Hello world !
J'ai découvert, il n'y a d'ailleurs pas si longtemps, cette série, Grimm.
Il manque beaucoup d'épisodes à ma culture pour l'heure, je le regarde par bribe :p mais je compte y remédier.
Cependant, si vous croisez par hasard des incohérences ou des fautes, je vous serais reconnaissante de me les signaler :)
Auteur : Plum'
Disclaimer : la série Grimm appartient à David Greenwalt et Jim Kouf.
Rating : M, voire Ma par moment. Mais je spoilerai :p
On se retrouve en bas !
Je ne savais pas où j'étais. En fait, je savais que cela faisait des jours que j'errais dans cette forêt, en marge d'une grande ville, et c'est tout.
Je me sentais faible, d'avoir trop résisté à cette faim prenante, tyrannique. Elle brûlait en moi à chaque seconde trop proche d'un cœur qui battait. Je me sentais vulnérable.
J'avais des absences, quelques fois. J'étais sur un arbre, et la seconde suivante, j'étais dans une maison, perchée sur le berceau d'un enfant. J'avais peur.
La forêt était, le plus souvent, calme, à cette heure. J'avais craint d'y croiser un humain, durant longtemps.
Et maintenant, je craignais de ne plus jamais croiser personne.
Je me traînais dans la boue, dans les herbes, laissant derrière moi un long sillon dans la terre.
Je rampais. J'avançais péniblement, tirant sur mes bras tremblants, jusqu'à une petite étendue d'eau à quelques mètres.
L'eau me renvoya mon reflet, brutale et insensible. Une boue brune et parsemée de plantes marbrait ma peau écaillée comme celle d'un poisson. Il semblait que ma peau était composée d'éclats de verre bleu et vert. Une multitude d'antennes s'étendaient autour de mon visage, reliées par une fine membrane azur, qui frémissait sous le souffle du vent. Mon apparence même révélait ma nature de chasseuse. Elle hurlait ma supériorité, et ma soif de violence.
Je m'approchais pour détailler mes yeux. Il dansait dans ces prunelles pourpres, une flamme bestiale qui caractérisait ma créature. Je me désintéressais soudain de mon reflet, percevant un mouvement brusque dans les arbres qui surplombaient mon lagon.
Je sentis, violente et familière, l'odeur d'un Wesen. J'eus à peine le temps de faire volte-face sur le sol, que je me retrouvais acculée, un Blutbad sur le ventre, retenant mes mains de ses griffes d'ivoire.
Je feulais en exhibant mes dents, deux rangées de canines plus aiguisées que des dagues, et il me répondit en exhalant son haleine sur mon visage. Sa bouche était pulpeuse, même pour un animal, et ses yeux me vrillaient de leur éclat d'un rouge sanglant.
Sa colonne vertébrale saillait sous sa chemise déchirée par les arbres. Il tenait si fermement mes poignets que je n'esquissais pas un geste pour me défaire de ses griffes aussi longue que des épées. Il semblait maintenir entre nous une distance sécuritaire, et arborait une ridule sérieuse entre ses sourcils touffus comme ceux d'un animal. Son pelage brun était sale, mais uniquement aux endroits où il avait touché le sol dans sa chute sur moi. Et surtout, sa bouche grande ouverte, comme une plaie béante, me renvoyait la délectable odeur du sang de ses proies.
Le sang … Entre ses lèvres, je sentis la fragrance entêtante du sang frais, et tout mon corps fut parcouru d'un frisson. Mon corps se mit à dégager des phéromones qui agressèrent même mes propres sens, contrastant avec l'adrénaline qui avait emplit mes veines quelques minutes auparavant.
Je voulais goûter sa bouche, et je le voulais maintenant.
Ses pupilles flamboyantes se dilatèrent, et il se pencha sur moi avec violence pour capturer mes lèvres entre les siennes. Je hissais ma langue pour caresser son palais, et fus aussitôt enivrée par le goût sucré du sang dans sa bouche. Je léchais ses dents avec hâte, alors qu'il tentait d'approfondir son étreinte bestiale, ivre de désir.
Je le repoussais légèrement pour prendre le dessus. Il sembla reprendre ses esprits, l'espace d'un instant, mais je le rapprochais de moi à nouveau. L'odeur du sang, l'ébauche du repas que je pourrais avoir me rendais folle. Je l'embrassais avec tant de force, que son propre sang se répandit dans ma bouche.
J'étais comme envoûtée. Je ne réfléchissais plus qu'en phrases incohérentes qui jaillissaient dans mon esprit sans logique. Je ne pensais plus qu'à cette délectable ambroisie qui s'écoulait dans ma gorge.
Mon corps se frottait contre le sien, tentant de s'imprégner de son odeur. Il sentait quelque chose qui m'était familier, que j'aimais sans pouvoir la lier à un souvenir précis. Je m'enveloppais de son parfum comme d'un voile protecteur, m'y baignant, m'en imbibant comme d'une drogue. Il était à la fois tout à fait différent, et relativement similaire à ma propre fragrance.
