Chapitre I
Si un jour, quelqu'un avait demandé à Aiolia la façon dont il voyait sa vie, il l'aurait avant tout qualifiée de « normale ».
Aiolia était un jeune homme fougueux, très actif, têtu et parfois un peu gamin. Il avait une petite vingtaine d'années et sa vie avait été assez calme, pour l'instant…
Son physique semblait tout aussi banal que son vécu… Il avait des cheveux bruns – roux qui maintenant, tournaient vers le châtain. Des reflets dorés lui donnaient l'allure d'un fauve. Ses yeux, d'un bleu océan profond, laissaient paraitre une envie du vivre importante… mais pourtant…
Les apparences peuvent être trompeuses… Sa vie avait toutes les caractéristiques pour qu'il soit heureux, mais quelque chose le tracassait depuis déjà quelques années.
Quelque chose, enfin… quelqu'un l'avait quitté subitement il y a cinq ans. Non, ce n'était pas un membre de sa famille celle-ci avait déjà disparue partiellement. Quelqu'un qui avait une tout autre importance à ses yeux, quelqu'un qui valait plus que son grand frère ou ses parents…
Il s'en souvenait de ce moment où il l'avait rencontrée, et il ne l'oublierait jamais…
Son frère et lui étaient en Grèce pour un voyage d'affaires. Aioros venait d'hériter de l'entreprise de leur père décédé aujourd'hui il en est le PDG et donc il se devait de régler quelques dossiers avec les entreprises locales.
Aioros avait donné quartier libre à son petit frère, alors âgé de seize ans, dans la ville d'Athènes. Les deux frères devaient rentrer dans leur pays natal le lendemain, dans la matinée.
À la tombée du jour, Aiolia se trouvait en haut de l'Acropole, seul. Cet endroit était pourtant, en temps normal, bondé de touristes mais ce soir, personne… Peut-être la température assez lourde pour ce mois de Juillet les avait fait fuir…
Le jeune homme marchait, découvrant donc par lui-même les merveilles du monde antique.
« Vous cherchez un guide ? »
Aiolia sursauta en se retourna aussi vite qu'il le put. Si rapidement qu'il faillit tomber. D'ailleurs, il voulait bien tomber, pas au sol mais dans les bras de la charmante jeune femme qu'il avait devant lui.
Elle semblait un peu plus jeune que lui et elle était plus petite. Ses longs cheveux noirs flottaient dans le léger vent de la nuit, qui avait finalement fini par s'installer. Malgré son regard confiant et battant, elle paraissait chétive. Décidément, cette jeune fille était charmante, très charmante…
« Vous saignez du nez » fit-elle remarquer en lui tendant un mouchoir.
Sortit de sa rêverie, Aiolia attrapa vivement le tissu et essuya le léger filet de liquide rouge qui sortait de ses narines. Il la remercia :
« Merci, je vous prie de m'excuser. Je suis tellement étourdi …
_Ce n'est pas grave. Il me semble que vous cherchez quelque chose.
_Non, je ne faisais que me promener. Pourquoi me posez-vous cette question ? , demanda Aiolia
_Je ne vous avais jamais vu par ici, il me semble que vous n'êtes pas originaire de Grèce donc je voulais savoir si vous apprécierez une petite visite des environs », suggéra la jeune fille.
La proposition était tentante, il n'avait rien à faire jusqu'au lendemain de toutes façons… Il accepta donc volontiers l'invitation.
C'est avec un trés beau sourire aux lèvres due la belle inconnue attrapa la main de notre héros et s'élança vers les vestiges. Il s'amusait de la voir s'enthousiasmer à lui apprendre ce qu'elle aimait, c'est-à-dire la mythologie grecque.
Elle connaissait son sujet à la perfection, répondant à toutes les questions d'Aiolia. Ils étaient tellement absorbés, loin de tout et fascinés qu'ils en avaient oublié l'heure, si avancée dans la nuit.
Ils avaient fait plus ample connaissance et maintenant se tutoyaient. Elle s'appelait Marie et était d'origine grecque.
Aiolia avait même réussi, subtilement bien sûr, à s'informer sur sa situation amoureuse. Elle était célibataire.
