, contenant simplement une position, et un message écrit à la main de Sengoku « Equipage relativement calmes et inactifs. Suspect, mais pas dangereux. ». Elle laissa le mot de côté, n'étant pas l'information qu'elle cherchait. Elle posa le dossier sur une grande table, sortit une feuille et un stylo de sa cape, écrivit rapidement les coordonnées inscrites sur le dossier, replaça ce dernier à sa place, faisant bien attention à cacher le mieux possible la petite entaille au silex sur le coffre, qui ne fermera, dès à présent, plus jamais correctement.

Elle se dirigea ensuite vers la fenêtre, à l'autre bout de la pièce, et ouvrit celle-ci, le vent frais marin ébouriffant ses cheveux blancs, mais enlevant aussi sa capuche, découvrant son visage pâle à la lumière de la lune. Elle avait fermé les yeux pour profiter de la bourrasque, de ce vent marin qu'elle appréciait tant. Quand elle les rouvrit enfin, alors que le vent se calmait, elle ouvrit une vue magnifique sur deux orbites d'une couleur rouge sang, se détachant de son visage aussi pâle que le linge. Elle s'accroupit sur le rebord de fenêtre tout en fixant l'horizon bleu nuit d'un air détaché et inattentif. Et puis, sans crier gare, elle fit un tout petit bond pour plonger allègrement dans le vide. La fenêtre se referma dans un autre coup de vent, évitant d'éviter, une fois de plus, les soupçons sur une quelconque effraction, un quelconque vol.

La femme, satisfaite de la réussite de sa mission, prit lentement le chemin de retour vers sa maison. Elle habitait loin, si loin de Marine Ford, et pourtant, elle y serait en moins de temps qu'il ne le faut pour l'écrire. Les distances n'avaient plus d'importance pour la femme depuis des années, et ça ne changerait pas maintenant.

Heyko Swann entra lentement dans la chambre aux allures douces et enfantines, la cape toujours sur son dos, pour venir embrassée sa fille, à peine âgée de deux ans. Elle se dirigea vers le lit d'où elle pouvait entendre un petit ronflement constant et régulier, ce qui avait toujours eu le don de la rassurer. Sa fille, son enfant, la chair de sa chair, le sang de son sang. Un autre sourire lui échappa en la voyant dormir tranquillement dans son petit lit douillet, un sourire sur les lèvres tout en suçant son pouce. Mais ce sourire était plus doux, rassurant, moins carnassier. Ses prunelles rouges d'abord inexpressives affichaient maintenant toute la tendresse qu'une mère devait à son enfant. Elle s'assit avec une lenteur extrême sur le rebord du lit, prenant bien attention à ne pas réveiller la fillette qui y dormait, et tendit une main assez maladroite vers la tête de sa fille. Heyko caressa alors les cheveux d'un rouge pâle, bouclés et doux de la fillette. Cette dernière eut un sourire dans son sommeil, d'ailleurs, et remua légèrement, si bien qu'Heyko crut avec horreur qu'elle l'avait réveillé. Mais rien n'y faisait, le sommeil de sa fille était de plomb et elle ne se réveillait pas tant que c'était elle qui l'avait décidé. Heyko se pencha doucement vers la tête de la petite, et déposa sur son front, plusieurs baisers assez fiévreux et beaucoup trop tremblant pour ne pas cacher autre chose dans ce geste. Une seule larme atteignit le visage de la fillette, la faisant grimacer. Le reste fut étouffé dans les mains d'Heyko, cette dernière ayant perdu toute contenance devant son enfant si tranquille, si apaisée, l'air si heureuse et pleine de vie. Et elle ne souhaitait qu'une seule chose, qu'elle reste ainsi toute sa vie :

Un jour, tu me comprendras, Lucia, j'en suis sûre. Tu seras devenue assez grande et mature pour comprendre le moindre de mes gestes à ton égard. Mais en attendant, je comprendrais que tu me haïsses, tu sais. Et j'accepterais cette haine jusqu'à ce que la vérité vraie arrive à tes oreilles et éclaircissent tes pensées. Mais d'ici là… je suis vraiment désolée ma fille, si tu savais à quel point, dit tristement Heyko, en ravalant un autre sanglot, essuyant son visage des larmes ayant coulé à peine quelques secondes plus tôt, et continuant de passer une main dans les cheveux rouges de l'enfant.

