Disclamer : L'univers et les persos appartiennent à Masami Kuramada

La fic se situe environ 8 ans après Hadès…

Resumé : La fic se situe environ 8 ans après Hadès. Kilian, l'apprenti de Mu a grandi et porte un lourd secret dans son jeune coeur, qui est sur le point d'avoir raison de ses bonnes résolutions. Ses proches sont inquiets et ne comprennent pas son changement. C'est à ce moment que décide de revenir en visite au Sanctuaire un des chevalier de bronze qui a maintenant fait sa vie au Japon. Sa venue sera-t-elle bénéfique à l'adolescent ? yaoi.

Plus un enfant !

Chapitre 1

Japon, appartement de Shiryu

Shiryu se réveilla en sursaut et en nage. Il jeta un coup d'œil à son réveil et constata une fois encore qu'il était 3h30 du matin. Il soupira en tentant de nouveau de se souvenir du rêve ou du cauchemar qui le réveillait si régulièrement depuis plusieurs semaines, sans y parvenir. Il regarda sa compagne, tranquillement endormie et qui, comme toujours, ne s'était rendue compte de rien.

Il se leva en silence et gagna la cuisine de son petit appartement. Il s'y était toujours très bien senti sauf depuis… et n'avait jamais rencontré ces problèmes de sommeil avant que… Il tenta bien de rejeter cette idée au loin tant elle le perturbait. Mais il devait bien se rendre à l'évidence : il rencontrait ces soucis de sommeil et ce malaise même chez lui depuis que Shunrei avait brusquement décidé de venir habiter avec lui sous prétexte qu'il était grand temps.

Grand temps de quoi d'ailleurs ? Il lui avait bien posé la question mais elle était resté vague, disant que, « depuis le temps… » ou « maintenant qu'il gagnait sa vie… » ou encore « qu'elle n'allait pas attendre toute sa vie… »

Il soupira à nouveau en se servant un verre d'eau au robinet, renonçant à trouver l'eau en bouteille qu'elle avait encore dû ranger il ne savait où. Elle chamboulait tout son appartement ! D'accord, il avait cédé à sa demande, mais pas une minute il ne s'était imaginé les conséquences qui en découlaient aujourd'hui. La douce et gentille jeune fille qui l'avait toujours soutenue et aimée semblait s'être métamorphosée en une sorte de… de… Il ne trouvait même pas.

Son regard fut attiré par les étoiles et il regarda les constellations lui rappelant pour chacune les chevaliers d'Or. Il allait enfin les revoir et il en était heureux. Si heureux. Dans trois jours, il prendrait l'avion pour la Grèce laissant loin derrière lui ses soucis du moment. Il ferma un instant les yeux, revoyant un à un les visages de chacun et un autre apparut dans son esprit, celui d'un enfant au regard rieur, Kiki. Quel âge avait-il maintenant ? Quinze, seize ans. Il avait dû devenir un beau jeune homme qui devait faire craquer toutes les filles du Sanctuaire. Il sourit, rêveur, essayant d'imaginer comment il retrouverait l'apprenti Bélier.

Il décida enfin de retourner se coucher, il travaillait encore deux jours et devait impérativement dormir un peu, car ses longues nuits sans sommeil commençaient à fortement peser sur sa robuste constitution. Mais cette fois, le sommeil ne lui fit pas défaut, il avait les traits d'un enfant au regard rieur et rassurant.

A côté de lui, Shunrei se retourna et l'attira à lui dans un geste possessif comme elle le faisait invariablement dès qu'il était là. Mais cette fois, le Dragon échappa à son étreinte pour dormir paisiblement jusqu'au matin.

