Noctem et Diurnum

Le célèbre trio entre en sixième année d'étude dans la célèbre école de sorcellerie, Poudlard. Ils laissent derrière eux, un été mouvementé. Voldemort sème le désordre et la discorde dans le monde des sorciers avec la même force qu'il l'avait laissé quinze ans auparavant. Même en nombre inférieur de Mangemorts, il réussit chaque jour à détruire l'harmonie que la société magique avait construit. Les moldus ne peuvent plus le nier, il se passe quelque chose! Des centaines de hiboux sont vus en plein jour, des jets de lumière éclairent dans la nuit, des gens apparaissent et disparaissent dans les rues, mais surtout, ils ne peuvent ignorer le nombre impressionnant de disparitions et de morts suspectes. La guerre des sorciers est commencée!

À bord du Poudlard Express

Dans le dernier compartiment d'un train rouge flamboyant, six jeunes personnes se sont retrouvées pour une nouvelle année dans la sécurité de Poudlard. Le trio connu de tous, Harry Potter, dit le Survivant, Ronald Weasley et Hermione Granger, mais trois autres personnes s'ajoutent, Ginny Weasley, Luna Lovegood et, bien attendu, Neville Londubat. Leur amitié n'avait jamais été aussi forte tout autant qu'elle était importante dans ce moment décisif qui déterminera le sort du monde des sorciers.

Tu m'écoutes Harry? demanda Ginny devant lui qui lui parlait depuis une demi-heure.

Malheureusement pour elle, le jeune Potter ne l'écoutait pas. Il était plongé deux mois auparavant dans une bataille dans laquelle il avait vu son parrain mourir et ensuite dans celle où il jetait son premier sortilège Impardonnable. Ces scènes avaient envahit ses nuits tout l'été, l'empêchant de dormir. Il n'y avait pas que cela qui l'empêchait de dormir. Quelque fois, il voyait ce que Voldemort faisait, par les yeux de Voldemort, toute l'atrocité de ses actes. Même lorsqu'il faisait le vide dans sa tête avant de dormir. Oh oui! Il effectuait des exercices d'Occlumencie à tous les jours pour empêcher Voldemort de reprendre possession de lui et de ses pensées. Il n'avait pas envie que les évènements de juin ne se reproduisent.

Le train avait quitté la gare de King's Cross depuis plusieurs heures et Harry n'avait pas parlé depuis ce temps, à part les salutations habituelles quand il a revu Luna et Neville. Ron ne se souciait pas de ce silence car il l'avait enduré tout l'été. Une semaine seulement après le début des vacances d'été, Harry alla habiter chez les Weasley pour qu'il ait de la surveillance magique jour et nuit, même si chez les Dursley, il profitait de la protection de Pétunia.

Ron avait enduré les nuit blanche de son ami, les cris et les pleures de ses nuits envahis de cauchemars. Il asseyait tant bien que mal de découvrir de quoi il rêvait, mais Harry ne voulait jamais en parler, il feignait qu'il ne s'en souvenait pas, mais il repartait dans ses songes chaque fois qu'il était seul. Les rares fois où il disait ce qu'il voyait en rêve, c'est lorsque les informations qu'il entrevoyait, seraient utile à l'Ordre du Phénix.

Harry n'avait jamais parlé à personne de la douleur et du vide qu'il ressentait suite à la mort tragique de son parrain, ni de ce qui c'était passé quand il était seul avec Bellatrix, où de l'affrontement de Dumbledore et Voldemort qui suivit, ni de la prophétie. Un énorme fardeau qu'il s'obligeait à garder pour lui.

Ma grand-mère était très fière de moi, même si elle était déçue que j'aille briser la baguette de mon père, elle m'a dit que j'étais à la hauteur de mon père, d'affronter les Mangemorts. Nous sommes même aller m'acheter une nouvelle baguette. Trente centimètres, bois d'if et brin de licorne, dit Neville tout excité en montrant sa baguette à tout le monde. Tu as vu ma baguette, Harry?

Oui, bien sur… dit Harry sans détourner son regard des paysages flous filants à la vitesse de l'éclair.

Le chariot… s'écria Ron en voyant arriver le chariot de friandise devant leur compartiment et pour détendre l'atmosphère qui avait régné depuis le début du trajet.

Chacun acheta quelques bonbons, même Harry ne put s'empêcher de prendre quelques Chocogrenouilles et des Dragées surprises de Bertie Crochue. Quand il ouvrit son premier Chocogrenouille, il se raidit littéralement sur son siège. Il sortit le chocolat qui fit ses deux bons sur les genoux d'Hermione et regardait le fond de sa boite choqué.