Un dernier sourire pour sa fille, et Heyko se releva, quittant la chambre de son premier enfant pour celle du deuxième. C'était un garçon cette fois-ci, et il n'avait pas plus de quelques mois. Il dormait aussi paisiblement dans son lit. Il avait commencé à faire ses nuits très tôt, pour le plus grand bonheur de la maison. Heyko le sortit doucement du berceau et le prit tendrement dans ses bras. Elle le berça ainsi pendant quelques minutes qui passèrent trop vite au goût de la femme, avant d'embrasser à son tour le front de son deuxième enfant. Puis, elle quitta la pièce avec le bébé, et se dirigea vers le dehors de la maison.

Il attendait là, dans la petite allée menant à la porte d'entrée. Quand il entendit le bruit de cette même porte s'ouvrir et se refermer, il se retourna brusquement, pour voir apparaître Heyko, marchant d'un pas assuré et malin, la démarche qu'il lui connaissait, au détail près qu'elle portait un enfant dans ses bras. Un bébé pour être précis. Il lui fit face, la dominant de toute sa carrure, mais elle n'en fut pas impressionné, et ne se découragea pas en annonçant d'une voix qui se voulait forte et autoritaire :

Tu prendras bien soin de lui, hein Garp ?

Ne t'inquiète pas pour mon petit-fils, il sera en sécurité avec moi. Et je ferais de lui un fier Marine, affirma le Vice-amiral d'une voix assurée, et remplie d'espoir et d'avenir, ce qui arracha un sourire à son vis-à-vis, quand elle lui tendit le bébé.

Je suppose qu'il sera un sacré Monkey D. tout comme son père et son grand père.

Oh ça, je n'en ai aucun doute. Il a de qui tenir en même temps, ria un instant l'officier de la Marine, en récupérant le petit poupon que représentait son petit-fils. Au fait, il a un prénom ce mioche, ou je vais devoir le nommer moi-même.

Luffy, il s'appelle Luffy, répondit simplement Heyko, en donnant un dernier regard à son enfant, la nostalgie pouvant se lire dans ses prunelles rouges.

Et… que comptes-tu faire avec Lucia ?

Eh bien… ne t'en fais pas pour ça, Garp. Ne t'inquiète pas… elle sera très bien là où je vais la mettre. Et peut-être qu'un jour… qui sait… tu la rencontreras.

Tu es quand même assez cruelle de les séparer ainsi Heyko.

Je sais, mais je n'ai pas le choix… Lucia et Luffy… ne sont pas destinés à réaliser les mêmes choses. Mais un lien les unira pour toujours.

Ton sang ?

Parfaitement. Et je sais qu'un jour ils seront réunis et pourront accomplir ceux pourquoi ils sont nés. Car chaque personne a une tâche à remplir dans ce monde.

Un silence assez pesant suivi la dernière réplique d'Heyko. Elle détourna le regard de son fils pour le poser sur un point semblant attirer toute son attention. L'homme commençant à se faire vieux, décida de reprendre alors une dernière fois la parole :

C'est donc un adieu, je présume.

Je n'ai jamais été très fan d'adieu, mais je crains que oui. Nous ne nous reverrons plus avant un très long moment. Du moins, je l'espère pour toi.

Tu mériterais meilleure fin.

