Note de l'auteure : Bonjour, ou bonsoir à tous.

Après Misogyne , je me lance de nouveau à la conquête de nouvelles lectrices (ou lecteurs, bien que j'en doute) avec une nouvelle fiction The Golden Week ! Oui, le titre n'a strictement rien avoir avec l'histoire, mais c'est d'une longue histoire, et puis, je n'avais pas d'autre titre en tête.

Dans cette fiction, Ryoma et Sakuno ne se connaissent pas. Il s'agit bien d'une fiction AU. Les personnages sont également OOC.

Je suis sûre et certaine que vous avez déjà lu plusieurs fois ce genre de fiction, car moi aussi, et malgré ça, j'ai voulu tenté ma chance moi aussi. Le radotage ne fait de mal à personne, non ?

Cette fiction est noté T, mais il y a une possibilité pour qu'elle rejoigne la catégorie M au fur et à mesure des chapitres. Oui, vous avez bien compris, je vous réserve une histoire bien HOT ! Enfin, si cela rentre dans mes compétences.

Bonne lecture !

crédits : Prince of tennis n'appartient qu'au seul et à unique Takeshi Konomi


Prologue

Debout devant la grande étendue bleue qui menait au quatre coin du monde, deux jeunes hommes profitaient de leurs derniers instants. L'un s'en allait pour les Etats-Unis en laissant son ami derrière lui. L'un avait les cheveux auburn et l'autre avait les cheveux verdâtres. Ils étaient tous les deux grands, et élancés, mais ce qui les différenciait était leur caractère. L'un était confiant et avait beaucoup d'intérêt pour les femmes et l'autre était timide et réservé. C'était d'ailleurs ces différences qui les rapprochaient.

- Ne Shun, lança celui aux cheveux verdâtres

- Qu'y a-t-il ?

- On se reverra, hein ? dit-il d'une voix tremblante

Il n'avait plus l'air aussi confiant. Il n'était pas ainsi d'habitude, remarqua le jeune homme aux cheveux clairs. Il sourit tristement, cette situation ne le laissait pas indifférent. Il posa une main sur l'épaule de son ami tracassé.

- Bien sûr, qu'on se reverra, le rassura-t-il, tu reviendras avec une femme dans les bras, pas plusieurs comme tu le fais habituellement

- Dommage…euh ! je veux dire, je ne vois pas de quoi tu parles, répliqua l'autre en entrant dans son jeu

- A d'autre ! Railla-t-il, tu sais au moins pourquoi tu ne pourras pas venir avec plusieurs femmes ? C'est parce que ce sera la tienne, vous serez mariés, quoi, et lorsque tu reviendras vous serez trois.

- Que veux-tu dire par là ?

Il le regarda dans les yeux d'un air malicieux.

- Toi, ta femme et ton fils

Le garçon aux cheveux verdâtres s'esclaffa comme si il venait d'entendre la blague du siècle. Il lui fallut bien plusieurs minutes pour se calmer. Entre temps, rouge d'embarras, son ami s'était accroupi et dessinait des cercles sur le sable fin de la plage.

- Bah si j'ai un fils, toi tu auras certainement une fille ! Et puis on les mariera pendant que tu y es !

Shun releva soudainement la tête, intéressé par la proposition de son ami. Ce dernier cessa brusquement de rire remarquant son intérêt.

- Et pourquoi pas ?

- Quoi ?

- Pourquoi ne pas les marier ? Comme ça on pourrait à nous tous former une grande famille, comme ça, plus besoin de se séparer !

Grisé par ses projets, il s'était levé et brandissait son poing au ciel. Tout à coup, il se rendit compte que c'était impossible, ils n'avaient que dix-sept ans et il rêvait déjà en grand. Quel était le pourcentage de chance qu'ils se marient l'un et l'autre ? Qu'ils aient des enfants qui aient à peu près le même âge ? Que ces derniers soient de sexes opposés ? Ou tout simplement qu'ils se revoient un jour ? Il se mit à rougir en se traitant de tous les noms.

