Depuis qu'il avait reçu cette lettre de son cher fils Yugo, il ne pouvait s'empêcher de se rappeler des souvenirs du passé.

Le Real Boitar.

Il connaissait cette équipe grâce à Ruel, et pouvait s'enorgueillir d'avoir joué une fois avec eux, à leur apogée. Et il avait fait un bloqueur plus qu'honorable.

Emporté dans ses exploits de boufbowler, il se dirigea vers sa chambre d'un pas sautillant, laissant mijoter la blanquette de bouftou tranquillement. Quelques enfants se disant apprentis de l'éliatrope en matière de cuisine surgirent devant lui.

A Alibert de les esquiver aussi souplement et rapidement qu'un pro. Cela manquait d'acclamations d'une foule en délire et même d'un ballon, mais l'exploit en lui-même ravit l'enutrofe. Ce vieux Stroude serait fier de lui.

La carte postale de son protégé dans la main, il pénétra dans son antre.

Une pièce bien rangée, avec tout le mobilier que l'on pouvait trouver dans une chambre, s'il on pouvait faire abstraction de la pile de Kamas, et de la nombreuse collections d'objet en tout genre.

L'équivalent de l'Havre Sac en une pièce.

En mieux rangée.

Et en moins odorante.

Dans un coin de la caverne aux milles merveilles, il y avait un espace réservé au sport de tous les sports. Une coupe y reposait, accompagnée d'une photo représentant l'équipe du Real et le gérant de l'auberge, dans un temps ancien où ils étaient encore jeunes et bourrés de rêves et d'espoir. Maintenant ces rêves s'étaient un peu flétris, il s'était peu à peu sédentarisé pour finir par rester vivre une petite vie tranquille dans cette bonne ville d'Emelca.

Bon, sa retraite avait en effet été un peu perturbée par l'arrivée d'un frétillant bambin. Il n'avait pas à se plaindre, ce fils tombé du ciel était sa plus grande fierté.

Son p'tit tofu… Devenu si grand…

Il était même devenu un joueur en vogue de boufbowl.

Doucement, il posa à côté de la vieille photo la carte représentant les nouvelles stars du sport de prédilection de tout Ankama.

Ce qui lui plaisait le plus dans cette représentation du groupe, parce qu'il fallait bien dire que l'esthétisme était à revoir, c'était le sourire qu'ils affichaient tous. Un grand, fier et heureux sourire. D'ailleurs, un fin et attendris s'épanouit sous la moustache du cuisinier.

Quand son petit piou reviendra, il lui demandera s'ils pourront taquiner la boufballe ensemble.

Ce n'était pas tout, mais il avait une blanquette sur le feu.

Relevant fièrement sa carrure d'aventurier, il repartit d'un même pas énergique à ses fourneaux.

Quand il sortit de sa chambre, laissant la porte légèrement entrouverte, un rayon de soleil se posa sur le petit autel dédié au sport, faisant briller intensément l'or du trophée et le photos autours.