Bon, je m'essaye à faire une présentation plus digne de ce nom ^^

Résumé entier : [! M/M, mpreg !] Konoha : Quelques temps après le retour de Sasuke à Konoha, ce dernier commence à faire d'étranges rêves où il est un certain Ludovic, dans un monde qu'il ne reconnaît pas. Et lorsqu'il ne dors pas, il constate que ses sentiments envers Naruto évoluent petit à petit de manière inattendue vers quelque chose de beaucoup plus fort...
Terre, notre époque : Ludovic s'est disputé avec son ami d'enfance, Arthur, et n'a pas réussi à le revoir depuis. Lors d'une énième tentative de réconciliation, il apprend que son ami a disparu le soir de leur dispute. Ludovic comprend que son ami a été enlevé, et le désespoir passé, il décide de le retrouver, peu importe le prix...

Spoiler : Il y en aura certains. Je n'ai jamais regardé ni lu Naruto, on me l'a raconté en long en large et en travers, ce qui fait que je connais l'histoire, et surtout les évènements principaux. Ce ne seront pas de gros spoilers dramatique toutefois ;-)

Disclaimer : Tous les personnages de Konoha et des environs ne m'appartiennent pas, ils ont été créé par Masashi Kishimoto.

Rating : M. Il y aura un peu de sexe, et un peu de violence aussi.

Autres infos : Je vous promet, c'est une Happy End ! Tout ceux qui aiment les Happy End mais qui n'aime pas pour autant les histoires gnangnan à l'eau de rose, ceux que les relations homosexuelles ne dérangent pas, pas plus que le mpreg (male pregnancy) sont les bienvenus ! Les autres, vous êtes avertis ;-) C'est aussi un petit peu fantastique, en quelque sorte, mais n'espérez pas des créatures imaginaires ni des pouvoirs magiques. J'espère que l'histoire vous plaira !

Je voudrais aussi remercier mes deux meilleures amies, mes sœurs de cœur. Je me doute que vous vous en fichez, mais c'est important pour moi, sans elles j'aurais déjà abandonné mille fois, et merci est un bien faible mot pour exprimer ce que je ressent !

Bonne lecture, j'espère que ça vous plaira !


Chapitre 1

Son portable vibra dans sa poche. Le jeune homme l'en sortit, en soupirant, agacé. Qu'est-ce que cet andouille avait encore trouvé comme excuse débile ? D'un geste impatient, il déverrouilla l'écran et lu le sms :
" Dsl. Gros contrôle de maths demain et je pige tjrs rien... Une prochaine fois ?"

Les yeux noirs fixaient l'écran, glacés, comme s'ils allaient pouvoir pulvériser l'auteur de ces mots à distance. Il avait toujours une excuse, toujours ! Cela faisait maintenant deux semaines qu'il jouait au chat et à la souris avec son ami d'enfance, ce dernier ne cessant de se désister au dernier moment. Les lèvres du brun, pincés jusque là, laissèrent échapper un soupir de lassitude. Deux semaines depuis ce soir où ils s'étaient disputés pour une bêtise, deux semaines qu'il essayait de revoir ce fichu blond, et deux semaines que celui-ci le fuyait. Il voulait se réconcilier, s'excuser de s'être énervé pour si peu, mais il voulait le faire de vive voix, en face, ce qui était impossible avec aussi peu de coopération de la part de l'autre parti. Son visage crispé se détendit, pendant que ses yeux se perdait dans le vague et qu'il commençait à marcher, les mains profondément enfoncés dans les poches, où il venait d'ailleurs de ranger son portable.

Il se rappelait de cette soirée comme si c'était hier, aucun détail n'ayant encore eu le temps de s'effacer de sa mémoire. Arthur lui avait annoncé qu'il sortait avec une fille, rencontrée sur internet. Il s'était fâché, lui disant qu'il ne la connaissait même pas, et que ces photos où l'on voyait une jolie fille aux court cheveux d'un étrange vert d'eau, aux yeux oranges, il ne savait même pas que ça existait, et à la poitrine fort peu développé, ce qui avait d'ailleurs surpris le brun car son ami avait une certaine tendance à apprécier les "beaux balcons", n'était certainement que des photomontages piqués sur internet d'une quelconque starlette à la mode. Son ami s'était mis en colère à son tour, lui expliquant qu'il ne lui demandait pas son avis et qu'il sortait bien avec qui il en avait envie, quand il en avait envie. Vexé, le ton de Ludovic était monté, et c'est ainsi que dix minutes plus tard, ledit brun sortait de l'appartement où vivait Arthur en claquant rageusement la porte. Et maintenant il était là, comme un idiot, à attendre désespérément que celui-ci accepte enfin de passer du temps avec lui, comme avant.