- Euh… excuse-moi… je…

Soudain, son ami le prit par les épaules et lui dit :

- C'est promis !

Shun écarquilla les yeux. Avait-il bien entendu ?

- Mais c'est impossible que cela puisse arriver…

- Ça ne nous empêche pas d'espérer, s'écria-t-il, écoute, je pars ce soir pour les Etats-Unis, et on risque de ne plus jamais se revoir, alors donnons-nous une raison pour ne pas nous oublier l'un l'autre.

Shun se contenta de hocher la tête. Dans un soupire, les deux jeunes hommes s'assirent et contemplèrent de nouveau l'océan pacifique qui les séparerait bientôt. Ils avaient décidé de se faire une sortie entre ami pour la dernière fois. Leur journée touchait donc à sa fin, ils observaient le couché de soleil en silence. Une sonnerie vint briser leur mutisme. Il s'agissait du téléphone portable du jeune homme aux cheveux verts. Après un court échange avec son interlocuteur, il se leva l'air sombre et tendu la main à son ami, mais celui-ci demeura immobile, la tête dissimulé par ses genoux. Des couinements lui parvinrent.

- Tu…tu pleures ? demanda-t-il sidéré

Son ami renifla bruyamment avant de répondre.

- Non, j'ai une poussière dans l'œil

Il se frotta les yeux rapidement. Tout à coup une de ses mains fut attrapée par l'autre jeune homme.

- Oh Shun, je…je suis désolé

Il secoua la tête énergiquement.

- Non, ne t'en fais pas pour moi, vas aux Etats-Unis et remporte moi ce tournois ! Montre leur de quel bois on se chauffe, nous les japonais !

Après avoir ri, ils s'interrompirent soudainement et se regardèrent dans le blanc des yeux.

- Non mais regarde-nous, dit soudainement Shun, on dirait un couple d'amant sur le point de mourir, comme dans Roméo et Juliette

- Tu es Juliette, alors

- Quoi ! Roméo tu veux dire ! Ah mais qu'est-ce que je raconte, j'ai une petite-amie !

- Ô Shun-chan ! Embrasse-moi !

- Ah ! Jamais ! s'étrangla-t-il en voyant son meilleur ami lui sauter dessus

Ce fut ainsi que se termina la journée de ces deux jeunes hommes.


Trente ans plus tard


Une grande réception avait été organisée à New York. Elle rassemblait des centaines de dirigeant de société venant des quatre coins du monde, plus riches les uns que les autres. Comme toutes les autres réceptions ayant eu lieu auparavant, il s'agissait d'un prétexte pour montrer sa richesse et sa réussite aux entreprises rivales des autres pays du monde.

Dans cet engouement de personnages vêtus de smoking au prix exorbitant, deux personnages se bousculèrent par mégarde et se fusillèrent du regard. Il s'agissait d'un japonais et d'un britannique. Ce dernier avait malencontreusement renversé son verre de champagne sur la chemise en soie blanche du japonais. Beaucoup trop distingué pour se mettre en colère, le britannique jugea préférable de lui servir un sourire forcé en s'excusant, bien qu'il n'eut aucune raison de s'énerver puisque c'était l'autre qui avait reçu le gros lot. Déjà qu'il ne voulait pas venir au départ. D'ailleurs, habituellement, ce dernier ne s'embêtait pas à assister à ces soirées stupides, mais il voulait montrer à son fils cadet la partie ennuyante de son travail. Mais ce dernier prenait un malin plaisir à renverser ses plans en s'éclipsant en plein milieu de la soirée et en laissant seul son vieux père. Celui-ci n'était pas au bout de ses peines puisqu'au moment où il s'apprêtait à s'en aller, un guignol avec une bouche en cul de poule lui renversait du champagne sur la chemise. Le quadragénaire jura comme un charretier et s'en alla en direction des cabinets. Alors qu'il tentait tant bien que mal de faire disparaître ou du moins, de rendre moins voyante la tache jaune pipi de son vêtement, une cabine s'ouvrit sur un homme très mal en point.

