Rencontre innattendue

Je m'étais décidée il y a une semaine de mettre fin à mes jours en sautant de la falaise. J'allais accomplir cette délivrance aujourd'hui. Une tempête menaçait, je ne survivrais donc pas à ce saut. Je savais pertinemment que ma mort ferais souffrir quelques personnes comme mon père, ma mère, Phil, Angela, Mike et peut être encore d'autres. Mais je ne puis continuer de vivre dans un monde où IL n'est pas à mes côté.

Je me réveillais en sursaut. Comme toutes les nuits depuis SON départ je n'arrêtais pas de faire d'horrible cauchemar. Le temps était maussade : le ciel était couvert, le vent était glacial. Une véritable journée de tempête, journée idéale pour mon dernier projet. Je jetais un regard par la fenêtre, la voiture de Charlie n'était plus dans l'allée, il était donc déjà parti au poste. Je pourrais donc mener a bien ce projet sans donnant d'explication à mon père sur mes projets à venir.
Je m'habillais en vitesse, ne pris pas la peine de me nourrir, de toute manière je n'ingérais aucuns aliments lorsque Charlie n'était pas là. Je laissais un mot d'adieu à mon père. Je sais qu'il m'en voudra, mais s'en voudra plus car il pensera qu'il n'a pas pût m'empêcher d'agir ainsi.

Papa, Maman et tous les autres concernés,
Je sais que vous m'en voudrez d'avoir commis un tel acte, mais je ne peux vivre sans LUI. Comprenez moi bien j'ai essayé autant que j'ai pu de survivre à SON départ, mais je n'ai pas réussi. Si je suis restée aussi longtemps c'est pour toi, papa, et pour maman. Ne vous en voulez pas, vous n'aurez pas pu m'empêcher de sauter. N'en voulait pas non plus à Edward ni à sa famille, cela relève de mon entière responsabilité.
Je suis tellement désolée de vous imposer ça, mais je ne peux faire autrement.

Je vous aime tellement, prenez soin de vous. Et surtout ne commettez pas d'actes irréfléchis et stupides.
Votre Bella.

Je versais quelques larmes. Ces derniers mots avaient été les siens « ne commets pas d'actes irréfléchis et stupides ».

Ne voulant m'attarder plus longtemps ici, je partis en direction de la falaise.
Une fois arrivée, je sortis de la voiture et alla m'asseoir sur le bord. Le vent soufflait fort, en bas on entendait les vagues se briser bruyamment sur les roches. Comme j'aurais aimé qu'il ne m'ait jamais quitter. Tout aurait été plus simple. Je me relevai, m'avança dangereusement vers le bord des falaises. Je pleurais maintenant à chaude larmes et m'octroya le plaisir de penser encore et encore à LUI sans me soucier de la douleur lancinante à l'intérieur de ma poitrine. Je parlais en sachant très bien qu'il n'entendrait jamais ces paroles, que jamais il ne verrait ma douleur.

- Si tu savais comme je t'aime Edward, tout ce que je fais maintenant n'est que pour toi, j'espère que tu seras éternellement heureux. Je ne souhaite que ton bonheur, même si j'aurais préféré que tu sois heureux à mes côtés. Tu seras à jamais dans mon cœur. Adieu. Je t'aime.

Je m'avançais encore plus. Plus qu'un seule pas et je ne serais définitivement plus de ce monde.

- NON BELLA !

Cette voix. Je ne la connaissais que trop bien. Je l'avais déjà entendu depuis son départ, mais il ne s'agissait que de mon subconscient. Cependant cette fois, la voix avait l'air réel, comme si IL était là juste derrière moi. Je me retournai et le voyais.

- Génial maintenant en plus des voix, j'ai des visions...
- Bella ... je t'en pris reste. Ne saute pas. J'ai tant besoin de toi.

Abasourdi par cette « vision », je me reprochais d'elle. Je ne fus qu'à un seul pas de lui. Je le regardai, il avait changé ces yeux ne reflétait plus le bonheur, ces cernes étaient trop prononcés, comme s'il n'avait pas chassé depuis très longtemps. A travers ses traits on voyait qu'il souffrait énormément. Hésitante, je levais la main pour la déposer sur sa joue. Sa peau était toujours aussi froide, toujours aussi lisse, toujours aussi blanche et surtout toujours aussi parfaite comme lui. « La vision de Edward » ferma les yeux, comme s'il voulait profiter de ma main posée sur sa joue.

- Bella, s'il te plait pardonne-moi, me dit-il les yeux ouverts maintenant, je ne ... voulais pas ... te quitter... mais je n'avais pas le choix. Je ne voulais te faire aucun mal, je voulais que tu es une vie normale, que tu te maries, ait des enfants, vieillisse, sois heureuse. Je ne voulais pas t'infliger ma présence.

- Je dois dormir, c'est ça, j'ai dû m'endormir sur le bord de la falaise, pas étonnent avec toutes les nuits blanches que je passe en ce moment, dis-je plus à moi-même qu'autre chose.

- Pourquoi crois-tu rêver ?

- Parce que sinon tu ne serais pas là aussi réel que tu ne l'es maintenant. Si tu savais comme j'aimerais que tu reviennes...

-Bella, je suis revenu, je suis là...

- Mais non c'est juste mon subconscient qui a emmagasiné tes traits et qui me les transmet aux derniers instants de ma vie...

Ses yeux se sont écarquillés de surprise. Je commençais à me poser des questions, comment se fait-il que j'ai l'impression qu'il ne s'agit pas totalement d'un songe?

- Bella, tant que, selon toi, nous sommes en plein rêve, m'aimes-tu toujours ?

- Bien sur Edward que je t'aime toujours...

Je guettais la prochaine occasion où ma poitrine me ferait tellement mal que je devrais me comprimer entre mes bras, pour ne plus ressentir aucune souffrance.

- C'est tout ce que je voulais savoir.

Je le regardais d'un air interrogateur et il se jeta sur mes lèvres pour m'embrasser comme il ne l'avait jamais fait auparavant. Ayant attendu cet instant depuis plus de 6 mois, je répondis à ce baiser avec le plus de passion que je pu. Je compris alors que la vision que j'avais d'Edward n'était pas une vision, mais c'étais bel et bien Edward en chair et en os. Il mit fin au baiser comme à ses habitudes.

- Crois-tu toujours rêver ?

- Non ...

Je le regardais. Je ne pourrais jamais me lasser de le regarder. Mais je lui en voulais un peu de m'avoir infligé pareil souffrance. Sans comprendre pourquoi, ma main se leva et le frappa. Il ne sentit rien bien sur, je crois que j'ai tapé un peu trop fort puisque ma main commença à me faire mal. Bien qu'il ne sente aucune douleur lors de mon coup, il était assez dégradant. Je regardais Edward à nouveau avant de m'enfuir en courant, les larmes aux yeux. Je pris ma voiture et rentra chez moi en espérant que Charlie ne sois pas tombé sur mon mot.

Aucunes voitures n'étaient dans l'allée, donc Charlie n'avais pas vu mon mot. Je rentrais en courant, récupéra mon mot d'adieu et repartis vers ma voiture. Je roulais sans but précis et je fus surprise lorsque je reconnu le chemin. Je venais de réaliser que je me rendais chez les Cullen.