Salut tout le monde :D
Je suis vraiment heureuse de vous retrouver après tout ces mois d'absences ;)
Bon, voilà, Une Inconnue dans ma vie s'inspire de la Dark Swan. Si Emma était dans les ténèbres, comment Regina la sauverait-elle ? C'est la première fois que je m'essaie à l'univers alternatif et c'est bien plus difficile que ce que je croyais. Les premiers chapitres ne seront pas très joyeux mais je vais très vite essayer de faire venir l'humour, parce que je pense que c'est dans ce domaine que je m'en sors le mieux ;)
Sans doute avez-vous entendus parler de ce type qui vend contre notre accord nos écrits ? Il se trouve que Pour une nuit ou pour la vie ? fait également partie de ses vols. C'est pourquoi j'ai longuement hésité à publier celle-ci. Mais après réflexion, je refuse qu'il nous prenne notre passion pour écrire en plus du reste.
Comme vous le savez certainement, l'univers de Once Upon A Time ne m'appartient malheureusement pas.
Je crois que tout est dis, alors ...
Agréable lecture, nouveaux lecteurs !
Une Inconnue dans ma vie
Chapitre I
« I'm not depressed » par Regina Mills
Comme j'en avais pris l'habitude au cours des dernières années, je m'installais sur ce banc, prêt de la plage de Storybrooke, et admirais le paysage que m'offrait le couché du soleil. Ce bel orange crépusculaire qui envahissait le ciel me donnait toujours des frissons. Il fallait dire que pour la peintre que j'étais, un beau paysage était toujours bon coup d'inspiration.
Je soupirais de bien être, croisais mes jambes et me laissais reposer contre le dossier du banc. Tout en fermant les yeux, j'écoutais l'agréable calme.
Du moins, jusqu'à ce que des sanglots ne viennent chatouiller mes oreilles. Je rouvrais un œil, puis l'autre tout en suivant du regard la belle blonde totalement inconnue qui courait dans son jogging flambant neuf, jusqu'à s'écrouler à côté de moi. Des cascades coulaient de ses yeux alors qu'elle me lançait un sourire forcé.
- Je ne … suis pas … dépressive ! s'exclamait-elle, à bout de souffle.
J'arquais un sourcil tout en la voyant essuyer rapidement ses larmes. Une fois qu'elle avait enfin retrouvé sa respiration, elle reprenait :
- Le psychiatre de cette ville est un charlatant ! Je. Ne. Suis. Pas. Dépressive. Oui, j'ai quelques insomnies, oui, je n'ai plus beaucoup d'appétit et, d'accord, tout ce que je fais est d'un ennuie mortel, même le sport mais … Je ne suis pas en dépression ! Je suis juste un peu morose parce que mon mec s'est barré avec toutes nos économies, que j'ai perdu mon boulot, que je n'ai pas de famille et que tous mes amis du passé me reprochent de m'être barré pendant dix ans alors que ça a été la meilleure décennie que j'ai vécu ! Oui, je déteste ma vie. Non, je ne suis pas dépressive.
Je me raclais la gorge, réellement gênée. Qui était cette femme ? Je connaissais tout le monde à Storybrooke. Mais pas elle.
- Ah …
J'aurais voulu me gifler pour cette ridicule réponse. Elle, elle se contentait de froncer les sourcils et tournait ses yeux jade vers moi. Elle avait la peau pâle, les traits tirés. Je n'étais pas sûre d'avoir vu quelqu'un d'aussi triste depuis que j'avais moi-même était en dépression.
- Je suis désolée. Mais cet idiot de Hopper m'a conseillé de me « libérer » alors j'énonce à la première inconnue que je croise à quel point je suis énervée contre lui pour son stupide diagnostique.
- Et bien … Le Dr Hopper est pourtant l'un des meilleurs de la ville …
Elle haussait les sourcils.
- Vous le connaissez ?
- Oui, mon fils le voit fréquemment. Il l'aime beaucoup. Et j'ai aussi eu besoin de lui pendant longtemps.