Dès le moment où il avait mit le pied à la réception, il savait que ça allait mal tourner. Non pas qu'il soit convaincu qu'il ferait quelque chose de travers, non loin de là. Enfin, pas totalement. Mais la raison était que cet homme avait une sainte horreur des situations comme celle-ci. Il détestait les endroits bondés, d'être le centre d'attention, que tout le monde le regardent comme s'il s'agissait d'une bête de foire ou d'il ne savait quoi d'autre. Etant donné son statu, il était inévitable qu'il ne passe inaperçu. Et oui, c'était le dirigeant d'un des plus grands groupes financiers du monde, son père l'était et son grand-père avant lui… il ne pouvait éviter cette tâche, c'était son devoir, il devait montrer l'exemple à sa fille et ne pas lui donner l'image d'un père trouillard. Que penserait-elle de lui ? Que penserait son père de lui ? Ce dernier se trouvait au Japon dans la grande demeure familiale. Il n'y revenait que rarement d'ailleurs, beaucoup trop occupé à sillonner la planète pour les affaires. Et cette fois, il se trouvait aux Etats-Unis, avec sa fille de vingt-deux ans, à une réception rempli de grande personnalité. Malgré son malaise, il se dit qu'il allait tenir le coup. Il devait enseigner à sa fille toutes les façons de devenirs le prochain successeur de l'entreprise familiale. Le prédécesseur avait espéré avoir dans sa ligné que des hommes en tant que successeur, donc il ne s'attendait pas du tout à avoir pour petit fils, une fille. De ce fait cette dernière avait la pression de son grand-père sur ces épaules, la culpabilité de ne pas être du sexe opposé et le devoir de devenir la prochaine dirigeante du groupe financier. Elle n'avait donc pas le droit à l'erreur, et son père le savait bien. Mais malgré toute la persévérance, malgré toute la volonté qu'il avait de prêter main forte à sa fille unique, il avait fallu que son malaise l'emporte en lui donnant la nausée du siècle. Le moment qui suivit, il se trouvait déjà penché sur la cuvette dans son beau costume ivoire, à rendre son repas de midi. Son affaire terminée, il ouvrit la porte du cabinet le visage pâle, et l'air patraque. Les cheveux auburn du quadragénaire, auparavant plaqué en arrière, retombaient autour de son visage en dévoilant quelques mèches grises. Ses yeux marron chocolat étaient comme vide. Enfin, ce fut ainsi jusqu'à ce qu'il le vit. Un homme se trouvait là, le dos tourné, devant le lavabo frottant furieusement quelque chose de blanc, un tissu…ou sa chemise ?

Les deux hommes se regardèrent en silence à travers le miroir. Ils se contemplèrent, se détaillèrent de haut en bas, se dévisagèrent pour enfin se reconnaître.

L'homme à la chemise trempée de liqueur se dit : « je reconnaîtrai ses cheveux auburn entre mille ! »

L'homme au visage maladif pensa : « je reconnaîtrai ses yeux entre mille ! »