Un klaxon le fit soudainement sursauter. Il n'avait pas quitté le parking où ils étaient censés se retrouver, mais, perdu dans ses pensées, il n'avait pas remarqué qu'il était au beau milieu du passage, se promenant nonchalamment, et empêchant les véhicules de passer. Il s'écarta vivement en bredouillant des excuses, laissant les chauffeurs en colères passer en trombe. Son regard se porta de nouveau au loin. Du bitumes et des voitures. Partout. Un immense hypermarché, et des gens, affairés, pressés, grouillants, cigarettes au bec, portables à la main, écouteurs vissés dans les oreilles, ou plus simplement poussant un caddie. Il poussa un énième soupir, et grimaça, écœuré à ce spectacle. Pourtant il était né dans ce monde pollué, mais il ne parvenait pas à s'y faire, à s'habituer à tout ce goudron, à cette puanteur incessante qui lui brûlait les poumons et le faisait tousser lorsque les voitures passaient trop près de lui... Il reprit son portable, et répondit au sms si frustrant du blond : "Tant pis tkt. Une prochaine fois".

Et merde. Il en avait marre.

Lorsqu'il releva la tête, son regard était déterminé. Demain, il sècherait les cours et attraperait Arthur à la sortie de la salle de français. Il connaissait par coeur l'emploi du temps de cette tête de mule, et puisqu'il n'arrivait pas à le voir dans les règles de l'art, il irait le chercher et le forcerait à avoir un tête à tête avec lui. Satisfait de son plan, il prit le chemin du retour.

...

Sasuke ouvrit lentement les paupières dans la pénombre de sa chambre. Les yeux encore embués de sommeil, il se mit sur le côté, clignant lentement des yeux, se réveillant petit à petit. Il remonta sa couverture moelleuse et s'y blottit confortablement, retrouvant peu à peu l'usage de ses sens, au fur et à mesure que son cerveau quittait les brumes des bras de Morphée.

Il fronça soudainement les sourcils, repoussant vivement la couette, et sauta hors de son lit, se dirigeant droit sur la fenêtre dont il ouvrit brusquement les volets. Le ciel était d'un bleu sans nuage, et le soleil entra à flot dans la chambre encore plongé dans le noir quelques secondes auparavant. Sasuke dut cligner des yeux plusieurs fois avant de réussir à s'habituer à la nouvelle luminosité. Il regarda ensuite le paysage. De sa chambre, il voyait l'immense forêt qui bordait ce côté de Konoha, se prolongeant jusqu'à la ligne d'horizon, où le vert se confondait avec le bleu. Il respira profondément, fermant les yeux pour mieux savourer l'air pur qui envahissait ses poumons, laissant le soleil caresser son visage pâle et délicat et faire briller sa chevelure d'ébène.