- Vous devriez arrêter de le payer.
- Et vous devriez sans doute prendre en considération ce qu'il vous dit.
Elle me fusillait du regard.
- J'ai l'air dépressive ?
Totalement !
- Oh … Hm … Et bien, c'est à dire que … J'ai déjà été en dépression !
Elle paraissait surprise. Sa tête se reculait légèrement pour pouvoir me détailler.
- Vous ?
- C'est quelque chose qui peut arriver à n'importe qui …
Je lui lançais un regard appuyé, espérant qu'elle comprenne et qu'elle aille pleurer ailleurs. Malheureusement, elle se contentait de s'affaler un peu plus dans le banc, étalant ses jambes dans l'allée tout en enfouissant ses mains dans les poches de son jogging noir.
- M'enfiche, grognait-elle.
J'étais crispée à ses côtés, gênée par sa proximité et son détachement. Je n'étais pas tellement bavarde avec les inconnus. Mes amis étaient ma sœur, ma cousine et un ami d'enfance. Bon, certes, il y avait aussi Kathryn et Tink mais … elles étaient simplement des voisines un peu collantes.
- Je suis désolée. Je sais que je suis ennuyante, bavarde, décalée …
- Oui. C'est vrai.
Ses yeux devenaient tristes et je grimaçais.
- Oui, enfin, j'ai des amis qui le sont aussi, me rattrapais-je aussitôt. J'arrive à les supporter.
Elle semblait peu convaincue.
- Pas moi. Tout le monde me rejette, je suis vraiment un boulet pour eux. Les gens veulent se tenir le plus loin possible de moi.
Elle avait l'air sûre d'elle et je me rappelais à quel point j'avais aussi eu des pensées pessimistes. Parfois, je me haïssais tellement qu'il m'arrivait de vouloir me frapper moi-même.
- Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous ?
Avec une lenteur extrême, elle tournait la tête vers moi, me dévisageant durant un long moment, ses yeux jade scintillants.
- Vous …
Sa voix tremblait et je m'écartais avec prudence, de peur qu'elle ne fonde en larmes.
- Pourquoi vous voudriez faire quelque chose pour moi ?
Je me raclais la gorge, regrettant soudainement ma question.
- Et bien, je ne sais pas. En ce moment j'ai une amie qui insiste pour faire soigner mon karma, alors …
Malgré mon sourire en coin, elle ne semblait pas saisir la plaisanterie. Elle me dévisageait quelques secondes, clignait des yeux.
- Je ne crois pas au karma.
- Moi non plus, pour être honnête. J'ai fais beaucoup d'erreurs par le passé et pourtant, aujourd'hui, je suis heureuse.
Elle me fusillait du regard.
- Je n'ai jamais rien fais de mal et pourtant, il m'est toujours arrivé des coups bien dégueulasses.
D'accord … Maintenant, je culpabilisais. Merci belle inconnue !
- Hum. Excusez-moi.
- Oh, non, c'est de ma faute ! Je vous l'ai dis, je fais fuir tout le monde à cause de mes malheurs.
Je forçais un sourire, souhaitant du plus profond de mon cœur que cette inconnue parte aussi vite qu'elle était arrivée.
Comprenant qu'elle n'avait pas l'air d'avoir envie de bouger, je me levais, prête à écourter mon moment d'admiration.
- Bonsoir.
Elle faisait la moue.
- Hm. Vous aussi.
Et sans un mot de plus, je m'éloignais de cette belle blonde étonnante.
SwanQueen – SwanQueen
J'avais à peine passé la porte que mon fils se jetait sur moi, un large sourire aux lèvres.
- Maman ! J'ai pleins de trucs énormes à te raconter !
Je lui souriais tendrement, posais ma veste sur le porte-manteau et me dirigeais vers la cuisine, le brun sur mes pas.
- Je t'écoute.
- Papy et moi on a été au Granny's, en revenant du collège, commençait-il.
Je soupirais. Combien de fois devrais-je dire à mon père que Henry devait rentrer aussitôt l'école finie ? Il avait largement le temps de s'amuser le week-end.