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Sanctuaire

Kiki avait encore une fois fui en douce la bibliothèque. Il n'avait pas la moindre envie de relire tous les ouvrages qui relataient de la victoire d'Athéna sur ses divers ennemis. Il avait vécu celle de ce siècle et il savait pertinemment ce qu'il s'y était passé. Et Athéna, n'avait absolument rien à voir avec les victoires qu'on lui accordait. Au contraire, elle n'y était pour rien. Kiki avait une petite rancœur envers elle. Car par sa faute, il avait perdu toute sa famille. Même si elle était aujourd'hui revenue d'entre les morts, il avait été seul au monde pendant plusieurs semaines avec pour seule compagnie son énorme chagrin.

Seul Jabu s'était alors inquiété de son sort et les deux garçons s'étaient rapprochés :

-Tu sais t'es franchement mieux que Seiya! lui avait avoué un jour le jeune Bélier alors qu'ils prenaient un thé chaud.

Kiki l'avait dit de but en blanc, sans aucune arrière-pensée, avec toute sa franchise d'enfant. La Licorne avait été surpris un instant, puis avait finit par sourire et accepter le compliment.

Maintenant, huit ans après, ils étaient comme deux frères.

Le jeune bélier s'était faufilé dans la salle de forge de son maître. Et comme à son habitude, dans ces moments-là, il travaillait le métal. Cette fois, il s'affairait à forger des boules de noël, avec des entrelacs.

Toutes ces années l'avaient changé physiquement, ses cheveux n'étaient plus flashy mais d'un joli orange tirant vers le châtain. Il avait une coupe à la « Reno » dans Final Fantasy comme se moquait gentiment Jabu. Sa peau était un peu plus foncée, il avait indéniablement grandi pour atteindre le mètre soixante-dix-huit, et il n'avait pas encore fini de pousser. Il avait également développé une musculature très avantageuse. Si son regard n'avait plus le pétillement dû à sa joie de vivre naturelle, il était devenu beaucoup plus doux, surtout quand il était en train de travailler le métal. Et il n'avait pas perdu son répondant légendaire. On pouvait dire que c'était devenu un superbe jeune homme, qui ne se doutait pas de son charme, même si beaucoup de jeunes apprenties lui courraient après. Voir même certains jeunes hommes, du moins pour les plus courageux.

Son travail fini, il rangea son matériel et regagna ses appartements pour prendre une bonne douche.

Dans quelques jours la réincarnation arriverait avec sa garde personnelle de cinq chevaliers divins. Et cette année il ne pouvait pas y couper. De toute façon, il n'y aurait que Seiya, comme à son habitude, accroché à Saori. Shun et Hyoga peut-être, ces deux derniers il les aimait bien. Ikki aussi, avec son caractère bourru, mais lui, il serait sans doute absent, encore à se morfondre au fond de son volcan, tout comme Shiryu sûrement. Peut-être le seul être avec qui il avait été très proche après son maître durant son enfance.

Le jeune homme eut un petit sourire triste, cette année sera comme les quatre dernières, il ne viendrait pas.

C'est avec cette triste pensée qu'il se coucha.

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Japon

Shiryu rentra enfin chez lui alors que le soleil déclinait lentement à l'horizon. Ces deux derniers jours lui avaient paru interminables, mais enfin, demain, il serait l'avion. Le cœur léger à la simple pensée de revoir le Sanctuaire, il sortit son sac de voyage et commença à le remplir.

Les missions et ses aléas lui avait appris à se prémunir des surprises inopinées et il se rendit à la salle de bain, devant un placard dans lequel il gardait une trousse de survie et des médicaments d'urgence ainsi que diverses choses qu'il prenait toujours soin d'emmener quand il quittait le Japon. Et même si, les trois quart du temps, il n'en servait pas, sa prévoyance lui avait permis plusieurs fois d'apporter des soins d'urgences à certains de ses compagnons ou simplement à des blessés rencontrés au hasard. Et puis avec son métier, sa trousse d'urgence était simplement devenue un peu plus importante mais essentielle à tous ses déplacements.

