The Only Thing Worth Fighting For

Nombre de parties : 4 !

Pairing : George/Harry

Rated : T pour état mental pas jojo mais pas de lemon ici ! On pourrait la passer sous K+ à la limite !

Note :

Quoi ? Pardon... ? Ah ! Qu'est-ce que je fous là, c'est ça ? Euuuuuh... Ouais bon ok je sais, j'ai déjà trois milles projets en cours et je devrais pas poster un autre trucs MAIS ! A la base la chose que vous vous apprêtez à lire était censée être un OS ! Puis je me suis emballée. Ouaip... C'est tout moi ça !

Mais surtout, avant tout, cette fic c'est un peu beaucoup un gros cadeau d'excuse parce que j'ai loupé l'anniversaire (d'un jour, mais bon xD) d'une fille géniale qui écrit aussi sur ce site ! EpeeArmoise19541 (une fille simple aussi, comme en témoigne son pseudo très aisé à retenir :D), vous connaissez ? Nan ? Bah filez lire, ce qu'elle fait c'est super cool ! :D

Donc encore mes excuses et j'espère que ce très long OS qui sera finalement divisé en quatre chapitres te plaira ! (ouais donc en fait c'est une fic courte) !

Un grand MERCI à Yunoki pour sa lecture avisée ;)

Bonne lecture et rendez-vous en bas !


Partie I : Home sweet Home

Proposition d'écoute : Homeless de Marina Kaye.

Harry déposa ses valises dans le hall de sa nouvelle résidence provoquant un grand fracas dans le silence ambiant. Le riche manoir, un peu à l'écart de Londres, était entouré de vastes prairies d'herbe grasse. De la lumière, de la verdure à perte de vue et l'air frais. C'était tout ce dont il avait besoin.

Il sourit et soupira de bonheur en fermant les yeux.

– Allez Harry, tout ira bien. Tout ira parfaitement bien.

Plus d'un an. Voilà depuis combien de temps il n'avait pas remis les pieds sur le sol anglais. Une année pendant laquelle personne ne savait exactement où il était passé. Oh bien sûr, il avait prévenu de son départ, mais il n'avait jamais pu donner une date de retour, ni une destination exacte. Il était juste parti. Parce que vivre au milieu des deuils ne l'auraient jamais aidé à faire les siens.

Il ôta ses lunettes de soleil d'un mouvement vif et installa ses vieilles lunettes rondes sur son nez, l'un des rares vestiges du passé qui n'était plus vraiment douloureux.

Maintenant qu'il était rentré, il commençait un peu à redouter les réactions. Si Ginny avait eu droit à quelques lettres dans un premier temps, pour un suivi plus doux de leur rupture, les autres n'avaient reçu aucune nouvelle. Leur relation avait donc pris un tournant très amical, fraternel et il ne regrettait plus sa décision de rompre. Un instant il avait tremblé en songeant qu'il était seul. Plus de Ginny, plus d'Hermione, plus de Ron. Il avait pleuré de nombreuses heures et s'était prostré dans les chambres d'hôtel parfois miteuses qu'il avait pu trouver au fin fond du monde.

Et puis les jours avait soudain paru plus sucré sous sa langue. Le goût âpre des remords et de la douleur avait reflué et le parfum des choses lui était enfin apparu, plus nettement que jamais. Il était en vie. Et c'était déjà quelque chose. Et ça avait valu la peine de se battre pour ça.

Il avança de quelques pas, traînant sa valise. Il avait acheté le manoir à distance, faisant confiance aux gobelins pour les transactions. Sa dernière destination avait été pour l'Autriche et la communication entre les deux banques avait été remarquable. Déjà meublé en partie, l'endroit ne paraissait plus si froid maintenant que son souffle envahissait son air renfermé, maintenant que ses pas résonnaient entre ses murs et que ses yeux épousaient chaque recoin.