- Shun !/Nanjiroh ! S'écrièrent respectivement les deux quadragénaires

Les deux hommes se sautèrent dans les bras, heureux de se retrouver après trente ans de séparation. Malgré les années, ils pouvaient aisément reconnaître les caractères et les mimiques de chacun qui leur prouvaient qu'il s'agissait bien de l'un et de l'autre. Grisé par les retrouvailles les deux amis oublièrent leur souci. Au diable la chemise tachée, trempée et collante ainsi que la nausée et le malaise ! Ils retrouvaient leur meilleur ami ! Les deux hommes d'âge mûr restèrent le reste de la soirée à papoter dans les toilettes des messieurs. Shun raconta à son ami comment sa vie s'était déroulée depuis son départ. Il lui dit qu'il avait dû succéder à son père à la tête du groupe financier, qu'il avait fini par se marier avec sa petite-amie et qu'ils avaient eu une merveilleuse petite fille, au grand désespoir de son père. Mais il ne rajouta rien à ce sujet. Nanjiroh, quand à lui expliqua comment il était passé de joueur de tennis de renommée mondiale à dirigeant d'une grande entreprise sportif. Des terrains de tennis, des équipements de professionnels et même des centaines de clubs à travers le monde portaient la marque sa compagnie. Il avait également rencontré une jeune femme du nom de Rinko qui lui avait donné deux jolis petits garçons. A la fin de leur récit, ils se rappelèrent tout à coup de quelque chose. Des paroles qu'ils avaient échangées la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Une promesse plutôt. Une merveilleuse petite fille ? Des jolis petits garçons ? Ça devenait intéressant. Les deux hommes se regardèrent avec d'un air entendu.


Une jeune femme de vingt deux ans se promenait dans un hôtel luxueux. Elle avait perdu son père de vu, et alors que la réception se déroulait dans la salle de bal de l'hôtel, elle avait trouvé le moyen de se perdre. Son père lui disait souvent qu'elle tenait ça de sa mère, sa défunte mère qui était morte pendant le travail. Elle lui ressemblait beaucoup semblait-il. Quoi qu'il en soit, elle traversait les différentes salles du lieu imposant. Son père détestait se rendre à ce genre de soirée, mais c'était son devoir en tant que dirigeant du groupe financier, il ne devait pas décevoir son prédécesseur, son grand-père qui était l'homme le plus sévère et exigeant qui lui avait été donné de voir. Elle se demandait parfois comment son père si doux et attentionné avait pu le supporter toute son enfance. L'avantage avec le travail de son père, c'était qu'il voyageait beaucoup, et de ce fait, elle ne voyait que rarement son grand-père, logeant au Japon. Mais l'inconvénient, était que comme le voulait la tradition de la famille, chaque enfant ainé devait succéder à la tête du groupe. C'était donc bientôt son tour. Son grand-père aurait cent mille fois préféré qu'elle meurt à la place de sa mère, selon elle, puisque qu'il lui reprochait la chose la plus idiote et la plus impossible à remédier : le fait qu'elle soit une fille et non un homme viril et valeureux. Le sexisme était l'une des choses les plus récurrentes auxquelles elle devait faire face en entrant chez lui, elle ne pouvait pas se défendre, ni même répondre, puisque dans sa maison, sa parole était absolue. Quiconque osait lui répondre, ne verrait pas la lumière du jour le lendemain, vivant du moins. Elle était bien la dernière à vouloir s'y risquer, elle avait choisi d'obéir aux règles et d'attendre, car un jour, elle savait qu'elle pourrait enfin se dévoiler, enfin faire les choses comme elle l'entendrait. En attendant, elle devait se dépêcher de sortir de ce dédale de corridors afin de pouvoir réaliser son rêve.

La vingtenaire déboula bientôt dans un bar. La salle était spacieuse et très peu éclairée. Seules subsistaient des éclairages de couleur bleue, violette et verte. Des couleurs bien sombres, pour une salle sombre. Pour elle, c'était comme voir du noir sur du noir, si bien qu'elle du plisser les yeux afin de parvenir à distinguer les vagues silhouettes des personnes présentes dans la pièce. Une fois ses yeux habitués à l'obscurité, elle pénétra dans la pièce où planait une forte odeur d'alcool. Coiffée d'un simple chignon, et habillée d'une longue robe noire à bretelle, elle se sentait bien différente des autres femmes présentes dans la salle. Dissimulées par des nuages de fumée (cigares…) l'asphyxiant presque, se trouvaient des femmes dans la trentaine qui se faisait draguer par des hommes qui avaient trois fois leur âge. Et ce ne fut pas ce qui fit rougir la pauvre jeune femme, mais ce fut de voir à quel point ce qui leur servait de robe ne remplissait pas leur fonction. Elles dévoilaient beaucoup trop leur peau, surtout celle de leurs jambes et de leur poitrine. Elle ne savait pas ce que signifiait tout ça mais ce qu'elle savait tout de même était qu'elle n'avait rien à faire là, plus vite elle aurait demandé de l'aide, plus vite elle rejoindrait son père. Elle se dirigea vers le comptoir, où se trouvait le barman.

