Bonjour, bonsoir !

Merci de t'aventurer jusqu'à cette fanfiction !

Il s'agit là d'une histoire qui me tient à cœur et que j'ai commencé il y a longtemps. Je l'ai reprise et corrigée et je vous la propose désormais :)

J'essayerai de faire de mon mieux et de publier régulièrement mais je ne peux rien vous promettre, pour cause de travail scolaire envahissant ;)

Bonne lecture !

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La journée avait été définitivement mauvaise. Le temps était maussade depuis ce matin, l'Inspecteur Lestrade avait passé la journée penché sur son bureau, une pile de documents diminuant bien trop lentement à son goût en face de lui, ne stoppant ce travail fastidieux que le temps d'avaler un café. Et lorsqu'il s'apprêta enfin à rentrer chez lui, les yeux gonflés de fatigue, on le réclama pour une urgence et il se trouva dans l'obligation de traverser Londres pour prendre en charge un meurtre sordide, discrètement exécuté dans une ruelle sombre.

La banalité de ces assassinats le répugnait. S'il n'était pas d'humeur à affronter sarcasmes et moqueries aujourd'hui, il était bien trop exténué pour perdre des heures en conjectures inutiles alors qu'il ne faudrait qu'un coup d'œil à Sherlock pour lister identité de la victime, arme du crime, mobile et éventuels suspects. C'est pourquoi il l'avait immédiatement convié à examiner la scène du crime, et il ne fut pas surpris d'apercevoir la longue silhouette du détective consultant flanquée de celle du Docteur Watson en arrivant sur les lieux.

Ne perdant pas une seconde, il inspecta le cadavre, les alentours et recueillit l'expertise du médecin légiste, en même temps que ses plaintes concernant la présence de ce "psychopathe". Éludant les remarques d'un soupir, il se tourna vers Sherlock dans l'espoir d'obtenir son avis.

Il vit l'ancien soldat hocher la tête vers son compagnon, puis le brun se dirigea droit sur lui à grandes enjambées.

- Alors, qu'en pensez vous ? questionna Gregory sans préambule.

- Ancien banquier, simple vengeance, cherchez du côté de ses anciens clients, endettés de préférence, débita le détective consultant pour réponse. Mais vous n'imaginez tout de même pas que je me suis déplacé pour ce simple assassinat d'un ennui et d'une prévisibilité mortels ?

Le grand Sherlock Holmes, accourir sur une scène de crime et répondre à ses questions sans se moquer une seule fois de l'incompétence de Scotland Yard, c'était trop beau. Beaucoup trop beau pour ne pas cacher quelque chose, Gregory aurait dû s'en douter. La question était désormais : que voulait-il ? Était-il possible que pour une fois il ait besoin de son aide ? Cela semblait tout à fait improbable. En fait il allait sans doute s'agir de lui fournir un document confidentiel ou simplement d'intervenir sur son ordre dans une affaire qu'il aurait résolu dans son coin, ce qu'il ne refuserait pas : comment le pourrait-il, après tous les services que l'insupportable sociopathe lui avait rendu malgré son sale caractère ? D'accord, il ne le faisait pas pour lui, mais pour combler l'ennui qui l'assaillait sans arrêt. Mais l'inspecteur savait qu'il n'acceptait de travailler qu'avec lui et, au fond, il aimait à penser que le détective l'appréciait. En tous les cas, ce regard fuyant n'augurait rien de bon sur le visage de Sherlock Holmes.

- Ah oui ? demanda anxieusement le DI.

- Vous connaissez mon frère Mycroft, n'est ce pas ? Le grand pédant replet, qui ne peut s'empêcher d'être agaçant. Il se trouve que celui-ci, étant déjà profondément insupportable de nature, semble le devenir un peu plus chaque jour. John pense que la solitude l'aigri et, bien que je comprenne tout à fait que personne ne puisse accepter de tolérer sa compagnie plus d'une demi heure, nous estimons que lui trouver quelqu'un pourrait le rendre un peu moins... envahissant. Et nous avons décidé que vous étiez la personne la plus à même de nous aider, conclue-t-il, le regard ailleurs.

Gregory Lestrade était tout bonnement abasourdi. Il ne comprenait pas du tout où le cadet Holmes voulait en venir et, la fatigue n'aidant pas, il se contenta de bredouiller :

- Erm... C'est à dire que... Je... O-Oui, enfin...

- Très bien, coupa le brun. Je m'arrangerai pour dégager un moment dans son emploi du temps chargé et ennuyeux. Soyez au café en face du Yard demain à 15 heure. Ne vous alarmez pas s'il est en retard, c'est "un homme très occupé" comme il aime à le répéter à qui veut l'entendre.

Et il s'éloigna dans un tourbillonnement de manteau, plantant sur place un Inspecteur bouche bée.

Ce dernier avait l'étrange impression qu'on avait noyé son cerveau de brume et décida de rentrer chez lui : il n'était plus capable de réfléchir sur quoi que ce soit ce soir. Il héla le premier taxi qu'il aperçu et s'y engouffra sans attendre.

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Une fois chez lui, il entreprit de se servir une bière et de se nicher confortablement dans son gros fauteuil, devant le match de rugby, avant de s'autoriser à repenser à l'étrange conversation qu'il venait d'avoir. Il perdit rapidement le fil du jeu, ressassant inlassablement les paroles de Sherlock, qui lui paraissaient toujours vides de sens.

Si ce qu'il avait voulu dire par "lui trouver quelqu'un" semblait assez évident, qu'entendait-il par "la personne la plus à même de nous aider" ? Les aider à quoi ? En quoi pouvait-il prétendre se mêler de la vie de l'aîné Holmes qu'il connaissait à peine, alors qu'il ne le faisait pas pour son cadet avec qui il travaillait depuis de nombreuses années ? Et dans tous les cas, que pouvait-il bien faire pour l'aider, lui ? Sherlock était son frère, il était bien plus à même de lui trouver quelqu'un.

C'est à cette pensée que la lumière se fit dans l'esprit de Gregory. Mais bien sûr ! C'est précisément ce que Sherlock voulait : lui trouver quelqu'un. Mais Sherlock Holmes était Sherlock Holmes, un sociopathe qui ne connaissait rien à l'art de la séduction, qui méprisait les sentiments et ne savaient pas s'y prendre avec l'amour (Greg se demandait d'ailleurs toujours comment John avait pu lui tomber dans les bras...). Quand à ce dernier, sa position entre les deux frères était bien trop délicate pour qu'il n'intervienne directement. Ainsi, il lui fallait quelqu'un d'autre pour "exécuter son plan". Il voulait donc que ce soit lui qui l'aida à trouver l'âme sœur.

Restait à savoir pourquoi lui. Gregory ne se fit pas d'illusion : ne dit on pas que les célibataires désabusés sont les meilleurs entremetteurs ? Et après son récent divorce, il avait perdu toute envie de sortir et de débuter une relation pour un bon moment. Peut-être était-il simplement un ami en qui il avait confiance. Il en serait très honoré, mais il savait que le mot ami ne venait dans la bouche de Sherlock que pour se teinter de dédain.

Il aurait sans doute dû s'offusquer du rôle qu'on lui attribuait. Mais, s'étonnant lui même, il ne ressentait aucune colère. Il était de toute manière trop fatigué pour s'énerver, et il finit par s'endormir dans son fauteuil, vaincu par le sommeil.

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J'espère que vous avez apprécié et que votre curiosité vous guidera vers le prochain chapitre :)

N'hésitez pas à laisser une review, n'est ce pas ? ;)