Disclaimer : Les personnages et l'univers appartiennent à Shinji Mikami.

Warning : L'histoire débute avant l'intervention à l'hôpital psychiatrique Beacon et contient des spoilers en ce qui concerne le background de Sebastian Castellanos. Au fur et à mesure de l'écriture de la fanfic, elle pourra contenir des spoilers sur le jeu en lui-même, donc, attention à ceux qui ne l'ont pas fini et qui ne souhaitent pas se faire spoiler. Aussi, comme le signale le " Sebastian X Joseph " : cette fanfic contient du Yaoi, du BoysLove. (BL) Donc, avis à tous les homophobes et personnes qui n'apprécient pas ce genre, il est encore temps pour vous de sortir d'ici ! A cela, j'ajoute que le rating de cette fanfic ira crescendo. Pour l'instant, je la classe T ; quand un chapitre s'avérera un peu plus sensible, je n'oublierais pas de le préciser dans des petites notes comme celle-là.

Playlist : Dans cette petite section (que je ne mettrais peut-être pas systématiquement), je vous donne les titres des chansons qui m'ont inspirée (dans l'ordre) pour écrire. Si jamais, vous aussi, vous écoutez une chanson qui vous fait penser à notre adorable Joseb ou qui vous a plongé un peu plus dans l'ambiance de la fanfic, n'hésitez pas à me donner des titres, ça ne peut que faire plaisir !

* Before I Die - We are the Ocean

* Lights - Ellie Goulding

* Lost My Pieces - Toradora OST


CHAPTER 1 : DOUCE IVRESSE.

Joseph essuya ses lunettes à l'aide de son mouchoir de poche et les remit sur son nez, avant d'enfiler son manteau noir et de se diriger vers la sortie de son bureau. Il était déjà tard et largement temps pour lui de quitter les lieux. Et ce, d'autant plus qu'il avait rendez-vous et avait tout intérêt à y être assez rapidement. Il s'empressa donc de prendre la route pour le Krimson's Wolf, un des bars les plus côtoyés de Krimson City. Longeant les trottoirs déjà noirs de monde -ce qui lui paraissait sensé, un vendredi soir-, il finit par atteindre le pub et gara sa voiture non loin de là. A peine sorti de celle-ci, il entendit déjà les rires incontrôlables des clients, sûrement le visage écarlate et l'esprit embrumé par l'alcool. Quelques femmes passèrent près de lui, le frôlant « malencontreusement » de leurs courbes mises en valeur par leurs tenues, quelque peu courtes. Il leur adressa un sourire mais continua sa route, poussant la porte du bar de sa main gantée.

Le pub était littéralement bondé. Des hommes, des femmes, des politiques, des ouvriers, des journalistes, des hétérosexuels, des homosexuels, tous se côtoyaient en cet endroit. Les différences s'effaçaient, ne laissant place qu'à l'envie et au plaisir de se retrouver ici, pour parler, rire mais surtout boire à n'en plus compter les bouteilles vidées. Le bar était immense : le comptoir était long d'au moins cinq ou six mètres, avec trois barmans présents pour combler les envies de chacun. Le présentoir à alcool était tellement chargé que c'en était presque effrayant : des alcools de tous les degrés, de toutes les saveurs possibles et imaginables, aux origines diverses et variées … Des baffles diffusaient une musique de fond, presque inaudible, étant couverte par les éclats de rires et les conversations des clients. Au bout du comptoir, le bar s'étendait en une salle pourvue de tables et de chaises, où il était possible de commander quelques amuse-gueules ou des tapas, afin de vainement limiter l'absorption de liqueur en mangeant. Bien sûr, ce n'était pas bien efficace. Mais au moins, c'était bon et ça convainquait les clients qu'ils n'avaient pas fait que boire. La salle, elle aussi, était prise d'assaut par les fêtards du début de week-end et elle ne semblait pas désemplir ; bien au contraire.

