Ceci est une réponse au défi de Noël de HRFRHO, la communauté des fans du couple Hermione/Severus, dont le lien est à la fin de ma bio. Le défi consiste à écrire une histoire où le couple se formerait où se révèlerait aux autres au moment de Noël. Et ben moi j'ai fait les deux !lol ! L'idéal était de faire un one shot, sinon au maximum trois chapitres. Au début c'était un one-shot mais il était trop long donc je l'ai coupé en trois, pour que vous souffliez un peu ! Mais je mets les trois à la fois. Que ça ne vous empêche pas de reviewer les 3 chapitres ! ;-)
Je précise un truc : je ne connais absolument pas le livre (ou est-ce un film ?) « Dernier tango à Paris », je ne l'ai jamais lu (ou vu) mais j'aimais bien ce titre et c'est donc bien une référence à ce qui je crois est un chef-d'œuvre non ? Même si ma fic n'a certainement rien à voir avec cette histoire... Quelqu'un pourrait me raconter ? ;-)
Dernier tango à Poudlard
Chapitre 1
Le bal de Noël. Je l'avais attendu des mois. Depuis le mois de juin en fait. Depuis que nous avions fait ce pari qu'il était certain de gagner. Mais qu'il avait perdu. Et qu'il avait donc bien évidemment cherché à renier, à déclarer non existant. Mais c'était un pari magique : pas le droit de se défiler, non non. Je le lui avais répété une bonne centaine de fois, jubilant de sa mauvaise humeur et de mon gain futur. Mais aujourd'hui je regrette ces stupides règles. J'aurais aimé l'écouter, pour une fois...
Notre histoire avait commencé le soir de Noël, l'année précédente. Pas de bal cette fois-là, non, Poudlard était presque vide. Juste une petite soirée où les seuls malchanceux (ou bienheureux dans mon cas) à être restés étaient moi, Harry, bien sûr, toute la clique Weasley, cinq ou six Serdaigles que je ne connaissais pas, Hannah Abott et une autre Poufsouffle, et une grande partie du personnel enseignant.
Nous avions mangé tous ensemble et discuté de tout et de rien... Enfin, certains discutaient moins que d'autres... devinez qui ? J'avais pourtant tenté plusieurs fois de le faire sortir de son cloîtrement, l'interrogeant sur...eh bien, tout et rien... Ce qui avait sûrement été mon erreur. Ce n'était pas le genre à s'intéresser aux inepties d'une gamine de 16 ans. Même si elle était l'une des meilleures élèves qu'il avait eu en quinze années d'enseignement. Toute modestie mise à part.
Cela faisait déjà plusieurs mois que j'avais développé... disons une certaine attirance envers lui. Puis une ébauche de sentiments, plus ou moins profonds. Incroyable ? Incompréhensible ? Peut-être, mais vrai. Certaines choses ne s'expliquent pas. Ne se contrôlent pas. Et je n'avais d'ailleurs aucune envie de les contrôler. C'était la première fois de ma vie que je ressentais ce genre de choses. Rien à voir avec mon flirt avec Viktor, qui à cette époque était plus une tentative (plutôt fructueuse d'ailleurs) de provoquer la jalousie de Ron.
Ron... Rien à voir non plus. Un coup de cœur, oui, mais rien de bien sérieux. Rien qui ne dépasse l'amourette de petite fille. Aucun vrai sentiment pour l'un de ces deux garçons. Mais pour cet homme...
De l'amour ? Je n'aurais pas pu dire ça à cette époque. Mais une envie... une envie irrépressible d'être avec lui, d'être à lui, de le découvrir, de le laisser me découvrir... Une envie de l'aimer, oui... Et une envie de lui, tout simplement. Il y a des choses qui ne s'expliquent pas. Qui ne se contrôlent pas.
Et ce soir-là, j'avais décidé de tenter le tout pour le tout. Assez de me torturer l'esprit, de m'en vouloir de cette attirance, de chercher à la dissimuler. S'il y avait quelque chose de possible, alors j'avais envie de saisir ma chance. J'avais envie de vivre ce quelque chose. J'avais envie de vivre tout court.
J'avais remarqué les regards en coin pendant les cours, les réflexions qui se faisaient plus rares, et moins acerbes. Une fois, il m'avait presque (presque !) complimentée. « C'est convenable, Miss Granger. Comme toujours... » J'avais failli pleurer de joie...
Je mettais bien sûr mes impressions sur le compte d'une paranoïa amoureuse. Je me doutais qu'il était très peu probable qu'un homme respectable de 37 ans ait des vues sur une de ses élèves et qu'il les affiche. Mais on m'avait dit une fois que l'espoir faisait vivre.
