Bonsoir,
Voilà un petit OS Héphaïstion/Alexandre. J'espère que ça va vous plaire ! Ça change un peu de ce qu'on peut voir normalement…
Lisez et dites-moi ce que vous en pensez !
« Je ne peux m'imaginer un instant passé loin de toi, une seule seconde loin de tes bras. Mon coeur se meurt loin de toi. Reste près de moi ce soir, rejoint moi. –A.»
C'est ce que tu m'as écrit. Ce qui m'est parvenu sur un petit parchemin que tu as laissé tomber en passant près de moi. Un simple bout de parchemin laissé à l'abandon. Est-ce tout ce que je vaux pour toi ? Je ne mérite pas mieux ?
Cela fait des mois que ça dure. Des rendez-vous en cachette dans tes appartements, tard le soir pour ne pas me faire repérer. Je sais que je t'ai dit que je t'attendrais, que cela ne me faisais rien de te voir en cachette, tant que je pouvais passer quelques instants avec toi… Pourtant, cela me pèse. N'ai-je pas le droit de rêver mieux que quelques accolades dans des recoins sombres ? Quelques baisés volés quand on ne nous voit pas ? N'ai-je pas le droit de vouloir mieux que les quelques heures que je peux passer seul avec toi dans la semaine ? N'ai-je pas le droit de vouloir rester avec toi pour la nuit complète, plutôt que d'espérer ?
Cela fait des mois que ça dure Alexandre, et je suis fatigué de te voir la journée entouré de courtisanes que tu ne repousses pas. Je suis fatigué de te voir partir à la hâte avec elles, à la vue de tous, puis de t'entendre me dire que je suis le seul qui compte pour toi…
Tout cela, je voudrais te l'écrire, mais je ne peux. Je ne peux me résoudre à te le dire... Je suis lâche, je sais. Je préfère fuir devant toi plutôt que de tout t'avouer, t'avouer que je veux plus.
Tu me regarde fixement, à quelques mètres, entouré comme d'habitude de tes amis, et des courtisanes. Tu attends une réponse de ma part, un signe de tête, comme j'ai l'habitude de faire. Cependant, celui-ci ne viendra pas. Je te regarde, baisse la tête et la secoue négativement. Tu fronces les sourcils, ce n'est pas mon habitude de te refuser quelque chose. Pourtant, je ne peux faire autrement. Résigné, je te regarde une dernière fois et me retourne pour partir. Tu as compris ce que cela voulait dire : tout est fini.
Je retourne dans mes appartements, là où je suis seul, et où je sais que tu ne viendras pas. Tu n'as pas le courage de venir ici. Tu as trop peur que quelqu'un t'y vois… Je me couche sur ce lit que tu n'auras jamais vu, que je n'aurais jamais partagé avec toi.
« Comment croire à une déclaration d'amour dans une lettre, si le « o » et le « e » de cœur ne sont pas entrelacés ? » Bernard Pivot.
