Titre: La malédiction
Genre: Fantastique/Romance
Rating: Tout public. (K+)
Personnages: l'équipe de Gibbs
Résumé: Et si lors d'une enquête plutôt spéciale, une malédiction venait à frapper Abby et Ziva ? Les symptômes ? Une longue queue de poisson et un comportement légèrement déviant. Enjoy ! ^^
Disclamer: Le NCIS ne m'appartient pas
Spoiler: Aucun


La malédiction
Première partie : le village d'Hérence.

Elle venait de plonger, tête la première dans le bassin et les deux hommes se dévisagèrent, surpris. Elle voulait leur parler d'une chose importante, suffisamment pour les interrompre dans leur recherche, et décidait de nager finalement et toute habillée qui plus est.

"Ziva !" appela Abby en arrivant dans la cavité.

Ils se tournèrent vers la nouvelle venue et la regardèrent interloqués. Elle aussi devait avoir des explications de la part de l'israélienne ? Pourtant, la laborantine s'arrêta net en voyant les deux hommes. Au même moment, Ziva remonta à la surface et Gibbs crut défaillir. Il avait devant lui Ziva, le visage de Ziva, son corps ou en tout cas son buste, mais ses jambes avaient cédé la place à une longue et envoûtante queue de poisson d'un orange lumineux. Ducky sembla suffoquer et Abby lui amena une chaise ainsi qu'un verre d'eau. Contrairement aux autres, elle n'était pas surprise ni étonnée.

"Tu aurais pu m'attendre ! reprocha-t-elle à la sirène, car oui, Ziva avait tout d'une sirène.
-Tu ne venais pas, et... esquissa Ziva d'une voix désolée et pourtant étrangement chantante.
-Tu n'as pas pu t'en empêcher", compléta la vieille femme en sortant de l'ombre du couloir.

Ziva acquiesça. Depuis sa dernière baignade et la découverte de cette "malédiction", elle ne rêvait que de retourner nager.

"Vas-y Abby", chuchota Madame Johnson en désignant le bassin d'un large geste de la main.

La gothique ne se fit pas prier et enleva juste son tee-shirt dévoilant un maillot de bain noir avant de sauter à l'eau. Sous les yeux à la fois fascinés et terrifiés de Gibbs, ses jambes devinrent flous et une queue de poisson violette tirant sur le noir apparut. Elle était plus grande que celle de Ziva et Abby sembla aussitôt très à l'aise dans l'eau. Contrairement à l'immobilité de son amie, elle plongea et fit plusieurs longueurs, un sourire béat sur les lèvres. Elle remonta et prit Ziva par la main la tirant au fond de l'eau. L'Agent David ne protesta pas et la suivit docilement. Elles nagèrent toutes les deux avec une grâce et une agilité déconcertante puis Abby revint près du bord et jeta à un œil à Gibbs, anxieuse.

"Est-ce que quelqu'un pourrait m'expliquer ? demanda l'ancien marine en se tournant subitement vers la propriétaire des lieux.

Flashback :

Tout était calme et Tony impatient, commençait à préparer ces affaires, n'attendant que le feu vert de Gibbs pour partir. Pourtant, son patron se faisait attendre. L'Agent DiNozzo râla. À cet heure, ils ne le retrouveraient pas ce marine. Qui plus est, ils avaient envoyé un portrait à tous les postes de police de la région, ils avaient interrogé toute son unité, sa famille, ses amis, tout le monde et personne ne savait où il avait pu aller. Tony s'affala sur sa table. Si ce marine avait déserté, il était déjà loin. S'il avait été tué alors rien ne pressait, ils retrouveraient le corps tôt ou tard. S'il avait été enlevé, ce qui était très peu probable étant donné qu'il ne travaillait sur aucune affaire sensible, cela aurait été pour l'argent et il y aurait eu une demande de rançon. Tony passait chaque hypothèse au peigne fin, les démontant les unes après les autres quand Gibbs arriva l'air préoccupé. Aussitôt, il bondit sur ses pieds, imité de Ziva et McGee.