Bordel, lança-t-il en s'adossant à son siège retrouvant son air renfrogné.

Qu'est-ce qu'il y a? demanda Ginny indigné qu'il n'y avait pas son frère qui devait se faire laver la langue avec du savon.

Oh! Non, ricana Hermione qui venait d'entrevoir la photo dans le fond de la boite.

Harry se retourna vers les sourcils froncés.

Tu trouves ça amusant peut-être? s'emporta Harry.

Non, désolé, répliqua Hermione qui prit une teinte rosée. Ils n'avaient pas le droit de faire ça sans ton consentement, reprit-elle sérieusement.

Elle prit la carte d'entre les mains de Harry, puis la retourna.

Le Survivant, lit-elle. C'est la seule chose qui est inscrit.

Et c'est une très belle photo de toi, dit la voix flottante de Luna.

Je n'en avais pas besoin, grogna Harry.

Dit toi que maintenant tu auras plein d'admiratrice qui auront ta photo sous leur oreiller, plaisanta Ron pour essayer encore une fois de détendre l'atmosphère.

Puisque sa blague ne fit rire que lui et Neville, il se retourna vers ce dernier en lui proposant une partie d'échec, même si la victoire lui allait indubitablement. Les jeunes filles prirent chacune une occupation différente. Hermione se réfugia dans un bouquin, évidemment, Luna se concentra sur la partie d'échec en jetant des regards rêveurs en direction du rouquin et Ginny continua de grignoter des friandises tout en regardant le paysage anglais défilé sous ses yeux.

Le calme pesant qui avait aménagé le compartiment ne dura pas longtemps. La porte s'ouvrit violemment, laissant place à un spectacle répugnant.

Il me semblait aussi que ça sentait la mort, vous allez tous le payer, dit Malfoy en entrant dans le compartiment toujours entouré de ses deux colosses.

Sort d'ici Malfoy, s'écria Harry en se levant d'un bond, la main serre sur sa baguette.

Il fit tomber l'échiquier en allant rejoindre Ron sur le bord de la porte, répandant tous les pions sur le sol. Pattenrond eut le plaisir de pourchassé la reine blanche qui s'affolait à la vue du redoutable félin.

Sinon quoi Potter? reprit Malfoy. Tu vas me jeter un sortilège Impardonnable? Oh! Mais c'est vrai, ils ne sont pas tout à fait au point…

Malfoy regardait Harry de son sourire sardonique tandis que le jeune Potter bouillonnait de rage. Draco savait qu'il venait de toucher un point sensible. Harry dégaina sa baguette à la vitesse de l'éclair et la plaça directement sur le cœur de Malfoy.

Qui te dit que je ne me suis pas entraîné depuis? répondit Harry avec un sourire aussi démoniaque.

Il enfonça sa baguette dans la poitrine de Malfoy en faisait blanchir de frayeur le Serpentard. Aurait-il pu? Se demanda Malfoy. la réponse était inévitablement, non, alors il reprit un peu plus sur lui. Tandis que Ron et Neville, ayant également sortit leur baguette, faisaient reculer Crabe et Goyle, quelqu'un donna deux petits coups sur l'épaule de Draco qui se retourna précipitamment craignant un professeur.

Bonjour! dit Seamus qui était entouré par toute l'Armée de Dumbledore, baguettes sortis.

Nous allons nous revoir Potter, dit froidement Draco en s'apercevant qu'il ne faisait pas le poids, cette fois…

Il sortit du compartiment suivit de Crabe et Goyle. Il bouscula quelque membre de l'A.D. mais ne fit rien qui aurait pu enclencher un combat. Harry ne bougea pas, il gardait sa baguette serrée dans sa main tellement fort qu'il avait les jointures blanches, la fureur au fond des yeux.

Ils ont peur de nous, c'est bon signe, dit Seamus en retournant avec le reste de l'A.D. dans leur compartiment respectif.

Hermione ferma la porte et se retourna vers Harry qui n'avait pas encore bougé. Elle était inquiète, très inquiète. Elle plongea son regard dans les yeux vert émeraude de son ami et elle vit qu'il ne supportera pas longtemps les attaques narcissiques de Malfoy, elle voyait qu'il était sur le point de craquer. Et qu'est-ce qui se passera quand cela arrivera? Elle n'osait pas l'imaginer.

Tu as vraiment lancer un sortilège Impardonnable Harry? demanda Neville qui paraissait choqué mais tout aussi ébahit.

