Je vous présente ma fiction sur Callzona, ce qui représente environ une quinzaine de chapitres déjà écrits :D

Evidemment, les personnages présents ne m'appartiennent pas ;)

Vous êtes libres de poster vos avis si le coeur vous en dit ! Bonne lecture !

Episode pilot

La Mine.

Un endroit redouté. Craint. Les médecins s'y aventure à contrecœur, le courage au bout des doigts.

La Mine.

Des couloirs de brancards, de blessés, de corps qui s'entassent. Des pièces pleines à craquer de familles qui pleurent, hurlent, angoissent.

La Mine.

Le dernier endroit où un médecin normalement constitué souhaiterait se trouver. Et ce soir, c'était Callie Torres qui s'y collait.

- Demandez un scan ! Non ne mettez pas ce patient ici !

Elle tentait tant bien que mal de garder un semblant de calme et d'ordre sans se laisser submerger. Mais elle devait se rendre à l'évidence que c'était peine perdue.

- Callie, l'appela un collègue. Deux nouvelles victimes arrivent !

La jeune femme s'essuya le front d'un revers de manche et regarda sa montre. 1h30.

- Il faut faire de la place, répondit-elle avant de s'adresser à plusieurs infirmiers. Bougez les brancards ! Faites de la place !

Elle se sentait à bout de nerfs. Elle n'aurait jamais dû faire des heures sup à la Mine ce soir là. Début de garde calme, elle avait cru échapper au raz-de-marée permanent de victimes dans ce service. Mais à l'heure où Cendrillon devait quitter le bal, l'horreur s'était présenté devant les portes du Seattle Grace Hospital.

Une fusillade. Une quinzaine de victime. Plusieurs mortellement touchées, certaines déjà mortes à leur arrivée.

Callie avait dû redoubler d'effort, passant d'un patient à l'autre, les envoyant en sutures, en scan, au bloc ou pire, à la morgue.

Les vies s'entrechoquaient, les visions d'horreur s'accumulaient. Tel était la loi de la Mine.

Les sirènes se firent entendre quelques minutes avant d'apparaitre au coin de la rue. Elles hurlaient à pleins poumons, annonçant d'une voie aigüe leur cargaison humaine qui réclamerait, dès l'ouverture des portières, la plus grande attention.

Callie signa rapidement une décharge, coincée entre une femme hystérique qui hurlait de toutes ses forces le nom de son époux défunt et entre un homme dont le genou avait reçu des éclats de balles.

- Callie ! Cria un médecin.

La jeune femme se retourna après avoir jeté un bref coup d'œil à la blessure de l'homme et se précipita vers son collègue.

Les portes des urgences s'ouvrirent, laissant pénétrer les nouvelles victimes.

- Femme de 38 ans, touchée au niveau des reins, deux points d'entrées, pas de point de sortie. Tension 10,6, perte de conscience dans l'ambulance, dicta un ambulancier en poussant le brancard. Sa fille la suit derrière.

- Sa fille ?

Callie regarda derrière et aperçut la seconde victime.

- Fillette de 6 ans, touchée aux reins, au thorax et dans l'épaule droite. Tension 8,4 pouls faible. Inconsciente lorsque nous sommes arrivée sur les lieux. Grosse hémorragie. Elle a fait un arrêt cardiaque pendant le trajet. Réanimation après quelques minutes.

- Et merde ! Jura Callie. Sanders ! Occupes toi de la mère et bipe moi Robbins ! Dis lui que c'est une urgence !

- Elle n'est pas de garde, répliqua son collègue en se penchant vers la femme toujours inconsciente.

- Je m'en fiche ! Bipes là c'est tout ! Une gosse de 6 ans a besoin d'elle !

Elle aboya quelques ordres avant de s'adresser à la première victime.

- Madame ! Madame vous m'entendez ? Madame ?

- Dr Torres ! La petite s'enfonce !

Callie abandonna le premier brancard et se précipita vers l'enfant. Les plaies de la petite victime laissaient échapper un flot de sang qui imbibait les draps et gouttait sur le sol.

- On a plus de pouls !

- Amenez-moi un chariot de réa !

Callie joignit ses mains et commença à masser vigoureusement l'enfant qui s'enfonçait de plus en plus.

- Allez, grogna la jeune femme entre ses dents. Allez !