- Et là, on a croisé Lacey. Tu sais, la bibliothécaire ?
- Hm hm.
Je commençais à préparer le dîner alors qu'il s'installait derrière le comptoir.
- Et bah tu sais quoi ? Elle embrassait le vieux qui fait trop peur.
- Henry … Je t'ai déjà dis de ne pas parler ainsi des personnes âgés. Et je ne vois pas de qui tu parles.
- Gold ! Mon Dirlo'.
Je me retournais vers lui, les yeux écarquillés.
- Pardon ?!
Il acquiesçait vivement.
- Je te jure ! Demande à Papy, il était autant choqué que moi. Et dire que certains se moquent d'Auguste et Killian parce qu'ils sont deux mecs. Je trouve ça beaucoup moins perturbant que Gold et Lacey !
Je souriais en coin.
- S'ils sont amoureux, c'est le principal.
- Je sais ! Mais c'est quand même bizarre.
Je haussais les épaules et retournais à ma cuisson.
- Peu importe, tu es un peu jeune pour ça, de toute façon.
Je l'entendais soupirer.
- J'ai douze ans, maman !
- Quoi ? Tu as une petite-amie ?
- Non ! S'écriait-il. Et même si c'était le cas, je ne te le dirais pas.
Je souriais encore, tout en poursuivant ma tâche.
- Où est ton grand-père ?
- Je crois qu'il est dans la bibliothèque. Encore en train de peaufiner un album photo.
Mon fils, mon père et moi vivions tous ensemble depuis le décès de ma mère, des années plus tôt. Quant au père de Henry, il était à l'autre bout du Pacifique. À l'origine, il n'était parti que pour poursuivre ses études, l'histoire de deux-trois ans. Mais apparemment, l'Europe devait être merveilleux parce qu'il n'était jamais revenu en douze ans. Henry passait des vacances avec lui, souvent. Mais je savais qu'il aurait aimé connaître un peu mieux son père.
À table, Henry Senior et Junior bavardaient de leur planning pour le week-end prochain. Je les écoutais distraitement bien que mes pensées soient en partie vers cette blonde étrange que j'avais rencontré un peu plus tôt.
- Maman ! s'écriait soudainement Henry – le plus jeune. Est-ce que tu pourras venir avec nous ?
Je reportais mon attention sur lui. Ses yeux bruns me dévisageaient avec enthousiasme, tout excité à l'idée de sa prochaine sortie.
- Excuses-moi, où ça ?
- Je compte m'inscrire au match de Basket, samedi.
Je fronçais les sourcils.
- Je croyais que tu n'aimais pas tous ces sports collectifs.
- Ma nouvelle prof d'EPS sera là ! Ça fait un mois que je ne l'ai pas vu. C'est la seule qui a réussi à me faire aimer le sport.
Je grimaçais.
- Je ne sais pas, Henry. J'ai des rendez-vous, samedi.
Il faisait la moue et mon père me lançait un regard réprobateur.
- Je suis sûr que tu parviendras à te libérer.
J'acquiesçais, plus pour les faire taire qu'autre chose. Bien sûr, j'aurais aimé pouvoir être là. Mais mon travail ne me le permettait pas.
SwanQueen – SwanQueen
Le soir suivant, alors que je m'installais encore une fois sur le banc habituel, le regard posé sur ce beau paysage, mon calepin et crayon à la main, elle venait encore s'asseoir à côté de moi. Toujours dans son jogging noir et un débardeur bleu marin munie d'une veste légère. Elle avait attaché ses cheveux blonds en une queue de cheval basse dont quelques mèches s'échappaient, et ses joues étaient rouges par l'effort. J'écoutais attentivement sa respiration, saccadée.
- Vous aimez courir ?
- Je trouve … ça … ennuyant. Mais … selon Hopper … si j'arrête ... je risque de ... tomber encore … plus bas.
Je m'amusais de son essoufflement.
Dépressive, belle, sportive.
- Je me suis mise à peindre.
