Langage et thèmes explicites, attention pour les âmes sensibles ou qui n'aiment pas du tout la vulgarité, cette fiction n'est pas pour vous.

Bonne lecture !

oOOo

Les yeux qui collent. La bouche pâteuse. Nausée.

Albus ouvre les yeux, papillonnants, peinant à s'adapter à la luminosité outrageuse de la pièce. Il a bavé sur l'oreiller. En relevant la tête il s'essuie la bouche, et se frotte les yeux d'une main molle. Son esprit émerge difficilement, cherchant à se dépêtrer des effluves d'alcool encore présents dans son cerveau brumeux.

Shot. Cris. Trace. Snif. Mal au nez. Mal aux dents.

En se redressant un peu, Albus remarque qu'il est nu sous les draps, et que le soleil l'aveugle en passant par la porte fenêtre. Ce n'est pas sa chambre. Pas si surprenant au final. Après ce genre de soirées, il se réveille bien souvent dans le lit d'une inconnue, ou bien d'une de ses camarades de classe.

C'est qui déjà, qui a organisé cette fête ?

Ah oui, sa cousine, Rose.

Les souvenirs de la veille lui reviennent progressivement. Les verres qui trinquent, les verres qui se vident. La coke qu'on étale en petites lignes, la coke qu'on trace. Il ferme les yeux, un bourdonnement incessant lui martelant le crane.

La musique qui résonne dans sa tête n'est pas de très bon goût, la mixture qu'il a dans son verre non plus. Par contre cette belle bouche qui s'étire en un sourire moqueur, elle, elle semble avoir un bon goût. La tête qui tourne et les mains qui tremblent, Albus ne sent presque plus son corps. Par contre il sent très bien la langue qui parcours son sexe. Et il sent très bien cette même bouche se refermer sur son membre et l'engloutir entièrement.

Des cheveux blonds. Des yeux gris clairs. Un torse pâle et des mains si douées qu'il a du mal à croire qu'il est encore sur terre.

Albus rouvre les yeux. Panique. Qu'est ce qu'il a fait ?

Cette même bouche qui lui demande : « Tu veux m'enculer ? »

Et toujours ce sourire moqueur et ces yeux défoncés.

La brume se dissipant, peu à peu, Albus prend peur. Il n'a quand même pas...

Violemment, on le plaque contre le mur, on le touche, on l'embrasse, on le griffe. Jusqu'au sang.

Il touche son épaule, et sent les sillons tracés avec férocité la nuit dernière.

Sa bouche à lui, qui se penche, hésitante, vers ce qui n'est certainement pas un sexe de femme. Sa tête le lui dit, mais son corps et l'alcool et la coke lui embrouillent le cerveau. Alors il se lance, il le lèche d'abord, puis tente de l'accueillir dans sa cavité. Il s'étouffe à moitié et entend un rire moqueur, une main passe dans ses cheveux, une main d'homme, grande et fine mais définitivement masculine.

Et ces yeux... il sait à qui ils appartiennent, mais il n'a pas envie de tourner la tête vers l'autre côté du lit pour confirmer sa pensée. Il ne veut pas assumer ça. Il a déjà assumé beaucoup de choses dans sa vie, mais ça.. ça c'est trop pour lui.

Est-ce qu'il peut partir sans faire de bruit ? Est-ce qu'il peut se sauver et faire comme si rien ne c'était passé ?

« Mais qui avons nous la ? Potter le grand tombeur qui mate mon cul avec ardeur. »

La voix est traînante, et droguée. Mais elle est suave. Un petit rire, tout près de son oreille alors que son corps vacille un peu et que son esprit tangue doucement.

« Tu veux une trace ? » Lui demandent les yeux enjôleurs.

Il hoche la tête et prend la petite paille improvisée dans ses mains. C'est dur de retenir le poids de sa tête quand il se penche vers la jacket de dvd qu'il lui met sous les yeux.

Puis, quand son nez lui fait mal, et qu'il sent le grésillement de la poudre descendre de sa tête à ses pieds, il se penche en avant. Il inspire fort. Sueur et herbe fraîche. Les cheveux blonds lui chatouillent la joue.

