Disclaimer : le monde de Harry Potter est à J.K.R. ; Alistair et ses amis du Dix-Neuvième Parallèle sont à moi.

Rating : T

Personnages : Severus Snape, le Trio d'or, OC.

Correctrice : Fantomette34.


Chers lecteurs/lectrices, bonjour !

Après Le jeu des sept erreurs, voici une fic plus longue qui permettra à l'équipe du Dix-Neuvième Parallèle de voyager à nouveau dans le temps, et où apparaîtra, dès le prochain chapitre, un personnage que j'ai souvent cité dans mes histoires. Là, il aura un rôle plus important.

Bonne lecture !


Mythic Interim - Prologue

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Loin d'ici, caché dans ses propres ténèbres, un être plus vieux que l'Univers attendait.

Chaos.

Les Mortels, depuis l'éveil de leur âme, croyaient qu'il était à l'origine de tout. Ils avaient raison. De sa dimension originelle étaient sortis l'espace, l'air, l'eau et la terre, incarnée en Gaïa. De cette dernière étaient nés plus tard les Titans, dont Cronos, qui prit le pouvoir sur le monde avant d'être détrôné par son fils, Zeus.

Parallèlement, un Titan de la deuxième génération, Prométhée, créa l'homme, cet être fragile et néanmoins capable de bien des choses, mais comme cette créature était imprévisible, Chaos forgea une notion pour la canaliser.

Le Destin.

Désormais sous la surveillance des Parques Clotho, Lachésis et Atropos, chaque nouveau-né avait un avenir inévitable. Et ce fait semblait suffisant pour maintenir l'ordre du monde. Les événements s'enchaînaient les uns aux autres dans une harmonie que rien ne troublait. Que rien ne devait troubler.

Cependant...

L'être plus vieux que l'Univers étira sa conscience sur l'espace-temps. Et ressentit.

Le manque.

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Le présent. Paris, treizième arrondissement.

La météo était au beau fixe, et Hermione Granger allait entreprendre ce qu'elle faisait ordinairement ces jours-là,

s'enfermer dans une bibliothèque.

Mais attention, pas n'importe laquelle ! Les bâtiments tout neufs de la Bibliothèque Nationale de France, sis à Tolbiac, rive gauche de la Seine. La jeune fille avait obtenu une accréditation pour les salles du rez-de-jardin, courtoisie de Nemo, et elle comptait bien pousser ses recherches au maximum.

Sa progression dans les couloirs l'amena vers un ascenseur que peu de gens connaissaient et utilisaient, car il menait à la salle Y, dédiée à la Réserve. Cette dernière étant aussi protégée que celle de Poudlard, elle dut laisser ses effets personnel dans un coffre avant d'entrer. Le bibliothécaire qui la vit pensa qu'elle était bien jeune pour se trouver ici, puis il haussa un sourcil ébahi quand elle lui notifia ce qu'elle voulait.

"... les œuvres complètes du Marquis de Sade. Vous êtes sûre, mademoiselle ?

- Oui. Je prépare un mémoire sur l'influence du Kâma Sûtra dans la littérature érotique occidentale, et j'ai besoin des éditions originales."

L'homme ne commenta pas et lui fit signe de s'asseoir. Il mit vingt-deux minutes pour amener les livres et la laissa seule.

Paaarfait ! pensa-t-elle en souriant de toutes ses dents.

En fait, seuls deux des volumes présents l'intéressaient, et pas pour des raisons licencieuses...

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La Gryffondor prit dans sa main le crayon à papier, seul rescapé de ses affaires. L'objet frémit, sembla se dissoudre et la baguette magique de la jeune fille apparut à la place. D'un Wingardium Leviosa, les livres sélectionnés s'envolèrent pour se poser devant elle.

Ils n'étaient qu'une apparence. Sous celles-ci se cachait un bien précieux, collecté par Héphaïstos lui-même : dans l'un, la véritable histoire des Dieux et des héros, et dans l'autre la version que les hommes de l'Antiquité en avaient donné. Ces écrits, le Forgeron boiteux avait eu l'idée saugrenue de les cacher dans l'Enfer* de la bibliothèque.

