Retour à Narnia

L'histoire correspond au troisième film de la saga, ou au cinquième livre c'est-à-dire L'Odyssée du Passeur d'Aurore. ''L'idylle'' entre Caspian et Susan lors du second film n'a pas eu lieu. J'ai choisi de garder le fait que dans le monde ''normal'' il y a la guerre.

J'espère que cette fanfiction vous plaira !

Laissez des reviews et bonne lecture !

Atterrissage en eaux troubles

POV Lucy

Je pousse la porte d'entrée et m'engouffre à l'intérieur suivie d'Edmund. Tante Alberta nous avait demandé d'aller faire quelques courses pour le souper. En ces temps incertains où le rationnement est de rigueur, il est particulièrement difficile de trouver de nombreux produits tels que les légumes. Nous allons encore manger de la soupe aux choux ce soir. Un courant d'air me parvient ainsi que le bruit d'une porte qu'on claque.

- Je suis rentrée !, claironne Rose, ma cousine.

Celle-ci s'est engagée comme infirmière à l'hôpital du bout de la rue. Je suis allée lui rendre visite une fois, et je ne sais pas comment elle peut passer sa journée au milieu de tant de souffrance. Certaines blessures étaient particulièrement horribles. Je lui ai posé la question et elle m'a répondu que cela lui donnait l'impression d'être utile et lui occupait la tête. Ses parents sont morts lors de la guerre. Ils étaient à une réception, elle n'avait pas voulu les accompagner, prétextant qu'elle ne se sentait pas bien. Elle a ainsi appris le lendemain que le château où ils s'étaient rendus avait été bombardés. Elle s'est donc retrouvée orpheline, à 15 ans, héritière d'une immense fortune. Ses parents étaient en effet duc et duchesse d'importantes terres bien que la noblesse ait perdu de son prestige depuis bien longtemps. Elle s'en est beaucoup voulue mais comme le lui a fait remarquer Edmund, si elle y était allée, elle serait morte elle aussi.

Etant mineure, elle avait été placée chez la sœur de sa mère, Tante Alberta. Comme nous étions déjà quatre enfants, nos parents n'avaient pu la prendre en charge bien que ma mère soit également la sœur des deux autres femmes et qu'elle s'entendait très bien avec Susan puisqu'elles avaient le même âge. Lorsque nous étions petits nous nous retrouvions tous les cinq chez notre grand-mère maternelle. Elle et moi jouions à l'épée avec mes deux frères, puis plus tard elle préféra la compagnie de ma sœur avec qui elle allait faire bien des essayages de robes en vue de quelques soirées. Elles n'étaient pas superficielles, loin de là même, mais elles étaient à un âge où les belles robes et les romans à l'eau de rose commence à intéresser les jeunes filles.

C'est également à partir de cette période que nous ne l'avons plus revue. Ces parents s'étaient décidés à lui donner l'éducation due à son rang. Elle échangeait de longues lettres avec ma sœur, parfois aussi avec l'ensemble de la fratrie.

A présent, en 1917, nos parents avaient décidé de partir aux Etats Unis avec Susan, laissant Peter poursuivre ses études en pensionnat et nous envoyant chez notre tante Alberta et son ignoble fils, notre cousin Eustache. Nous avons donc par la même occasion retrouvé notre cousine.

Elle me rejoint dans la cuisine et m'aide à ranger les dernières courses. Elle porte toujours son uniforme et une odeur de maladie semble flotter dans l'air.

- Vas te changer et rejoint nous dans ma chambre, il y a une lettre de Susan !, je lui lance, enthousiaste.

Elle me sourit et monte précipitamment les escaliers.

Je rejoins Edmund dans ma chambre et quelques minutes plus tard Rose arrive à son tour.

- Vite ! Ouvrez-là !

J'ouvre soigneusement la lettre. Plusieurs papiers en sorte dont un marqué du nom de Rose.

- Tiens je crois que c'est pour toi, lui dis-je en le lui tendant.

- Lis d'abord l'autre.

