TITRE : Mensonge

NOTE : Fringe ne m'appartient pas.

CONTEXTE : Se situe après l'épisode « jacksonville » saison 2 épisode 14.

RESUME : Mon point de vue sur les réactions des personnages. Si situe précisément à la fin de l'épisode.

NdA : SPOILERS SAISON 2. Ne pas lire si vous ne l'avez pas vu !

CHAPITRE 1

Mensonge. Trahison. Tout cela n'était qu'une méprisable tromperie de plus de Walter. Il savait. Bien sûr qu'il savait. Il en était l'auteur. Le responsable. Une vague ardente de mépris et de dégoût l'envahit, lui donnant la nausée. Cet homme n'avait donc aucune conscience, aucun état d'âme, aucune moralité ? Il avait expérimenté sur des enfants sans défense, sans se soucier des conséquences de ses actes. Il les avait traumatisés, avait brisé leur vie, causant une issue fatale pour certains. Et comme si cela ne suffisait pas, elle découvrait qu'il avait arraché le Peter qu'elle connaissait, d'une autre réalité ?

Et c'était toujours ce même homme qui se tenait désormais devant elle et qui l'implorait de ne rien dire ? Même la sincérité et la culpabilité de ses yeux ne suffirent pas à Olivia à entamer tout le mépris qu'elle ressentait pour lui. Il avait fait trop de mal autour de lui. Aucun pardon n'était permis cette fois. Excuses non acceptées. Ses propres mots.

Peter revint avec son manteau. La lueur était toujours là, faisant trembler ses traits qu'elle connaissait si bien. Il souriait, insouciant et heureux. Ses yeux étaient doux et sincères. Il avait l'air d'un ange. Innocent et inconscient du sort qui avait été le sien. Elle sentit son cœur se briser, tomber en morceaux. La douleur était intense, suffocante, paralysante.

Olivia, s'il vous plaît, ne lui dites pas. Il avait le droit de savoir. De connaître la vérité sur son passé. Qu'il n'était pas d'ici et qu'il luttait contre son monde d'origine, sa terre natale. Il en avait le droit mais ce n'était pas à elle de le faire. Ce rôle revenait à Walter. Lui, le seul responsable de tout ça. C'était à lui de dire à Peter qu'il avait décidé de sa vie pour lui. Egoïstement. Sans vergogne. Ignorant volontairement et sans scrupules le mal qu'il faisait.

Les larmes montèrent, sans qu'elle puisse les arrêter. Le sentiment de trahison était trop intense, trop poignant. Ses yeux étaient douloureux, eux qui n'avaient pas l'habitude de couler. Si elle était si profondément affectée pour Peter, quelle serait la réaction du jeune homme ? Cette pensée la tortura, intensifiant la douleur qu'elle ressentait. Un sentiment d'injustice lui serra le cœur comme un étau. Implacable et froid. Intolérable et douloureux. Déchirant et violent.

Peter était posté là, à quelques pas d'eux, son regard allant de l'un à l'autre. Yeux dans les yeux, Olivia et Walter s'affrontaient toujours silencieusement. Implorant la clémence d'un côté, exprimant le dégoût de l'autre. Walter céda le premier, rompant le contact visuel, le visage ravagé de peine et de culpabilité. Mais Olivia ne pouvait quitter ses yeux de lui. Son mépris demeurait intact, quelque soit l'intensité des remords de Walter.

Devenir fou a fait de lui un meilleur homme et un meilleur père. Les mots qu'elle avait dits à Peter alors qu'il se sentait coupable ne pas avoir été rendre visite à Walter à Ste-Claire. Peter n'avait à se sentir responsable de rien. Il n'avait rien à se reprocher. Walter était le seul fautif dans cette histoire. Ses propres mots, si vrais soient-ils aujourd'hui, ne s'appliquaient plus, à présent. Quels que soient l'énergie et le temps que Walter mettrait à faire le bien, il ne pourrait jamais réparer le mal qu'il avait causé. Il est des actes que rien ne justifie. Des actes que l'on ne peut pas pardonner. Walter avait franchi la limite. Le point de non-retour.

« Qu'est-ce qui se passe, tous les deux ? », demanda la voix inquiète de Peter.

Walter lança un regard furtif à son fils avant de baisser les yeux, comme s'il se sentait incapable de soutenir son regard. Il recula de quelques pas, sans mot dire.

La voix de Peter fit sortir Olivia de sa transe. Elle posa les yeux sur lui. Il ne souriait plus. Son visage exprimait l'inquiétude. Elle se demanda à nouveau quelle serait sa réaction quand il saurait. Car il l'apprendrait tôt ou tard. Walter devait en être conscient. Forcément. Un tel secret n'aurait pu rester caché éternellement. Oui, c'est ainsi que ça devait se passer.

Elle aurait tant voulu voir encore son sourire sur ses lèvres à cet instant. Voir réapparaître l'insouciance sur ses traits comme tout à l'heure. Elle aurait donné cher pour ne pas savoir. Pour profiter de cette soirée, comme ils en avaient eu l'intention. Mais l'heure n'était plus aux sourires. La vérité n'avait rien d'amusant. Et quand il saurait, lui resterait-il des raisons de sourire à nouveau ?

« Quoi ? », dit-il encore, l'inquiétude montant d'un cran. « Olivia, quoi ? Parle-moi »

Mais ce n'était pas à elle de parler.

« Peter », dit-elle enfin.

Contrôler sa voix lui était difficile.

« Je suis désolée, mais je ne peux pas. Je vais rentrer. Maintenant », dit-elle sans autre explication.

Peter cligna des yeux, surpris de ce revirement. Deux minutes plus tôt, Olivia était apparue sur le pas de sa porte, souriante et ouverte. Le temps de monter dans sa chambre, il la retrouvait au bord des larmes et fermée comme une huître. Le contraste était violent.

Olivia ignora la réaction de Peter et se tourna vers Walter. Elle tenta de contrôler le ton de mépris quand elle prit la parole mais en fut incapable.

« Walter, je ne le ferai pas. C'est à vous de le faire », dit-elle, glaciale.

Et elle sortit de la maison, sans un regard en arrière. Peter la suivit sur le pas de la porte mais Olivia passait déjà le portail pour rejoindre sa voiture.

« Olivia, attends », appela vainement Peter.

Dépité, contrarié, il vit sa voiture s'engager sur la route et disparaître au coin de la rue. Sentant la colère monter en lui, il rentra dans la maison. S'il n'avait pas compris pourquoi Olivia était partie bouleversée, il avait deviné que Walter en était la cause. Retenant difficilement sa colère, il s'adressa à son père :

« Walter, qu'as-tu fait ? Que lui as-tu dit pour la mettre dans cet état ? »

Walter le regarda et son visage redevint sévère.

« C'est quelque chose entre elle et moi. Ça ne te concerne en rien », décréta-t-il d'un ton dur.

Peter fut gagné de frustration, qui amplifia sa fureur. Jetant un regard méprisant à son père, il tourna les talons et sortit de la maison. Sans but précis, il s'enfonça dans l'obscurité et la froideur de cette nuit glacée de janvier, sentant renaître les vieux sentiments de haine et d'aversion qu'il avait nourris si longtemps envers cet homme qu'il n'était même plus capable d'appeler papa.


Un peu de patience pour la suite. J'y travaille.