"Du nouveau patron ?! questionna-t-il impatient.
-Oui, prenez vos affaires et rentrez chez vous préparer vos valises."

Ses agents le regardèrent quelques secondes avant de réagir vivement.

"On se retrouve ici dans une heure ! leur cria Gibbs tandis qu'ils s'engouffraient silencieusement dans l'ascenseur.
-Il était... commença McGee une fois les portes refermées.
-Inquiet, compléta Tony qui l'était aussi.
-Je me demande bien où est ce que l'on va ? fit Ziva pensive.
-Je n'ai pas osé lui demander, avoua Tony sous les regards surpris de ces deux collègues.
-Wahou, c'est que Gibbs doit être dans un état pire que ce qu'on peut voir, ironisa Ziva.
-Oh, ça ne peut pas être si terrible", déclara l'italien en haussant les épaules.

Pourtant il connaissait le regard que lui avait lancé Gibbs et il ne présageait rien de bon.


Une heure plus tard, tous étaient réunis dans le parking où Gibbs, qui avait loué une voiture six places, les attendaient, car oui, ils étaient six. Ducky et Abby étaient apparemment de la partie et cela, pour leur plus grand plaisir. Ils mirent toutes leurs affaires dans le coffre sous le regard pressé de l'ancien marine et montèrent en voiture.

"Où va-t-on ? questionna Tony après un moment.
-Je ne sais pas", répondit Gibbs en le regardant dans le rétroviseur.

Il accéléra. Trois heures plus tard, il firent une pause à une station service et en profitèrent pour manger un morceau.

Lorsqu'ils repartirent, il était près de dix heures du soir. Abby sombra la première contre l'épaule de McGee. Ziva tenu un moment, mais les zigzags de la voiture la berçait. Elle fronça les sourcils, comment était-ce possible avec Gibbs au volant ? Pourtant, elle ne tarda pas à s'endormir et Tony, à ses côtés, la couvrit d'une couverture.

Ce n'est qu'au beau milieu de la nuit, vers deux heures du matin que Gibbs ralentit dans un petit village. Il s'arrêta devant la mairie et la seule voiture garée sur le parking lui fit un appel de phare auquel il répondit. L'autre voiture démarra et les dépassa silencieusement. Gibbs la suivit. Derrière lui, McGee, Ducky Ziva et Abby dormait toujours. Seul Tony le regarda faire surpris. Gibbs lui jeta un coup d'œil et hocha la tête avec un air rassurant.

Une heure de zigzags, de tunnels dans la montagne et de chemins de terre plus tard, Gibbs se gara. Il descendit de la voiture seul et la personne qu'il suivait en fit autant. La nuit était noire et Tony ne voyait strictement rien. Malgré lui il attrapa la poignet de Ziva et celle-ci se réveilla en sursaut. Tony lui désigna Gibbs à peine visible et elle acquiesça. Elle descendit souplement de la voiture avec l'italien et ils suivirent Gibbs. Ils se glissèrent derrière l'autre voiture assez près de leur patron pour pouvoir intervenir en cas de besoin.

"Merci d'être venu", chuchota une femme à la voix chevrotante.

Tony se pencha, tout ce qu'il voyait était deux forme près l'une de l'autre. Il regarda autour de lui, ils devaient être dans une rue tranquille d'un village où quelque chose comme ça à en juger par les maisons qui les entouraient.

"Je suis désolée de vous avoir dérangé à cette heure, mais son assassin pourrait être ici, souffla la voix féminine. Je ne sais pas où est le corps, mais j'ai hébergé votre marine trois nuits de suite pendant qu'il fouinait au village. À sa disparition et vu que sa voiture était toujours là, on a organisé des recherches dans les environs. Rien, le seul endroit inexploré, c'est le lac et là, vous pouvez être sûr que personne n'ira le chercher.
-Pourquoi donc ? questionna Gibbs les bras croisés.
-Le lac est maudit et je ne vous conseille pas de vous en approcher. Nous y verrons plus clair demain et vos amis doivent être fatigués. J'ai fait préparer des chambres."

