La Crise de Nerf de Konan ou comment l'Akatsuki prit la décision de partir en Vacances

« J'en ai marre ! Marre ! Marre ! Marre ! »

Le hurlement de rage, strident, résonna dans le repère souterrain de l'Akatsuki, qui étendait ses couloirs tortueux sous un gigantesque Mont du Pays de la Pluie.

« Marre de cette pluie pourrie ! Marre de cette cachette à la con ! Marre de vos caprices de merde ! MARRE DE VOUS, BANDE D'ABRUTIS DEGENERES ! »

La voix, incontestablement féminine, se cassa sur cette dernière injonction hargneuse et des sanglots spasmodiques se firent bientôt entendre.

Les criminels de rang S -ce qui équivalait au rang de star international dans le Bingo Book- qui composés l'Organisation, figés dans les fauteuils de leur Salle de Repos, échangèrent un coup d'oeil inquiet et surpris, avant de bondir de leur siège, pour se précipiter vers la source du bruit : Konan, l'unique membre féminin de leur obscur et sanglant groupuscule.

« Konan-san ! Qu'est-ce qui ne va pas ? » demanda Itachi Uchiwa -ou Celui-Qui-A-Massacré-Tout-Son-Clan-Sauf-Sa-Laupette-De-Petit-Frère, pour les intimes-, en se plantant devant elle, indécis, les bras ballants.

« Elle vient de le dire, Uchiwa » fit Deidara, acide. « Elle ne nous supporte plus, je crois... Et quand tu ouvres la bouche, on comprend tout de suite pourquoi. »

« Tu veux mourir ? » grogna le brun, sharingan activés.

« Tu penses réussir à me blesser ? »

« J'ai dit 'mourir', abruti ! »

« Oh ! Commencez pas à vous battre ! » Intervint Sasori, exaspéré.

Le déserteur de Konoha le foudroya du regard, avant de reporter son attention sur Konan, dont les pleurs avaient redoublé d'intensité.

« Pourquoi Konan-san elle pleure? Tobi aime pas... Tobi est triste, mais Tobi est un gentil garçon ! »

« Tobi, ta gueule ! »

Cet ordre, lancé à l'unisson, eut pour unique conséquence la brève apparition d'un mince sourire sur les lèvres de la jeune femme, rapidement noyé par les larmes qui coulaient sans discontinuer, Tobi n'y prit pas garde et continua son monologue horripilant sans véritablement faire attention à ce qui se passait autour de lui. Ce qui explique sans doute qu'il n'évitât pas le féroce coup de pieds de Kisame qui le propulsa hors de la pièce. Fort heureusement pour l'homme masqué, Pein-sama arrivait à ce moment précis, et sa chute fut grandement amorti par le corps de son supérieur.

« Aïe... Putaaain... »

« Pein ! » renifla Konan. « Ton vocabulaire ! »

« Ouais, mais... Il m'a fait mal... »

« Ce n'est pas une raison pour être vulgaire. »

La crise semblait passée... Le flot de larmes se tarissait peu à peu et la jeune femme retrouvait un comportement normal. A part ses yeux rouges et le hoquet qui la secouait, il n'y avait nul trace de cet accès de colère et d'hystérie.

« Qu'est-ce qu'il s'est passé, Konan ? » s'enquit le roux, avec un grand sérieux, tout en s'avançant vers elle et en se massant les côtes.

Tobi avait les os très pointus.

Le chef de l'Akatsuki fixait Konan de ses yeux étranges. Gênée et honteuse de sa perte de contrôle momentanée, elle détourna le regard et toussa rapidement pour se redonner constance.