Dis-toi que c'est celle que j'ai choisi. J'ai vécu une vie sans aucun regret, et je m'en sens bien assez heureuse comme ça. En plus, j'ai eu la chance de mettre au monde deux enfants adorables, qui feront de grandes choses, j'en suis sûre. Non, je n'ai définitivement pas à me plaindre. Et je ne suis pas du genre à me produire en spectacle, tu le sais… pas comme Roger.

Un sourire naquit doucement sur le visage dur du Marine, au souvenir de son ancien rival, mort depuis près de 5 ans déjà. Puis, il détourna le regard vers son petit-fils pour le regarder dormir, et quand il voulut ajouter quelque chose à Heyko, cette dernière avait déjà mis les voiles, disparaissant du champ de vision du Monkey D. Son sourire s'effaça progressivement, et il prit lentement le chemin de son navire pour retourner en East Blue. Ile de Dawn, prépare-toi, car un nouveau Monkey D. vient y mettre le bordel. Et celui-là annonce des rebondissements encore plus grandioses que les précédents.

Heyko se dirigeait avec une lenteur inhabituelle sur la petite barque qu'elle avait empruntée à un pêcheur. Au gré des flots, elle donnait de temps à autre quelques coups de rame pour accélérer le mouvement. Sa fille, assise en face d'elle, la regardait avec curiosité mais aussi inquiétude :

Où on va Maman ?

Voir d'anciens amis à Maman.

Pourquoi on est en pleine mer alors ?

Parce qu'ils habitent sur la mer.

Des dauphins ?, demanda l'enfant, émerveillée par l'idée de voir ces bêtes marines qui l'avaient toujours intriguée.

Non ma chérie, ils sont aussi humains que toi et moi, mais leur maison est sur la mer.

Pourquoi on n'a pas pris Luffy avec nous ?

Parce que ton frère est allé en vacances avec son Grand Père.

Et moi, je vais en vacances chez les messieurs qui habitent sur l'eau ?

Oui, mon ange, tu as tout compris.

Mais… ils font partie de ma famille ?

Non, mais ils vont devenir ta famille.

L'enfant, comprenant avec difficulté le discours de sa mère, décida de ne pas plus insister plus que ça. Elle se coucha lentement sur le petit banc de la barque, et se laissa bercer par la légère houle. Un sourire se dessina sur les lèvres d'Heyko. Sa fille aimait la mer. Au moins autant qu'elle. Ce qui était une bonne chose. Elle fixa ensuite l'horizon, où se dessina un énorme bateau aux formes familières.

Désireuse d'atteindre le bateau le plus vite possible, Heyko accéléra ses mouvements de bras pour augmenter sa vitesse. Ce que Lucia ne manqua pas de remarquer. Elle rouvrit doucement les yeux pour finalement poser son regard bleu sur sa mer, puis sur l'immense bateau qu'elles percevaient très bien de là où elles étaient. La fillette s'appuya sur le bord de la barque, les yeux émerveillés devant la splendeur du bateau en approche. Mais sa mère la reprit à l'ordre pour qu'elle reste bien sur le bateau. L'air boudeur, Lucia lui obéit, non sans râler, et se rassit, attendant patiemment l'arrivée sur le bateau :

Lucia, écoute-moi bien. Quand on arrivera sur le bateau, je ne veux pas que tu me lâches. C'est bien compris ?

Oui…

Bien. Et surtout, tu ne dis rien tant que je ne t'en donne pas l'autorisation.

D'accord.

Lucia ne posa pas plus de question, pour le plus grand soulagement de sa mère.