La femme remonta en voiture et Gibbs rejoignit la sienne.

"C'est bon vous deux, fit-il en passant devant Ziva et Tony.
-Patron, où est ce qu'on est ? interrogea Tony en se plaçant à sa hauteur.
-Je n'en ai pas la moindre idée DiNozzo."

Ils remontèrent en voiture et Gibbs suivit celle de la femme pendant quelques minutes. Ils s'éloignèrent un peu du village et montèrent dans la montagne. Enfin c'est ce que supposa Tony. Gibbs gara sa voiture à côté de celle de la femme et fit signe à ses deux agents de réveiller les autres. Une Abby endormie descendit de la voiture et McGee la suivit en titubant. Ducky s'étira doucement et rejoignit Gibbs. La femme ouvrit une porte de maison et les laissa entrer. Une fois la porte refermée, elle alluma la lumière. Ils étaient dans un spacieux hall d'entrée et ils eurent à peine le temps d'observer les lieux, que déjà, la vieille femme montait l'escalier pour les guider à leur chambre. Gibbs aperçut un "chambres d'hôtes" sur une carte de visite et acquiesça d'un air entendu. Elle tenait des chambres d'hôtes, voilà qui expliquait beaucoup de choses dont la présence de leur marine ici. En haut, un long couloir desservait les chambres. La propriétaire des lieux s'arrêta devant une porte, une des chambre prête pour eux.

"Je n'ai malheureusement que trois chambres à vous proposer", chuchota-t-elle d'un air désolée.

Gibbs réfléchit, avec qui mettre Tony ? Qui pourrait le supporter ? Ducky ? Non, il ne saurait plus qui plaindre. Avec lui ? Ziva serait donc avec Ducky ?
"Bon et bien si personne ne se décide moi je la prends. Bonne nuit", déclara Abby avant de bailler.

Elle entra et presque aussitôt McGee la suivit avec comme excuse que personne ne voulait y aller et que lui était fatigué. Tony sourit, mais le bleu étant à moitié réveillé, il retint sa réflexion moqueuse.

"Ziva, Tony, vous dormirez ensemble", décida Gibbs qui ne pouvait se résoudre à mettre Ziva avec Ducky de peur que le docteur ne dorme par terre par galanterie.

Les deux concernés protestèrent pour la forme et entrèrent en grommelant dans leur chambre.

"Es-tu sûr que c'est une bonne idée ? questionna Ducky.
-On verra demain", déclara l'ancien marine.

Sitôt la porte refermé, Tony enleva sa veste et s'allongea sur le lit tout habillé. Il s'endormit immédiatement si bien que l'israélienne n'eut pas le cœur de le réveiller pour le forcer à mettre un pyjama ou encore pour le virer du lit. Elle soupira et enfila un short et un débardeur rapidement, se glissa dans les draps et sombra.


McGee bailla. Il avait bien dormi. Il se leva, s'étira et s'habilla. À côté de lui, le lit était défait et il mît un bon moment avant de se souvenir qu'il avait dormi avec Abby. Il sentit ses joues s'enflammer et se força à respirer calmement.

Une fois près, il descendit dans la salle réservée aux petits-déjeuners au rez-de chaussé. Elle était déserte, mais ce n'est pas ça que McGee remarqua en premier. Un des murs était fait de baies-vitrées qui donnaient sur une falaise à quelques mètres de la maison à première vue. Au pied des falaises s'étendait un lac immense. Tout autour, il n'y avait que de la forêt et rien ne semblait pouvoir ternir la beauté des lieux. Il se pencha un peu et découvrit sur la gauche, un début de village. Il ouvrit la baie-vitrée et sortit sur une sorte de balcon en bois. Oui, un petit village s'étendait au pied du lac. Il semblait y avoir une rue commerçante et quelques petites autres montant dans les montagnes derrières. Aussitôt, l'imagination de McGee se mît en marche.