Il avait encore fait un de ces rêves bizarre. Il se voyait, mais il ne reconnaissait rien. C'était lui sans être lui. Comme s'il était dans le corps d'un autre, ou plutôt, comme si un autre contrôlait son corps et ses pensées, et qu'il n'était qu'un spectateur impuissant. C'était une sensation particulièrement désagréable, gênante, sans pour autant être effrayante. Il se remémora l'odeur immonde, le bruit, et ces étranges boîtes métalliques dans lesquels les gens montaient et qui semblaient se déplacer selon la volonté des humains à l'intérieur. Il revit également le petit objet lumineux, qui obéissait à un simple contact du doigt, et le message. Arthur. Ce mot avait une sonorité qu'il ne connaissait pas, il ne lui était en rien familier, et pourtant, il sentait que ce nom était attaché à une personne qu'il appréciait, sentiment plus troublant encore. Qui pouvait-il dire qu'il appréciait réellement ? Sakura ? Certainement pas. La jeune fille aux cheveux roses était beaucoup trop collante. Disons que sa présence était de l'ordre du supportable, et qu'il ne lui souhaitait aucun mal. Naruto ? Le jeune blond l'avait ramené à Konoha, s'était battu pour. Il savait que l'affection du jeune homme à son égard était sincère, mais lui, qu'en pensait-il ? Il tenta d'imaginer ce qu'il ressentirait s'il arrivait malheur à cet imbécile heureux, en vain. L'idée que celui-ci puisse être réellement blessé, voir mourir, lui paraissait tellement incongru qu'il était incapable de se jouer la scène. Serait-il triste ? Il revit la peau bronzé, les cheveux blond, l'éclatant sourire et les yeux bleus, entendit le "Teme !" rieur de son rival de toujours, et conclut que sa disparition laisserait un vide dans son coeur, c'était certain. Comme s'il ne pouvait être lui-même qu'en sa présence... Sasuke jura intérieurement, quittant la fenêtre. C'était quoi, ces pensées absurdes ? Certes, le blond était difficilement ignorable, mais de là à dire qu'il serait seul sans lui ! Reconstituant son masque de froideur, il se dirigea vers l'armoire, à l'exact opposé de la pièce, attrapant les premiers vêtements qui passaient sous sa main. De toute façon, il se moquait de son apparence et ne cherchait pas à séduire qui que ce soit, et de toute façon, il croiserait un groupe de gamine qui se mettraient à glousser en rougissant sur son passage, et ce même s'il se promenait avec un sac poubelle en guise de vêtement, et des chaussettes dépareillés en guise de gants. Il sortit enfin, se promenant entre les maisons, profitant de l'agréable température, surtout pour un mois de septembre. Ce n'est qu'une fois devant l'appartement de l'Uzumaki qu'il réalisa où ses pas l'avaient porté. Il ne sut choisir entre la surprise de se voir arriver ici aussi inconsciemment, et l'envie de se moquer de lui-même. Son sourire hautain d'Uchiha se dessina lentement sur ses lèvres, le temps qu'il fasse volte-face.

- Pitié, pi...tié... Non non NON ! entendit-il sangloter, puis hurler à travers des larmes.

Son sourire disparu aussitôt. Il n'y avait aucun doute possible, c'était la voix de Naruto.

Il voulu se précipiter, aider son ami qui était en danger, impossible. La porte était fermée à clé. Il eut beau s'acharner contre la clenche, celle-ci refusait de lui céder. Il recula d'un pas, et mis un violent coup de pied dans la porte, qui vola en éclat. Sasuke eut tout juste le temps de lever les bras pour se protéger le visage, les morceaux coupants sifflants tout près de ses oreilles. La voie était enfin libre. Il entra, ouvrit toutes les portes, cherchant le blond, avant de le trouver, dans sa chambre, allongé sur son lit, pleurant et se débattant. Il resta un instant stupéfait, réalisant qu'à part lui, il n'y avait personne. Aucun agresseur. Un nouveau sanglot, étranglé par la douleur et la terreur que semblait ressentir Naruto, le décida à entrer. Il s'approcha du lit, saisissant le blond par les épaules, et dit d'une voix ferme :

- Naruto. Réveille-toi !

En sentant les mains puissantes le bloquer ainsi, Naruto s'était mis à se débattre encore plus violemment, pleurant et suppliant en une litanie bredouillée. Le brun fronça les sourcil, plus inquiet qu'il ne l'admettrait jamais. Un cauchemar d'une telle violence ne pouvait pas être le fruit de l'imagination. Ce ne pouvait qu'être un souvenir. Un souvenir terrible. Il grimpa sur le lit, bloquant les jambes du blond entre ses genoux, et le secoua en criant.

- Naruto ! Naruto ! Réveille-toi ! NARUTO !

Les yeux d'ordinaire d'un bleu si pur, comme le ciel d'été, s'ouvrirent soudainement, écarquillés. Ils étaient d'un bleu marine troublé, comme si l'océan s'y déchaînait en une violente tempête, sous un ciel bleu et non d'orage. Sasuke laissa échapper un soupir de soulagement en constatant que le blond s'était réveillé, et avait cessé de se débattre. En reconnaissant la personne au dessus de lui, les larmes de Naruto redoublèrent. Alors que le brun le lâchait, et s'écartait, il se redressa, le prenant dans ses bras, son corps secoués par la violence de ses émotions. Après une légère hésitation, l'Uchiha lui rendit son étreinte, le serrant contre lui et le berçant doucement, murmurant, chuchotant, des paroles de réconfort.

- Chuuuut... Chuuuut... Ça va aller Naruto... Chuuuut, c'est fini...

