Résumé : Cal prend conscience d'un petit détail, un tout petit détail insignifiant ou peut-être pas tant que ça, finalement ?

Spoilers : Fin 2x14 (React to Contract)

Disclaimer : Lie To Me ne m'appartient pas.

Bonne lecture !


Cal venait de rentrer de l'hôpital où il avait subi un scanner cérébral. Assis à la table du salon devant son ordinateur, il étudiait les réactions de son cerveau face à plusieurs photos. Fier de lui, il s'approcha de sa fille Emily qui était dans la cuisine en train de préparer le repas.

"Regarde ça, chérie. Ça va te plaire. Viens voir."

Cal posa l'ordinateur portable sur la table de la cuisine pour que sa fille puisse voir l'écran. Sur celui-ci, on pouvait voir une image composée de deux parties. A gauche, une photographie et à droite, l'image d'une coupe de cerveau.

"Regarde. Tu vois quoi, là ?" demanda Cal en désignant la partie de droite.

"Des plis et des replis. Ça ressemble un peu à la tête des chiens tout fripés."

"Mouai, des sharpei."

"C'est super moche un cerveau", fit remarquer Emily.

"Hé, c'est le mien je te signale !" s'exclama Cal faussement outré.

"Oh, oh alors bon, je trouve ton cerveau …superbe."

Tout fier, Cal bomba le torse et dit en souriant :

"Je te remercie. Alors tu vois cette zone en couleur, expliqua Cal en lui montrant les parties éclairées sur l'image de son cerveau, c'est celle qui s'active quand on voit une personne qu'on aime."

"Oh, t'as regardé une photo de moi !"

"Ouais, c'est chou, hein." Cal appuya sur la touche « entrée » du clavier d'ordinateur et une autre photo apparut.

"Oh ! Et avec une photo de Gillian, il y a un feu d'artifice dans ta tête ?"

"Ouais, c'est marrant, hein ?"

Emily secoua la tête devant la réponse de son père. Même avec une preuve matérielle de son amour pour Gillian, il continuait à nier et à trouver ça « marrant ». Alors qu'il était parti dans une grande discussion sur le fonctionnement cérébral, Emily l'interrompit brusquement :

"Tu aimes Gillian?"

"Tu comprends, les neurones… Quoi, évidemment, que je l'aime, c'est ma meilleure amie!" rétorqua-t-il surpris par cette question.

"Non, c'est plus que ça. Tu es amoureux d'elle. Arrête de nier, regarde ton cerveau, il s'excite de tous les côtés quand tu la vois."

Cal fronça les sourcils alors qu'Emily faisait réapparaître la photo de Gillian et la coupe de son cerveau sur l'écran d'ordinateur. Pendant qu'il continuait à fixer dubitativement l'écran, Emily, souriante, retourna devant la cuisinière pour finir le repas. Elle l'observait du coin de l'œil, son père devait être en grande réflexion car il n'avait pas bougé d'un millimètre depuis quelques minutes. En effet, dans sa tête, les idées se bousculaient. Est-ce qu'il aimait Gillian plus que comme sa meilleure amie ? Non, ce n'était pas possible ! C'est vrai qu'elle était belle, intelligente, sensible, douce, qu'elle avait toujours été là pour lui, qu'elle s'inquiétait souvent pour lui, en un mot qu'elle était la plus merveilleuse des femmes au monde ! Mais lui n'était malheureusement pas le plus merveilleux des hommes au monde, loin de là ! (il soupira) L'aimait-il vraiment ? Certes, depuis qu'il la connaissait, et surtout depuis qu'il était divorcé et elle aussi, il lui était arrivé de rêver d'elle, d'eux, d'une manière plus qu'amicale mais ça ne voulait pas dire qu'il était amoureux d'elle, si ? C'est vrai aussi qu'il ne pouvait pas passer une journée sans elle, parce qu'une journée sans elle était forcément une journée terne et morose. De même qu'une journée qui ne se terminait pas par la visite de Gillian dans son bureau où ils pouvaient tranquillement discuter ou simplement être ensemble était une journée minable. Il avait besoin d'elle. Oui, besoin de la voir, de la sentir près de lui, d'entendre sa voix si mélodieuse, de la toucher (que ce soit son bras, sa taille, ses épaules), de l'observer en train de manger ses sucreries, de voir et entendre son rire, de sentir son parfum. Il devait avouer qu'au fil des années, elle était devenue indispensable, vitale pour lui. Son oxygène, sa raison de se lever le matin, la seule personne qui sache le calmer, l'apaiser, la seule personne qui compte vraiment pour lui, en dehors de sa fille évidemment. Et Merde, il était amoureux de sa meilleure amie ! Comment en était-il arrivé là ? Comment avait-il pu se laisser prendre par les filets de l'amour ? Quoi qu'avec Gill, tout paraissait tellement simple, tellement évident, tellement possible ! C'est vrai, il était fou d'elle ! Mais qu'allait-il bien pouvoir faire de cette nouvelle information ?