"McGee !" appela Gibbs en voyant son agent perdu dans ses pensées.

Celui-ci sursauta et se tournant vers lui avec son air surpris habituel.

"Euh... oui patron ?" questionna-t-il sans comprendre.

Gibbs lui désigna la table du petit-déjeuner d'un air impatient.

"Oui patron, fit l'écrivain en rentrant.

Il referma la porte et se mît à table. Gibbs leva les yeux au ciel et sortit de la pièce.


"Voilà", fit la propriétaire de lieux, semblant finir la visite qu'elle avait gentiment proposé aux deux jeunes femmes.

Pourtant, elle les mena au jardin intérieur sans un mot et ouvrit une trappe sur un long escalier en colimaçons. Elle s'engouffra dedans et trop curieuses Abby et Ziva, une main sur son arme, la suivirent. Elles arrivèrent dans un petit chemin en bois et marchèrent une bonne minute avant de descendre un autre escalier. Ziva nota intérieurement qu'elles se dirigeaient vers la falaise et le lac. Elles débouchèrent sur une vaste cavité dont les murs étaient éclairés par des lumières jaunes orangers et où au centre se trouvait une immense piscine.

"Vous pouvez venir ici quand vous voulez, c'est très relaxant", déclara la vieille femme.

À ce mot, les yeux d'Abby s'illuminèrent. Ziva était plus méfiante. Elle s'approcha de l'eau. À cause du fond, elle semblait turquoise et était limpide. Des lumières se trouvaient dans le bassin, ce qui rendait l'endroit magique. Elle s'accroupit et caressa le liquide du bout des doigts.

"Vous pouvez y aller maintenant si vous voulez, proposa leur hôte.
-Non merci, nous avons une enquête à mener. Allons retrouver les autres", déclara Ziva en emmenant Abby avec elle dans le tunnel pour où elle était arrivée.

Sans savoir pourquoi, elle trouvait cette femme extrêmement mystérieuse : elle leur cachait quelque chose.


Gibbs réunit son équipe et assigna des tâches à chacun excepté à Abby et Ducky bien entendu. Une fois libérée, la scientifique fila à la piscine se baignait et fit promettre à Ziva de la rejoindre dès qu'elle le pourrait. Les hommes les regardèrent surpris. De quelle piscine parlaient-elles ?

"Vous comptez vous baigner dans le lac, c'est vrai que ça manque de filles en maillots de bain ici", fit remarquer Tony les mains dans les poches.
-Non, personne ne va au lac ! s'exclama la propriétaire des lieux qui venait d'entrer. Le lac est maudit, tout ceux qui vont se baigner ne revienne jamais ! lâcha la vieille femme avec une voix funèbre.
-Vraiment ? fit Abby intéressée.
-On ne va pas au lac, entendu Abby ?" ordonna Gibbs.

La concernée mît une main en visière répondant avec un "Oui Chef !" dynamique. L'ancien marine leva les yeux au ciel et sortit suivit de Tony, Ziva et McGee.

Ces quatre là passèrent leur journée à enquêter. Ils questionnèrent les gens au sujet de leur lieutenant et il en résultat que dans ce village, un inconnu ne passe pas inaperçu. Chacun avait son petit quelque chose à dire sur le marine Rogers. Pour l'une, il était beau et n'avait fait que la regarder. Pour l'autre, il ne souriait pas et semblait ne pas être venu en touriste. Heureusement, pas mal de remarques coïncidaient et en fin d'après-midi. Les agents du NCIS purent retracer le parcours du marine durant ses trois jours ici. Il était arrivé un soir assez tard, onze heures selon la propriétaire des chambres d'hôtes où ils longeaient, et sans réservation. Il n'avait pas mangé, très peu parlé, juste demandé une chambre et était monté se coucher. Elle n'avait entendu aucun bruit et le lendemain à huit heures, l'heure d'ouverture de la salle du petit-déjeuner, il était descendu tout habillé et avait mangé rapidement. Il portait ce jour-ci un pantalon noir, une chemise blanche et une veste marron. Il était sorti à neuf heures à pied et était certainement allé au village, car il avait pris le chemin de terre y menant. Madame Johnson, la propriétaire, ne l'avait pas revu avant midi où il était venu manger un sandwich sur la falaise. Bien sûr, elle l'avait prévenu de ne pas s'aventurer sur le lac et il avait juste haussé les épaules.