Quand l'embarcation fut à distance raisonnable du bateau à la proue en forme de baleine, Heyko se releva, et fit de grands signes à l'encontre de l'homme de garde en haut du mât. Un sourire se dessina sur ses lèvres quand celui-ci ouvrit en grand la bouche de surprise avant de crier qu'elle arrivait. Quelques personnes présentes sur le pont se précipitèrent vers le bastingage pour les voir arriver, toutes les deux. Intimidée, Lucia se cacha immédiatement derrière sa mère. Mère qui sourit une nouvelle fois en entendant le bon vieux rire de son ancien rival. D'un simple bond léger et gracieux qu'on lui connaissait, Heyko atterrit sur le rebord du navire, renversant plusieurs hommes, un sac fermement attaché sur son épaule, une énorme bouteille de saké sur l'autre, et une fillette accrochée à sa jambe droite, en position Koala. Lucia ne dit rien, se contentant de fixer les hommes avec une curiosité non cachée, de ses grands yeux bleus. Heyko, sans se préoccuper des personnes aux alentours, s'avança sur le pont du navire, pour arriver au principal où se trouvait le Capitaine que les hommes du navire appelé aussi « Père ». Là, Lucia eut du mal à contenir sa peur, devant le géant qui se présentait devant elle et sa mère. Cette dernière n'étant pas intimidée du tout. Un silence calme et plat régnait dans l'assemblée entière, qui fut brisé par le rire du Capitaine. Heyko sourit à son tour, avant de jeter la bouteille à son ancien rival, qu'il rattrapa sans difficulté, avant qu'elle n'engage la conversation :

Alors, Edward… depuis le temps, comment vas-tu ?

C'est à toi que je devrais poser cette question Gamine. Ça va bien faire deux ans que tu as totalement disparu de la surface de la terre.

Bah, rajouta Heyko, en haussant les épaules, j'ai été assez occupée.

Et je suppose que la petite chose accrochée à ta jambe n'y est pas pour rien.

Ton sens de la déduction m'étonnera toujours.

Tu es bien la dernière femme sur ces mers que j'imaginerais Mère un jour.

Il faut de tout pour faire ce monde. Et qui te dit que c'est ma fille ?

Mon sens de la déduction si aigu.

Heyko eut un léger rire, avant de se pencher pour décrocher doucement sa fille de sa jambe. Cette dernière voulut résister, mais n'en fit rien. Seulement, une fois sortie de la protection de sa mère, elle laissa quand même une main accrochée à sa jambe, et baissa sa tête, la cachant derrière ses boucles rouges :

Qu'est-ce qui t'amène donc sur mon bateau après tout ce temps ? Parce que je suppose que tu ne viens pas par ici par pur et simple courtoisie.

En effet, ce n'est ni le hasard, ni la courtoisie qui me ramène sur ce bateau Edward.

Eh bien, demande toujours la requête qui t'a amené jusqu'ici, je verrais ce que je peux faire.

La femme aux cheveux blancs hésita un instant en donnant un regard à sa fille. Puis, elle fixa Newgate, et dit d'une voix absente et renfermée :

Je n'en ai plus pour longtemps, Edward. Mes heures sont maintenant comptées.

Laisse-moi deviner… la même saloperie que Roger ?

Non. Malheureusement pour moi, même si j'accepte cette mort sans appréhension, je vais devoir laisser derrière moi ce petit être innocent.

Et en quoi ça me concerne ?

Eh bien… tu penses bien qu'elle ne va pas avoir une vie facile, et je ne m'en félicite pas tous les jours. Etre ma fille va légèrement peser sur son espérance de vie en liberté, ou même de vie tout court, ce qui me désole au plus haut point. Je n'arriverais pas à quitter ce monde en paix si je ne la sais pas en sécurité.

Je ne te suis pas, dit Newgate, légèrement perdu.

Après tout ce temps, Edward… toutes ces batailles, que ce soit à tes côtés ou contre toi, ça forge un lien assez fort. Et je te fais au moins aussi confiance qu'à mes anciens compagnons de route. Tu es puissant, tu fais peur à ces idiots de Marine, et du Gouvernement Mondial. Je te demande de la prendre sous ton aile.

Que veux-tu que je fasse d'une gamine de deux ans ?

Pour l'instant, elle a deux ans. Mais elle grandira. Je veux simplement que tu la prennes comme l'une de tes enfants ici présents pour la protéger des Marines et de ses origines. Sous ta marque, elle sera intouchable, peu importe que je sois sa mère ou non.