« C'est... la pluie. Et l'inactivité. Ça m'a rendue dingue. Et... Hidan-a-fini-toutes-les-crèpes-je-n'ai-même-pas-pu-en-manger-une. »

Ces derniers mots, prononcés dans un faible murmure contrits ne provoqua aucun éclat de rire moqueur. Bien au contraire, les membres de la Lune Rouge se tournèrent vers le fautif d'un air menaçant, et plusieurs s'avancèrent en faisant craquer leurs phalanges tout en réfléchissant à la meilleure façon de faire souffrir un masochiste. Ledit masochiste, voyant cela, recula de quelques pas jusqu'à se retrouver adossé au mur. Acculé, il leva les mains en un signe d'apaisement et de reddition, tout en disant d'une voix qui se voulait apaisante :

« Euh... On se calme... Vous savez, la violence ne règle rien... »

« Non, mais ça détend. » rétorqua Kakuzu, avec -du moins, l'imagine-t-on sous son masque et ses cicatrices- un sourire cruel.

« Je te donne tout mon argent si tu m'aide. »

« Quel argent ? Je te rappelle que tu n'as pas un radis dans ta tirelire. »

Le religieux allait lancer quelque remarque acide, lorsqu'il prit réellement conscience des paroles de son coéquipier.

« Ma tirelire ? » répéta-t-il, amusé.

Kisame et Deidara éclatèrent de rire, et Itachi, Monsieur-Je-Ne-Ressens-Rien-Je-Suis-Au-Delà-De-ça, se permit un sourire sarcastique.

« Quoi ? » demanda le chasseur de prime, irrité. « Qu'est-ce que j'ai dit ? »

« Une tirelire... » répéta Zetsu, en étirant ses lèvres bicolores, dévoilant ainsi ses dents acérées.

« Nous avons passé l'âge depuis longtemps d'avoir des tirelires. »

« Nous nous moquons de toi parce que... »

« Tu as apparemment un grand retard mental. »

Pain, qui avait suivi la scène avec un léger amusement teinté d'exaspération, se raclant bruyamment la gorge, pour rappeler à l'ordre les gamins turbulents qui lui tenaient lieu de subalternes. Puis, il se tourna vers Konan et posa une main tendre sur son front. Rassuré, il saisit délicatement les doigts fins et fragiles de sa partenaire.

« Bon, tu n'es pas malade. » lui dit-il, joyeusement.

« ça j'aurais pu te le dire... »

« Mais je crois que ta tension est un peu trop élevée. Tu dois êtes sous pression, en ce moment... » déclara-t-il en regardant les autres membres de l'Organisation avec insistance -comme pour les accuser d'être trop stressant et de provoquer des crises de nerf chez la jeune femme...

Lesdits membres baissèrent les yeux, contrits.

« Et je pense que nous sommes tous un peu énervés et déprimés par cette Pluie, l'enfermement et l'inaction... » continua le roux.

Tous relevèrent la tête et fixèrent leur Chef, ne sachant où il voulait en venir.

« A mon avis, un peu de vacances nous fera du bien. »

Cette déclaration fit l'effet d'une bombe chez nos déserteurs.

Vacances. Des vacances ! Ce mot avait une connotation magique et irréelle, et tous s'imaginaient déjà allongés sur une serviette au bord de l'eau, lorsque Pain fronça claqua de la langue, pour ramener le silence.

« Cela fait un moment que j'y pense, puisque nous commencions tous à tourner en rond, ici, et j'ai presque tout fait. En fait, il ne manque plus que l'argent. »

Des regard menaçants et expectatifs se tournèrent vers Kakuzu. Ce dernier, sentant une soudaine pression autour de lui, décida qu'il était sage et bien plus sûr pour sa santé, une fois n'est pas coutume, d'accepter de débourser autant d'argent qu'ils ne le voudraient. Affronter ses compagnons un par un étaient déjà difficiles, alors, tous ensembles... c'était carrément du suicide. D'autant plus qu'ils se révélaient très inventifs lorsqu'il s'agissait de faire souffrir quelqu'un...

« C'est d'accord. » soupira-t-il.

« OUI !!! TOBI EST HEUREUX! Tobi veut embrasser le Chef! »

Le Leader, à ces mots, ce tourna vers l'homme masqué, un air terriblement effrayant plaqué sur le visage.

« Euh... Tobi est un gentil garçon. »