Mais ce jour-là, quand il ouvrit les portes de son placard, il tomba sur toute autre chose que ce qu'il aurait du normalement y trouver. Il sentit toute sa bonne humeur s'envoler brusquement :

- Shunrei ! rugit-il.

Celle-ci arriva et le trouva avec à la main un de ses plus beaux ensembles de lingerie qu'il semblait contempler d'un air…dégoûté ou choqué, elle ne savait pas trop :

- Où sont mes affaires ? demanda-t-il ne lui laissant pas le temps de parler.

- Quelles affaires ?

- Celles qui occupaient ce placard !

- Oh ! Tous ces trucs inutiles ! Je les ai…

- Comment inutiles ? la coupa violement le Dragon, et depuis quand tu te permets de juger ce que je fais ? De quel droit déplaces-tu toutes mes affaires, sans même me demander ? aboya-t-il.

- Mais Chéri… Il fallait bien que je range ma lingerie ! répondit-elle en souriant. C'est joli non ?

Le Dragon inspira trois fois avant de commettre l'irréparable et ravala la réponse qu'il s'apprêtait à lui faire. Non ! Pas question de se rajouter des problèmes avant ces quelques jours loin de tout cela. Il réglerait tout ça en revenant :

- Où sont mes affaires ? demanda-t-il d'une voix devenue si froide que même Camus n'aurait pu faire beaucoup mieux.

- Je les ai mises dans un carton sur l'armoire de la chambre, répondit vivement Shunrei, surprise et légèrement apeurée par ce ton qu'elle ne lui connaissait pas.

Il laissa tomber ce qu'il tenait encore du bout des doigts dans le placard, sans même chercher à le ranger, et passa devant elle pour se rendre dans la chambre dans la plus parfaite indifférence, où après quelques recherches, il finit enfin par trouver ce dont il avait besoin.
Pendant qu'il finissait de préparer ses affaires, la jeune fille tenta bien de lui parler, de s'expliquer, mais pas un son ne franchit les lèvres closes du jeune chevalier. Agacée par son flagrant manque de coopération elle finit par se retrancher devant la télé, sûre qu'il ne tarderait pas à revenir vers elle. De toute façon, il ne faisait jamais la tête longtemps…

Shiryu avait fini. Ignorant toujours superbement Shunrei, il prit son portable et appuya sur les touches. La jeune fille se retourna vers lui en l'entendant enfin parler mais fut vite déçue. Dès qu'il eut son correspondant en ligne il demanda rapidement :

- Je peux coucher chez vous cette nuit ?

-….

- Merci, j'arrive. Puis il se tourna vers la jeune femme. A la semaine prochaine, dit-il simplement avant d'empoigner son sac, son armure divine étant au manoir Kido, comme celles de ses compagnons quand ils étaient au Japon.

Il avait déjà la main sur la poignée de la porte. Elle se précipita pour l'empêcher de sortir :

- Où vas-tu ?

- Chez Shun et Hyoga, répondit-il laconiquement.

- Pas chez ces… commença-t-elle.

- Ces quoi ?

- Mais enfin tu sais bien, ils sont…

- Homosexuels. C'est le mot que tu cherches ? Tu sais c'est n'est pas une maladie contagieuse, rétorqua-t-il ironiquement.

- Mais… tu ne peux pas partir comme ça ! tenta-t-elle encore.

- Je pars et nous discuterons de tout ça à mon retour, confirma-t-il. Et maintenant laisse-moi passer !

Quelque chose dans son regard fit basculer toute la volonté de la jeune femme à vouloir le retenir encore. Cette détermination, elle la connaissait, mais ne lui avait plus vu depuis plus de huit ans, quand il avait bravé les ordres de son maître pour retourner au Sanctuaire.

Elle se mit à la fenêtre pour le voir disparaître au coin de la rue et se jura une fois encore que le Sanctuaire ne lui prendrait pas celui qu'elle considérait comme sien. Déterminée, elle se saisit du téléphone.