Face à cette réalité, il sentit son visage s'empourprer. Emily continuait de l'observer et lut sur le visage de son père le moment de LA révélation. Elle était plutôt fière d'elle. Grâce à sa remarque, elle avait poussé son père à regarder la vérité en face. Et puis honnêtement, Gill et son père étaient faits pour être ensemble. Elle l'avait toujours su. Enfin, peut-être pas toujours, mais elle avait vu comment Gillian avait aidé et soutenu son père après le divorce d'avec Zoe, comment elle ne l'avait jamais laissé tomber même quand Cal lui avait méchamment et amèrement hurlé de « dégager ». En ce temps, Emily avait admiré la force de caractère et la loyauté de Gill. Elle adorait Gillian ! Elles avaient toujours été complices. Emily aimait passer du temps avec elle, elle savait qu'elle pouvait se confier à cette dernière, elle la considérait vraiment comme sa seconde maman. Et comme elle lui avait dit un jour, son père était beaucoup plus heureux quand il était auprès d'elle. Pour Emily, c'était indéniable, Gill était l'âme sœur de son père, la personne qui lui était destinée, la femme de sa vie, la seule et unique.

"Ça va, papa ?", finit-elle par lâcher.

Surpris, il sursauta et se retourna vers sa fille, une main sur son cœur.

"Tu es folle ! Tu m'as fait peur. Qu'est-ce qui te prend de crier comme ça ?"

"J'ai pas crié papa. Mais tu devais être perdu dans tes pensées, parce que depuis 10 minutes, tu fixes l'écran de l'ordinateur sans bouger. Tu es sûr que tout va bien ?" lui répondit Emily tout en souriant intérieurement.

"Bien sûr que oui Emily. Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles. Bon le repas est prêt ?" demanda-t-il.

"Je crois que dans ton jargon, ça s'appelle une … esquive ça, non ?" dit-elle tout sourire.

"Ça suffit, Em ! … Comment se sont passés les cours aujourd'hui ?"

Emily soupira, et tout en dressant la table, lui expliqua sa journée. Une heure plus tard, Cal était en train de faire la vaisselle, l'esprit à nouveau ailleurs, pendant qu'Em regardait la télévision. Fatiguée, elle se leva du canapé et s'approcha de son père.

"Je vais me coucher, je suis épuisée. Bonne nuit, papa", lui dit-elle en l'embrassant.

"Okay, bonne nuit, ma puce et dors bien. A demain."

Alors qu'elle montait les escaliers pour rejoindre sa chambre, Cal l'entendit marmonner « Tu devrais lui dire avant qu'il ne soit trop tard ». Quand il se retourna, sa fille était déjà en haut. Il alla alors s'asseoir sur le canapé, se prit la tête entre les mains et soupira. Comment pourrait-il avouer son amour à Gill ? Devrait-il le faire ou continuer comme si de rien n'était ? Il avait tellement peur. Peur de la perdre. Peur de briser leur amitié. Peur de la décevoir. Peur de ne pas être à la hauteur. Peur de ne pas savoir l'aimer comme elle le méritait. Et en même temps, peur qu'elle finisse par rencontrer un autre homme qui la comblerait de bonheur. Peur qu'elle s'en aille. Peur qu'elle l'abandonne. Ah oui, ça oui ! Il avait tellement peur qu'elle l'abandonne. Comme sa mère, comme Zoe, comme tout le monde autour de lui. Toute sa vie, son crédo avait été « ne s'attacher à personne pour ne jamais être abandonné ». Mais avec Gillian, il avait fini par baisser la garde et l'avait laissée pénétrer sa muraille de protection. Alors maintenant, il devait le payer. Parce que c'était sûr, Gillian ne pouvait pas éprouver les mêmes sentiments que lui. Elle ne pouvait pas être amoureuse d'un homme égoïste, insensible, dangereux comme lui. Qu'allait-il faire ? Maintenant qu'il avait eu cette révélation, ça allait forcément devenir un cauchemar au travail ! Il n'allait plus pouvoir regarder Gillian de la même façon, plus pouvoir admirer son corps moulé dans un tailleur sans avoir de pensées interdites, plus pouvoir la toucher sans que ses gestes n'aient une double signification. Merde, il était foutu !

A cet instant précis, il se maudissait d'avoir une fille aussi brillante et de lui avoir montré ces fichues images de scanner. Quel idiot ! Maintenant c'est sûr, il n'arriverait jamais à fermer l'œil de la nuit ! Un tout autre feu d'artifice bouillonnant et explosif allait illuminer et surchauffer son cerveau !