Il avait ses doigts plaqués sur mes hanches, les serrant comme si sa vie en dépendait. La bête grognait de plaisir, je le voyais au fond de son regard, mais je voyais aussi, peu à peu, une autre part de lui faire surface, et tenter de dompter la bestialité de cette confrontation.
Il ne tenta pas de se dérober de mon emprise. Mais il finit par lentement sentir moins bon. Je sentis son odeur et son sang m'échapper. L'animal, la nature, le Blutbad s'échappaient. Je sentais qu'il laissait place à l'humain, celui dont je ne voulais surtout pas m'imprégner. Celui à qui je ne devais pas faire de mal.
Je me propulsais loin de lui, à quatre pattes sur le sol meuble, feulant de rage. Pourquoi m'avait-il arraché ce moment de plaisir ? Pourquoi étais-je punie ?
J'étais furieuse.
Il se redressa lentement, et planta sur moi son regard atrocement humain. Son regard était d'une teinte foncée, banale. Il avait des yeux vifs et lumineux, qui inspiraient confiance et méfiance à la fois. Ses épais sourcils surplombaient ce regard énigmatique, encadrant son nez statutaire. Il arborait une chevelure brune, courte. Sur ses joues, naissait une barbe brune, courte et soignée, qui se prolongeait jusqu'à sa bouche pulpeuse et rosie par nos échanges.
Il avait les yeux écarquillés, comme les autres proies lorsqu'elles ont peur. Mais il ne sentait pas la peur. Il était surpris, mais il n'avait pas peur, ce qui m'assura qu'en effet, il était de la race des prédateurs.
- Qui es-tu ?, souffla-t-il, souriant et désarçonné à la fois.
Je le fixais, la même question résonnait en moi depuis des jours. Qui étais-je ? Je ne le savais pas.
Je ne me rappelais pas. Je me rappelais de la fuite, de la course folle dans les bois, de la peur qui me tenaillait comme un étau alors que je lançais des regards effrayés derrière moi…
- Un Grimm …, soufflais-je à mon tour, difficilement.
Un Grimm m'avait poursuivie dans la forêt. Un Grimm avait voulu me faire du mal.
Leur famille voulait nous exterminer depuis des années. Je me souvenais du visage d'une vieille femme, à la peau tannée par les années. Je ressentis de l'affection et de la souffrance lorsque son visage s'imposa à mon esprit, comme si on appuyait sur une vieille blessure. Je la voyais, marchant dans une maison pittoresque, sa canne à la main. Je la voyais me raconter, le visage sombre et les traits creusés, les atrocités qu'avaient perpétrés leurs membres sur notre race.
Ils nous massacraient tous depuis des années, sous des prétextes fallacieux. Ils nous disaient dangereux, ils disaient qu'ils sauvaient le monde. Ils profitaient de pouvoir nous voir pour nous tuer sans concessions. Dès qu'ils apercevaient notre forme animale, nous savions que nous devions fuir le plus loin, et le plus rapidement possible. Il n'y avait jamais de discussion, juste du sang, et des larmes. Juste une guerre sans merci.
Il écarquilla encore plus les yeux si c'était possible. Il prit appui sur ses deux mains humaines, et se leva du sol où il était étalé, et je fis de même, suivant précisément son mouvement.
Je me rappelais d'un Grimm. Un homme grand et fort, qui m'avait attrapée et avait tenté de me tuer. Un homme qui savait qui, et ce que j'étais. Un homme qui m'avait tant fait souffrir, que je ne m'en rappelais plus moi-même. Un enfoiré de Grimm que j'avais dévoré.
Je m'avançais lentement vers lui, tentant de paraître amicale. Bien qu'il ne soit pas effrayé, je le sentais sur le qui-vive. Peut-être avait-il croisé notre prédateur ?
J'avançais prudemment, les deux mains en évidence. Peut-être était-il effrayé, lui aussi, après de mauvais traitements administrés par un Grimm ?
J'étais curieuse. Sans doute la plus curieuse des bêtes de ce bois. Cette créature m'était semblable, d'une certaine manière, et j'étais sure qu'il pouvait m'aider à retrouver mon identité. Je le regardais patiemment, jaugeant l'effet de son sang humain sur moi. Mais il n'avait pas d'attraction inéluctable sur moi, pas comme le sang lorsque j'avais faim. Sa part animale m'apparaissait, nette, totalement séparée de celle de l'humain qui partageait la place. Mais l'une comme l'autre me semblaient différentes, familières.
Je vis ses muscles se contracter sous sa peau, dans des mouvements fluides et gracieux. Il était inquiet. Je voulu lui tendre une main amicale, mais il s'affola, et plaqua sa main dans mon cou avant que je n'ai pu réagir, sans pour autant redevenir humain.
Je voulais qu'il m'apprenne.