Ooo000ooO

Une petite demi-heure plus tard, Shiryu sonnait à porte de ses amis. Shun vint tout de suite lui ouvrir et l'attira à l'intérieur pour le prendre dans ses bras, sous le regard bienveillant du chevalier du Cygne qui lui sourit :

- Allez, n'y pense plus Shiryu, disait Shun, demain nous seront tous réunis au Sanctuaire !

- Ikki vient aussi ? s'étonna le Dragon après lui avoir largement rendu son accolade avec un large sourire.

- Oui, répondit Hyoga. Monsieur Ikki nous fait même l'honneur de sa présence cette année ! Il nous rejoindra directement là-bas. Qui sait, peut-être s'ennuie-t-il tout seul dans son volcan ?

- Viens manger, intervint Shun en jetant un regard faussement assassin à l'amour de sa vie.

Shiryu les suivit se demandant encore une fois ce qui avait fini par se passer entre lui et Shunrei et pourquoi il ne vivait pas un tel bonheur… Au moins cette semaine loin du Japon lui permettrait de faire un peu le point sur sa vie.

Mais bientôt, il oubliait tous ses soucis. Ils parlèrent avec animation de leur proche retrouvaille avec le Sanctuaire, s'imaginant déjà les uns et les autres. Etrangement, une image vint supplanter toutes les autres dans son esprit quand il s'endormit ce soir-là.

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Sanctuaire

Kiki aidait son maître et les autres chevaliers sans un mot et sans un sourire, s'aidant de ses dons de télékinésie pour accrocher les décorations, guirlandes et pancartes de bienvenue. Les tables se montaient petit à petit, la riche vaisselle venait des quatre coins du monde et les présentations florales arrivaient aussi. Ce qui avait fait hurler Aphrodite, la réincarnation avait osé faire appel à un humain pour composer les bouquets, alors que c'était lui le mieux indiqué :

-Y a pas à dire… elle a des goûts de chiottes… marmonna Kiki dans ses dents.

- Un peu de respect… le réprimanda légèrement Mu.

- Bah quoi, c'est vrai ! Qui a l'idée de mettre des nappes rose pastel, avec des serviettes rose bonbon, les assiettes rose Barbie et les couverts et les verres en plastique rose fluo transparents, avec des bouquets de marguerites rose fuchsia ? Sans oublier les décos qui sont oh ! Rose pour changer ! C'est de la merde et en plus, on est quasiment que des mecs ! Je te parie quelle va se ramener avec une robe vieux rose, avec un ruban rose dans les cheveux et des bijoux assortis, un chiwawa dans un sac Lui V blanc aux estampes de différents roses. En bref, une grosse guimauve dégoulinante de rose !

Milo, Shura et Aïoros pouffaient de rire.

- Je suis complètement d'accord avec Kiki, c'est hideux surtout ses bouquets, renchérit Aphrodite.

- Un autre paquet vient d'arriver, dit Shura en l'ouvrant. Les chandeliers en argent... teintés de rose.

Kiki regarda son maître avec un sourire en coin et souleva les épaules, tout dans son attitude muette disait « Je l'avais bien dit…»

- Courage c'est qu'un dîner, et tout le monde sera là, encouragea Shion, mais lui aussi était dépité.

Tout le monde finissait les préparatifs, sachant très bien qu'ils allaient tous faire une overdose de rose.

-Et il s'appellera comment le chiwawa ? Mon amour ? Chéri ? Chouchou ? railla Milo.

- Seiya ! répondit du tac au tac Kiki faisant rire l'assemblée et même sourire son maître bien malgré lui.

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Un peu plus tard, aéroport d'Athènes

Shiryu descendit du jet privé de la fondation, suivi immédiatement de Shun qui venait d'apercevoir son aîné, les attendant sur le tarmac de l'aéroport. Pendant que les deux frères s'étreignaient, Hyoga se glissa près de lui :

- Alors, tu te sens mieux ?