Mis à part ceci, leurs discussions abordaient différents sujets. Un se détacha des autres : Les Chevaliers d'Or
Les Chevaliers d'Or étaient directement liés aux légendes grecques. Tous deux purent apporter leur avis, éternisant la discussion :
« Les Chevaliers d'Or sont des combattants d'Athéna, ils protègent la paix et la justice, annonça Marie
_J'en ai déjà entendu parler, ils sont au nombre de douze, n'est-ce pas ? Un Chevalier pour chaque constellation du Zodiaque, ajouta Aiolia
_Oui, ces constellations sont un peu leurs étoiles protectrices le seul problème pour eux est que seul un natif du Bélier peut devenir Chevalier d'Or du Bélier et ainsi de suite.
_Pourquoi Chevalier d'Or ? Ont-ils un grade ? Comme pour les médailles ? Et on m'a toujours dit qu'ils vivent dans un certain Sanctuaire, demanda le jeune homme.
_Oui et Non. On les appelle Chevaliers d'Or car leurs armures sont faîtes d'or pur. Mais y a aussi une certaine hiérarchie, puisqu'ils sont les plus forts combattants d'Athéna. Il me semble aussi qu'il y a des Chevaliers de Bronze de d'Argent mais je n'en suis pas certaine » répondit Marie.
Tous les deux s'arrêtèrent un moment et, dans le silence le plus total, observèrent les constellations et les étoiles qui brillaient dans la nuit. La jeune femme reprit :
« Par contre je n'ai jamais entendu parler de ce Sanctuaire.
_C'est apparemment l'endroit où ils vivent, mais je n'en sais pas plus », fit Aiolia
Il y eut un nouveau moment de silence. Le jeune homme observa Marie un long moment, sans qu'elle ne s'en aperçoive. Il se rendit compte qu'il avait eu le coup de foudre pour la jeune grecque.
Il l'invita à dîner dans un restaurant, en ville. Marie accepta tout de suite et ils partirent ensemble depuis le sommet de l'Acropole.
La fin de soirée s'écoula dans un mélange subtil de culture et de séduction dont ni l'un ni l'autre, ne pouvait se lasser il était sous le charme de Marie, qui visiblement n'était pas indifférente au sien.
Le lendemain arriva rapidement et Aiolia dut quitter Marie. Il lui promit qu'un jour, ils se reverraient et qu'ils perceraient les mystères des Chevaliers d'Or ensembles.
Durant les dernières minutes à deux, le jeune homme prit son amie dans ses bras, sous le regard amusé d'Aioros, qui observait son petit frère de loin, pour ne pas le déranger. Marie sentait le souffle chaud de son compagnon dans son cou, ce qui n'était pas désagréable, de son point de vue.
Le temps pressant, dans un excès d'adrénaline, Aiolia mordit doucement la peau de Marie. Il s'appliqua à laisser une marque dans le cou de celle qu'il aimait. En même temps, Marie savourait ce baiser et s'accrocha à lui comme si son sort en dépendait.
Peu après, le jeune homme la lâcha. Leurs regards se croisèrent une dernière fois, ils étaient remplis de surprise, de compassions, de promesses d'amour et d'une pointe de crainte. « Peur de quoi ? » me direz-vous, c'était tout simplement de l'inquiétude, celle de ne plus jamais se revoir.
Cette frayeur était ce qu'ils craignaient le plus, car il était fort possible que les chemins de nos deux tourtereaux ne se croiseraient plus. Ils habitaient dans des contrées différentes et n'avaient pas de moyens suffisants pour se permettre de vivre ensembles. Peut-être leur passion commune les aideraient, mais ce serait délicat…
Aiolia quitta finalement les bras de Marie et monta dans le jet privé appartenant à la société, avec son frère qui portait toujours sur lui de regard bienveillant.
C'était la première et la dernière fois qu'ils l'avait vue. Cependant, le jeune homme hésitait : si cette nuit avec cette charmante jeune femme dénommée Marie avait-elle été un mirage, un rêve ou la réalité ?
Aiolia ne l'avait jamais retrouvée malgré ses recherches incessantes, cela lui fit comme un vide dans son cœur.
Son plus grand regret était et il s'en torturait l'esprit : Pourquoi diable n'avait-il pas demandé son numéro de téléphone ! ?
Décidément, il n'était pas doué…