Elle s'empara des palettes qu'on lui tendait et, après qu'on eut posé sur le torse de la petite les bandes orangées, ordonna de charger à 300.

- Dégagez !

Elle choqua la fillette qui eut un soubresaut. Mais son état empira encore.

- Chargez à 350 ! Dégagez !


Arizona fut tiré du lit par la sonnerie de son biper. A moitié endormie, elle rejeta ses couvertures et s'en empara de sur sa table de nuit. Elle savait très bien que la biper en pleine nuit ne pouvait signifier qu'une chose. Et ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'elle vit la gravité de la situation et surtout, le peu de marge qu'elle avait pour agir.

D'un bond elle se leva et attrapa ses vêtements qu'elle enfila à la hâte. Elle noua ses cheveux blonds en une queue de cheval, récupéra ses clés et ses affaires et sortit de son appartement, toute fatigue oubliée.

Il lui fallut du temps pour rejoindre l'hopital à cause d'un attroupement de policiers qui avait fermé plusieurs quartiers. Mais ce fut lorsqu'elle pénétra dans la Mine qu'elle comprit combien la situation était hors de contrôle.

Beaucoup de brancards étaient disposés contre les murs tandis que des patients et des familles fixaient avec horreur et tristesse mélangées les victimes de la fusillade.

Un grand nombre d'ailleurs avaient les yeux rivés vers l'accueil et Arizona comprit très vite pourquoi, découvrant une scène qu'elle aurait souhaité ne pas voir.

A cheval au dessus d'un petit corps ensanglanté, Callie effectuait un massage cardiaque.

- Allez ! l'entendait-elle dire. Reviens bon sang !

- Callie, appela la jeune femme en s'avançant vers elle. Qu'est-ce que tu as ?

- Fillette de 6 ans, blessée par balles aux reins, au thorax et à l'épaule. Déjà inconsciente quand les secours sont intervenus. Tension à 8,4 quand elle est arrivée. Hémorragie sévère, arrêt cardiaque pendant le trajet puis un autre après son entrée aux urgences.

Arizona s'approcha du brancard et vit qu'autours d'elle le personnel ne bougeait pas. Il se contentait de la regarder, le "bip" incessant et continu du moniteur indiquant l'arrêt du coeur agressant ses oreilles.

- Depuis combien de temps dure le massage ? demanda-t-elle.

Son amie ne répondit pas, poursuivant son geste répétitif.

- Donnez-moi les palettes de réa et chargez à 350, ordonna-t-elle.

- Depuis combien de temps, Callie ? redemanda la pédiatre, faisant "non" de la tête à une infirmière qui reposa les palettes.

La jeune femme ne cessa son action, le répétant encore et encore, secouant le petit corps sans vie devenu d'un teint de cendre.

Arizona avait bien comprit que désormais pour cette enfant il n'y avait plus rien à faire, et qu'il y avait sûrement peu de chance, lorsque les secours l'avait amené ici, qu'elle s'en sorte.

Mais Callie, elle, persistait, comme incapable de s'arrêter.

- Dr Torres, combien de temps ? demanda-t-elle sévèrement en haussant un peu la voix.

- 43 minutes.

La jeune femme haletait sous la répétition de son geste. Ses cheveux bruns tombaient sur ses épaules et sa blouse blanche était de part et d'autre tachée du sang de l'enfant.

Arizona s'avança vers son amie, le coeur lourd.

- Callie...c'est terminé pour elle...

- Non ! On peut encore la sauver ! Son coeur peut repartir !

- Arrêtes Callie...

Mais elle n'arrêta pas.

Finalement, Arizona posa une main sur son bras, l'incitant à ne plus continuer.

- Si son coeur repart, son cerveau, lui, aura été privé d'oxygène depuis trop longtemps. Tu sais les dommages irréversibles qu'il aura subit. Tu veux lui sauver la vie et je le comprend, mais réfléchis Callie. Elle sera en mort végétatif pour le restant de ses jours. C'est ça que tu souhaites ? Que tu souhaites à sa famille ? Voir leur enfant branché à une machine toute sa vie sachant qu'elle ne se réveillera jamais ? Callie...Laisses la partir...

Callie répéta le massage pendant encore quelques minutes puis ses gestes se ralentirent, jusqu'à s'arrêter complètement. Elle resta là un moment, à cheval au dessus de la fillette dont les yeux resteraient à jamais clos.

