Salut, c'est moi, Melfique qui est de retour ! ^^
Bon, alors, je vous présente mon OS... manqué... :P C'est-à-dire que je n'ai pas réussi à m'en tenir qu'à un seul chapitre... Il y aura donc vingt chapitres en tout. x)
Tout d'abord, je veux remercier Persis qui m'a très grandement aidée à m'améliorer dans ma prose.
Ensuite, je veux remercier Clair-2-lune et Evangeliade parce qu'elles sont restées avec moi tout le temps de l'écriture de cette fic'. Elles m'ont motivée à fond ! Merci ! =D
Puis, pour finir, je veux remercier Bergere. C'est elle qui m'a donné l'envie, grâce à ses fic' à elle, d'écrire une histoire comme celle-là.
Bon, je vous souhaite une bonne lecture. J'espère que ce début d'histoire vous plaira... C'est toujours stressant de savoir si tout ce que j'ai écrit pour le simple plaisir peut bien ou non plaire à d'autres que moi... En tout cas, j'attendrai vos commentaires, le verdict... :)
Oh, et ne prenez pas trop cette histoire au sérieux. C'est pour le fun... :P
(Tout ce beau monde appartient à J.K. Rowling)
Chapitre un — Un pari téméraire
Sirius Black arpentait à pas feutrés les couloirs sombres de Poudlard, à une heure du matin. Il avait emprunté la cape d'invisibilité de James pour éviter de se faire coincer par Rusard, le concierge, ou encore sa chatte Miss Teigne, mais il était encore loin d'être à l'abri de tout ennui. Il allait subir une tempête infernale, il le présentait. Pourquoi avait-il accepté de jouer à ce jeu dangereux ? C'était idiot, surtout que Mulciber et Rogue avaient été de la partie... Un pari maléfique lui avait été lancé et lui, Sirius, pour avoir voulu leur montrer à tous qu'il ne reculerait jamais devant rien, avait accepté de le tenir. Il était un Gryffondor, après tout, avait-il affirmé avec dignité. Mais maintenant qu'il gravissait l'escalier menant au quatrième étage, vers les appartements de Minerva McGonagall, il le regrettait déjà à moitié...
La pénombre des couloirs était écrasante. En ces heures tardives de la nuit, toutes les flammes des torches avaient été éteintes pour mieux laisser les occupants des tableaux dormir, et Sirius avait du mal à voir où il allait. Mais il n'osait pas se servir de sa baguette. Quelqu'un pourrait s'apercevoir de sa présence. Peeves, par exemple... Cet esprit frappeur pouvait se trouver au quatrième étage et Sirius n'avait nullement envie qu'il se mette à hurler des « Élève hors du dortoir ! » qui lui feraient alors échouer son plan. Même s'il était invisible grâce à la cape, il valait mieux ne rien risquer.
Un pâle rayon de lune apparut lorsqu'il s'engagea dans un corridor au bout duquel une petite fenêtre ronde se découpait dans les ténèbres. Il put alors accélérer un peu le pas. Mais à peine avait-il atteint le milieu du corridor qu'il entendit un imperceptible crissement aiguë.
Sirius s'arrêta. Le cœur battant, il scruta le couloir à la recherche du coupable mais il ne vit personne. Les ombres autour de lui restaient immobiles.
Il se remit donc en marche. Ce bruit avait probablement été émis par une souris qui passait par là, songea-t-il avec indifférence. Il n'y avait pas de quoi à être effrayé. Puis l'idée qu'il puisse s'agir de Peter le fit sourire. Que ce dernier ne puisse réprimer l'envie irrésistible d'aller espionner son ami courageux dans un défi de taille n'étonnait pas du tout Sirius. C'était parfaitement concevable. Peter le suivait certainement, en ce moment, dans les couloirs du château, en silence. Le fait qu'il aurait un spectateur qui pourrait témoigner à tout le monde que Sirius ne s'arrêtait jamais devant rien — pas même devant un pari concernant la plus austère et sévère des professeurs — agit en lui comme un puissant stimulant. Il redressa les épaules d'un air hautain et tourna un coin de mur à sa gauche, se délectant d'imaginer Peter en train de frémir d'excitation sous sa forme de rat.