Il grimpa à l'étage, empruntant un large escalier. Il gagna le couloir de l'aile droite et ouvrit la dernière porte qui donnait sur une large suite. Déposant sa valise, il se hâta d'aller ouvrir la double-fenêtre qui donnait sur une large terrasse protégé de rambardes en fer forgé. Le vent s'engouffra, soulevant les rideaux et caressant ses cheveux. Il ferma les yeux, une main sur chaque battant.

Le balcon offrait une vue sur le parc qui s'étalait sur plusieurs hectares, soigneusement entretenu par le jardinier qu'il avait engagé pour le remettre en état avant son arrivée. Il avait tenu à ce que son retour se fasse sans le moindre stress et il était plus que satisfait du résultat.

Avec un sourire un peu figé, il entreprit de défaire sa valise qui contenait l'équivalent du mobilier d'une maison entière. Il passa ainsi la matinée à s'installer au mieux, commençant par sa chambre puis par les autres pièces, ajoutant des souvenirs de son voyage. Il avait pu ramener des tas d'objets originaux et à caractère magique douteux. Particulièrement mordu de ce genre d'accessoires, il avait également songé à en ramener à George ainsi que quelques ingrédients amusants dont il ne doutait pas qu'il pourrait en faire des merveilles. George... A son départ, le jeune homme était plus sombre que jamais, abattu par la mort de Fred. C'était peut-être envers lui que la culpabilité d'Harry était la plus vive. Ils avaient beaucoup discuté pendant le mois avant son départ, mais jamais du jumeau qui avait trouvé la mort emportant un morceau de son frère avec lui. Du moins c'était ce dont George semblait persuadé.

Harry et lui avaient passé d'interminables heures au terrier à refaire le monde sur la base de cette guerre enfin terminée. Mais tout ce qui sortait de la bouche du roux sonnait faux, noyé par la peine. S'il lui parlait aisément, George s'était éloigné de toute autre personne qui n'était pas Harry comme si celui-ci détenait des réponses aux questions qu'il brûlait de lui poser sans jamais oser. Est-ce que la douleur passait un jour ? Est-ce que repenser à l'autre ouvrait toujours cette déchirure d'un point à l'autre du ventre jusqu'à ce qu'on ait l'impression que nos tripes se répandaient à l'air libre ? Est-ce qu'un jour la sensation de suffoquer nous abandonnait ? Est-ce que guérir était envisageable ? Est-ce que toi, Harry, tu vas pouvoir trouver les mots et... ? Est-ce que, est-ce que, est-ce que...?

Il ne savait pas. Et il se contentait de poser sa main sur l'épaule de George en silence, contre le mur à l'arrière du jardin au Terrier.

Sur les coups de treize heures, il se prépara un repas léger et mangea succinctement sur sa terrasse, les pieds élevés sur la chaise inutilisée face à la sienne. Un verre de whisky-pur-feu à la main, il contempla un instant l'horizon dégagé et savoura la chaleur des derniers jours avant l'automne.

Puis il se redressa quelques peu et agita sa baguette. Aussitôt, plusieurs parchemins et une plume lui parvinrent, filant depuis le balcon de la chambre. Il les attrapa au vol et, prenant appui sur la table d'extérieur en fer forgé, il entreprit d'écrire une lettre à Ginny pour la prévenir de son retour. Le plus complexe fut ensuite de rédiger celles destinées à Ron et Hermione. Il en écrivit une autre à George et eut un pincement au cœur en sentant sa plume hésiter à ajouter Fred, comme un vieux réflexe. Ses sourcils se froncèrent et il soupira, retirant ses lunettes pour se masser les paupières.

Dans chacune des lettres il avait précisé son adresse, sa cheminée ayant été activée aussitôt qu'il avait emménagé. Si l'un d'eux souhaitait lui rendre visite pour l'incendier ou rattraper le temps perdu...

Avec un autre lourd soupir, il se releva et se dirigea vers la volière protégée par quelques arbres vieux de quelques centaines d'années. Il y entra et, adoptant une voix douce, il lança :

– Antigone ?