Elle laissa un petit temps de silence à Barbe Blanche pour qu'il réfléchisse. Son regard n'avait pas quitté Lucia qui se sentait extrêmement gênée :

Je ne vois pas ce que j'y gagnerais.

Elle est ma fille, Edward. Elle a hérité de mon sang. Chose non aisée s'il en est, mais pratique dans le cadre de la piraterie. Elle aime déjà la mer, et porte en elle tout ce qui fait de moi une personne forte.

Et là, Edward compris où son vis-à-vis voulait en venir. Il eut un sourire satisfait, sans jamais détourner le regard de la fillette :

Avant même que tu ne dises ouf, elle aura grandi, et se perfectionnera sous tes bons soins, pour devenir une meilleure personne que je ne le serais jamais.

Supposons que j'accepte… personne ne reviendra la rechercher cette mioche ? Elle a bien un père cette gamine.

Heyko eut un air évasif pendant un petit instant de flottement, durant lequel Lucia ne profita pour tirer la langue au géant, ayant tiqué sur l'expression « cette gamine. » Certains pirates présents s'indignèrent d'un tel comportement devant leur Père, mais Barbe-Blanche se contenta de rire devant le comportement enfantin de la fillette, qui, n'en décousant pas, offrit un grand sourire au géant :

Bien sûr qu'elle a un père, je ne l'ai pas conçu toute seule. Seulement… je ne pense pas que ce soit une bonne idée qu'elle parte avec lui.

Tes histoires personnelles ne me regardent pas. Cette enfant est assez intéressante, je dois l'admettre, et a l'air de tenir beaucoup de toi, ce qui peut se relever être une qualité. De plus, ce serait vraiment indigne de ma part de te refuser cette demande, faîte presque sur un lit de mort. Je peux te la garder, si tu veux. Je la ferais grandir le plus loin possible du Gouvernement Mondial. Mais je ne te promets rien quand à son entière sécurité. La vie de pirate n'est pas bonne pour un enfant, et tu le sais. A tes risques et périls. Cependant, si elle atteint l'âge adulte, je te promets de la protéger de mon nom et de ma marque.

Je n'en attendais pas moins de toi, Edward. Tu es un homme de parole. Et je te fais entièrement confiance quand à l'avenir de ma fille.

Le géant se tourna vers deux hommes à sa droite, qui avaient fixé l'échange avec beaucoup d'intérêt. Les deux avaient à peu prêt le même âge et devaient avoir dans les 25 ans. Barbe Blanche leur fit signe de se rapprocher, alors qu'Heyko rassurait doucement sa fille de quelques paroles bien sondées :

Les enfants, après mûrs réflexions, et quoi que vous en disiez, j'ai décidé d'accueillir cette jeune enfant au sang maudit sur notre navire. Comme chacun d'entre vous, elle sera rejetée de cette société pourrie si elle reste sur Terre à cause de ses origines. Ce n'est qu'une enfant, mais une enfant prometteuse, portant le sang d'Heyko Swann dite « La Démone » ici présente. Je vous prie de ne pas remettre ma décision en cause, et de l'accueillir comme il se doit sur ce navire… comme une de vos sœurs.

Heyko remercia silencieusement son ancien rival du regard, avant de se baisser pour se mettre à la hauteur de Lucia. Des cris de protestation s'élevèrent sur tout le pont, mais le géant les calma d'un signe de la main. Cependant, l'agitation sur le bateau persistait, créant un débat houleux sur l'acceptation d'une fillette sur le bateau du célèbre Barbe-Blanche :

Tu vas rester ici à partir de maintenant, Lucia.

Mais… et toi ? Et Luffy ?

Luffy, je te l'ai dit, il est avec son Grand Père.

Et toi Maman ?

Maman va partir pour un long, très long voyage. Et pendant très longtemps.