- J'vous serre quelque chose ? demanda-t-il en anglais

- N-non merci, répondit-elle dans un anglais incertain, je voudrais savoir comment me rendre à la réception, je me suis perdue

Le barman fut d'abord réticent, la réception ? Il ne fallait pas être n'importe qui pour si rendre, la plupart des clients de l'hôtel n'avait pas le droit de s'y rendre tellement l'évènement été important, et peu importait le nombre de billets qu'ils tendaient. Cette fille invitée ? De toute façon si elle réussissait à s'introduire à la fête, ça serait sa chance. Il finit donc par lui indiquer précisément son chemin.

Remerciant son sauveur, elle se retourna en direction de la sortie. Tout à coup, elle le vit. Son cœur manqua un battement, et pas qu'un. Il était assis sur un tabouret de l'autre côté du comptoir, un verre en face de lui. Vêtu d'un smoking bleu nuit en satin qui donnait des reflets bleu à sa chevelure indisciplinée verdâtre qui retombait légèrement sur ses longs cils noirs. Les lumières tantôt sombres tantôt claires rendaient son visage d'une pâleur surnaturelle en lui donnant des airs de statu d'albâtre. Éblouie par la personne se trouvant sous ses yeux, elle resta là, stupéfaite, apprenant qu'il existait des personnes aussi belle. Sortant tout à coup de sa torpeur, elle se rendit compte, haletante, qu'elle avait retenu sa respiration. Qui pouvait bien être cet homme. Il devait avoir le même âge qu'elle, elle n'était pas sûre, mais ce qui était évident était qu'il était beaucoup plus jeune que la plupart des hommes présents dans cet endroit. Elle espérait secrètement qu'il ne soit pas là pour la même raison. Ses espérances furent vaines, car la seconde qui suivit son souhait, elle aperçut une femme se tenant à ses côtés beaucoup trop proche à son goût et encore moins couverte que ses consœurs. Elle ne l'avait pas remarquée, tellement fascinée par la splendeur du jeune homme. Son escorte était habillée d'une robe rouge passion qui lui arrivait à mi-cuisse et qui dévoilait une vu imprenable sur son décolleté. Comme si ce n'était pas assez, elle s'inclinait en avant pour offrir une meilleure vue sur sa poitrine. Apparemment, le fait qu'elle ait des cheveux blond platine raides coupés au carré ne suffisait pas à séduire cette perle rare.

La jeune femme de vingt deux ans avait déjà rencontré des personnes resplendissantes, homme que femme. Elle en restait bouche-bée et stupéfaite d'admiration, mais comme à cet instant ? Non. Pas une seule fois elle n'avait ressenti un tel sentiment, une telle force, si bien qu'elle en restait clouée sur le tabouret. Son cœur faisait des ravages dans sa cage thoracique et ses yeux tentaient d'imprimer l'image de cette beauté divine à jamais dans sa mémoire. Elle savait qu'elle ne pourrait jamais attirer l'attention d'un homme pareille, si une femme aussi belle que son accompagnatrice n'y arrivait pas, comment le pourrait-elle ? Elle secoua la tête tentant de supprimer l'idée qu'elle ait des chances avec lui. Elle venait de le rencontrer, elle l'oublierait sans doute très vite. Mais étrangement, il lui fallut toute sa volonté pour détacher son regard de cet homme à la beauté surnaturelle. Cela n'empêcha pas le sien de se poser sur elle. Un mélange vert foncé et marron clair reconnut-elle, il avait les plus beaux yeux noisettes qu'elle n'eût jamais vu.