Une chouette, toute noire, ouvrit grand ses yeux jaunes tout au fond de la volière. Elle hulula joyeusement en le voyant.

Harry avait dû accepter d'adopter une nouvelle chouette alors qu'il s'était résolu au contraire après la mort d'Hedwige. Mais considérant qu'être dépendant des volières payantes devenaient handicapant en voyageant autant, il avait consenti à trouver cette merveille dans une ménagerie magique près d'Oslo. Et puis, il devait admettre que la petite présence d'Antigone avait été réconfortante par moment. C'était un lien vers un monde qu'il avait délaissé, un lien à son passé. Un lien qu'il n'avait finalement pas eu envie de totalement rompre quoi qu'il en ait pensé parfois, au cœur des nuits les plus sombres.

Il lui confia les trois parchemins soigneusement enroulés. Il savait par Ginny que tous se trouvaient au Terrier en ce moment, fêtant la prise de poste de Ron en tant qu'Auror.

Pensif, il observa sa petite chouette s'envoler à toute vitesse. Elle était rapide : avec un peu de chance, ils recevraient ses lettres avant ce soir. Appréciant la chaleur qui commençait pourtant à s'évader, il se balada dans le parc et s'installa près de la mare pour une petite sieste. Il n'avait que peu dormi les derniers mois, ressentant pour la première fois le mal du pays, en attestaient ses cernes.

Une chair de poule diffuse le réveilla plusieurs heures plus tard. La nuit était tombée et il n'était vêtu que d'un polo très léger. Il se releva, se frictionna les bras avant de s'élancer vers le manoir où les chandelles s'étaient allumées d'elles-mêmes. Il allait atteindre la terrasse quand des voix s'élevèrent de son hall d'entrée.

– Harry ?

Il reconnut Ginny et se figea. Tout comme la voix qu'il entendit juste après le poussa à entrer à toute vitesse. Hermione.

– Harry ? Où es-tu ?

A pas vif, il pénétra le manoir et ralentit sensiblement en apercevant les trois silhouettes près de la cheminée. Mesuré, il baissa la tête en croisant le regard de Ginny qui lui sourit largement avant de se jeter dans ses bras de toutes ses forces. Il la réceptionna solidement et la serra contre lui.

– Harry, je n'y croyais plus ! Depuis combien de temps ?

– Juste aujourd'hui, répondit-il avec un rire contre ses cheveux roux.

– Regarde-toi ! C'est à peine si je te reconnais ! Tu as pris des couleurs ! Et tes cheveux ! Qu'est-ce que tu as fait de tes cheveux ? On dirait Bill, il va être mort de jalousie !

La jeune fille lui sourit largement en s'éloignant et le regard d'Harry attrapa celui d'Hermione. Entre fureur et soulagement. Elle lui fondit dessus et lui donna plusieurs coups mineurs avec ses poings. A peine surpris, il eut un mouvement de recul sous l'assaut et, voyant ses larmes, il se mordit la lèvre et emprisonna ses mains entre les siennes.

– Hermione… Hermione, calme-toi, je suis désolé…

Dès qu'elle entendit son prénom, elle s'effondra comme une poupée de chiffon, cessant de se débattre. Le brun l'attira contre lui et la berça doucement, les lèvres contre ses cheveux qu'elle avait raccourcis.

– Pourquoi… ? articula-t-elle entre deux sanglots.

– Parce que j'avais l'impression de couler et que je ne voulais pas vous noyer avec moi. Vous êtes bien trop précieux, vous ne méritez pas ça. Et j'avais besoin de temps, de solitude, de silence et de tout un tas de choses que je n'aurais pas trouvé ici ni en entretenant une correspondance régulière avec vous tous et...

– Nous avons vécu l'enfer, Harry ! insista-t-elle.

– Je sais, je suis désolé.