Pourquoi ce soir-là ? Je ne sais pas. Je pense que j'avais senti au fond de moi que si je n'osais pas là, alors que nous étions à moitié sortis de ce cadre élève-professeur, alors je n'oserais jamais. Oh, attention, je n'ai pas tenté de le séduire, loin de là ! Pas devant tout le monde. Et je n'aurais pas su comment faire de toute façon... En fait j'étais un peu partie à l'aveuglette. J'avais prévu de commencer à lui parler et de voir ou cette conversation nous mènerait... en espérant que ce serait dans le parc ou tout autre endroit plus intime, mais bref... Je comptais lui faire comprendre les choses, mais je ne savais pas comment.
Son manque de réaction m'avait immédiatement découragée. Je m'étais trouvée stupide. Comment aurais-je pu m'attendre à autre chose que du mépris de la part du grand méchant Rogue ? Je ne lui en avais pas voulu cependant. On ne change pas en une heure un personnage savamment construit en plus de quinze ans. Mais j'étais déçue. Et j'étais partie du charmant repas bien avant tout le monde, en m'excusant. J'étais épuisée, avais-je dis. Déprimée, oui. Je m'étais bien fait des illusions. Des regards en coin ? Etaient-ils vraiment pour moi, et pas pour Lavande ou Parvati juste au rang derrière ? Moins de réflexions ? Moins d'intérêt pour mon travail, plutôt ! Hermione, espèce de stupide Gryffondor !
J'avais dit ça tout haut. Et j'avais sursauté en entendant une voix me répondre. Sa voix.
« Je ne l'aurais pas mieux dit. »
« Professeur Rogue ? »
Je n'avais pas relevé l'insulte indirecte, trop surprise par sa présence. Il avait dû s'échapper du dîner juste après moi et me suivre... Et me suivre ?
« Non. Pour cette fois, ce sera Severus. »
Je n'avais pas réalisé à quel point il était près de moi. Très près. Bien plus près que ne le permettaient les limites de la décence. Je n'avais pas compris ce qu'il avait voulu dire. Il m'avait permis de l'appeler par son prénom ? Ou est-ce que c'était un piège ?
« Vous vous êtes enfuie bien vite, Hermione. La nourriture ne vous plaisait pas ? Ou bien était-ce la musique ? Ou encore la compagnie ? »
Chaque pas qu'il avait fait vers moi m'avait fait reculer du même nombre. J'avais fini par me retrouver dos au mur, sens propre comme figuré. Une sorte de petit sourire retroussait ses lèvres, mais pas le sourire sarcastique et mesquin qu'il offrait habituellement à ses élèves. Celui-là était différent... De la jubilation ? Oui, il jouait, et il y prenait plaisir m'avait-il semblé. Même si je ne comprenais pas en quoi consistait le jeu. Ou, pour être tout à fait exacte, j'avais une idée, mais je n'osais y croire.
Il s'était encore rapproché, jusqu'à ce que nos corps soient à moins de deux centimètres l'un de l'autre. A cette distance, j'avais pu sentir sur lui des effluves de jasmin et de coriandre, mélangé à ce que j'avais pensé être du napel. Une potion. Il avait préparé une potion dans la journée. Cet homme ne s'arrêtait jamais de travailler ! Mais je n'étais pas la mieux placée pour faire de cette constatation un reproche.
J'avais du lever la tête pour ne pas le quitter des yeux, qu'il avait baissés sur moi.
Mon corps tout entier frissonnait mais mon cerveau était comme tétanisé. Pourquoi était-il si prêt ? Pourquoi me regardait-il comme ça ? Et pourquoi étais-je devenue muette ?!?
« Vous ne répondez pas ? Que se passe-t-il ? Vous me semblez gênée. Oh, je suis peut-être trop près, cela vous dérange ? Vous sembliez pourtant avoir enfin tenté un rapprochement tout à l'heure... »
« Enfin ? »
Je m'étais hautement surprise d'être arrivée à prononcer deux syllabes à la suite. Avait-il dit enfin ? Est-ce que cela signifiait qu'il s'y attendait? Qu'il l'attendait ?
« Me croyez-vous aveugle, Hermione ?Pensez-vous que je n'ai rien vu ? Vous devez vous dire que peu de femmes ont dû avoir un comportement... équivoque à mon égard. C'est vrai, je l'admets. Mais cela ne m'empêche pas de reconnaître des signes qui ne trompent pas, ma chère. »
Un centimètre... J'avais péniblement avalé ma salive et espéré que le son qui en avait résulté n'avait pas été aussi fort que j'en avais eu l'impression.