- Bien mieux, merci, répondit le Dragon en souriant alors que derrière eux, Saori et Seiya sortaient également de l'avion, en pleine dispute comme d'habitude :

- Les filles… marmonna Hyoga en secouant la tête, que des problèmes !

Shiryu sourit à nouveau :

- Serais-tu en train de me conseiller les garçons ? plaisanta-t-il.

- Et pourquoi non ? Tu nous vois souvent nous disputer Shun et moi ? argumenta le Cygne le plus sérieusement du monde. C'est vrai, on n'est pas toujours d'accord sur tout, mais au moins on ne fait pas de caprices…et on sait se fringuer, rajouta-t-il mi-ironique, mi-moqueur.

Shiryu pouffa mais ne répondit pas, c'est vrai que le rose que portait Saori était un peu voyant, mais bon :

- Toutes les filles ne sont pas comme ça, dit-il, regardes June, elle est plutôt discrète et gentille.

- C'est vrai, mais y a toujours des exceptions à la règle, conclut le Cygne en s'avançant à son tour vers Ikki qui avait enfin libéré son cadet et venait les saluer.

La limousine devant les conduire au Sanctuaire était déjà là et ils y grimpèrent tous. Shiryu regarda défiler le paysage en souriant toujours. Bientôt il reverrait enfin tous les chevaliers et tous ses amis. Et pour la première fois depuis bien longtemps, il se sentait bien.

Une heure plus tard, ils arrivaient enfin sur le Domaine Sacré. Comme d'habitude, la limousine les laissa à son entrée et Athéna se téléporta directement au palais, laissant sa garde retrouver leurs compagnons en faisant l'ascension des marches à travers les douze temples. La cérémonie ne commencerait que le soir et ils avaient largement le temps de saluer tout le monde.

Shiryu sourit en regardant le premier temple où les attendait déjà Mu et Dohko.

Quelques minutes plus tard, c'est les larmes aux yeux qu'il saluait son maître qui balaya d'un geste le salut protocolaire pour l'étreindre contre lui :

- Ravi de te revoir enfin ici Shiryu…

- Bienvenu parmi nous Shiryu! salua le maître du temple, réussissant à l'étreindre un peu avant que Dohko ne le lui reprenne pour l'étouffer de câlins. Ki...lian veux tu venir ? demanda-t-il alors du couloir.

- Il n'est pas là ! Bonjour Shiryu, tu as fait bon voyage? fit Shion en entrant dans le premier temple.

- Le petit chenapan ! Désolé Shiryu, tu verras Kiki plus tard.

- Kilian, précisa Shion à l'adresse de Shiryu, il déteste qu'on l'appelle par son surnom désormais... Et personne ne sait pourquoi.

- Sauf peut-être Jabu, fit Mu fronçant les sourcils.

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L'heure du dîner arrivait, Kilian avait salué la divinité quand elle était arrivée à son temple accompagnée de son chiwawa qui aboyait pour rien. Il avait aussi croisé Hyoga, Shun et Ikki, avec lesquels il avait prit le temps de boire une tasse de thé :

- Je crois que quelqu'un de notre connaissance va être très surpris, dit le Phénix regardant le dos large en V de Kilian qui descendait les marches.

- Toi aussi tu t'es laissé prendre! fit le Cygne.

Shun pouffa en se lovant dans les bras de Hyoga :

- Serais-tu en train de t'intéresser à lui ? railla Shun.

- Du tout, j'ai déjà quelqu'un dans mon cœur, répondit Ikki mystérieux posant son regard sur le dos de Camus occupé à refaire du thé.

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Temple du Bélier, un peu plus tard

Kiki n'avait pas envie d'assister à ce dîner où la nourriture serait sans doute sans aucun goût parce que la divinité était radine et qu'elle avait sûrement dépensé une fortune pour la déco alors elle n'avait pas du se fouler trop sur autre chose...

Le jeune bélier eut un haut le coeur en repensant à la pièce. Il n'allait pas tenir toute la soirée, c'était une évidence.

