Danse, mon alouette, danse.
Que tes pas soient silencieux comme la Mort.
Qu'une soie rouge t'enveloppe tout entier dans une étreinte étouffée.
Que tes yeux luisent d'une soif jamais apaisée.
Que ta bouche soit sèche que tes dents soient blanches,
Blanches du sang de tes victimes.
Danse, mon alouette, danse.
Et que rien ne puisse jamais t'arrêter.
Hibari Kyouya était de ceux qui ne peuvent jamais s'arrêter de chercher. Chercher quoi, exactement ? Il ne savait pas. Peut-être le bonheur. En tout cas, une petite partie de ce qu'il cherchait sans trouver résidait dans les combats.
Cette émotion étourdissante qui le saisissait à la poitrine dès qu'il entamait une danse…
Son cœur qui battait plus vite, et le temps qui passait plus lentement…
Et lorsque le sang se mettait à couler…
Il se sentait pur. Entier.
Mais cette joie intense disparaissait aussi vite qu'elle était apparue. Alors il continuait de chercher.
Danse, petite alouette, danse.
Ne songe plus au destin qui guide tes pas.
Ne songe plus à la vie et ses tracas.
Danse, petite alouette, danse.
Et ne te rappelle jamais de moi.
Hibari Kyouya faisait toujours le même rêve, qui ne concernait ni Hibird, ni le sang, comme certains auraient put le penser. C'était un rêve où il courait, toujours, encore. Et dans son oreille, une voix lui soufflait une chanson. Ce qui était étrange, dans ce rêve, c'était que malgré le fait que la chanson lui inspire beaucoup de joie, la voix, elle, le terrifiait. Et c'était la personne à qui appartenait la voix qu'il fuyait. Il ne gardait de la chanson et de la voix elle-même que quelques souvenirs flous, enfouis dans sa tête, et chaque fois qu'il essayait de s'en souvenir plus distinctement, les quelques bribes d'informations qu'il tentait d'assembler s'envolait aussitôt.
Mais Hibari Kyouya n'était pas homme à se soucier de ce genre de chose. Il était bien trop occupé à faire régner l'ordre dans son école bien aimée.
Danse, ma belle alouette, danse.
Envoles toi, fuis-moi.
Mais sache que je serai toujours là.
Danse, ma belle alouette, danse.
N'oublie pas. Je te vois.
A présent qu'il y pensait, les rêves étaient devenus plus intenses après l'arrivée du bébé.
Danse… danse…
Hibari Kyouya se réveilla en sursaut, ce matin là. Lointain dans son esprit, il y avait l'écho d'une voix.
Je suis … là…
Non, Hibari Kyouya ne comprenait pas. Il ne comprenait pas pourquoi cette douleur dans sa poitrine était là. Il ne comprenait pas pourquoi il se sentait si froid.
Ne m'oublie pas…
Ce jour là, Hibari Kyouya ne se réveilla pas.
