Hello!

Après un silence de plomb de plusieurs mois, me revoila avec une nouvelle fic. Elle est seulement en cours d'écriture et les chapitres sont loin d'être avancés, alors il faudra vous armer de patience pour connaitre- enfin si cela vous intéresse- la suite.

Bonne lecture!


- Voyons, quel est le code déjà ?

Yuya sortit un petit papier de sa poche et le déplia rapidement.

- Ha oui, c'est vrai ! 20 A 46.

De son index sautillant, elle pianota sur le digicode et entendit presqu'aussitôt le bruit distinct d'une porte qui se déverrouille. Elle fourra de nouveau le papier dans la poche de son jean et de sa main libre - l'autre contenant son matériel de travail - poussa la porte pour pénétrer dans le vestibule d'un luxueux appartement. Elle fit quelques pas avant de stopper net…

- Mais…qu'est-ce que…

De stupeur et de dégout, elle lâcha son seau et plaqua les mains sur sa bouche pour s'empêcher de prononcer d'horribles jurons. Elle balaya le salon d'un regard scandalisé et s'autorisa craintivement un pas en avant. Au bout d'une longue et interminable minute d'hébétude face au spectacle qui s'offrait à elle, elle laissa ses bras retomber le long du corps avant de s'accorder le droit de choir comme un pantin désarticulé.

- Qu'est-ce qui s'est passé ici ? Une fête ?

Tout en soupirant, Yuya se rappela sa conversation avec la femme de la boite d'intérim, il y a de cela deux jours à peine. Alors qu'elle effectuait son dernier jour de travail en tant que serveuse dans un restaurant de Sushi, son portable s'était mis à hurler :

- Allo !

- Mademoiselle Shiina ?

- Oui !

- Ici l'agence d'intérim Yamato. Si je ne me trompe pas vous venez tout juste de terminer votre mission comme serveuse.

- C'est exact. Je viens de rendre mon badge et mes clés. Vous avez autre chose à me proposer ? Avait demandé la petite blonde pleine d'espoir.

- En effet. Nous recherchons une jeune femme capable d'entretenir dans un état impeccable des appartements de luxe dans le quartier Ginza.

- Ginza ? Avait manqué de s'étrangler Yuya.

Ginza était réputé pour être l'un des quartiers les plus chics de Tokyo, situé dans l'arrondissement de Chūō et par la même occasion la zone d'achat la plus chère dans le monde, avec le long des avenues de nombreux magasins de mode du monde entier.

- Oui Ginza. Avait confirmé son interlocutrice. Nous avons besoin d'une personne de confiance à qui le travail ne fait pas peur. Depuis deux ans que vous travaillez pour l'agence Yamato, je suis convaincue que vous êtes la personne idéale et que vous ferez un excellent travail. Vous devrez vous montrer compétente et rigoureuse, conserver une attitude calme et polie en toute circonstance. Vous serez en charge de tenir dans une propreté impeccable trois appartements.

- Seulement trois ?

Yuya avait déjà eu l'occasion de faire du ménage en appartement, environ dix par jour, alors trois lui semblait bien peu.

- Oui trois. Si vous êtes d'accord vous commencez lundi.

Bien sur qu'elle était d'accord. Elle avait désespérément besoin d'argent et ce travail tombait à pic.

Mais lundi était trop vite arrivé. Yuya avait dû d'abord se rendre à l'agence afin de signer son contrat, récupérer ce dont elle aurait besoin pour ce nouveau travail d'une durée de six mois à un an et avait filé à Ginza. Les trois appartements dont elle avait la charge étaient par chance dans le même immeuble, mais elle était certaine d'avoir fait le mauvais choix en commençant par celui-là : En effet, un désordre sans nom régnait dans le salon dont la cuisine s'ouvrait dessus. Une odeur de thon mélangé à du saké lui chatouillait les narines lui donnant une légère nausée. Des bouteilles vides jonchaient le sol au milieu de détritus et de feuilles froissées. Des vêtements – propres ou sales allez savoir – trainaient ici et là, et quelques tâches de vin et de cendres de cigarettes apportaient une touche particulièrement dégoutante à ce poster horreur grandeur nature. Mais bon, elle avait accepté ce job et elle n'allait certainement pas se décourager sans avoir même commencé. Elle comprenait maintenant pourquoi la femme de l'agence lui avait souhaité bon courage et avait posé une main amicale sur son épaule dans un geste de soutien.