Elle arquait un sourcil.
- Hein ?
- Lorsque j'étais en dépression, je dessinais déjà beaucoup. Mais me mettre à la peinture m'a permis de me concentrer sur autre chose. Ça m'a beaucoup aidé.
Elle ne répondait pas, ses yeux jades posés sur la mer.
- Vous vous en sortirez aussi.
- Hm. De toute façon, je ne suis pas dépressive, moi. Je suis morose.
- Bien. Alors j'imagine que vous cesserez bientôt de l'être, dans ce cas. Puis-je espérer pouvoir enfin admirer tranquillement le paysage ?
Elle me fusillait du regard avant d'attraper mon calepin. Elle le feuilletait sans que je ne puisse l'en empêcher, admirant tous mes dessins avec beaucoup d'attention.
- C'est cool, finissait-elle par dire tout en me le rendant.
- Cool ?
Je le prenais presque comme une insulte.
- Je n'y connais rien, moi, en art. Enfin, je jouais de la guitare, avant. Mais maintenant, ça m'agace. Je m'ennuie.
Je roulais des yeux.
- Étonnant … Qu'est-ce qui ne vous ennuie plus, de toute façon ?
- La télé. Vous connaissez ?
- Très peu. Je préfère lire que regarder des stupides émissions.
- Et les séries ? J'aime beaucoup les séries. Je crois que je passe trop de temps devant. Depuis que le Doc refuse que je retourne travailler, j'en regarde sans arrêt. Au début j'ai eu du mal. Parce que c'était long et que ma capacité de concentration se réduit jour après jour. Mais je ne sais pas, les séries me projettent dans un autre monde.
Elle était plus bavarde que moi lors de ma dépression. Peut-être était-elle vraiment morose ?
- Je préfère particulièrement les séries tragiques. J'adore voir mourir les personnages principaux. C'est une belle fin pour eux. Ils ne connaissent pas la merde qu'est la vie.
Retiré ! Complètement dépressive.
- Je n'aime pas les séries, déclarais-je. J'aime les bons films, mais je trouve ça agaçant de devoir suivre une série. Les saisons sont longues et l'intrigue doit se renouveler à chaque fois.
- Quand je vous connaîtrai mieux, je vous confierai une liste.
Je plissais les yeux. Elle comptait apprendre à me connaître ? Ça voulait dire que je ne parviendrai pas à me débarrasser d'elle ?
- Excusez-moi ?
- Une liste de séries qui seraient susceptibles de vous plaire, expliquait-elle, pensant certainement que c'était cette partie que je n'avais pas compris.
Je baissais la tête, mal à l'aise.
- Écoutez, je ne sais pas exactement ce que vous attendez de moi, mais je ne veux pas être celle sur qui repose votre rétablissement. Je suis certaine que tout vos amis ne sont pas en colère contre vous. Alors allez les voir, excusez-vous, faite ce que vous voulez, mais ne comptez pas sur le soutien d'une inconnue.
Lorsque je relevais les yeux sur elle, un sentiment poignant de culpabilité m'assénait. Sur ses joues pâles ; des rivières de larmes.
- Je … Désolée.
Elle repartait en courant sans me laisser le temps de reprendre mes mots.
Je m'enfonçais dans le banc en soupirant. Ce mois d'Octobre commençait vraiment mal.
Sur le chemin du retour, je m'arrêtais au Granny's, le café du coin, pour me reposer avant de retrouver mon enthousiaste de fils et mon sentimental de père.
Je repérais aussitôt Auguste Booth, installé au fond du restaurant, concentré sur sa machine à écrire. Je le rejoignais, un sourire crispé aux lèvres.
Nos pères étaient très proches, ainsi, nous avions souvent eu l'occasion de nous voir, étant enfants. Avec les années, lorsque la maison secondaire que nous avions à Storybrooke était devenue notre résidence principale, nous étions devenus amis ou quelque chose comme ça. Il adorait Henry et Henry l'adorait. Tant mieux, après tout, il était son parrain.