Mais pourquoi ?

Parce que ce voyage fait partie du cycle de la vie.

Ca… ça veut dire que je ne te verrais plus.

Tu me rejoindras, un jour, ma chérie.

C'est vrai ?

Mais dans très, très longtemps je l'espère. Le plus longtemps possible.

Parce que tu ne m'aimes pas ?

Oh non, loin de là, Maman t'aime beaucoup ma puce. Maman vous aime plus que tout, toi et Luffy.

Alors pourquoi tu pars ?

Je pars parce qu'il le faut. Mais je serais toujours présente, là, dans ton cœur. Il te suffira de beaucoup penser à moi, et je serais là. Et en attendant que tu me rejoignes, toutes ces personnes vont prendre soin de toi ? Tu te souviens de ce que je t'ai dit ?

Qu'il fallait que je sois courageuse ?

Non, pas ça, sur le radeau ?

Que… c'était ma nouvelle famille ?

Tout à fait, ta nouvelle famille. Et je suis sûre qu'elle t'aimera beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, tout comme Maman t'aime.

Je ne veux pas que te partes Maman, gémit Lucia, les larmes aux yeux.

Heyko, sourde aux paroles de sa fille, déposa un long baiser sur son front, entre les mèches rouges de ses cheveux, puis se releva, déposant le sac d'affaire auprès de l'enfant qui ne bougeait, ni ne parlait plus. Elle fixa à nouveau Newgate, qui dit, le plus sérieusement du monde :

Ainsi, c'est la façon que tu choisis de mourir ?

Oui.

Tu restes bloquer à l'exact opposé de Roger, même dans ton dernier souffle. S'en est tellement risible.

Je sais.

Bon voyage, Heyko.

Bonne continuation à toi, Edward. Et puisse être ton ère aussi prospère et longue que tu le souhaite.

Foutaise. Cette ère est déjà révolue. Nous sommes tous périmés, Heyko. Cette ère est morte, en même temps que Roger, tout comme tu le seras bientôt.

Il faut bien laisser la relève aux petits jeunes à un moment ou à un autre, dit-elle simplement, debout fièrement sur le bastingage du navire, un sourire sur les lèvres.

Elle n'eut simplement qu'à faire un pas avant de disparaître du champ de vision de tout le monde, pour atterrir sur la petite barque, et reprendre son chemin vers son île natal à des lieux d'ici. Alors qu'elle voguait sur l'océan infini, on pouvait très clairement entendre un chant, un chant assez ancien, le préféré de « La Démone », celle sur lequel elle avait choisi de finir sa vie. Et dans le crépuscule de cette bien triste journée pour sa vie, Heyko entama le chant des montagnes en laissant derrière elle, ses deux enfants.

Le jeune garçon aux cheveux gris regarda le petit lit dans lequel se trouvait un bébé endormi. Il fixa de nouveau son père, qui fermait les yeux d'un air absent et malade. Comme il le faisait à chaque fois qu'il voyait son deuxième fils :

Papa ?, demanda le garçonnet au teint pâle. Tu en veux à Maeko ?

Le père sembla comme se réveiller par la question de son premier fils. Il se releva sur sa chaise, et passa une main dans les cheveux du garçon, en fixant le landau dans lequel s'agita brusquement le poupon :

Bien sûr que non, je ne lui en veux pas, soupira l'homme, l'air pas du tout convaincu. Et toi, Smoker ? Tu en veux à ton frère d'avoir tué ta mère ?