- Bon, quand faut y aller bah… faut y aller !

Yuya respira un grand coup et se releva bien décidée à rendre à cet appartement sa propreté et sa clarté qui lui étaient dû. Trois appartements ? Elle réalisa combien il allait être difficile de tenir les délais si chaque jour elle devait nettoyer une telle porcherie. C'était à espérer que les deux autres logements ne soient pas dans cet état. En tout cas, ça ne pourrait pas être pire.

Elle enfila gants et tablier puis fila à la cuisine remplir son seau. Elle réprima un cri de dégout face à la pile d'assiettes et de verres entassée dans l'évier et décida de commencer par là. Elle passa une bonne heure à laver cette foutue vaisselle et frotta longtemps table et sol pour faire disparaitre les maudites traces de sauce en tout genre. Quand elle passa au salon, elle ne réfléchit pas. Elle ramassa bouteille après bouteille qu'elle jeta dans un grand carton, empila les vêtements dans un coin – elle s'en occuperait plus tard – et attrapa un sac poubelle noir pour y jeter toutes les ordures éparpillées sur le sol. Après avoir balayé, passer l'aspirateur et donné un bon coup de serpillière, la jeune fille posa les mains sur les hanches un sourire satisfaisait accroché aux lèvres.

- Finalement, cet appartement est susceptible de ressembler à quelque chose. Bon quelle heure est-il ?

Elle regarda l'heure indiquée sur son portable. Presque midi.

- Le reste attendra bien demain. Conclut-elle en allant ramasser son matériel.

Trois appartements, trois heures pour chacun. Son contrat stipulait bien qu'elle ne devait excéder ce temps de travail par habitat. Neuf heures de travail par jour. Elle avait connu bien pire. Et puis, on lui avait certifiait qu'elle ne serait guère dérangée par les locataires puisqu'ils ne rentraient chez eux que tard le soir, voir pas du tout. Pourtant, elle aurait bien dit sa façon de penser à celui qui logeait ici.

A la mort de son frère il y a deux ans, dernier membre de sa famille, Yuya avait été dans l'obligation d'arrêter la fac et de chercher du travail pour subvenir à ses besoins. Elle avait choisi une boite d'intérim au hasard n'y connaissant absolument rien et n'avait jamais regretté son choix. Face à sa détermination de trouver un emploi, et ce, malgré son jeune âge, on lui avait confié différentes missions. Après avoir été caissière, serveuse, pompiste, baby-sitter, la voilà qui devenait femme de ménage de grand luxe à seulement 18 ans. Elle repensa vaguement à sa vie d'antan et secoua bien vite la tête. Pourquoi se remémorer un tel passé ?

Avant de partir, elle jeta un dernier coup d'œil derrière elle et quitta l'appartement se demandant quel genre d'individu pouvait bien habiter là. Elle savait qu'il s'agissait d'un homme mais on ne lui avait pas communiqué son nom, pas plus que ceux des locataires des autres résidences. A quoi cela lui aurait-il servi de le savoir de toute façon ? Mais l'homme demeurant dans cet endroit, avait-il si peu de bon sens pour accepter de vivre de cette manière ? Qu'on déteste faire le ménage ça, Yuya pouvait le comprendre et l'accepter, mais il s'agissait ici d'un cas quelque peu insolite. Mais à quoi bon se poser tant de questions ? Elle avait accepté ce travail et il était hors de question de se plaindre. Elle tiendrait bon comme elle l'avait toujours fait jusque là.

Elle dévala l'escalier à toute vitesse puis quitta l'immeuble accueillant les rayons du soleil sur son visage comme si c'était une délivrance. Elle avisa un banc puis s'y dirigea pour se restaurer un peu. Elle sortit de son sac à dos un sandwich et une bouteille d'eau.

- Bon appétit ! Murmura-t-elle avant de croquer à belles dents dans le pain.

Elle avait trente minutes avant de se rendre au prochain appartement.

Fort heureusement pour Yuya, les deux autres logements ne ressemblaient en rien au premier. En ordres et bien entretenus, elle pensait que cela serait rapide, mais étant presque des palaces, son temps de travail fut bien rempli.