Quelques minutes plus tard, il arriva devant la porte des appartements de son professeur de métamorphose. Il hésita un moment, songea soudain qu'il aurait préféré se retrouver n'importe où ailleurs, mais il prit une profonde inspiration et frappa.
Évidemment, personne ne vint lui ouvrir. Elle devait dormir, pensa-t-il avec logique. De nouveau, il frappa, plus fort cette fois, mais encore rien. Il n'entendit même pas un mouvement derrière la porte. Mais Sirius ne se laissa pas décourager pour autant. Il se gonfla le torse et se mit à tambouriner de toutes ses forces, résolu à continuer jusqu'à ce qu'elle consente enfin à lui ouvrir. Elle allait assurément finir par se réveiller d'un instant à l'autre !
Enfin, des pas résonnèrent de l'autre côté. Sirius se recula aussitôt et vit apparaître devant lui une McGonagall furieuse qu'on soit venu la réveiller brusquement en pleine nuit. Vêtue d'un peignoir écossais, elle portait encore les marques de son oreiller, étampées sur un côté de son visage, et Sirius la trouva bien étrange avec ses cheveux échevelés, tressés partiellement en une longue natte noire qui ne lui ressemblait pas. D'habitude, on ne la voyait jamais sans son chignon serré sur le dessus de sa nuque.
— Qui est là ? dit-elle de sa voix sèche en jetant des regards courroucés de chaque côté du couloir.
Sirius se rendit compte alors qu'il avait oublié de retirer sa cape d'invisibilité. Mais maintenant que le professeur McGonagall était devant lui, en chair et en os, en train de répéter les mots « Qui est là ? » dans un crescendo de colère, il prit soudain conscience à quel point ce pari était ridicule. Comment avait-il pu accepter de relever un tel défi stupide ? Estimant plus sage de retourner à son dortoir plutôt que de jouer avec le risque imminent de finir expulsé de Poudlard, toujours sous sa cape, silencieusement, il se remit donc en mouvement le long du couloir. Il rebroussait chemin.
Mais dès que McGonagall referma la porte avec un grand bruit, la pensée horrible de se faire traiter de trouillard le lendemain matin, parce qu'il aurait manqué de bravoure, lui traversa douloureusement l'esprit. Il n'aimait pas passer pour un perdant. Il avait trop d'orgueil pour ça. Et le pari, par surcroît, lui réservait une conséquence surprise s'il osait se raviser...
Son cœur se serra dès qu'il s'arrêta de nouveau. Il devait le faire ! Du moins, essayer... Non, réussir !
Reprenant son courage à deux mains, il retourna à la porte.
« Allez, Patmol, s'exhorta-t-il en prenant une grande inspiration, tu es capable. Tu es un Gryffondor, bon sang ! »
Il n'avait qu'à lui déclarer la phrase absurde qu'il avait longuement tournée et retournée dans sa tête avec dégoût avant de venir ici, et déguerpir ensuite, avant qu'elle ne lui flanque un tas de retenues. Il était essentiel qu'il ne se fasse pas punir — sur le moment, tout au moins. Cela faisait également partie du pari...
Décidément, il avait pensé à tout, ce Mulciber, pour avoir rendu ce défi aussi difficile à accomplir. D'autant plus qu'il lui était interdit d'avouer au professeur McGonagall qu'il s'agissait d'un pari, sinon sa conséquence s'aggraverait. Mais il se consolait en pensant que, s'il réussissait, le jeu voulait que Rogue, ainsi que Mulciber lui-même, doivent à leur tour relever un défi du même calibre que le sien. Cette pensée le fit sourire férocement, tout en lui redonnant assez d'assurance pour enlever sa cape d'un coup, dans un froissement sonore, la fourrer dans sa poche et frapper à nouveau.
Il ne s'était même pas écoulé une seconde entière que la porte s'ouvrit une deuxième fois, à la volée. Surprise, le professeur McGonagall ouvrit des yeux ronds lorsqu'elle le vit.
— Black ! Mais qu'est-ce que vous venez faire ici? demanda-t-elle d'une voix étouffée.
On aurait dit qu'elle s'évertuait à ne pas crier.
— Heu... répondit Sirius dont l'assurance avait disparu aussi soudainement qu'une ampoule qui grille.