- Qui es-tu ?, grogna-t-il.
Comment faisait-il pour redevenir humain ? Je voulais qu'il m'aide, je voulais qu'il m'explique.
Sa pression se fit plus forte, et ma tête se vida. Je voulais qu'il lâche prise. Je plantais mon regard dans le sien, et je vis une crainte saisir ses prunelles. Je vis mon reflet dans ses iris. Je vis mes écailles prendre du relief, et se décoller lentement de ma peau. Je savais contenir ce phénomène. Je savais aussi faire en sorte que tout mon corps devienne une succession de lames.
J'avais tenté de rester souple, calme. Mais il n'était pas question que je tolère ses attaques. Je plaquais ma main sur son bras, vivement, et dégageais mon cou en le secouant légèrement.
Il fit mine de me rattraper, mais se ravisa à la vue de ma peau purement meurtrière. Il ne valait mieux pas se frotter à moi. Au sens propre comme au figuré.
J'avais énormément de mal à parler. Cela me raclait la gorge comme si on me la frottait avec un papier de verre. Je détestais ça. J'essayais pourtant, désireuse de saisir cette occasion inespérée de trouver de l'aide.
- Aide moi à devenir … comme toi, soufflais-je difficilement.
Il m'adressa un regard interrogatif. Comment lui faire comprendre ? Je ne savais pas. Rage.
Il me fixait. J'attrapais sa main de la mienne, griffant sa peau nue, et il siffla en la retirant rapidement. Son sifflement se mua en grognement bestial, et sa peau se couvrit d'une longue fourrure brune. Ses dents devinrent des crocs, et ses pupilles s'embrasèrent d'une rage mal contenue. J'aimais cette couleur. Je savais que la violence et la peur engendrait ce genre de comportements. Je savais comment devenir encore plus meurtrière, comment déployer tous mes atouts. Sans doute mieux que lui. Mais ce que je voulais, était redevenir humaine.
Je fermais les yeux, et me concentrais sur le sentiment de reconnaissance que j'éprouvais pour cet individu étrange et qui ne semblait pas agressif à mes yeux sauvages. Mes muscles se détendirent, et mon corps redevint celui d'une Wesen inoffensive. J'ouvris les yeux, il me fixait avec intérêt.
Il ferma la bouche et ferma les yeux à son tour. Non !
J'attrapais sa tête avec rapidité, et le dévisageais alors qu'il ouvrait les yeux en réaction. Il sembla contrarié, mais les formes anguleuses de ses os revinrent saillir sous la peau de son visage.
Je le fixais avec insistance. Je passais un doigt sur ses lèvres, et le forçais à ouvrir la bouche. Il s'exécuta, et je passais mon doigt sur ses dents pointues. La délicatesse de mes mouvements me surpris. Je le regardais ensuite. Il exécutait une étrange mimique de ses lèvres. Elles étaient recourbées vers le haut, et il semblait exprimer une forme de … Joie ?
Je me reculais, et murmurais :
- Humain.
Il me dévisagea, et son corps, lentement, reprit une forme humaine. Ses vêtements déchirés volaient au vent, et laissaient apparaître ses muscles. Une peau pâle et lisse recouvrait ceux-ci. Son visage était également arrondi, lisse. Plus aucune des formes rudes et anguleuses de son squelette animal ne s'y formait.
Il m'adressa une nouvelle fois son étrange rictus, et s'approcha de moi.
- Nous pourrions discuter, si tu le redevenais également.
Une grimace s'imprima sur mon visage. Il allait peut-être comprendre cette fois ? Nouvelle mimique. Nouvel étonnement. Déception. Puis, illumination :
- Tu n'y arrives pas ?
Il semblait sincèrement étonné. Et j'étais soulagée.
Il me saisit les mains avec empressement, impatient, et je le laissais faire. Je désirais de toute mes forces redevenir comme lui, capable de contrôler ma forme humaine tant que ma forme bestiale. Capable de retrouver qui j'étais, capable de me retrouver. Bien plus que je n'avais envie de lui flanque un coup de patte qui lui arracherais la moitié du visage.
Je me concentrais là-dessus pour résister à cet instinct.
- Je vais t'aider !, s'enjoua-t-il, Je suis Monroe, et je suis enchanté de te rencontrer !
Je n'attends que ça, Monroe. Que tu m'aides. Et vite.
Fiouf ! Nous y voilà. N'est-ce pas émouvant ? Ma première fanfiction ! Enfin, je pense vite aller faire un tour du côté de Harry Potter aussi, mais c'est une autre histoire ...
alors, vous ne connaissez pas encore cette drôle de créature, mais qu'avez-vous pensé de cette première rencontre avec Monroe ? ( 3 ) J'ai essayé de rendre le côté 'je suis bestiale et je suis une girouette' par des changements d'humeur assez rapides, mais je ne sais pas trop ce que ça donne, qu'en pensez-vous ? :D
Des bisous ! :D
Plum'