- Regina, me saluait-il, en relevant la tête vers moi. Ça fait un moment qu'on ne s'est pas vu.
- Quelques semaines.
- Est-ce que tu te caches dans ton bureau ?
- C'est aussi ce que Henry et mon père semblent croire. Vous ne pouvez pas seulement accepté qu'un musée ne se gère pas tout seul ?
Il grimaçait.
- Au moins, tu as un travail. Killian est sur les nerfs. Nous sommes trois à l'appart et il est le seul à avoir un salaire, ça devient compliqué.
Je fronçais les sourcils.
- Vous êtes trois ?
- Hm. J'accueille une vieille amie, en ce moment. Ça ne plaît pas trop à Killian.
Je souriais en coin. Auguste faisait toujours ça. À l'époque où ma mère ne voulait plus de moi, il m'avait accueilli à bras ouvert. Et je savais qu'il en avait fais autant avec Ruby Lucas, lorsque sa grand-mère ne pouvait plus supporter son comportement provocateur.
- Tu devrais faire famille d'accueil.
Il ricanait.
- Merci, Regina. Mais je crois que Killian s'y opposerait.
Nous plaisantions encore pendant un moment jusqu'à ce que je ne me décide finalement à rentrer, à la nuit tombée.
Mon fils m'attendait, assis sur les marches du perron. Je m'avançais lentement jusqu'à lui.
- Henry ? Est-ce qu'il y a un problème ?
Il secouait négativement la tête sans me regarder pour autant. Sourcils froncés, je m'installais à ses côtés.
- Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Papa a appelé …
Je me crispais. C'était mauvais signe.
Lorsque ses yeux noisettes croisaient enfin les miens, je pouvais voir qu'il n'était pas triste ou vexé. Non, il semblait simplement anxieux et désolé.
- Quoi ? le pressais-je.
- Il veut passer Noël ici. Papy a dit qu'il était hors de question qu'il revienne.
Je soufflais, posais une main sur son épaule et lui lançais un sourire rassurant.
- Nous avons trois mois pour y réfléchir, d'accord ?
- Ça ne te dérangerait pas ?
Je grimaçais.
- Je n'ai pas vu Daniel depuis très longtemps.
- Oui mais vous vous téléphonez, des fois.
- C'est uniquement pour parler de toi, Henry ...
Il semblait déçu mais il se contentait de hausser les épaules. Je me collais à lui et le serrais dans mes bras tout en posant mon menton sur ses cheveux bruns. Qu'il avait grandi …
SwanQueen – SwanQueen
Deux jours plus tard, en cette veille de week-end, je décidais de me rendre à mon banc favoris tôt dans la matinée. Je n'avais pas pu aller voir le couché du soleil la veille à cause d'une réunion tardive, alors je rattrapais ça en venant admirer la mer reposée.
Surprise surprise ! Devinez qui se trouvait déjà installée sur le banc ? Un sweet gris et un pantalon noir déchiré comme vêtement ? Ses yeux étaient rougis et elle m'avait l'air encore plus pitoyable qu'à l'accoutumé.
Avec un soupir, je m'installais à ses côtés.
- 'Jour, grognait-elle.
- Bonjour, Miss … Comment puis-je vous appeler ?
- Comment voudriez-vous appeler une inconnue dépressive qui vous emmerde ?
Je grimaçais.
- IDE ?
- Inconnue Dépressive Emmerdante ? Supposait-elle.
- Ça peut aussi être Idiote Dépressive Étrangère.
Un fin sourire forcé venait se former sur ses lèvres alors qu'elle ne quittait pas la mer des yeux, son nez plongé dans son sweet délavé.
- Je n'arrive pas à m'en sortir, soufflait-elle. Tout est tellement sombre. Je broie constamment du noir.
- Vous devez vous accrocher.
- Je n'ai rien à quoi me raccrocher. Je vois bien que même mon pote qui m'a toujours aidé ne sait plus quoi faire de moi.
J'étais gênée par cette conversation. Ça ne me rappelait que trop bien mon triste passé.