Il voulut lui lancer la phrase qu'il devait lui dire, mais s'était comme si ses mots s'étaient bloqués dans le fond de sa gorge.
— C'est encore une autre de vos nombreuses blagues, c'est cela ? devina-t-elle alors, assez justement.
— Non... Non, pas du tout, mentit Sirius, mortifié. Je... je suis... je suis simplement venu vous dire... que je...
Il avala sa salive. Il sentait son front se couvrir d'une sueur froide tandis que le professeur McGonagall, à travers ses lunettes carrées, le dardait d'un regard sévère et menaçant.
— Alors ? le pressa-t-elle. Qu'êtes-vous venu me dire, exactement, Mr Black, à une heure du matin ? J'espère pour vous que c'est important sinon ce sont les pires ennuis qui vous attendent, soyez-en sûr !
C'est à ce moment que Sirius aperçut le rat, un peu en retrait, recroquevillé dans l'ombre du professeur McGonagall. Il avait eu raison : Peter l'avait suivi jusqu'ici pour voir comment allait se dérouler sa mésaventure. Aussitôt, Sirius se rengorgea. Il fallait qu'il se ressaisisse. Il était important de toujours se montrer à son avantage, de ne jamais manifester une seule once de frousse. Peter allait raconter tous les détails de ce qu'il aurait vu et Sirius se devait être décrit comme quelqu'un de courageux, du début jusqu'à la fin. Il fallait donc l'impressionner...
— Alors ? répéta le professeur McGonagall avec impatience, les bras croisés.
Alors Sirius commença à jouer le jeu avec tout le sérieux dont il était capable :
— Je ne peux plus supporter de garder ça en dedans de moi, professeur, dit-il. Il fallait que je vous en parle.
— Et je suppose que ça ne pouvait pas attendre à demain ? répliqua-t-elle d'un air agacé.
— Non, répondit-il en secouant la tête, ça ne pouvait plus attendre. Je n'arrive plus à dormir...
Le professeur McGonagall parut méfiante. Elle l'observa par-dessus ses lunettes, puis elle murmura, un peu pour elle-même :
— Mais qu'allez-vous me sortir comme plaisanterie encore, Black... ?
— Je..., commença-t-il.
À nouveau, il hésita. Jamais il n'avait ressenti son cœur battre à une telle vitesse folle. Aurait-il seulement assez d'audace pour le lui dire enfin ? Il allait se faire tuer, il le craignait fort...
Mais il se força néanmoins à le faire...
Fermant les yeux, il soupira, puis, avec la même sensation que s'il était sur le point de sauter du haut de la tour d'astronomie, il envoya enfin ses mots avant même d'avoir pris le temps de les articuler clairement :
— Jsuispedumentamoueudevoupros seurmagall...
Le professeur McGonagall fronça les sourcils.
— Pardon ? Je n'ai pas compris.
Vraiment, ça, c'était le comble du ridicule, pensa Sirius avec affliction, puisqu'il fallait qu'il répète cette abominable phrase en plus !
Simulant difficilement un air désinvolte, il se passa la main sur son front et y dégagea les mèches brunes qui lui barrait le visage. Il espérait qu'elle ne remarque pas que sa respiration s'était légèrement accélérée. Puis, d'une horrible voix aiguë, qu'il ne parvint pas à contrôler, il répéta plus intelligemment :
— Je suis... éperdument amoureux... de vous, professeur McGonagall...
Un silence terrible s'installa entre eux. La situation aurait pu être comique si elle n'avait pas été aussi grave. Le visage de McGonagall s'était décomposé de stupéfaction, puis se marbra de tâches rouges. Sirius attendait nerveusement le moment où elle exploserait de rage quand, tout-à-coup, il se souvint qu'il avait prévu s'enfuir à toutes jambes avant qu'elle ne lui assène un tas de retenues.
Mais à peine avait-il amorcé un mouvement de recul qu'elle l'empoigna par le bras d'une force étonnante et le tira vers elle.
— VOUS VOUS TROUVEZ DRÔLE, PEUT-ÊTRE ?
Sirius pensa qu'elle allait réveiller tout le château. C'était la première fois qu'il la voyait autant en colère.