Le garçon comprit alors que son père lui mentait. Il haïssait son deuxième fils pour le crime « qu'il avait commis. » Smoker sentit la colère montait en lui. Son petit frère n'était en rien responsable de la mort en couche de leur mère. Elle n'avait pas été assez puissante pour résister à l'accouchement, mais jamais elle n'avait montré le moindre signe de regret dans son regard en prenant son deuxième fils dans ses bras, avant de pousser son dernier soupire. Et ça, un enfant de 10 ans ayant grandi dans l'amour maternel, savait mieux le voir qu'un homme d'expérience, aigri par des années de service, et incapable de trouver du réconfort après la mort de sa femme, pas même auprès du dernier cadeau qu'elle lui ait fait. La vie d'un petit être représentant leur union :

Comment pourrais-je lui en vouloir, Papa ? Il n'est nullement responsable de la mort de Maman. Ce n'est pas de sa faute, il ne l'a pas choisi.

Pas de sa faute hein ?, répéta l'homme avec une certaine impatience dans la voix. Parce que tu penses que c'est la faute de ta mère ? Qu'elle l'a choisi ?

Non, je ne voulais pas dire ça, Papa… simplement que…

Mais ce n'est pas simple Smoker ! Et que crois-tu savoir, du haut de tes 10 ans ?

Mais…

De toute manière, ton frère est une malédiction… il n'aurait jamais du voir le jour… et en plus, il a pris la vie de ta mère pour se faire. Il mérite tout sauf ce privilège.

Papa.

Je vais appeler 0, lui saura quoi faire avec ce monstre.

Comment ça ?, paniqua Smoker, son regard passant de son frère dormant à son père, se pinçant l'arrête du nez.

Tu ne peux pas comprendre, Smoker, tu comprendras plus tard. Mais ton frère n'est pas une bonne personne.

Mais, il n'a que…

3 mois n'est-ce pas ? Mais ces choses là sont prédestinées. Peu importe comment je pourrais l'élever, dans la haine, dans l'amour, cet enfant ne connaîtra jamais un réel bonheur. Autant le laisser à ces cinglés du Gouvernement au plus vite, et ne pas m'écervelé à essayer de l'éduquer pour rien.

Je… je ne comprends pas, Papa.

Parce que ton frère peut paraître innocent, là, mais crois-moi, quand il sera plus grand, tu n'oseras même pas croiser son regard.

Pourquoi cela ? Je suis son grand frère après tout, ajouta Smoker, fier de l'affirmer.

Parce que ce genre de personne n'a même pas de pitié pour sa propre famille. Parce qu'ils sont nés dans la douleur et la perte. Parce qu'ils sont simplement nés pour tuer.

Smoker ne voulait pas croire un seul mot qui sortait de la bouche de son père. Il se boucha les oreilles et ferma les yeux, en criant que non, il ne voulait pas y croire, quand son père, insistant, lui répétait sa dernière phrase en criant lui aussi, si bien qu'ils réveillèrent le bébé, amenant la nourrice de Maeko. Cette dernière, paniquée devant l'état des deux enfants et du père, se demanda ce qu'il pouvait bien se passer :

Je ne veux plus rien à voir avec ce monstre. S'en est fini. J'appelle 0 et la semaine prochaine, il aura définitivement quitté nos vies.

Smoker sentit les larmes lui montaient aux yeux devant le ton froid et déterminé de son père qui quittait la pièce en claquant la porte. La nourrice, qui avait réussi à calmer le bébé, regarda Smoker, lui demandant ce qu'il avait bien pu faire pour énerver ainsi son père. Le garçon fixa la nourrice avant de dire :

Il est tout simplement injuste envers Maeko, et ne lui laisse pas de chance. Je ne veux pas de ça. Il me répugne. Maeko n'a rien fait de mal. S'il part, qu'il en soit ainsi, je partirais avec lui. Ce n'est pas lui le monstre, c'est l'autre vieux avec ses idées prédéfinies. Le monde est si dur que ça Nourrice ?

Si tu savais mon enfant, il est plus froid que tu ne peux le penser. Mais ce ne sont pas des questions qu'on se pose quand on a ton âge, mon garçon.

Je ne veux pas d'un monde où les gens ressembleraient à mon Père. Je veux un monde juste.