Pour la suite de son emploi du temps, l'employée de la librairie/bibliothèque du coin certifie l'avoir vu et avoir discuté avec lui dans les environs de neuf heures dix, ce qui concordait avec la durée du trajet chambres d'hôtes/librairie. Il avait recherché des livres sur la légende de lac et lui avait demandé des renseignements. La jolie blonde lui avait dit de ne pas s'approcher du lac et lui avait parlé de la malédiction de la sirène, ce qui n'intéressait que très peu les agents. Ils avaient tout de même tenu à l'entendre, enfin surtout Tony. Avec son plus beau sourire, il l'avait écouté raconter sa légende. Celle d'une belle femme -"comme vous" c'était empressé de rajouter l'italien-, propriétaire de la maison abandonnée un peu au-dessus des chambres d'hôtes et qui vivait seule. "Comme Ziva", avait rajouté l'agent DiNozzo avant que la main de Gibbs ne rencontre l'arrière de son crâne. Pour en revenir à cette malédiction, un jour, un étranger arriva en ville et la jeune femme en tomba amoureuse. Lui, n'étant pas indifférent, l'invita à dîner et ils entamèrent une relation.

"C'est ici que la légende commence, avait déclaré la blonde d'un air mystérieux. On raconte que la jeune femme se serait baignée dans une source enfouie sous la falaise et qu'elle se serait transformée en sirène, elle fit une pause, laissant le temps à chacun de s'imaginer la scène, puis reprit. Paniquée, la femme serait aussitôt sortie de l'eau et une fois sec, elle serait redevenue humaine.
-Waouh ! Les gens de votre village croit à ça ? s'étonna Tony avec un sourire.
-Oui, donc, je reprends. La jeune femme quitta la grotte et se dépêcha de retrouver l'homme qu'elle aimait, cherchant une stabilité suite à ce qu'elle venait de vivre. Mais aux cours de leur soirée, elle renversa maladroitement un verre d'eau sur elle et dans les secondes qui suivirent, fut transformée en sirène. L'homme apeuré et trahit aurait aussitôt quitté la région et elle, rongée de chagrin et de honte envers elle-même se serait cachée dans le lac. Depuis, elle enlève toute personne se baignant dans le lac. Là où cela devient étrange, c'est que des personnes ont réellement disparu et qu'elles n'ont jamais été retrouvées. Une autre malédiction dit également que toute femme euh... hasarda la blonde. Je crois qu'il faut qu'elle ait un cœur pur où quelque chose comme ça, bref. Si une femme se baigne dans la source, elle devient un sirène. Enfin c'est une légende."

Sur ces paroles, la blonde rigola. Il était évident qu'elle ne croyait pas un mot de ce qu'elle venait de dire. Ziva quant à elle, avait une drôle d'impression.

Durant ces trois jours au village, le marine avait fait exactement la même chose : il avait fouillé et interrogé tout le monde à propos de ces malédictions et Gibbs n'était pas plus avancé. Il avait la vague impression d'être venu pour rien et pire que tout, il sentait un danger planer sur son équipe. Dans la soirée, il donna quartier libre à ses agents. Si Rogers n'était pas ici, cela n'avait servi à rien de faire venir Ducky et Abby. Au mieux, ils prenaient des vacances. Il ne préférait pas imaginer le pire. Pourtant, après sa balade le long des falaises. Il croisa DiNozzo qui tenait un maillot de bain dans sa main gauche et une serviette dans l'autre.