"Pourquoi cela ? lui avait-elle demandé, la dernière fois qu'elle avait rendu visite à Ron sur son lieu d'apprentissage.

- Pourquoi pas ?! avait dit le Dieu, et puis, j'adore voir la tête des bibliothécaires quand j'annonce mes choix de lecture."

Sûr que s'il venait ici sous sa forme contrefaite, avec son œil pétillant et son sourire égrillard, il devait troubler le personnel. Hermione s'était souvent fait la réflexion qu'habillé de vêtements du dix-neuvième siècle, il aurait pu facilement passer pour Toulouse-Lautrec, le peintre qui fréquentait les danseuses de French cancan et les dames qui monnayaient leurs charmes. Héphaïstos aimait s'amuser, et la jeune fille comprenait pourquoi Alistair tenait tant à son amitié. Comme le disait ce dernier : "la plupart des Divinités sont du genre coincé, lui, c'est l'exception." Avec Dionysos, ils formaient un trio infernal et Severus avait dû aller plus souvent qu'à son tour récupérer le Minotaure, soûl et ronflant comme une tronçonneuse chez le Dieu du vin.

De sacrés numéros !

La Gryffondor sortit de sa rêverie et prit le premier livre. Les pages étaient charmées pour s'ouvrir au chapitre qui vous intéressait ou à celui que vous aviez déjà consulté. Hermione voulait revoir la version divine de la guerre de Troie, telle que l'avaient vécue Harry, Elspeth et ses pères, pour la comparer avec celle d'Homère et savoir si cela l'avait influencée, si peu soit-elle.

C'est là qu'elle remarqua que quelque chose clochait. Le chapitre en question commençait à la page quatre-vingt-onze. Or, elle se rappelait très bien que la dernière fois qu'elle l'avait lu, la guerre de Troie était à la page quatre-vingt-dix-sept.

"Merlin, le livre a rétréci !"

Elle tourna fiévreusement les feuilles et s'aperçut qu'il manquait à l'histoire précédente les trois-quarts de son texte.

Et c'était pareil dans la version des hommes.

Hermione commença à paniquer. Pour que le livre des Dieux soit modifié comme cela...

Elle se leva d'un bond, alla récupérer ses affaires sous le regard effaré du bibliothécaire et fonça vers l'ascenseur. Les premières toilettes qu'elle trouva lui permirent d'être hors de vue et de transplaner à la hâte.

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Bar des Louchébems, dix-neuvième arrondissement.

Perché sur un escabeau, Nemo s'attelait à une tâche qu'il détestait par-dessus tout : nettoyer le lustre qui éclairait la salle. Le travail n'était pas dur, non, mais fastidieux. Sur deux roues de dimensions inégales, l'une au-dessus de l'autre, s'étendaient pas moins de dix-huit ampoules aux culots en forme de bougies.

Dix-huit fausses bougies.

Mais à quoi avait-il pensé quand il avait acheté ce lustre ?

Le vieil homme passait un chiffon humide sur chaque ampoule quand un craquement le surprit.

Un tranplanage incontrôlé !

Quelqu'un se cogna à l'escabeau qui tangua dangereusement. Nemo voulut se rattraper au lustre, il ne fit que bousculer le seau d'eau qui était à ses pieds sur la plus haute marche, seau qui chuta sur l'arrivant, tandis que lui atterrissait dans la caisse de fruits qui était sur le comptoir.

"Moi qui comptait en faire de la compote, c'est réussi !" maugréa-t-il en s'extirpant du désastre.

Hermione n'était pas mieux, couverte d'eau sale de la tête aux pieds.

"Je peux savoir ce qu'il t'a pris ?!" lança-t-il à la jeune fille.

Elle ne répondit pas. Prenant le poignet du vieil homme, elle le traîna vers les escaliers et ils montèrent tous deux jusqu'au bureau du premier.

La respiration hachée, Hermione désigna un espace vide dans la collection des Mythes du monde entier qui était entreposée là.

"C'est... c'est horrible, Nemo... une légende a disparu."

...


* Dans une bibliothèque, "l'Enfer" est l'endroit où sont conservés les livres érotiques.