Dès le début de la réception, le jeune vingtenaire s'était éclipsé dans le bar de l'hôtel. Déjà qu'il avait été forcé de mettre fin à sa carrière de tennis pour entrer dans l'entreprise familiale, il n'allait tout de même pas se coltiner son vieux chaque fois qu'ils se rendaient à une réception ! Il était donc parti dans son coin. Vêtu d'un smoking bleu nuit en satin, il s'installa au comptoir et commanda un verre qu'il ne boirait pas. Il ne buvait pas d'alcool, il avait beaucoup trop d'amour propre pour se laisser tomber dans l'ivresse. Et puis, il ne savait pas s'il tiendrait le coup, de toute façon, il ne comptait pas essayer. Le jeune homme de vingt deux ans travaillait depuis quelques temps dans l'entreprise familiale et était beaucoup courtisé par ses collègues (féminin et masculin parfois !), en raison de sa beauté et de son comportement. Il ne se sentait jamais concerné, il faisait ce qu'on lui demandait que lorsque ça l'arrangeait, mais même ainsi, il excellait dans chacun de ses ouvrages. Il était indifférent et arrogant et possédait un égo gros comme l'univers. « Il a le look et l'attitude » comme aimaient le dire ses admiratrices. Quoi qu'il en soit, c'était la principale raison pour laquelle on ne le lâchait pas d'une semelle, et être collé par toutes ses femmes hystériques c'était ce qu'il détestait le plus au monde. Tout au long de sa vie, il avait pu découvrir les différentes facettes des femmes, et parfois les pires. Elles pouvaient user de stratagème insoupçonné, et des plus déloyales sans remords et pouvaient également se montrer très, très déterminées. Comme quoi il fallait se méfier des apparences. Avec l'expérience, il s'était forgé un idéal féminin. Il n'était pas totalement sûr de ce qu'il voulait mais il savait par-dessus tout qu'il détestait les filles pleurnichardes et faibles qui abandonnaient toutes les choses qu'elles entreprenaient à la première difficulté. Il détestait les filles qui attendaient que ça se passe… pour lui, déterminé, forte et intelligente étaient les adjectifs qui qualifiaient son idéal. Croyant que s'il se dégotait une copine on le laisserait tranquille, il était allé à la recherche de son idéal féminin. Puis, il avait découvert sa secrétaire. Il ne savait pas s'il l'aimait ou quelque chose dans le genre, mais il finit par le croire et à chaque fois qu'il se retrouvait seul, il l'appelait pour qu'elle lui tienne compagnie. Il travaillait dans l'une des firmes implanté aux Etats-Unis, elle se trouvait à New York. Oui, le jeune homme se trouvait à quelques rues de son lieu de travail, un gratte-ciel du nom d'ETE corporation, dans le CBD (Central Business District ou quartier des affaires). Il y avait rencontré Daisy Swan. La femme qui représentait son idéal féminin. Elle était grande, élancée et sportive. Elle avait des cheveux coupés au carré d'un blond platine qui en ferait pâlir de jalousie les lingots d'or. Parmi les centaines de candidates prétendantes au poste de secrétaire, elle avait été la plus intelligente, la plus forte, et la plus déterminée. Son père n'était pas au courant de leur liaison, car selon lui : l'amour et le travail était des choses totalement différentes. En d'autres mots, si jamais il découvrait leur relation, elle serait licenciée sur le champ. Malgré le fait que son vieux ait été un vrai don juan dans ses folles années, il accordait beaucoup d'importance à cette règle. Même si le jeune homme de son côté, ne le comprenait pas, il avait bien le droit d'aimer quelqu'un non ? Aimer ? Qu'est-ce que c'était aimer ? Il ne le comprenait pas non plus, tout ce qu'il faisait dans leur relation était de se laisser faire. Elle faisait tout ce qu'elle voulait de lui. Daisy mettait cela à profit, il la laissait l'embrasser, lui prendre le bras, la main, le cou, toutes les choses que faisait un couple normal. Néanmoins, ils n'avaient jamais songé à aller plus loin, du moins c'était ce qu'il pensait. Ce n'était pas une question de préparation mentale ou physique ou il ne savait quoi d'autre, mais juste qu'il n'avait pas envie. C'était tout.