"Qu'est ce que tu fais DiNozzo, j'ai dit pas de baignade dans le lac !
-Je sais, mais il y a une piscine souterraine en-dessous de la maison. Tu peux venir aussi patron", informa Tony d'un air enfantin.

Curieux, Gibbs le suivit. Ils traversèrent le jardin intérieur, descendirent et descendirent encore pour finalement déboucher sur la cavité où une agitation régnait.

Abby, au milieu du bassin tentait, ou plutôt, coula McGee en rigolant. Elle s'éloigna ensuite rapidement de lui, consciente des risques qu'elle encourait. Plus loin, Ziva faisait des longueurs avec sérieux. Tony disparut un instant et réapparut en maillot pour aller sauter à côté de l'israélienne. Elle lui lança un regard menaçant et il recula en rigolant. L'ex-agent du Mossad se rua sur lui avec comme but avoué de le noyer. Ducky assis sur un transat ricana devant cette scène puis se replongea dans son magazine.

"Et bien, il y a en du monde ici, fit Gibbs en s'asseyant à côté de lui.
-Je ne te le fais pas dire, répondit Ducky. C'était plus calme avant.
-Avant, tu veux dire qu'Abby a passé la journée ici ?
-Non, elle a fait une pause après manger et on a joué aux échecs", déclara le vieil homme en désignant une table et le jeu d'échec un peu plus loin.

Gibbs ne dit rien, impressionné par la grandeur des lieux, et s'allongea lui aussi sur un transat.


Ziva ferma la porte à clé. Après cette deuxième journée de travail, elle avait bien le droit de se reposer un peu et ce n'était pas Tony qui allait l'en empêcher. Elle se fit couler un bain et se déshabillât quand quelqu'un frappa à la porte.

"Ziva ! fit Abby en entrant.
-Je suis dans la salle de bain ! cria-t-elle.
-Tu m'avais promis de me rejoindre en bas ! reprocha son amie.
-Je sais, mais j'ai besoin d'un bain relâchant, déclara Ziva en ouvrant tout de même à la gothique.

Elle passa la tête par l'entre bâillement de la porte et lui lança un regard désolée.

-On dit relaxant Ziva, corrigea Abby.
-Même chose, répliqua son amie.
-Ok, capitula Abby. Tu vas prendre un bain ? questionna-t-elle en réalisant.
-Oui, pourquoi ? Tu ne vas pas m'empêcher toi aussi de prendre un bain ? interrogea l'israélienne, méfiante.
-Non, non. Je peux entrer ?
-Abby... souffla Ziva. Tu es à ce point en manque de compagnie féminine ?"

Trouvant l'excuse amusante, celle-ci hocha la tête. Ziva lui ouvrit et se glissa dans son bain en soupirant d'aise. Abby referma la porte et s'agenouilla près d'elle.

"Bon, alors maintenant tu vas bien paniquer hein, mais ne m'en veut pas surtout", déclara-t-elle lentement.

Ziva la dévisagea, elle ne comprenait pas. Elle pensait qu'elle avait besoin de parler et à la place, elle... Les pensées de la jeune femme dévièrent soudainement vers la douleur lancinante qu'elle ressentait dans ses jambes. Cela la brûla et elle grimaça. Elle se sentit oppressée. Inquiète, elle leva une jambe de son bain plein de mousse, c'était plus lourd que prévu, et ce qui sortit de l'eau la tétanisa. L'eau de la baignoire déborda soudainement et quand elle bougea, une immense queue de poisson se délia. Trop grande, elle tomba hors de l'eau sous l'œil paniqué de la jeune femme. Abby posa une main rassurante sur son épaule et la retira aussitôt. Elle sauta sur la serviette pour s'essuyer, mais trop tard. Elle tomba à tard, handicapée par une queue de poisson.

"Tout va bien Ziva ? questionna Tony qui était apparemment revenu.
-Oui, oui tout va bien", répondit Abby, la seule capable de parler.