Albus se prend la tête dans les mains.

« Tu veux m'embrasser? » S'entend-t-il dire.

« T'embrasser ? » Demande la bouche narquoise.

Il se lèche les lèvres, puis relève la tête, ses yeux se plantant dans l'orage gris qui lui fait face.

« Ouais, tu veux bien...m'embrasser ? » Demande-t-il, un sourire alcoolisé sur les lèvres, la voix rieuse.

Et il l'a embrassé.

Albus, laisse échapper un petit couinement de désespoir. Mais qu'est ce qui lui a prit ?

Il a foutu sa bite dans le cul d'un mec. Et pas n'importe quel mec.

Il a foutu sa bite dans le cul de Scorpius Malefoy.

Et c'est ça, le pire dans toute cette histoire.

Albus soupire, puis jette un œil autour de lui. La chambre est blanche, et sale. Des gobelets en plastique gisants un peu partout sur le sol, un tableau de travers sur le mur, il connaît cette chambre. Et pour cause, c'est celle de son oncle et sa tante.

Finalement, c'est peut être ça, le pire dans toute cette histoire.

Lorsque le clic d'un briquet se fait entendre, Albus manque de tomber du lit, se retenant maladroitement aux draps. L'odeur de cigarette vient lui chatouiller le nez et il se retourne vers Scorpius, toujours allongé.

Celui-ci fait des ronds avec la fumée, sa bouche dessinant un O parfait. Albus à un haut le cœur.

« Bien dormi ? » Demande le blond avec un rictus moqueur.

Albus ne répond pas. Il a envie de vomir. Il faut qu'il dégage de là, il faut qu'il sorte de cette chambre. Sinon il va le tuer.

Scorpius Malefoy sait très bien ce qu'il fait. Il en est sûr. Ce type est un manipulateur de renommée presque mondiale. Ses souvenirs flous ne lui permettent actuellement pas de le démontrer, mais s'il est bien sûr d'une chose, c'est qu'il l'a forcé. Ou du moins qu'il a usé d'un stratagème digne de son nom pour le mettre dans cette position.

Il a mal à la tête.

Et il est en colère.

Et il a honte.

Et il a envie de mourir, là, tout de suite.

Il entend un ricanement dans son dos, le faisant tressaillir d'horreur.

« On peut savoir ce qui te fait rire, connard » mord Albus entre ses dents.

Sa voix est pâteuse, et sa bouche est sèche. L'articulation n'est pas son fort en lendemain de cuite, mais la rage se fait bien entendre dans ses mots.

« Oh je sais pas, peut être le fait que tu sois une petite salope et que personne ne le sache » Répond l'autre en se glissant hors des draps.

Lorsqu'il se lève, nu comme un vers, Albus à le temps de voir ses fesses d'un blanc immaculé et son dos musclé se pencher vers l'avant. Il détourne le regard, ne sachant même pas quoi répondre. Lui qui a tant de mordant d'habitude, il reste muet face à son insulte.

Et merde.

Un serpent tel que lui ne va pas hésiter à balancer à tout le monde ce qu'ils ont fait, dans le lit de son oncle, en plus. Il faut à tout prix qu'il trouve un moyen de le faire taire. Et dans ce genre de cas, il n'existe qu'une seule solution.

Sans vraiment trop savoir ce qu'il fait, Albus se lève à son tour, contourne le lit, et fait face à un Scorpius boutonnant son jean troué avec nonchalance, sa cigarette pendant à ses lèvres.

Il est quand même très beau.

Cette pensée traverse son esprit sans même qu'il s'en rendre compte.

Albus, bouillonnant, colle un doigt sur la poitrine de son adversaire. Celui-ci relève la tête un petit sourire sur les lèvres et inspire une bouffée de sa cigarette, la laissant pendre à sa bouche.

« T'as pas intérêt à raconter ce qu'il s'est passé à qui que ce soit, on est bien d'accord ? »

Le regard noir et les sourcils froncés, Albus espère être assez effrayant pour lui faire peur. Ça n'a pas l'air d'avoir beaucoup d'effet, puisque Scorpius lui crache littéralement sa fumée en plein visage.