Joseph se fraya donc un chemin, se faufilant souplement entre les occupants du bar. Finalement, il réussit à atteindre la salle et, évitant les serveurs aux plateaux chargés de verres vides qui ne demandaient qu'à être de nouveau emplis, il finit par saisir la chaise juste devant lui et s'installa à la table. Quelques verres vides jonchaient déjà la table.

- Tu as commencé sans moi à ce que je vois.

- C'est la bleue qui t'a fait rester plus tard ce soir ?

Joseph perçut le sarcasme de Sebastian dans ses paroles. Après tout, il avait commencé avec sa pique. Il lâcha un rire et enleva son manteau, secouant la tête. Sebastian savait très bien qu'il était resté plus tard pour boucler un dossier sur lequel ils avaient travaillé tous les deux ; et c'était la raison pour laquelle ils se retrouvaient ici tous les deux. Pour « fêter » ça en quelque sorte. Mais en réalité, Joseph savait très bien que ce n'était qu'une sorte d'excuse afin qu'ils se retrouvent juste tous les deux. Depuis que Kidman, la « petite bleue », était arrivée, ils n'avaient pas eu beaucoup de temps juste entre eux, d'autant plus que Sebastian était débordé avec ses soucis personnels. Du coup, ils avaient saisi l'occasion pour se voir, restant discrets sur ce rendez-vous. L'inspecteur Castellanos avala une autre gorgée de whisky et reposa son verre sur la table, levant son regard vers son collègue. Joseph le fixa pendant un instant et croisa les bras. Il compta discrètement les verres vides sur la table. Trois, plus un quatrième en comptant celui qu'il était en train de boire. Sebastian devait sûrement être déjà un peu étourdi par la liqueur.

- Tu crois que je te vois pas en train de compter mes verres, Joseph ?

- La voix profonde et grave de Sebastian sortit Joseph de ses pensées. Il lui adressa un sourire, pris sur le fait.

- On ne peut pas échapper à ta vigilance.

- Tu comptes continuer à me fixer ou à m'accompagner ?

Pour réponse, il héla un serveur et commanda un whisky aussi, pour la peine. Sa commande arriva le temps qu'il cligne des yeux et aussitôt, ils trinquèrent avant de laisser le liquide brun parcourir leurs papilles et chauffer leurs corps tout entier. Un frisson parcourut l'échine de Sebastian en sentant l'alcool s'infiltrer dans son sang et Joseph se détendit un peu plus. Les deux collègues profitaient de l'instant présent et se mirent même à discuter. Ils parlaient surtout boulot, évitant soigneusement d'évoquer Kidman. Ils évoquaient les affaires qu'ils avaient déjà réglé ensemble, leur rencontre … Ils rirent à certains moments et tandis que l'inspecteur Oda finissait son deuxième verre, Castellanos voulut en commander un sixième.

- Seb, stop. Tu tiens sûrement mieux que moi mais là tu vas mal finir.

- Lâche-moi tu veux ?

- Seb …

- T'es pas Myra que je sache !

Et voilà que les sujets sensibles pointaient le bout de leur nez. Il était difficile de parler avec Sebastian sans évoquer un sujet fâcheux. Myra, l'épouse de l'inspecteur, en était un. A vrai dire, le sujet « famille » était un point délicat à aborder avec lui.

Il avait haussé la voix, frappant presque de son verre sur la table. Quelques personnes se retournèrent mais s'occupèrent rapidement de leurs affaires, ne prêtant pas attention aux deux membres de la police. Joseph fixa les yeux de Sebastian des siens noirs, les bras croisés et une once de compassion dans les yeux. Sebastian laissa un soupir lourd de lassitude s'échapper de ses lèvres.

- Je ne suis pas Myra, c'est vrai. Mais je suis ton collègue et ton ami.

- Tu ne m'empêcheras pas d'en commander un dernier.