Il boucla sa ceinture autour de sa taille. Il avait opté pour un jeans noir moulant parfaitement se formes avantageuses, une chemise blanche, dont seulement trois boutons étaient attachés, il prit ensuite un élastique et se noua les cheveux avec. Voilà, il était fin prêt !

Il arrivait au treizième temple quant il fut littéralement sifflé par Jabu, et évidemment entendu par tous ceux qui se trouvaient dan la pièce :

- Tu comptes faire chavirer combien de tête encore ? railla la Licorne.

- N'importe quoi !

C'est en riant, bras dessus bras dessous, qu'ils entrèrent dans la salle de réception. Kilian croisa immédiatement un regard qu'il n'avait plus vu depuis des années et perdit son rire instantanément :

- Shiryu, bon retour parmi nous, salua poliment le jeune homme en prenant place sur sa chaise rose, aux cotés de Jabu et juste en face du Dragon.

Ce dernier avala difficilement sa salive, soufflé par la toute nouvelle apparence de Kiki. Il s'était attendu à le trouver changé mais là… c'était tout bonnement un autre. Les rondeurs de son visage d'enfant avait disparu pour laisser place à un magnifique adolescent et qui était loin de manquer de charme, comme le lui prouvait les nombreux regards tournés vers lui :

- Bonsoir Kik..Kilian, se rattrapa-t-il en se souvenant des paroles de Shion, et merci. Je suis heureux de pouvoir enfin revenir ici et de vous revoir enfin moi aussi.

- Alors Shiryu ? interrogea Jabu très fier de lui. Je t'avais dit que tu ne le reconnaîtrais pas non ?

- Il est certain que tu as beaucoup changé, ou devais-je dire grandi ? En tout cas, tu es superbe Kilian et tu dois faire tourner bien des têtes !

L'arrivée de Dohko à leur table évita à l'apprenti Bélier de répondre :

- Shiryu, les interrompit la Balance, je voulais te prévenir que Shunrei arriva bien après-demain et sera logée ici au palais comme tu l'as demandé.

- Tout va bien ? s'inquiéta Jabu devant la soudaine pâleur du Dragon.

- Je… tenta ce dernier, complètement abasourdi par cette nouvelle.

Mais Kiki s'était déjà précipité et en bon apprenti Bélier et commençait à examiner rapidement Shiryu à l'aide de son cosmos. Ce dernier le remercia du regard mais le repoussa gentiment mais fermement, se reprenant enfin :

- Je peux vous parler Maître ? En privé ? demanda-t-il à Dohko qui commençait à se demander ce qui pouvait bien se passer.

- Viens, répondit-il simplement.

Et ils quittèrent rapidement la salle tous les deux sous le regard interrogateur de Shion que Dohko se contenta de rassurer d'un geste et ceux, surpris, des autres chevaliers. Car tous avaient pu capter la brusque variation dans le cosmos du Dragon avant qu'il ne se reprenne rapidement.

Kilian triturait sa nourriture du bout de ses couverts et pourtant, il ne goûta pas un seul morceau. Il avait reçu un choc quand il avait vu le Dragon devant lui, et Jabu, ce traître, du moins pour l'instant, avait fait exprès de le mettre en face de lui, il en était certain.

Il avait eu du mal à le saluer, car il l'avait trouvé encore plus beau que dans ses souvenirs. Toujours ses magnifiques yeux, cette longue chevelure ébène où il avait eut l'envie subite de plonger sa main. Et sa voix, un vrai régal pour ses oreilles, grave, profonde, envoûtante. Des sonnettes d'alarmes s'étaient déclanchées en pagaille dans sa tête.