- Heure du décès…2h 52 minutes…annonça Arizona d'une voix faible.

Puis elle posa sa main sur celle de Callie qui restait figée.

- Je suis désolée Callie…

- 6 ans…elle n'avait que 6 ans. C'était une enfant. C'est inhumain de tirer sur une personne, d'autant plus sur une gosse.

Elle descendit du brancard et chassa rageusement une mèche de cheveu avant de s'éloigner d'un pas furieux et sans un regard en arrière.

Tout s'était calmé. La situation dans la Mine avait fini par être contrôlée. À présent les couloirs étaient étrangement vides, silencieux, et les seuls patients qui s'y trouvaient semblaient errer comme des âmes solitaires.

Arizona finit de remplir un dossier et regarda autours d'elle à la recherche de Callie. Mais où que son regard se pose, elle n'apercevait pas la jeune femme.

Elle posa son dossier et se mit à sa recherche, sentant au fond d'elle que son amie n'allait pas bien.

Callie et elle avaientt, depuis le jour de leur rencontre il y avait trois ans, eut cette capacité de sentir lorsque l'autre n'allait pas. Et en trois ans leur amitié avait mûrie, évoluée, changée. Surtout du côté d'Arizona, bien qu'elle ne veuille pas le reconnaitre.

Elle déambula dans les couloirs, se dirigeant d'instinct vers la salle de pause. Et son instinct ne l'avait pas trompé.

Là, avachi dans l'un des fauteuils, Callie regardait dans le vide, une tasse de café à la main. Elle semblait ailleurs, absente, perdue dans ses pensées.

Arizona poussa doucement la porte et pénétra dans la pièce.

- Je me doutais que je te trouverais ici, dit-elle doucement en refermant la porte.

Callie ne broncha pas.

Son amie resta silencieuse un instant puis s'approcha d'elle. Elle tira un siège vers elle et s'assit en face de la jeune femme.

Pendant un long moment elles restèrent ainsi, Arizona respectant son silence. Elle savait très bien que Callie se confierait à elle lorsqu'elle se sentirait prête.

- 17 personnes, finit par murmurer son amie.

Arizona leva la tête.

- 17 personnes touchées dans une fusillade d'immeuble. Trois personnes sont mortes ce soir. Des gens qui n'avaient rien demandé à personne. Parmi eux une fillette de six ans…Elle venait juste de commencer sa vie Arizona. Sa mère est au bloc, on ne sait pas si elle va s'en tirer, et si elle s'en sort, on devra lui annoncer que son enfant est mort…

La jeune femme était à bout de nerfs.

- Tu as aidé beaucoup de gens ce soir Calliope…Les gens te sont redevables…

- Je n'ai pas pu sauver une petite fille. Une…petite…fille.

Arizona prit sa main dans la sienne.

- Tu as tout fais pour la sauver mais pour elle c'était trop tard…

Mais elle pouvait percevoir dans le regard de Callie la tristesse qu'elle éprouvait. Elle savait très bien que son amie adorait les enfants, tout comme elle devinait la peine qu'elle ressentait à cet instant pour avoir échouer à sauver une petite vie.

Elle aurait voulu la réconforter. Oui, elle aurait aimé la prendre dans ses bras, lui offrir une épaule si elle l'aurait souhaité. Elle aurait voulu la sentir contre elle, juste se dire qu'elle était dans ses bras.

Mais une sonnerie de portable l'arracha à ses pensées.

Callie récupéra son téléphone de sa poche et le porta à son oreille.

- Oui ?

Arizona en profita pour laisser son regard errer sur celle qui était devenue sa meilleure amie. Elle la trouvait irrésistible. Sa peau mâte, ses cheveux bruns qui entouraient son beau visage, ses sourcils fins, ses yeux sombres, son nez, ses lèvres légèrement pulpeuses…Et ses formes…ses formes typiquement latines…

Elle en ressentait des picotements dans le ventre.

- A tout de suite alors.

Callie raccrocha, le sourire aux lèvres.

- Bonne nouvelle ? demanda joyeusement Arizona, ravie de voir son amie sourire.

- Très bonne. Erica arrive !


Fin du premier chapitre ! J'espère que ça vous a plut, même si j'avoue qu'il est un peu court ^^

N'hésitez pas pas à me dire vos impressions !