- Hey ! entendit-il

Il ne prit pas la peine de se retourner, sachant pertinemment de qui il s'agissait. Il remarqua tout de même que les femmes aux alentours cessèrent peu à peu de le reluquer. Elle se dirigea vers lui, déterminée, en balançant ses hanches dans sa robe moulante et provocante. Elle lui fit une bise sur la joue et s'installa sur le tabouret voisin. Il fit l'ombre d'un sourire en guise de salut et lui jeta un regard. Il la détailla avant de lui montrer son fameux sourire en coin qui en faisait fondre des milliers.

- Jolie robe, dit-il de sa voix profonde et sensuelle dans un anglais assuré

Elle lui servit son plus beau sourire avant de s'approcher de lui et de l'embrasser. Il ne répondit pas à l'échange, comme à son habitude. Néanmoins, cela ne sembla pas la gêner, elle mettait du cœur à l'ouvrage. Mais tout à coup il s'arracha du baiser, voulant l'interrompre. Il reporta son regard dans son verre rempli. Daisy lui caressa affectueusement la joue. Il se laissa faire.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Tu ne te sens pas bien ?

Il secoua la tête sans rien ajouter. Il détestait être harcelé de questions.

- Hey, je crois qu'il y a quelqu'un qui n'a pas compris que tu étais MA propriété

SA propriété ? Il ne préféra rien dire. Il devait revoir sérieusement son idéal féminin. Mais plus tard, c'était trop ennuyeux de tout recommencer. Et de toute façon, il l'aimait, non ? Il tourna la tête dans la direction que lui indiquait Daisy. Une jeune femme aux cheveux auburn rassemblés en un chignon, habillée d'une longue robe noire. Cette dernière contrastait avec sa peau d'une pâleur fantomatique. Elle ressemblait plus à un spectre qu'à autre chose sous ses lumières sombres. La seule chose qui prouvait qu'elle était belle bien en vie était ses joues teintée de roses qui fonçaient au fur et à minutes des secondes. Il soupira en roulant des yeux, combien de fois devrait-il être témoin de ce genre de scène ? C'était toujours le même spectacle, après avoir rougi comme une folle, elle viendrait l'aborder et commencerait à croire dur comme fer qu'il était intéressé. L'avantage avec Daisy, c'était qu'elle n'avait pas besoin de s'affirmer dans ce genre de situation.

- Qu'est-ce que tu regardes, toi ? lâcha Daisy

Il ne prit pas la peine d'entrer dans l'échange et replongea son regard dans le fond de son verre. Les crêpages de chignon, ce n'était pas ce qu'il préférait, et se voir entrer dans cette dispute était bien la dernière chose qu'il souhaitait. A sa grande surprise, la jeune fille ne répliqua qu'un vague « sorry » avant de s'en aller sans demander son reste. Le vingtenaire en déduit qu'elle faisait partie du genre de femme qu'il détestait. Une fois le problème résolu et après que Daisy se soit bien moquée de la jeune fuyarde, les deux jeunes individus continuèrent leurs affaires dans l'intimité du bar de l'hôtel luxueux.

A suivre.


Alors ? Pas trop cliché ? Laissez vos impressions !

à la prochaine !

Fujiokaka, pour vous servir