Le blond avait posé son front sur l'épaule du brun, mouillant son t-shirt de larmes. Il commençait petit à petit à se calmer, apaisé par la main qui caressait l'arrière de son crâne, jouant avec ses cheveux. Sasuke ne s'était pas rendu compte de son geste, ni des ses yeux un peu trop brillants d'émotion, ni de sa colère, sa haine, envers ceux qui avaient mis Naruto dans cet état. Ses mains tremblaient légèrement, preuve de la force de l'angoisse qu'il venait d'éprouver. Ce n'est que lorsqu'il l'entendit souffler un "Merci" encore tremblant, qu'il le sentit se blottir encore plus contre son cou, qu'il réalisa brutalement à quel point il tenait à cet être. Naruto n'était pas juste un simple ami. C'était son seul et unique véritable ami, la seule personne en ce monde encore en vie et capable de le mettre dans cet état. Tous les autres, ils se contentaient de les supporter. Leurs présences n'étaient ni agréable, ni désagréable. Ils étaient là, un point c'est tout, et il faisait avec, sans se poser de question. Un peu comme des arbres dans un parc. Ils étaient là, ok, on ne remettrait pas leur présence en question, mais s'ils ne l'étaient pas, ça ne changerait strictement rien.

Et Naruto était différent.

Durant toutes ces années où il ne pensait qu'à sa vengeance, il l'avait cherché, avait voulu le sortir de ce cercle vicieux de souffrance, et il avait même fini par réussir à le ramener à Konoha. Alors que tous le considérait comme un traître, que tous le désignaient du doigt dans l'ombre, alors que certain parents utilisaient carrément son nom pour effrayer leurs enfants récalcitrants à avaler certains plats, seul Naruto était réellement resté à ses côtés, seul Naruto l'avait protégé, défendu, seul Naruto l'avait empêché de refaire des erreurs qui auraient pu le mettre en danger, seul Naruto s'était mis en colère contre le Conseil, hurlant que chacun faisait des erreurs, et que si personne n'avait le droit à une seconde chance, alors la majorité des personnes présentes devraient être condamnés. Tout le monde avait été stupéfait. Le blond avait tenu une véritable plaidoirie pendant une vingtaine de minutes, cherchant à prouver par a+b que non, il ne fallait pas condamner Sasuke, ni le considérer comme un criminel. Il avait tenu un raisonnement si logique, avec des arguments si implacables, et une aura si différente de celle habituel, que tout le monde l'avait écouté, comme hypnotisé, avant de finir par abandonner toute charge contre Sasuke, à la condition que celui-ci se tienne à carreau. Tout le long, Sakura n'avait fait que piailler des Sasuke-kun, se collant à lui à la première occasion, pleurnichant que le Conseil et les villageois étaient stupides et ne comprenaient rien. Et pendant qu'elle se plaignait, Naruto, lui, agissait. Il ressentit un pincement au coeur. Il avait déjà vu Naruto en colère, il l'avait souvent vu souriant bêtement, l'insouciance éclairant son visage, il l'avait même déjà vu pleurer, mais jamais, jamais il ne l'avait vu comme ça. Aussi désespéré. Comme si douleur physique et moral se mélangeaient, comme si des remords rendaient sa souffrance encore plus insupportable.

Le blond soupira, tout contre lui, et se redressa, quittant la douce étreinte du brun, essuyant les traces de larmes sur ses joues et dans ses yeux.

- Désolé mec, je sais pas ce qui m'a pris. J'ai fait un cauchemar, et j'arrive même plus à m'en rappeler... Faut être con quand même pour chialer comme une gonzesse, et même pas se souvenir pourquoi on pleure.

Naruto avait gardé la tête basse tout en parlant. Il la redressa enfin, offrant au brun toujours inquiet un sourire éblouissant, tout en laissant échapper un petit rire.

- Ça c'était une sacré crise de larme, la vache !

Il tourna la tête, et vit grâce au miroir placé en face de sa porte de chambre ce qu'il restait de la porte. Il rit encore plus, toute trace de sa terreur passée soudainement envolée, comme si ça n'avait jamais eu lieu.

- T'as défoncé la porte ? Sérieux ?

Il tourna la tête vers le brun, qui n'avait toujours pas dit un seul mot. Face au visage plus pâle que d'habitude, aux yeux encore écarquillés par l'inquiétude et brillants de larmes contenues, aux mains tremblantes, écorchés et pleines d'échardes, son sourire disparu d'un coup.

- Eh, ça va ? T'as eu si peur que ça ? Désolé, je voulais pas ! C'était juste un cauchemar t'inquiète, en plus je m'en rappelle même pas ! Eh Sasuke ça va ? Dit quelque chose !