Mais non, il ne savait pas. Il savait seulement que ça aurait été pire si des lettres de Ron et Hermione lui étaient parvenues toutes les semaines, lui donnant l'envie irrépressible de revenir sur le sol anglais. Il avait voulu y revenir changé. Pas accompagné encore et toujours de toutes ces choses douloureuses qu'il avait emporté avec lui au loin, pour les réfléchir, les traiter et les évacuer peu à peu.

Elle se détacha de lui au bout de plusieurs longues secondes et le regard d'Harry se tourna naturellement vers Ron. Il semblait en colère, le visage légèrement rougi. Le brun lui offrit une moue désolée et le roux pâlit. Puis, franchissant à pas vifs les mètres qui les séparaient, laissant à Harry le temps d'imaginer la douleur de son poing dans la mâchoire, il l'attira dans une étreinte solide. Stupéfait, Harry mit un certain temps avant d'entourer les épaules de Ron de ses bras et de lui rendre au centuple la force de sa prise.

Ils se détachèrent et Hermione avait toujours les larmes aux yeux, reniflant contre le petit mouchoir que Ginny lui avait passé.

– Vous voulez… boire quelque chose ? proposa Harry, quelque peu mal à l'aise.

– Je ne refuserais pas un thé, argua Hermione, vite approuvée par Ginny.

– Ron, du whisky ?

Ron hocha vivement la tête et ils s'installèrent dans la cuisine. Harry s'adossa à la gazinière sur laquelle la bouilloire chauffait l'eau. Pendant ce temps, son meilleur ami leur servait à tous deux une bonne dose d'alcool dans des verres à ballon. Sentant que c'était à lui d'initier la conversation, Harry se lança :

– Je suis d'abord parti en Afrique, un autre continent, une autre culture. Tout était différent là-bas, j'y suis resté deux mois. J'ai gagné l'Australie, deux mois de nouveau. Puis l'Europe, la Russie, la Hongrie, puis Jérusalem…Budapest, Oslo, Hiroshima. Je me suis déplacé, j'ai côtoyé le monde sorcier et moldu, rencontré un bon paquet de personnes. Je ne cherchais rien de particulier dans tous ces lieux, mais j'ai pu… J'ai laissé à chaque endroit un peu de ce que j'étais fatigué de porter. J'avais besoin de changer mon regard sur pas mal de choses et je crois que j'ai réussi, expliqua-t-il.

Un grand silence accueillit ses paroles.

– Il ne s'est pas passé un jour sans que vous ne m'ayez manqué. Vous tous. Et je suis désolé pour toute l'inquiétude que j'ai causé. Sincèrement. Mais je ne regrette pas et si je devais recommencer, je le ferai.

Le visage d'Hermione pâlit.

– Mais je n'en ai pas l'intention. Je vous reviens pour de bon et je suis le même. Juste Harry. Pas beaucoup de tact, beaucoup de poisse et peut-être un peu moins de plaintes et de caprices, dit-il avec un petit rire de gorge que Ginny recouvrit du sien, cristallin.

La bouilloire siffla et il se retourna pour l'ôter du feu et verser l'eau bouillante dans la théière. Il la ramena sur la table et s'installa sur une chaise haute aux côtés de Ginny qui souriait sans raison particulière.

Hermione s'agrippait à sa tasse pourtant vide, le fixant avec insistance.

– Comment vont les autres ?

– Charlie est toujours en Roumanie.

Ça, il le savait déjà. Il n'osa pas leur dire qu'il l'y avait croisé lors d'un bref passage là-bas et se contenta de hocher la tête.

– Percy fait malheureusement de nouveau partie de la famille, grogna Ron et Ginny lui fila une petite tape sur la tête.

– Il s'est beaucoup arrangé.

– Oui au lieu d'être un petit con arrogant doublé d'un traître, il n'est plus qu'un petit con arrogant ! rétorqua sèchement Ron.

Harry éclata de rire à sa remarque et le visage de son ami s'éclaira.