— Je... je suis sérieux, balbutia-t-il, je suis vraiment amou...
— Cessez ce jeu stupide ! coupa-t-elle en lui serrant le bras si fort que Sirius sentait ses doigts s'engourdir. Il n'est pas nécessaire d'être un génie pour comprendre qu'on vous aurait encore mis au défi de relever un de ces paris idiots et puérils !
— Ce n'est pas un pari... Et je ne suis pas toujours en train de relever des défis puérils, s'indigna-t-il.
Le professeur McGonagall fut sur le point de répliquer, mais une voix sifflante retentit soudain dans le couloir.
— Qu'est-ce qui se passe, ici ?
C'était Rusard. Sa chatte sur ses talons, il s'avançait vers eux, l'air essoufflé d'avoir couru jusqu'à eux. Il leva sa lanterne, projetant une lueur jaune sur tous les visages, et le professeur McGonagall relâcha Sirius.
— Ça va, tout va bien, dit-elle entre ses dents, j'ai la situation bien en main. Merci, Mr Rusard.
— Lui ! s'exclama-t-il lorsqu'il reconnut Sirius. Encore ! Décidément, vous ne manifesterez jamais un goût très prononcé pour les articles du règlement de l'école, lui dit-il en hochant la tête, les yeux brillants de malice.
— On dirait bien, en effet, approuva le professeur McGonagall en regardant Sirius d'un air assassin. Black, je ne vous pensais pas aussi insolent. Ce soir, non seulement vous avez encore manqué de respect pour le règlement de l'école, mais aussi envers ma propre personne, ce qui est encore plus intolérable ! Ne pensez pas vous en tirer d'affaire aussi facilement cette fois. Suivez-moi !
Elle plongea la main dans son peignoir et en sortit sa baguette magique qu'elle alluma d'un coup. Rusard ricana lorsque Sirius, appréhendant le pire, n'eut guère le choix de la suivre dans les couloirs du château. Elle le retiendrait en retenue durant un mois, il en était presque certain. Ou pire encore : elle le renverrait de l'école. Cette fois, de toutes les bêtises qu'il avait commises au fil de ses six années et demie passées à Poudlard, celle-ci était assurément la plus stupide.
— Entrez, Black, ordonna-t-elle sèchement, dès qu'ils furent arrivés à son bureau.
Sirius la suivit à l'intérieur. Cette pièce décorée à la mode écossaise, il la connaissait par cœur. Il s'était si souvent retrouvé là, avec ses amis — en particulier avec James —, et il savait qu'on ne ressortait jamais d'ici sans s'être fait sermonner durement.
— Fermez la porte, aboya-t-elle.
Avec l'horrible impression qu'il s'enfermait lui-même, il obéit. Lorsqu'il se retourna, le professeur McGonagall était déjà assise derrière son bureau et montrait silencieusement le fauteuil de chintz qui lui faisait face. Sirius se laissa tomber dedans, posa ses bras sur les accoudoirs et la fixa résolument dans ses yeux perçants. Il voulait de nouveau paraître parfaitement confiant. Peter était sûrement encore là, à les observer sous sa forme de rat, bien que Sirius ne fût pas parvenu à l'apercevoir dans la pénombre des couloirs.
— Bien... Black, dit-elle, maintenant j'attends des explications.
Mais Sirius avait beau s'efforcer à paraître sûr de lui, il n'avait aucune idée comment pourrait-il échapper aux punitions qu'elle allait, à l'évidence, lui infliger. Il se sentait perdu. Aucun plan génial ne lui venait à l'esprit. Enfin, il se dit qu'il pourrait bien continuer à lui faire croire qu'il était vraiment amoureux d'elle. Peut-être qu'ainsi, elle finirait par comprendre son prétendu tourment et le laisserait partir sans trop de remontrances ? C'était bien hasardeux comme tactique, il le reconnaissait, mais pour rien au monde il abandonnerait un défi pour lequel il s'était vanté d'être capable d'accomplir sans aucun problème. Il restait encore des chances de le remporter — de maigres chances, cependant. Mais il aurait été idiot d'abandonner maintenant, non... ?
— J'attends toujours, Black !
— Ce n'était pas des balivernes, professeur, mentit-il avec fermeté. Tout à l'heure, je vous ai dit la vérité... Je suis vraiment amoureux de vous...