Ziva avait bien envie de hurler, mais aucun son ne sortait de sa bouche.

"Abby ? Qu'est ce que tu fais là ? Ducky était inquiet, il ne t'a pas vu aujourd'hui", fit Tony en s'approchant.

Aussitôt, Abby rampa jusqu'à la porte et mît le verrou.

"Eh ! s'écria l'italien. Si vous faites des trucs cochons vous auriez pu m'appeler ! reprocha-t-il faussement en colère.
-On ne fait rien de ce genre Tony. Tu peux nous laisser ?" dit Abby de telle manière que cela ressemblait plus à un ordre qu'à une proposition.

Les deux femmes entendirent la porte se refermera après un moment et Abby soupira de soulagement. Elle se redressa comme elle le pouvait et revint vers Ziva.

"Je sais ce que c'est, j'ai eu la même réaction que toi ce matin, déclara la scientifique en s'adossant à la baignoire.
-Je...
-Tu es une sirène et non, tu ne rêves pas", murmura Abby en attrapant la serviette.

Elle commença à se frictionner.

"Vide l'eau, je vais t'expliquer", fit-elle.

Perdue, Ziva s'exécuta.

"Tu as entendu parler des légendes du coin ?"

Ziva hocha la tête, se les remémorant, et blêmît.

"Oui, ce ne sont pas que des légendes. L'eau de la piscine vient de la source, en fait, c'est la source, mais rassure toi dès qu'on quittera le village, on redeviendra comme avant.
-Tu veux dire qu'on va rester comme ça tout le temps qu'on passera ici ?
-Non, non il faut qu'on se sèche et on retrouvera notre apparence originelle."

Ziva soupira de soulagement.

"Donc, il ne faut juste pas qu'on soit en contact avec l'eau ?
-Oui, acquiesça Abby. Tu le prends mieux que moi, rigola-t-elle. J'ai hurlé pendant un bon quart d'heure avant d'écouter ce que me disait Madame Johnson.
-Madame Johnson, elle savait ?
-Oui et non. Ce ne sont que les femmes amoureuses qui se transforment et ça elle ne pouvait pas le savoir. Alors Ziva David, on ne se confie plus à Abby ?" fit-elle faussement vexée.

Ziva sentit le rouge lui monter aux joues.

"Ou alors, je le connais, comprit la scientifique un sourire sur les lèvres. Non, murmura-t-elle plus pour elle-même. Tu ne saurais pas...
-Je n'aime pas McGee ! s'écria Ziva. Enfin je ne l'aime pas de cette façon là", rajouta-t-elle car elle savait qu'Abby était folle de lui et qu'elle ne voulait pas causer de quiproquo inutile.

Elle détourna le regard et Abby l'observa, connaissant parfaitement l'identité de l'homme qu'elle aimait.

"Je ne pensais pas que toi, tu tomberais dans son piège, mais bon, il va falloir que je le félicite parce que si tu t'es transformée, c'est que tu es littéralement folle de lui.
-Rhoo Abby, c'est bon ! grogna Ziva. Je le déteste, souffla-t-elle férocement.
-L'amour et la haine sont très proches", déclara Abby en lui donnant une serviette.

Elles vidèrent d'ailleurs le stock de serviette qu'elles étalèrent sur le sol trempé et se séchèrent efficacement. Dix minutes plus tard, elles avaient retrouvé leurs jambes et Ziva souffla de soulagement une nouvelle fois. Abby sortit de la salle de bain, suivit de Ziva et elles filèrent toutes les deux trouver Madame Johnson pour plus d'explications. Elles se rendirent au bassin souterrain, sachant qu'elles la trouveraient ici et furent rassurée de ne croiser personne sur leur chemin.

Assise au bord de la piscine, Madame Johnson semblait les attendre.

"Agent David, je suis franchement désolée pour ce qui vous arrive", commença-t-elle en se levant.