« Pourquoi je me priverais de raconter à tout le monde que j'ai eu le grand Albus Potter à mes pieds ? Donne moi une bonne raison de ne pas le faire. » Répond le bond, saisissant sa cigarette pour en faire tomber la cendre sur le côté.

Albus range son doigt, serre le poing.

« Si tu le fais, je t'explose la gueule. »

Il sent le regard de Malefoy descendre le long de son corps. Il est encore nu. Il a envie de se taper la tête contre un mur. Oublier de s'habiller dans ce genre de circonstance, c'est le genre de gaffe digne d'un Potter.

« Tu sais que j'ai beaucoup de mal à te prendre au sérieux là ? » Réplique-il, avant de doucement passer sa langue sur sa lèvre inférieur.

Il a toujours eu ce tique de se lécher les lèvres, Albus l'a déjà remarqué. Ne rien laisser transparaître, c'est ce qu'il doit faire. Ne pas se laisser atteindre par ce serpent.

Sans préavis, il le saisit par la gorge, le faisant pivoter pour le plaquer au mur. Il ne sert pas trop, car il n'aime de toute façon pas la violence, il n'aime pas blesser, mais là, la situation l'implique fortement.

« Ouh arrête tu m'excites » souffle Scorpius en entourant son poignet de ses doigts.

« C'est pas un petit fils de pute comme toi qui va me ruiner ma réputation, tu comprends ça ? », rugit-il en réajustant sa prise sur son cou. « Il est hors de question que quelqu'un apprenne ce qu'il s'est passé entre... entre toi et moi »

Son sourire narquois toujours accroché aux lèvres, Scorpius laisse tomber sa cigarette sur le sol et l'écrase de son pied nu. Albus suit du regard la trajectoire du mégot, effaré, et avant même de comprendre ce qui lui arrive, reçoit un coup de genoux magistral dans les côtes. Il se plie de douleur, le souffle coupé et se retrouve soudainement plaqué au sol, une main enserrant sa gorge avec force, Scorpius pesant de tout son poids sur ses hanches, coinçant ses jambes entre les siennes.

« Et tu crois vraiment que tu vas pouvoir « m'exploser la gueule »? » Ricane-t-il. « Petit Potter m'a sucé la bite, et ça mon grand, c'est une sorte de victoire personnelle. »

Albus se sent complètement désemparé, mais qu'est ce qu'il a fait ?

« Oh oui Scorpius, vas-y, embrasse moi » Le parodie le blond, faisant imperceptiblement rouler ses hanches contre les siennes. « J'ai tellement envie de toi ! »

Il n'a jamais dit ça, il n'aurait jamais dit ça. Est ce qu'il l'a dit ? Pitié, faites qu'il ne l'ai pas dit.

« T'as pas aimé enfoncer ta bite dans mon cul Saint Potter ? Pourtant ça avait plutôt l'air de te plaire, t'avais l'air de prendre ton pied.»

Albus commence à s'agiter, il n'aime pas du tout ce qu'il entend. Sa virilité en prend un coup, son amour propre aussi. Il n'est pas gay, n'a jamais aimé les hommes et encore moins celui là. Pourtant ce qu'il ressent n'est pas de la colère mais bien de la honte, sûrement parce qu'il sait au fond de lui que ce qui sort de la bouche du serpent n'est pas totalement faux.

« Lâche moi putain » suffoque-t-il alors que Scorpius resserre encore plus sa prise.

« Tu sais tu me l'aurais demandé gentiment, je n'aurais rien dit » Susurre Scorpius avec un sourire mesquin. « Mais comme tu m'as menacé, je vais me faire un plaisir de raconter à tout le monde que tu m'as enculé bien salement chez ta cousine, et qu'en plus tu as adoré ça. »

Il le lâche brusquement, récupère son haut, son paquet de clopes et ses chaussures, avant de claquer la porte de la chambre.

Albus laisse tomber sa tête avec fracas sur le sol.

Nu comme un vers, un énorme suçon dans le cou et mal au crâne.

Sa vie est finie.


Court mais efficace pour une première impression, je l'espère.