Alors là, mon enfant, tu n'as pas fini, si tu savais. Et tu ne pourras pas changer le monde en un claquement de doigt. Il te faudra du temps, beaucoup de temps, et du courage.

J'en aurais.

Et un sens de la justice sur aigu.

Je l'aurais aussi, cette justice, Nourrice. Parce que les gens comme mon père ne méritent pas la vie.

Une petite tête blonde émergea de sous les couettes. Sur une île lointaine, aussi appelée Yukiyama, au Royaume de Col, en haut du palais royal, se réveillait la dernière fille du roi et de la reine. Les rayons du soleil d'hiver perçaient entre les rideaux des grandes fenêtres. Ces cheveux couleurs blés furent transpercés par cette même lumière, et étincelèrent d'une belle couleur dorée. La reine de Yukiyama était réputée pour sa grande beauté et sagesse, et ses filles semblaient avoir hérité de cette beauté pâle des femmes du Nord, par leur peau blanchie, leurs cheveux blonds et fins, et leurs lèvres fines et roses. Elle ouvrit de grands yeux bleus clairs, et un sourire se dessina sur ses lèvres. Ça allait être encore une bonne journée.

Alikey, la petite dernière de la famille royale du Royaume de Col, était âgée de 3 ans, en ce beau jour dit « De Soleil ». L'île hivernale de North Blue, Yukiyama, le pays des neiges éternelles, était tout le temps recouverte d'une épaisse couche de neige, sous un soleil presque absent, à cause des nuages qui couvraient le haut du Mont au centre de l'île. Mais, deux semaines dans l'année, grâce aux dieux que vénéraient les habitants de l'île, le soleil perçait les épais nuages pour envahir les terres fertiles d'une couleur réchauffant le cœur des citoyens. Et Alikey ne faisait pas entorse à la règle. Elle adorait ces jours de soleil, sans la moindre neige. Ils appelaient ça « Les jours du Miracle. » Ils s'endormaient tous la nuit, et le lendemain, ils se réveillaient avec un splendide soleil chaud, sans la moindre trace de neige. Et une fois les deux semaines passées, le mauvais temps maussade et la neige revenaient, non pas pour la plus grande déception de tous.

Alikey se releva rapidement dans son lit, et, d'un geste trop brusque, se dirigea vers la porte menant au couloir principal du château. Quand elle l'ouvrit, comme elle le prédisait, des centaines de serviteurs s'agitaient dans tous les sens pour préparer la grande fête du Soleil. L'enfant prit alors la direction de la chambre de sa sœur, Alessandra, de 6 ans son aînée. Elle y entra discrètement, et la découvrit ainsi, assise au milieu de sa chambre, mise ne bazar par les nombreux jeux auxquels la Princesse s'était déjà adonnés, avant même le réveil de tous les habitants du palais. Quand elle vit sa petite sœur, Alessandra se releva, et fit une courte révérence devant elle. Alikey fit le même geste, avant de demander :

Que fais-tu donc, si tôt, avec tous ces jouets, ma chère sœur ? Nous devons nous préparer pour le repas et…

Ce que tu peux être ennuyeuse, Ali. On s'en fiche du repas ok ? C'est un jour de soleil, je veux profiter comme n'importe quel enfant. Etre Princesse ça craint. Et je ne veux pas assister à ce dîner. Je préfère rester ici jouer. Tu devrais faire la même chose, Ali, je suis sûre que tu t'ennuierais moins à rester avec moi.

Mais l'enfant n'écoutait plus. Ses parents comptaient sur leurs filles pour faire bonne impression. Mais Alessandra n'en avait rien à faire et préférait jouer comme une enfant. Alikey, décidemment, ne comprendrait jamais sa sœur. Mais ça ne l'empêchait pas de l'aimer plus que tout :

Tu devrais plus rester libre de tes choix, Ali, au lieu d'écouter aveuglement Papa et Maman, fit remarquer la plus grande. Après, moi, tu sais, je dis ça, je dis rien.