Le professeur McGonagall eut une exclamation d'incrédulité mêlée d'agacement.
— Arrêtez ça immédiatement, Black, parce que je ne suis pas dupe du tout ! Et vous n'êtes pas crédible !
— Mais c'est la vérité...
— Ça suffit !
Le regard de McGonagall se remit à lancer des éclairs de fureur.
— D'abord, j'enlève cinquante points à Gryffondor en raison de votre excessive témérité !
« Non ! », cria intérieurement Sirius. Il venait instantanément de perdre le pari.
— Ensuite, poursuivit-elle en haussant le ton, si vous ne me révélez pas tout de suite le fond de cette blague de très mauvais goût, Black, eh bien, c'est une semaine de retenues que je vous réserve !
— Seulement une semaine ? s'étonna Sirius.
— Deux semaines, si vous insistez donc !
L'estomac contracté, Sirius se pencha précipitamment vers elle. Il n'était peut-être pas trop tard pour la faire revenir sur ses décisions. Elle avait tout de même un cœur, non ?
— Écoutez, se réessaya-t-il désespérément, je sais que c'est difficile à croire, mais c'est vrai ! Je... je vous aime !
— Trois semaines de retenues, répliqua-t-elle, les yeux flamboyant.
— Je suis totalement tombé sous votre charme !
— QUATRE SEMAINES DE RETENUES ET UN CINQUANTE POINTS D'ENLEVÉS DE PLUS À GRYFFONDOR !
À présent, Sirius n'aurait pas été étonné de voir des étincelles jaillir de ses narines tant il venait de la mettre dans un tel état de fureur.
— Je vous avertis, Black, poursuivit-elle d'un ton menaçant en se penchant à son tour vers lui, son visage rouge, effrayant, à trente centimètres du sien, je ne sais pas pourquoi vous persistez dans ce jeu ridicule, mais si vous laissez échapper un seul mot de plus concernant votre soi-disant amour pour moi, JE VOUS FERAI RENVOYER SUR-LE-CHAMP, BLACK ! Suis-je assez claire ?
Sirius ne put s'empêcher de la fusiller du regard. Déconfit, il se laissa retomber contre le dossier de son fauteuil. En plus d'avoir perdu le pari — elle était décidément trop intelligente pour se laisser berner comme une idiote —, il allait être obligé d'endurer quasiment un mois de retenues avec McGonagall, sans compter la conséquence surprise que lui réservait Mulciber. Et tout le monde qui allait se moquer de lui parce qu'il avait échoué...
— Alors ? reprit le professeur McGonagall avec insistance.
— Alors quoi ? répondit Sirius d'un ton plus brusque qu'il ne l'aurait voulu.
— Black, vous savez très bien que je ne vous laisserez pas partir d'ici sans avoir eu des explications ! Avouez donc qu'il s'agissait d'un pari !
— Non, ce n'était pas un pari.
Il n'allait tout de même pas aggraver sa conséquence en plus !
— Vous êtes donc venu frapper à mes appartements de votre plein gré ?
— Oui, assura-t-il avec une confiance renouvelée.
Il regarda furtivement autour de lui en essayant d'apercevoir Peter quelque part, mais il ne le vit pas.
— Pourquoi ? demanda McGonagall. Pourquoi avoir quitté votre salle commune, en pleine nuit, pour venir oser m'embêter, moi, un professeur ? Ne me répondez pas que c'était pour le simple plaisir, Black, parce que je n'y croirai pas. Vous étiez pertinemment conscient de la gravité de ce que vous vous apprêtiez à faire.
— Effectivement, certifia Sirius d'un ton calme, ce n'était pas pour le plaisir.
— Pourquoi, alors ? insista-t-elle.
Sirius haussa les épaules d'un air désinvolte. Il ne voulut pas répondre cela, mais les mots lui échappèrent malgré lui, avant qu'il puisse les retenir :
— Je suis désolé, professeur, mais vous venez de m'interdire d'oser dire un seul mot concernant mon soi-disant amour pour vous.
Et il la regarda droit dans les yeux, impressionné par sa propre audace. Mais le professeur McGonagall serra les poings sur son bureau, les lèvres et les narines plus pincées que jamais, et il sut alors qu'il était allé trop loin.