- Je sais … Que c'est difficile en ce moment, pour toi.

Sebastian lâcha un grognement, serrant ses dents et tenant un peu plus fermement son verre. Il n'avait aucune envie d'en parler. Ils étaient venus ici pour se détendre ; non pas pour faire une séance de psychothérapie pour lui. Mais l'inspecteur Castellanos commençait à prendre beaucoup sur lui. Entre les enquêtes à n'en plus finir, Kidman -qu'il n'appréciait pas tellement- à former et surtout la mort de sa fille Lily ainsi que la disparition de son épouse Myra, ça commençait à faire beaucoup. Alors, il avait trouvé refuge ici. Dans l'alcool. Dans les shots, les verres de whisky et les bouteilles de vodka. Et moins ça allait, plus il s'enfonçait dans les profondeurs de l'alcoolisme. Il n'était pas tellement du genre à se confier aux autres. Il restait secret et n'accordait sa véritable confiance qu'à de rares personnes, surtout en ce moment. Mais la présence de Joseph, l'une des seules personnes qui a réussit à l'approcher et à gagner son estime, lui donnait envie de déballer son sac. L'alcool devait sûrement jouer aussi mais qu'importe. Son collègue était déjà au courant pour sa fille, étant donné que l'incendie avait fait la une des journaux. Quant à sa femme, il lui en avait vaguement parlé mais Joseph avait remarqué les regards suspicieux que les membres de la police lançaient à son coéquipier et entendu les questions qu'on lui posait.

- J'en ai marre que ces connards d'incapables n'arrêtent pas de me tourner autour pour savoir ce que j'ai fait. Bordel, c'est ma femme !

- Toujours aucune nouvelles d'elle ?

- Non. Elle est partie sans rien dire.

- Partie ou … ?

- Enfin une personne douée d'intelligence.

Sebastian fixa les yeux de Joseph. Ce dernier sentit sa peau s'hérisser à ce regard. Tout à coup, il se surprit à observer plus attentivement les traits de son visage. Ses yeux qui le fixaient avaient un charme sauvage auquel il n'avait jamais prêté attention auparavant et ses cheveux noirs, coiffés en arrière, venaient frôler son front par quelques mèches rebelles. Une barbe de quelques jours mais bien rasée couvrait sa mâchoire, renforçant cet aspect sauvage qui émanait de lui. Pourquoi Joseph se mettait-il à voir tout ça ? L'alcool sûrement. Et puis, qu'y avait-il de mal à ça ? Après tout, il ne faisait que regarder de plus près, n'est-ce pas ?

Il fut tiré de ses pensées en voyant Sebastian se lever. Il tenait difficilement sur ses deux jambes et se tint au dossier de la chaise. Joseph se leva et s'approcha de lui.

- Alors, qui avait raison ?

- Hmpf...

- Il passa un bras autour de sa taille mais Sebastian le repoussa.

- Ça va, j'peux marcher seul …

- Ouais ouais.

Il repassa son bras autour de sa taille et le tint fermement près de lui, tandis qu'il fit passer le bras de Sebastian autour de son cou. Ensemble, ils traversèrent la salle, laissant la monnaie à un des barmans qui lui rendit un sourire et lui souhaitait de « revenir au plus vite. » Pas pour l'instant, non. Ils finirent par sortir du bar et Joseph le conduisit jusqu'à sa propre voiture. Il le fit installer sur le siège passager, à côté de lui et il se plaça sur le siège conducteur. Ils lâchèrent un soupir en même temps et Joseph démarra la voiture. Il s'engagea dans les rues animées et conduisit. Sebastian, qui avait fermé les yeux, tourna la tête vers le conducteur et haussa un sourcil. Il passa sa main sur son front, sentant déjà tambouriner à ses tempes un mal de crâne qu'il allait sûrement regretter. Sa main continua son chemin vers ses cheveux, qu'il repoussa vers l'arrière. Quelques mèches revinrent lui chatouiller le visage, sans succès. Il éleva sa voix rauque.