Et je lis. Elle est heureuse et s'est rendue à une garden partie. Elle nous dit que c'est fabuleux et qu'un garçon lui a déjà fait la cours. Elle dit aussi que Narnia lui semble bien loin. Rose ne s'étonne pas de l'entendre parler de Narnia. Il faut dire que nous lui avons déjà tout raconté. Et mais si elle n'a pas l'air de vraiment y croire, elle nous écoute. Etant une excellente dessinatrice, elle m'a même dessinée Mr Tumnus et Mr et Mme Castor. Ils sont vraiment très ressemblants.

Ils me manquent et Narnia aussi. Dans mon monde je ne suis qu'une petite fille ordinaire alors que là-bas je suis une reine. Je donnerai n'importe quoi pour y retourner.

Je sors de ma rêverie et me tourne vers Rose qui, le visage caché par ses longues et jolies boucles brunes aux reflets cuivrés, lit à voix haute la lettre qui lui est destinée. Ma sœur lui parle en long en large et en travers des soirées mondaines et d'un certain garçon, Colin.

La porte claque nous faisant sursauter. Notre affreux cousin déboule dans la pièce.

- Vous êtes encore en train de parler de vos contes stupides ?

- Ce ne sont pas des contes et ils ne sont certainement pas stupides !

- Lucy, laisse, il n'en vaut pas la peine. De toute façon tout ce qui l'intéresse sont ses insectes qu'il épingle dans des boites.

Je détourne la tête et aperçois au mur un tableau représentant la mer. Un navire navigue sur celui-ci. Je ne l'avais jamais remarqué avant.

- Edmund ! Tu ne trouves pas que ce bateau ressemble à ceux de Narnia ?

- Qu'est-ce que je disais ! Vous êtes complètements fous ! Vous vous inventez un pays imaginaire où les animaux parlent, les arbres dansent et les minotaures, les centaures et autres créatures bizarres existent. Donnez-moi ce tableau d'ailleurs !

- Eustache, laisse-les un peu. Ce n'est pas un crime de regarder une toile.

- Non, donnez-le-moi !

- Lâche-ça !

Les deux garçons agrippent chacun un côté du tableau. Lorsque soudain j'entends le bruit de la mer.

- Edmund ! Tu as entendu ça ?

- Et voilà que maintenant elle entend des voix !

Mon ''cher'' cousin lève les yeux au ciel mais lorsqu'il les repose sur la toile, la mer semble s'agiter.

Sous l'effet de la surprise, il la lâche et elle tombe à terre. L'eau commence alors à s'en déverser et s'étend dans la pièce. Rose, sur le lit contemple le spectacle avec stupéfaction. Quand à Eustache, il hurle de manière très peu virile et essaie désespérément d'ouvrir la porte qui est mystérieusement - ou plutôt magiquement – coincée.

L'eau monte de plus en plus. Elle atteint bientôt le plafond et, nous empêchant de respirer, nous entraine vers les profondeurs.

POV Rose

Je n'arrive plus à respirer. Je tourne la tête et aperçois Lucy. Eustache s'agrippe à elle et semble ne pas vouloir lâcher prise. Edmund vole au secours de sa sœur et immobilise le cousin. Ils remontent tout trois à la surface.

La surface !

Mais, c'est impossible ! Je crois voir la lumière du soleil !

Après un instant de surprise, j'essaie de l'atteindre.

Mes jambes ne s'agitent plus.

Mes bras ne m'obéissent plus.

Mon cerveau ne réfléchit plus.

Mes oreilles bourdonnent.

J'entends les battements de mon cœur.

Mes pieds sont lourds et m'entrainent.

Ma tête gonfle sous le manque d'oxygène. Elle va exploser si je ne fais rien.

Mais je m'abandonne à cette eau glacée, ferme les yeux et me laisse sombrer.

Voilà ! Alors à votre avis, Rose va-t-elle mourir ou non ?

Vos impressions sur ce premier chapitre ? Je sais qu'il n'est pas très passionnant mais il faut bien situer l'histoire.

Aller, une toute petite review de rien du tout pour le prochain chapitre !