Il avait peut-être trouvé le courage en lui, mais il manquait toujours de tact.

Ce n'est pas le moment Neville, intervient Hermione.

Mais… , commença-t-il avant d'être arrêté par la voix mécanique du professeur McGonagall qui résonnait dans tout le train.

« Tous les préfets de cinquième année doivent se présenter dans le premier compartiment immédiatement pour une réunion. Tous les préfets de sixième année doivent se présenter dans le premier compartiment dans dix minutes pour une réunion. »

Les dix minutes suivant le départ de Ginny, qui avait été nommé préfète au grand bonheur de sa mère, se fut le silence total dans le compartiment des Gryffondor et de la Serdaigle. Aucun ne voulait provoquer la colère de Harry, même Neville se résigna à ne pas parler, malgré qu'il veuille éperdument savoir quel sort Harry avait lancé et à qui. Il se contenta de continuer sa partie d'échec version sorcier contre Ron. Ce dernier jetait des regards inquiets à Hermione et des regards déçus à Harry. Il aurait aimé que son meilleur ami lui dise lui-même ce qu'il avait fait et non l'apprendre par ce vaut-rien de Malfoy. Hermione replongea son nez dans un livre d'arithmancie, sans vraiment le livre, et Luna détourna son nez de l'échiquier pour le mettre dans la revue Le Chicaneur. Harry s'était assit près de la fenêtre et fulminait la meilleure façon de faire payer Malfoy.

C'est l'heure d'y aller Ron, dit soudainement Hermione en se levant.

Vas-y, je vais te rejoindre dans quelques instants, lui répondit le rouquin pendant que Neville déplaçait un pion et qu'Hermione levait les yeux vers le ciel en sortant du compartiment.

À quelques cabine du fond, Hermione tomba nez à nez avec Malfoy qui sortait de sa propre cabine.

Granger, grogna-t-il en la saisissant par le poignet et en la rapprochant dangereusement de lui. Toi et ta petite bande d'imbécile vous allez tous le payer très cher. Surtout Potter.

Lâche-moi Malfoy, lui dit-elle en le regardant droit dans les yeux.

Ils se regardèrent froidement pendant un instant avant qu'une voix puissante rugisse derrière eux.

Lâche-là immédiatement Malfoy.

Oh! Ton chevalier servant arrive, dit Malfoy d'un air amusé en voyant Ron arriver en courant.

Cependant Draco lâcha Hermione avec une légère lueur de surprise dans les yeux quand il vit la fureur dans ceux du rouquin. Hermione n'avait jamais vu Ronald de cette manière. Il paraissait si… puissant. Quand il arriva à leur hauteur, Ron attrapa Malfoy à deux mains par le collet et l'adossa à l'un des compartiment, le soulevant de quelques centimètre de terre.

Ron arrête! s'écria Hermione tandis qu'il y avait de nombreuses têtes curieuses qui sortaient des compartiments.

T'es chanceux qu'il y ait des témoins Malfoy, grogna Ron en remettant Malfoy par terre.

Hermione tira sur le bras de Ron pour qu'il lâche prise, mais il la repoussa délicatement, puis il s'approcha plus près de Malfoy et chuchota, pour que lui seul entende :

Prend bien note Malfoy, ne t'avise pas à te promener seul dans les couloirs du château cette année, car tu pourrais bien le regretter, lui dit-il en enfonçant son regard de feu dans celui de glace de Malfoy.

Ron lâcha Draco quelques instants puis le plaqua contre le mur avec une telle force qu'une fenêtre éclata. Il prit ensuite le chemin du compartiment avant du train avec Hermione qui lui tirait encore le bras, alors que Malfoy se relevait avec peine en lançant un dernier regard noir au deux Gryffondor.

Il t'a fait mal? demanda Ron inquiet en regardant le poignet rougit de son amie.

Non, ce n'est rien Ron, dit-elle pour le rassurer mais elle avait quand même eut peur du jeune Malfoy qui ressemblait de plus en plus à son père. Tu n'aurais pas dut faire ça.

Quoi? J'aurais été mieux de le laisser faire peut-être? répondit Ron incrédule.

Non, c'est juste que… quand il t'a vu arriver, il m'a lâché, tu n'avais pas à le provoquer.

Très bien, la prochaine fois que Malfoy s'en prendra à toi, je vais le laisser faire. Tu te débrouilleras toute seule, lui répliqua-t-il en entrant dans le compartiment désigné aux préfets où le professeur McGonagall les attendait.