Que répondre à sa question ? D'ailleurs, qu'avaient-ils tous avec cette question ? Jabu avait dit la même chose cinq petites minutes avant. Mais Jabu, c'est Jabu, son meilleur pote, son frère, son pilier, son confident. Il avait toujours été là pour lui, l'épaule sur laquelle il avait pleuré, déversant des torrents de larmes. Celui qui avait pris soin de lui, lui avait appris à cuisiner, avait veillé à son entraînement et à son éducation scolaire pendant toute la durée où il avait été orphelin. Et cette place resterait toujours à Jabu.

L'arrivée de Dohko avait été providentielle, Kilian n'avait pas à eu répondre à Shiryu. Pourtant son annonce ne lui plut pas non plus.

Mais après tout, qu'avait-il à y dire ? Le brusque changement de cosmos de Shiryu inquiéta tout le monde et Kilian lui envoya une vague de cosmos pour tenter de le retenir, mais le Dragon la lui renvoya gentiment, avant de disparaître avec son maître.

- Il lui arrive quoi? questionna Kilian.

- Aucune idée ! répondit Jabu.

Les autres firent un signe de négation de la tête, pas plus au courrant. L'entrée fit place au plat principal. Au menu, un steak carbonisé à l'extérieur et cru à l'intérieur, une feuille de salade dont la fraîcheur était douteuse, avec une brochette de légume composée d'une rondelle de carotte, une rondelle de concombre deux grains de maïs et trois petits pois.

L'apprenti Bélier regarda la brochette avec une certaine admiration :

- Il faut être fort pour transpercer le grain de maïs et le petit pois sans qu'ils ne se déchirent... murmura-t-il.

Si Jabu avait eut la discrétion de juste sourire à la remarque, le pauvre Phoenix qui buvait une gorgée d'eau commença à tousser.

- Désolé, j'ai avalé de travers, s'excusa-t-il avant de lancer un regard en biais au jeune Bélier.

- Ne me regarde pas comme ça ! Je ne t'ai pas demandé d'écouter ce que je disais et encore moins de te noyer avec une gorgée d'eau ! murmura encore le Bélier.

Jabu ne se retint pas cette fois et éclata de rire à gorge déployée, vite rejoins par Ikki, et Kilian.

- Y a pas à dire, t'as pas changé, enfin si, tu t'es amélioré, commenta le Phoenix une fois calmé.

Mu, quand à lui, resta bouche ouverte d'étonnement. Il connaissait très bien son disciple, il savait qu'il y avait eut un échange entre ces trois là, mais le quoi restait un mystère pour tout le reste de la tablée y compris lui. Ceci dit, il devait s'avouer qu'il était un peux jaloux, Kilian bien qu'il soit toujours aussi proche de lui, avait érigé certaines barrières entre eux qu'il n'arrivait plus à franchir. Shion non plus, et entendre le rire de son fils lui fit du bien tout autant qu'il lui fit mal.

Car ce rire ne résonnait plus comme avant dans le premier temple, à tout moment, des milliers de fois par jour. S'il riait, ce n'était que très rarement, mais éclater de rire comme il venait de le faire, était devenu une chose rarissime.

Shiryu revint enfin avec Dohko. Si son visage était encore contrarié, il semblait beaucoup plus calme. Il devait sans doute avoir trouvé une solution à son problème, ou du moins une ébauche de solution.

- Ça va mieux ? questionna Kilian, avant de retourner à la contemplation de sa brochette de légumes, n'attendant pas vraiment une réponse.

Pendant que Shiryu se réinstallait en face de Kiki, Dohko rejoignait tranquillement Shion en souriant à chacun d'un air rassurant qu'il était pourtant bien loin de ressentir. Il n'avait jamais vu son disciple si en colère. Mais ce n'était pas encore ce qui le gênait tant, non c'était plutôt ce qu'il avait senti un instant passé dans son cosmos pourtant si calme et si égal à l'ordinaire, quelles que soient les circonstances :

-Tu peux m'expliquer ? Je ne l'ai jamais senti aussi tendu, lui demanda Shion dès qu'il l'eut rejoint.

