Voici une nouvelle fic Jetko, qui commence à partir de leur rencontre sur le ferry et continuera au moins jusqu'à la fin du Book II : la Terre. Je vais changer des événements.
Evidemment, l'univers et les personnages de ma fic ne m'appartiennent pas, et je ne gagne pas d'argent à faire mumuse avec.
Chapitre 1 :
Il combattait un ennemi invisible, une masse noire informe de soldats de la nation du feu. De part et d'autre de lui, Pesticide et Longue Flèche repoussaient l'ombre malfaisante. Il faisait ce qu'il devait, entouré des siens. Il était à sa place.
Le décor changea. Jet était tapi dans une ruelle étroite, de nuit. Derrière lui, Pesticide et Longue Flèche faisaient le guet. Et devant lui, il y avait un dos inconnu, très droit et serré dans un habit sombre, surmonté de cheveux noirs en bataille. Il sentait confusément que ce corps fin et musclé appartenait à une nouvelle recrue des Combattants de la Liberté, et cette pensée faisait battre son cœur plus vite.
Il y eut un bruit de pas étouffé dans la rue perpendiculaire, un ennemi. Il sauta sur cet allié inconnu et le plaqua contre le mur, pressant la main sur sa bouche pour le faire taire.
Les yeux jaunes de l'autre le regardèrent avec surprise. Jet se perdit dans ce regard à la fois naïf et dur, perdu et décidé. Il sentait la tiédeur de sa respiration et la douceur de ses lèvres contre ses doigts, son torse qui se soulevait à chaque inspiration, se pressant un peu plus contre sa propre poitrine, et ses jambes puissantes de part et d'autre des siennes. Tout dans ce corps semblait l'inviter à réduire encore la distance.
Et soudain il s'embrassèrent. La ruelle avait disparu, comme Pesticide, Longue Flèche et le danger. Ne restait que cette bouche contre la sienne, ce souffle dans sa gorge, cette salive tiède et cette langue timide qui caressait l'intérieur de ses lèvres.
Quand leurs bouches se séparèrent enfin, l'autre, les joues roses et les yeux fermés, haletait légèrement. Jet caressa avec douceur sa joue blessée, et les longs cils noirs s'écartèrent sur deux yeux dorés. Dans un murmure sensuel, l'inconnu lui susurra dans l'oreille :
« Je te suivrai n'importe où. »
Jet ouvrit les yeux et découvrit le visage de Pesticide à quelques millimètres du sien. La jeune femme grommela :
« Ah, tu te réveilles enfin ! A quoi tu rêvais ? Tu souriais bêtement ! »
Cette remarque fit rougir Jet. Longue Flèche, assis un peu plus loin, rit silencieusement. Ignorant ses camarades, Jet se releva et s'étira, le regard jeté en avant.
Le bateau était immobilisé. Ils venaient d'arriver à Ba Sing Se, la dernière grande cité du royaume de la Terre. Là, il pourrait oublier la nation du feu et refaire sa vie avec ses deux fidèles compagnons, et peut-être un nouvel ami...
Peu après leur rencontre avec l'Avatar et Katara, une dispute avait éclaté au sein de son groupe de rebelles, les Combattants de la Liberté. Plusieurs membres dont Demi Portion avaient contesté sa vision trop radicale du combat contre la nation du feu. Il avait très mal vécu cette contestation, alors que c'était lui qui avait veillé et sauvé la plupart d'entre eux. Aussi, il avait choisi de partir recommencer ailleurs, comme réfugié. Après tout, Katara et le gamin à la flèche bleue n'avaient peut-être pas tort, il s'était perdu lui même à trop haïr indistinctement les membres de la nation du feu. A Ba Sing Se, il trouverait le calme nécessaire à réfléchir à tout ça… Pesticide et Longue Flêche avaient choisi de l'accompagner. Leur loyauté et leur amitié l'avaient touché plus qu'il ne l'avouerait.