- C'est... Tu...

Le masque du brun se reconstitua peu à peu. Il avait baissé sa garde, laissant ses émotions se peindre sur son visage, tant pis, mais il devait reprendre le contrôle. Il avait été stupide de se mettre dans un état pareil. Son ton repris les intonations froides qu'il utilisait chaque fois :

- Je vais bien.

Il se releva, commençant à partir.

- Puisque que tu es réveillé et que ça va, salut.

Et il sortit, laissant un Naruto perplexe.

Son esprit rejouait en boucle la scène à laquelle il venait d'assister. Soit Naruto était le meilleur acteur que la Terre ait jamais porté, soit le blond ne se souvenait réellement pas de son cauchemar, et n'ayant aucun souvenir de ce qui avait pu l'effrayer à ce point, son chassé naturel d'imbécile heureux était revenu au grand galop et il avait rit de son comportement, inconscient de l'état dans lequel il était quelques minutes auparavant. Perdu dans ses pensées, Sasuke ne vit pas le gamin trébucher et s'effondrer sur lui. Celui-ci se releva vivement, une expression apeurée sur le visage, et s'enfuit en courant après avoir bredouillé des excuses. Sasuke avait encore la bouche ouverte, voulant dire que ce n'était rien et demander au petit s'il ne s'était pas blessé, que l'enfant avait déjà rejoint ses amis, qui le regardaient comme on observe un animal dangereux. Il soupira, et s'éloigna, prenant la direction de son appartement. Il soupirait un peu trop souvent à son goût dernièrement. Il avait besoin de se changer les idées, et qu'y avait-il de mieux qu'une bonne séance d'entrainement, bien épuisante ? Avec un peu de chance, il arriverait enfin à faire une nuit sans rêves bizarres.

Après s'être rapidement changé, et marché pendant quelques minutes, il arriva enfin au lieu d'entraînement, où il tomba nez à nez avec Kiba. L'Inuzuka, accompagné de quelques chiens, lui lança un regard noir, et s'en alla avec un reniflement méprisant. Un "Galère..." plus tard, Shikamaru se redressait péniblement, prenant appui sur l'arbre contre lequel il faisait sa sieste quelques instants auparavant, rejoignant à pas lents Kiba. Seule Ino continua de s'entraîner, sans se soucier de la présence du brun. Celui-ci se mit à bonne distance d'une cible, et commença à s'entraîner au lancer de shuriken, laissant son esprit se vider. Une fois son stock épuisé, il se dirigea vers la cible, récupérant les petits objets tranchants, et retourna à son point de départ, recommençant encore et encore le même exercice. La jeune blonde n'était pas très éloigné de sa trajectoire, mais ni l'un ni l'autre ne s'en souciait : tous les tirs du brun atteignaient le centre de la cible. Sasuke recommença l'exercice pour la cinquième fois, alternant bras droit et bras gauche, courant, sautant, roulant, comme si une multitude d'ennemis invisibles l'assaillaient, s'entraînant à atteindre sa cible peut importe les circonstances.

Soudainement, il se figea. Une douleur insupportable venait de l'envahir brutalement, avec la force d'un ouragan qui dévasterait tout sur son passage, pour ne laisser que la douleur, et la peur. Les yeux écarquillés, il vit son shuriken lui échapper des doigts, filant sur la blonde qui s'entraînait encore, inconsciente de l'état de son camarade. Lorsqu'il lui entailla l'épaule, celle-ci lâcha un petit cri de douleur, se retournant vivement vers le lançeur, toujours immobile, bouche ouverte comme s'il cherchait désespérément de l'air, yeux toujours écarquillés. Du plomb. Il avait l'impression que quelqu'un venait de remplir son corps de plomb, qui se serait resolidifié en un instant. Il avait l'impression que tout s'effondrait autour de lui, sans pouvoir en connaître la cause, que son corps était broyé de l'intérieur, que son coeur était comprimé dans un étau, qu'il allait exploser, que ses poumons ne pourraient jamais se remplir de nouveau, qu'aucun son ne pourrait jamais sortir de sa bouche, que la boule dans sa gorge allait l'étouffer. Il fixa Ino, incapable de comprendre ce qui lui arrivait, et sous le regard maintenant paniqué de la blonde, il s'effondra comme une poupée de chiffon, plus pâle que les quelques nuages qui tâchaient le ciel.


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