- A vrai dire, moi non plus… et c'est à cause de Shunrei. Apparemment, il ignorait totalement ce coup de fil qu'elle m'a passé hier soir et n'avait aucunement prévu de la faire venir ici, expliqua-t-il, vu qu'hier, il a passé la nuit chez Shun et Hyoga.

- Y a du grabuge entre eux ? Je croyais qu'ils vivaient ensemble, demanda encore le Grand Pope surpris, c'est bien ce que tu m'as dit non ?

- Sur ce point là aussi, j'ignore visiblement des choses mais il m'a promis de me parler plus longuement demain. Non, ce que je ne comprends pas c'est pourquoi Shunrei a fait cela contre sa volonté…

- Où veux-tu en venir ?

- Agir comme cela avec Shiryu, dit-il en jetant un regard vers son disciple, c'est risquer de le perdre à jamais. Je croyais qu'elle le connaissait bien mieux que cela !

- Tu sais les femmes… répondit laconiquement Shion en répondant au sourire de Saori et en caressant de la main tendrement la cuisse de son amant dans un geste de soutien et de réconfort.

Dohko sourit en suivant son regard et posa sa main sur la sienne, se demandant comment il allait bien pouvoir trouver une solution à tout ce bourbier…

Shiryu, de son côté avait vaguement regardé son plat avant de le repousser d'un geste las et s'était servi un verre d'eau avant de répondre à la question de l'apprenti Bélier par une autre :

- Toi par contre, ça n'a pas l'air d'aller très fort Kilian. Je sais bien que ce n'est pas vraiment appétissant mais à ton âge…

- Je ne suis plus un enfant Shiryu, le coupa l'apprenti Bélier, agacé

- Non, tu n'en es plus un, c'est indéniable ! sourit le Dragon un rien moqueur, et pourtant tu as gardé tes manies de sale gosse : je voulais donc dire qu'à ton âge, j'en connais un qui aurait manger sans rechigner des trucs encore pire que ceux-là ! Tu vois qui je veux dire ?

Jabu et Ikki qui suivaient leurs conversations eurent d'instinct la même réaction et regardèrent le bout de la table où trônaient Saori et Seiya.

- Il n'a pas vraiment changé tu sais… marmonna Ikki

Ce qui déclancha un nouvel éclat de rire auquel participa bien volontiers le Dragon, bien heureux de se détendre à nouveau et de profiter enfin de ses amis, comme le lui avait conseillé son maître. Il réglerait ses problèmes demain mais ce soir il voulait profiter pleinement de tous. Et découvrir pourquoi il sentait une telle amertume dans les propos et l'attitude de Kilian, et pourquoi Mu semblait à la fois ravi et peiné de le voir rire comme ça.

Kilian réprima une grimace de dégoût quand le dessert arriva, une espèce de pièce montée immonde avec du rose partout avec du sirop tout aussi rose dégoulinant de toute part. L'apprenti Bélier murmura un truc à l'oreille de Jabu qui hocha la tête de façon positive avant d'ajouter un petit clin d'oeil. Tout ça sous le regard incrédule de Shiryu.

- Ils ne sont qu'amis, le rassura Milo. Kanon et moi avons passé beaucoup de temps à les suivre, lui expliqua ce dernier à l'oreille.

- Personne ne sait comment, ni pourquoi, mais ils se sont vraiment rapprochés. Il n'y a qu'à Jabu que Kilian se confie et avec qui il est totalement lui-même. Au grand désespoir de Mu et de Shion d'ailleurs, continua le cadet des Gémeaux.

Les chaises commençaient à racler le sol, faisant revenir sur terre le dragon, qui n'avait pas cessé de regarder le comportement de Jabu et de Kilian.

- Ne t'en fais pas, ils ne sont vraiment pas un couple, et tu devrais arrêter de torde ta cuillère Shiryu...

La pauvre petite cuillère ressemblait plus à un nœud de métal à cet instant.

A suivre…