« Comme ? »
« Vos regards. Vos rougissements. Vos bafouillements. Tant de choses qui ne vous ressemblaient pas. Oh, au début, j'ai crû à des hallucinations. Puis à une de vos stupides farces gryffondoriennes. Mais j'ai fini par sentir. »
Avais-je vraiment été aussi peu discrète ? Possible. Mais comment aurais-je pu le regretter à ce moment-là ? Ce n'était ni un rêve, ni mon imagination. J'étais dans un couloir, coincée entre un mur et un Severus Rogue, et l'un de ces deux derniers semblait très intéressé par ce que je ressentais (en tout cas physiquement) pour lui. Et ce n'était pas celui fait de pierres... Du moins, je savais maintenant que l'un des deux ne l'était pas...
Cette fois, ma voix tremblante était parvenue à former deux mots. Un exploit vu l'état dans lequel je me trouvais.
« Sentir quoi ? »
Il avait comblé les derniers millimètres qui nous séparaient et j'avais senti son torse se presser doucement contre ma poitrine à travers l'étoffe de nos deux robes. Ses mains s'étaient posées contre le mur, de chaque côté de ma tête, et il s'était légèrement penché pour murmurer à mon oreille, me faisant frémir de... de tout...
« Votre émoi. J'ai senti vos frissons à chaque fois que je vous frôlais, vos frémissements quand je me penchais bien moins près qu'actuellement sur vous pour vérifier votre chaudron. J'ai senti cette odeur très particulière : votre excitation. Elle suintait de chaque pore de votre peau, elle voletait dans l'air à chacun de vos souffles. J'ai été surpris, je l'avoue. Mais pas désagréablement, Hermione, pas désagréablement... »
Sa bouche avait alors glissé sur le lobe de mon oreille et sa langue était venue le lécher à peine une seconde. Mais cela m'avait suffi pour laisser échapper un long soupir. Il s'était redressé et avait continué de me regarder avec ce petit sourire limite arrogant. Je ne savais pas quoi penser. Il venait de me le dire. Il venait de me dire et de me montrer que l'attirance était réciproque. Mais je ne savais pas quoi faire. Quoi dire. Voilà ce que c'était de n'avoir rien préparé !
Je m'étais donc retrouvée complètement béate devant lui, n'osant toujours pas croire ce qu'il se passait et ne sachant comment réagir. Mais heureusement il s'était remis à parler.
« Je crois bien que je me suis comporté en véritable goujat ce soir. Veuillez m'excuser, mais c'est toujours délicat pour moi d'avoir un comportement sociable devant des personnes qui sont habitués à me voir comme un asocial de la pire espèce. Et puis... je dois avouer que j'ai apprécié le fait de vous torturer ainsi... »
Oh, j'aurais été prête à endurer des tortures mille fois pires si la récompense avait dû être telle à chaque fois...
« Je suis maintenant tout à fait disposé à entreprendre une discussion aussi longue que vous le voudrez avec vous, Hermione. Mais cet endroit ne me semble pas tout à fait adéquat. Que diriez-vous de mes appartements ? »
« Je... Professeur... »
« Severus. »
« Sev... Severus... Vous... Est-ce que je dois comprendre... »
« Que l'attraction est réciproque ? Oui, très perspicace, Miss Granger. Vous pouvez aussi comprendre que mon attraction pour vous ne se limite pas au domaine quoique très important du physique (1), mais qu'elle s'étend aussi à votre extraordinaire personnalité. Même si je n'ai pas eu de preuve de son existence depuis bien cinq minutes... Quelque chose vous perturbe peut-être ? »
Il m'avait encore un peu plus collée au mur. Le sourire s'était élargi et dans un effort surhumain j'étais arrivée à y répondre faiblement. Je tremblais de joie, d'excitation et... et un peu de crainte aussi, oui. Parce-que je savais que si je le suivais dans ses quartiers, aussi longue et passionnante serait notre discussion, elle finirait tôt ou tard par ce que j'avais déjà imaginé des milliers de fois en fantasme. Et que je n'avais encore jamais mis en pratique...
J'avais fait non de la tête et, passant mes bras autour de son cou, je m'étais hissée sur la pointe des pieds pour l'embrasser très doucement. Ce à quoi il avait répondu avec une délicatesse dont je ne l'aurais jamais crû capable.
Je l'avais quelques minutes plus tard suivi dans ses appartements et la nuit s'était déroulée et achevée comme je l'avais pensé. Sauf qu'elle avait été mille fois mieux que dans mes fantasmes...
A suivre...
oO§Oo
(1) Quand il dit « domaine très important du physique », il ne veut pas dire que le physique est très important (c'est Severus, hein ! Ça serait un peu déplacé ! :-) ) , il veut dire que son attraction physique pour Hermione est très forte. Voilà voilà... :-)
Hey, dites, je me rends compte que ce chapitre suffirait à répondre au défi en fait ! Mais bon, j'ai bien envie de vous mettre la suite quand même ! ;-)