Et puis avant l'embarquement sur le ferry qui devait les mener à la cité de la terre, il avait repéré Lee. Ce jeune homme à la grâce brutale avait tout de suite retenu son attention. Imperméable à l'air joyeux de son compagnon, un vieil homme replet tout en sourire, il affichait une mine sombre. Son regard noir et les marques de brûlure sur son visage témoignaient que lui aussi avait vu des atrocités. Dans sa façon de se mouvoir et de regarder les autres, on sentait une contradiction, une déchirure profonde. Derrière sa brusquerie et sa méfiance, derrière ses muscles et son visage fermé, on devinait les traces du jeune homme qu'il avait été avant. Une certaine souplesse, des mouvements raffinés, une posture droite ou un regard tendre vers son vieux compagnon étaient autant de signes de cet autre délicat et sincère qu'il avait du être. Ce mélange avait fasciné Jet.
Il s'était donc débrouillé pour garder le jeune homme dans son angle de vue tout le long du trajet. Lorsqu'il l'avait entendu râler contre la nourriture qui leur était servie, il avait saisi l'occasion et entamé la conversation avec son habituel air charmeur. En quelques mots, il l'avait convaincu de voler avec lui et ses compagnons la nourriture que gardait le capitaine du ferry. En échange, il avait obtenu un nom "Lee", ainsi qu'un regard intrigué. Pendant l'opération elle même, Jet avait continué à le regarder. Lee savait manier l'épée et agir de manière discrète et efficace. Ce qui avait encore accru son intérêt, sa fascination...
Une fois la répartition du butin faite, Jet était revenu à la charge, cherchant à nouer la conversation avec ce jeune homme mystérieux, à grand renfort de sourires séducteurs. Lee avait fini par abandonner son froncement de sourcil bougon et esquisser un sourire maladroit des plus craquants.
Alors Jet l'avait entraîné à l'écart, laissant son sympathique oncle et ses compagnons discuter, et ils avaient pu parler tous les deux, seuls. Accoudés à la rembarde du bateau, ils avaient le visage tourné vers Ba Sing Se, vers l'avenir, vers la rédemption. Le vent fouettait leurs visages et la mer emplissait leurs poumons de sel, et Jet avait l'étrange sensation que c'était là le signe d'une promesse. Se tournant subitement vers son compagnon, il avait plongé son regard dans le sien et lui avait dit :
« Tu es un paria, comme moi. Et les parias doivent veiller les uns sur les autres, parce que personne d'autre ne le fera. »
Les yeux dorés de l'autre garçon avaient brillé plus fort, dansant comme une flamme. Les sourcils froncés, il avait répondu:
« Effectivement. Être seul n'est pas le meilleur chemin. »
Jet aurait donné n'importe quoi pour comprendre d'où venait cette mélancolie dans sa voix. Et il mourrait d'envie de lui proposer de le rejoindre. Mais Lee avait détourné la tête et fixé l'eau, la mine redevenue sombre, et Jet n'avait pas osé interrompre ses pensées.
Il avait donc regardé l'horizon en silence, très conscient des battements rapides de son cœur et de cette silhouette à côté de lui, à la fois très proche et inaccessible…
Mais maintenant, il savait quoi faire. Ce rêve n'avait fait que confirmer sa décision : il devait retrouver Lee et le convaincre de devenir un des siens.
Pendant une fraction de secondes, Jet crut que c'était bon. En effet, à peine avait il fait sa proposition à Lee, dans la gare, que les yeux du jeune homme s'étaient chargés d'une étincelle enthousiaste. Mais cette lumière s'éteignit lorsque il vit son oncle, qui achetait du thé froid un peu plus loin. Redevenu sombre, il secoua la tête.
« Non. Je ne peux pas.
- Allez, insista Jet avec un sourire séducteur. Viens, ça te changera. On peut ramener ton oncle avec, si tu veux.
- Non.
- On ne l'exposera pas au danger, promis ! »
Mais l'expression de Lee était décidée. Il n'obtiendrait rien de lui.
Jet finit donc par partir, furieux de ne pas avoir su trouver les mots. Juste avant qu'il ne se retourne, Lee lui avait adressé un sourire maladroit et lui avait dit qu'il s'était amusé dans le ferry. Cet aveu confus l'avait remué. Il se sentait plus que jamais attiré par ce jeune homme mystérieux, bourru et fragile à la fois, et l'idée qu'il ne le reverrait plus lui serrait la poitrine.
Il ne put s'empêcher de jeter un dernier regard en arrière… et ce qu'il vit le pétrifia.
Lee grondait son oncle, l'air méfiant et inquiet. Un filet de fumée s'échappait de son thé auparavant froid…
Le vieil homme à l'air si gentil était donc un maître du feu…
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