- Où est ce que tu m'emmènes au juste ?

- On va prendre l'air.

Sebastian laissa sa tête s'enfoncer dans le siège moelleux et fixa la route. Heureusement qu'il était venu à pied : il aurait dû laisser sa voiture là-bas autrement. Et cela permettait de prolonger un peu le temps qu'ils passaient ensemble. Étant l'une des seules personnes qu'il souhaitait voir en ce moment, autant faire en sorte que ça dure un peu.

- Je ne sais pas … Où elle est maintenant. Est-ce qu'elle est vraiment partie ? Est-ce que quelqu'un l'a enlevée ? J'en sais rien. Et ça me fait vraiment chier.

- D'autant plus que les enquêteurs t'ont dans le collimateur en pensant que tu as fait quelque chose.

- Pas foutus de faire leur putain de boulot.

Les lumières des réverbères se reflétèrent sur les vitres de la voiture. Tout était incroyablement vivant la nuit. Au dehors, des rires, des éclats de voix joyeux, des boutades taquines s'entendaient. Pourtant, dans la voiture, une atmosphère un peu plus douce semblait flotter. Peut-être était-ce à cause de l'alcool, qui les avait largement détendus. Mais n'y avait-il pas autre chose ? Si, bien sûr. Mais il n'osait pas se l'avouer. Et puis, Seb était un collègue. Juste un collègue...

Joseph gara sa voiture près du trottoir avant de sortir. Sebastian fit de même, humant l'air froid du soir, qui rafraîchissait un peu son esprit.

- Le parc ?

- C'est bien ça.

Sans poser plus de questions, ils s'y engagèrent, suivant le sentier dallé qui traversait le parc. Des arbres immenses peuplaient les espaces verts d'herbe et de fleurs en tout genre, projetant leurs ombres sur leur chemin, illuminé cependant les réverbères plantés ici et là et quelques petites lucioles qui volaient par là. Sebastian, toujours titubant, tentant tout de même de rester debout, grognant après Joseph qui souhaitait l'aider. Au bout d'un moment, Sebastian finit par s'écrouler par terre et roula sur l'herbe.

- Seb ! Tout va bien ?

Il fut pris d'un rire et Joseph, soulagé, en conclut qu'il n'avait rien. Il s'approcha et s'assit près de lui en lui donnant une tape à l'épaule, souriant. Sebastian fixait le ciel, bras et jambes étendus.

- Elles adoraient regarder les étoiles.

Ces paroles pincèrent le cœur des deux hommes. Sebastian parce qu'elles lui manquaient ; Joseph parce qu'il savait combien son partenaire souffrait ces temps-ci. L'inspecteur Castellanos laissa un soupir à en fendre le cœur s'échapper de ses lèvres.

- Je suppose que je serais seul à le faire maintenant.

Joseph tourna son regard vers lui et, sans un mot, s'allongea à côté de lui. Sebastian, les gestes ralentis par l'alcool, se tourna tout de même relativement vite vers lui, lui adressant un regard surpris.

- Tu seras pas seul. Crois-moi.

Sur ce, Joseph tourna son regard vers le ciel étoilé et, un sourire aux lèvres, Sebastian fit de même. Ils le fixèrent longtemps, si bien que Sebastian finit par s'assoupir, sa tête reposant sur l'épaule de l'inspecteur Oda. Ce dernier le regardait, attendri. Au moins, il avait l'air apaisé. Sentant son cœur accélérer quelque peu, Joseph retourna ses yeux bridés vers les étoiles.

« Qu'est ce que je suis censé penser à présent ? Qu'est ce que je suis censé donner comme explications à toutes ces réactions depuis tout à l'heure ? … »

Il le savait. Il le savait qu'au fond, Sebastian n'était pas juste son partenaire.

END OF THE CHAPTER 1.