- Avez-vous des médicaments prescrits ?
Elle acquiesçait.
- Hopper pense vraiment que je suis dépressive.
Ses jambes, étalées devant elle, tapaient dans les petits cailloux.
- Je le suis, n'est-ce pas ?
Je grimaçais.
- J'en ai bien peur.
- Comment avez-vous fait ?
J'inspirais fortement sans la quitter du regard. Ce visage fragile me touchait malgré tout.
- Je vous l'ai dis, la peinture a beaucoup aidé. J'ai aussi eu le soutien d'un ami, de mon père, et mon petit-ami de l'époque.
- Vous étiez jeune ?
J'étais au lycée.
- Vous aviez perdue votre mère ?
Je fronçais les sourcils, surprise.
- Pardon ?
- Vous parlez de votre père mais pas votre mère. Désolée, vous n'êtes pas obligé de répondre.
- Non, je ne l'ai pas perdu à ce moment là. Malheureusement, elle n'est partie que bien plus tard.
Elle avait sans doute entendue l'amertume dans ma voix parce qu'elle tournait légèrement la tête pour me jeter un rapide coup d'œil.
- Combien de temps ça a duré ?
- Seulement trois mois. J'ai su me reprendre très vite.
- Selon Hopper, ça fait déjà un mois que ça a commencé. Quand j'ai quitté Boston pour Storybrooke. Je devrais peut-être y retourner.
- Vous auriez plus de soutien là-bas qu'ici ?
Elle ravalait un rire amer.
- Je vais être honnête. Vous êtes la première personne avec qui je dialogue depuis des semaines.
- Mais … et votre ami dont vous parliez, à l'instant ?
Elle enfouissait ses mains dans les poches de son sweet et laissait tomber sa tête en arrière.
- On échange quelques mots, mais rien de bien réjouissant. Il a une nouvelle vie, maintenant.
Sa lèvre inférieur tremblait et elle venait aussitôt essuyer ses yeux humides.
- Vous voyez ? S'indignait-elle d'une voix tremblante. Je ne peux même pas parler cinq minutes sans avoir envie de pleurer.
Je baissais la tête, remettait une mèche ébène derrière mon oreille.
- Je ne pleure jamais, reprenait-elle. Je suis une dur à cuir. La rebelle. Avant, j'avais toujours envie de rire, je souriais tout le temps et mes amis disaient que mon âme était pure. J'aimerai que ce soit comme avant. Mais pas moyen.
- Ça reviendra.
- Comment en être sûr ?
Je lui lançais mon plus grand sourire.
- Ma joie est revenue, pourquoi pas la votre ?
Elle haussait négligemment les épaules, me jaugeait du coin de l'œil.
- Parlez-moi de l'Art.
D'abord surprise, je finissais par m'exécuter, racontant avec le plus de ferveur possible ma passion.
Elle ne m'écoutait pas, ou peu. Ses yeux fermés, elle pensait à toute cette noirceur qui l'entourait.
J'ignorais pourquoi, mais j'avais cette certitude que tout irait bien pour elle. Elle s'en sortirait, et je serais ravie de rencontrer cette inconnue sous un nouveau jour. Cette femme plein de passion qu'il se cachait certainement sous sa dépression.
Alors, verdict ?
Je dois vous l'avouer, j'ai un peu peur de vos réactions, je ne suis pas tout à fait certaine que mon travail soit réussi :/ D'autant plus que je prends quelques risque avec l'étrange couple Auguste-Killian, mais je me suis dis que ça pouvait être drôle :')
Ce chapitre est assez courts mais les prochains seront un peu plus long. Le Chapitre 2 sera du point de vue d'Emma.
Si vous avez la moindre petite remarque, n'hésitez pas à me faire partager, même si c'est négatif, pas d'inquiétude, je ne suis pas du genre succeptible, au contraire, c'est avec plaisir que je prend la moindre remarque pouvant m'aider à m'améliorer ;)
Bref, à vendredi prochain si vous voulez la suite, sinon, je me convertirai dans autre chose :')