Ziva se retint de la tuer sur le champ. Après tout, elle était la seule à pouvoir l'aider, si cela était possible.

Dans l'heure qui suivit, elle leur expliqua tout, des étapes de la transformation au changement que cela pouvait occasionner sur leur caractère, ce qui ne les rassura pas. Cet état avait été provoqué par l'amour qu'elles portaient à un être en particulier, en l'occurrence Tony et Timothy, et cela faisait que l'attirance qu'elles ressentaient à leur égard avait été décuplée. En entendant cela, Ziva soupira. Déjà qu'elle avait un mal fou à ne pas se jeter sur lui par moment, elle ne tiendrait jamais, surtout s'ils dormaient dans le même lit ! Au vu de la tête que faisait Abby, elle comprit qu'elles partageaient les mêmes pensées.

"Oui je sais, concéda la vieille femme. Ça va être compliqué, mais au final, cela vous sera peut-être bénéfique."

Les deux jeunes femmes n'osèrent pas penser au fait que cela puisse être tout l'inverse et se re-concentrèrent sur leur discussion.

Madame Johnson tint à examiner leur queue et elles furent heureuses de retourner dans l'eau, un autre effet de la transformation. L'eau tiède était plus agréable que l'eau brûlante du bain et Ziva n'avait plus du tout l'impression d'être oppressée, mais plutôt libre. Elle se hissa sur le bord et sa liberté disparue, elle rampa de son mieux jusqu'à sa serviette. Hors de l'eau, sa queue pesait des tonnes.

Une fois sèches et rassurées, elles montèrent dîner et Gibbs leur lança à toutes les deux un regard disant combien ils s'étaient inquiétés pour elle. En effet, elles avaient disparu depuis une bonne heure. Elles prétextèrent une balade et montèrent vite se coucher après le repas, se rappelant mutuellement d'éviter l'eau comme la peste, de rester calme et de respirer profondément. La nuit serait longue.


Dès leur réveil, Ziva et Abby se concertèrent. Leur transformation pouvait servir. Elles parlèrent à Madame Johnson de leur plan et celle-ci acquiesça.

"Nous devons en parler à Gibbs, déclara Abby.
-C'est risqué, fit la vieille femme.
-Il a confiance en nous, ça ira, affirma Ziva.
-Bien, si votre décision est prise. Je vais dans la réserve chercher des serviettes sèches. La meilleure façon de lui dire ça, c'est encore de lui montrer, affirma la vielle femme.
-Je vais l'aider, tu l'emmènes là-bas, fit Abby en désignant Gibbs qui entrait dans la pièce.
-Et Ducky ?" interrogea l'israélienne en voyant le légiste s'asseoir en face de Gibbs.

Elles se regardèrent silencieusement et acquiescèrent. Abby sortit de la pièce tandis que Ziva se dirigea d'un pas décidé vers les deux hommes.

"Et bien, ma chère ? demanda Ducky en la saluant.
-Bonjour Ducky, bonjour Gibbs, répondit Ziva préoccupée. Je dois vous montrer quelque chose, à tous les deux.
-Ziva, on a des recherches a continué, déclara Gibbs un café à la main.
-Je sais, ce que j'ai à vous montrer pourra nous aider.
-On te suit Ziva", accepta Ducky en sentant toute la nervosité de la jeune femme.
-Merci Ducky, murmura-t-elle, soulagée.

Elles les emmena tous les deux dans le tunnel sous la maison, sentant le stress s'insinuer en elle. Ils s'arrêtèrent au bord de l'eau et les deux hommes la dévisagèrent.

"Alors Ziva ?" interrogea Gibbs en regardant autour de lui, attendant quelque chose.

Ziva comptait attendre Abby, mais devant leur impatience. Elle enleva ses chaussures et plongea.

Fin du flashback.


Et fin de cette première partie ! J'espère que ce début de fanfiction très spéciale vous a plu et n'hésitez à me donner votre avis ! Bisous à tous ! :D