— Vous osez... ?
— On m'a peut-être fait boire un philtre d'amour à mon insu ? s'empressa de suggérer Sirius pour rattraper sa faute. Et si j'allais voir le professeur Slughorn pour un antidote ?
— Non, dit lentement McGonagall, les yeux comme deux charbons ardents, vous n'avez pas bu de philtre d'amour, Black. Je l'aurais su, cela aurait paru dans votre regard. Or, je n'y décèle aucun sentiment qui ressemblerait à de l'amour...
— C'est... c'est parce que j'ai toujours été de nature très réservé... balbutia Sirius, la gorge sèche. Je garde toutes mes émotions à l'intérieur de moi et c'est pour ça que...
— BLACK, NOM DE DIEU, SI VOUS NE CESSEZ PAS ENFIN CE JEU INSUPPORTABLE, JE VOUS FERAI REGRETTER AMÈREMENT DE M'AVOIR FAIT PERDRE MON SANG-FROID !
Il y eut un silence glacial. Avec ses cheveux échevelés et ses yeux exorbités de fureur, le professeur McGonagall n'avait jamais semblé aussi terrifiante. Sirius voyait sa poitrine se soulever au rythme de sa respiration saccadée, comme si hurler ainsi lui avait coûté une grande partie de ses forces, puis il eut la nette impression qu'elle était présentement sur le point de prendre la décision fatidique de le renvoyer de Poudlard.
— D'accord, je l'avoue, lâcha Sirius d'un ton résigné, je suis un abominable crétin. J'ai agi indécemment avec vous et je m'en excuse. Me pardonnez-vous maintenant, professeur ?
McGonagall ne changea pas d'état. Elle le dévisagea longuement derrière ses lunettes carrées puis...
— Non, répondit-elle avec froideur, un tel irrespect est impardonnable, Black. Mais puisque vous reconnaissez au moins que vous êtes, en effet, un... abominable crétin, comme vous dites, je vous laisse donc retourner à votre salle commune. Il est déjà très tard et il serait préférable que nous poursuivions cette discussion demain...
— Bien, professeur, dit Sirius dont le visage s'était aussitôt illuminé de soulagement.
— Cependant, poursuivit-elle, les yeux toujours aussi étincelants, profitez bien de cette nuit parce qu'il se pourrait très bien qu'elle soit votre dernière passée dans cette école.
Elle se leva, contourna son bureau et alla ouvrir la porte.
Sirius déglutit avec difficulté.
— Non, gémit-il, s'il vous plaît. Professeur, vous ne pouvez pas...
— Oh que si, je le peux ! répliqua-t-elle d'un horrible ton catégorique. Maintenant, sortez et regagnez votre dortoir. Je déciderez demain, selon mon humeur, si je vous accorde ou pas une autre chance, mais je ne compterais pas trop là-dessus si j'étais à votre place !
Lorsque Sirius fut sur le chemin menant à sa salle commune, il éprouva un sentiment de vide, de défaite. Il aurait voulu remporter ce pari. Cela lui avait semblé si simple au début : se rendre à ses appartements à une heure du matin, frapper, lui lancer bêtement qu'il était amoureux d'elle dans des mots précis, puis échapper ensuite à son châtiment. S'il s'était enfui assez rapidement, il y aurait eu des chances qu'elle se soit trouvée trop sidérée sur le coup pour penser à le rattraper d'emblée. Bien entendu, cela ne lui aurait pas épargné sa fureur noire, mais sur le moment, oui, et il aurait alors remporté le défi.
Demain, en plus de vivre l'horrible anxiété de découvrir s'il était renvoyé ou non de l'école, il allait devoir subir la conséquence surprise de Mulciber. Mais il doutait fort que cette conséquence puisse se révéler bien pire que d'affronter toutes les moqueries de ses camarades de classe qui allaient découvrir, assurément très tôt, que Sirius avait perdu le pari dont il s'était vanté de réussir simplement, comme un idiot, finalement...
Merci d'avoir lu. Maintenant, un peu nerveuse, j'attends de savoir si vous avez aimé ou non. Je vous enverrai la suite très bientôt. :)