Quand la jolie et frêle petite blonde eut terminé sa journée, il était presque 19h. Elle prit le bus et arriva chez elle au bout de quarante minutes. Elle introduisit la clé et poussa la porte de son studio pour rapidement aller se vautrer sur le mini canapé. Elle était épuisée, pourtant elle devait encore se faire à manger, se laver et se coucher. Elle se releva en soufflant et entreprit d'accomplir tout cela au plus vite. Elle avait fort besoin de dormir si elle voulait tenir le coup demain.

Yuya vivait dans un quartier assez tranquille à la sortie de Tokyo. A la mort de son frère, et ce, malgré sa tristesse, elle était parvenue à se dégoter un petit studio pas trop cher qui lui permettait de mener une vie saine et sans problème. Malgré son manque de charme et une vue quasi inexistante, Yuya ne se plaignait pourtant jamais de cet endroit. Elle s'y sentait bien. Et à juste titre d'ailleurs.

Elle terminait tout juste de diner quand deux petits coups résonnèrent à sa porte.

- Yuya ! C'est moi, je peux entrer ? Lança une voix féminine.

- Entre Mahiro ! Lui répondit Yuya.

Une jeune femme brune au regard doux pénétra dans le studio refermant la porte derrière elle et s'approcha de la petite blonde qui posait la vaisselle dans l'évier.

- Alors, comment c'est passé cette première journée ?

- Exténuante. Rigola la jeune fille.

Yuya invita son amie à s'asseoir et lui raconta tout en détail.

La petite blonde avait fait la connaissance de Mahiro un soir d'hiver alors qu'elle rentrait d'une dure journée de travail. Elle s'apprêtait à pousser la lourde porte du hall d'entrée quand elle avait entendu des éclats de voix. Curieuse, elle avait contourné l'immeuble sur la droite pour voir ce qui se passait et avait aperçu un couple qui se disputait. Dans un dernier juron, le garçon avait tourné les talons se fichant pas mal de la jeune fille en pleur qui s'était laissée tombée à terre. Yuya avait hésité un moment entre s'éclipser ou aller consoler cette inconnue. Mais elle avait une fois de plus fait le bon choix. Mahiro était devenue sa meilleure amie, et depuis la mort de son frère, elle avait repris espoir et goût à la vie.

Mahiro était issue d'une famille aisée et faisait des études pour devenir écrivain. Yuya était certaine que ce choix de carrière était fait pour elle. Elle l'encourageait jour après jour de toutes ses forces pour qu'elle persiste dans ce domaine et lui répétait sans cesse qu'elle serait sa plus grande fan.

Installées sur le canapé transformable en lit à l'heure du coucher, Yuya finit de raconter sa journée en baillant.

- Je vais te laisser dormir. Dit Mahiro en lui plaquant un baiser sur la joue. Tu en as bien besoin. N'hésite pas à venir me voir si tu craques, et quand tu croiseras le type de l'appartement, apprend lui ce que veut dire le mot propreté.

- Compte sur moi ! Lui répondit Yuya en lui adressant un petit signe de la main avant de refermer la porte.

Elle tourna les talons dans un sourire. Décidément, elle adorait cette fille. De deux ans son ainée, Yuya la considérait comme sa propre sœur. Elle pouvait tout lui confier. Absolument tout.

- Allez, une bonne douche et au lit !

Aussitôt dit, aussitôt fait. A 22h, Yuya était en pyjama et se glissait sous les couvertures. A peine eut-elle fermée les yeux, qu'elle sombra rapidement dans le sommeil, bien loin de s'imaginer du destin qui l'attendait et de la tournure qu'allait prendre sa vie.


Au même moment, en plein cœur de Tokyo, une salve d'applaudissements résonna longuement à travers tout le 'Suntory Hall', la salle de concert classique la plus connue du Japon. Sur scène, un individu d'environ trente ans, à la beauté phénoménale, dotés de longs cheveux noirs et des pupilles d'un rouge flamboyant se leva et quitta les lieux sans un regard pour son public devenu hystérique. Les hommes pleuraient de jalousie devant tant de virtuosité et d'éclat, alors que les femmes hurlaient leur amour à cet apollon qui ne les entendait pas.

Le rideau tomba marquant ainsi la fin du concert. Le pianiste le plus célèbre du monde, autant pour son talent que pour son caractère de démon légendaire, venait une fois de plus de prouver qu'il était l'homme à abattre pour tout musicien voulant lui voler son titre de numéro un. Kyo Mibu avait de nouveau frappé.


La suite je ne sais pas trop quand.