– Bill et Fleur sont au Terrier, tu pourras venir les voir !

– Avec plaisir !

– Maman sera ravie de te revoir, je lui transmettais de tes nouvelles, affirma Ginny.

– Et George ? osa demander Harry.

Son sang se glaça lorsqu'il vit les regards se fermer et deux têtes se baisser.

– Pas vu depuis des mois. Onze maintenant. Il s'est enfermé on ne sait où. Maman a peur qu'il… Enfin qu'il… On a tout essayé pour le retrouver et l'aiguille de l'horloge de Maman indique constamment « en danger ».

Harry sentit son visage se décomposer et il passa une main dessus.

– Vraiment aucune idée d'où il peut être ? Où était-il la dernière fois que vous l'avez vu?

– Dans l'appartement où il vivait avec Fred, murmura Ginny d'une toute petite voix.

Harry hocha la tête.

– Je vais aller y jeter un œil, voir ce que je peux faire. J'ai appris deux trois choses qui pourraient servir.

– Ron a déjà essayé d'appliquer les méthodes d'enquête du bureau des Aurors mais…

Le visage d'Harry s'éclaira brièvement et il leva son verre à l'intention de Ron.

– Au fait, félicitations, Ron ! lança-t-il avec un sourire. Je n'aimerais pas être un mage noir en cavale.

Ron leva également son verre, rit brièvement et avala une gorgée de son whisky. La soirée se passa de manière plus détendue, mais Harry gardait en tête la disparition de George. Apparemment, il n'avait pas été le seul à faire subir cela à ses proches. A l'exception que personne ne semblait avoir eu de ses nouvelles là où Ginny avait servi de relais entre lui et ses amis.

Il finit par être obligé d'installer Ron et Hermione dans une chambre d'ami, ne faisant pas confiance à Ron pour rentrer de manière sécurisée vu ce qu'il avait bu. Ginny n'était plus très claire également et s'effondra sur le canapé, semblant le trouver très à son goût.

Harry débarrassa leur repas, satisfait de la tournure que prenait son retour. Pourtant, il ne monta pas se coucher, il savait qu'il ne trouverait pas le sommeil. Il écrivit une note rapide qu'il déposa près de la petite table dans le salon où Ginny s'était assoupie. La regardant avec un sourire attendri, il la recouvrit d'une couverture épaisse afin qu'elle n'attrape pas froid. Elle marmonna dans son sommeil et Harry quitta la pièce, baissant d'un doigt la luminosité des chandeliers. Il regagna le hall et transplana.

Il atterrit sur le Chemin de Traverse désert. Un morceau de journal s'envola près de lui sous l'impulsion de son arrivée et un chat miaula au loin, dans l'Allée des Embrumes.

Le jeune homme sortit une cape de sa poche et la passa sur lui. Il referma le col correctement sur son cou et s'avança sur l'ancien emplacement de la boutique de Farce et Attrapes des jumeaux. La devanture, autrefois joyeuse, paraissait maintenant effrayante. Comme une maison de l'horreur dans un parc d'attraction. Un mot avait été placardé, penché sur le côté :

« EN DEPLACEMENT POUR DURÉE INDETERMINÉE».

Il posa son doigt dessus et la redressa, la mine sombre. Puis, il leva la tête, apercevant la terrasse tordue de l'appartement des jumeaux. Aucune lumière ne filtrait et il recula de trois larges pas pour obtenir une vue d'ensemble. Prenant une profonde inspiration, il s'avança sur la lourde porte jouxtant l'entrée de la boutique. Il ne s'étonna pas de la trouver verrouillée et murmura un sortilège qui fit sauter la fermeture. La porte s'ouvrit dans un grincement quelque peu effrayant et Harry avança dans le hall. Celui-ci était tapissé de courrier laissé à l'abandon et une odeur de renfermé y régnait. Un escalier poussiéreux, en bois, menait à l'étage. Harry l'emprunta, le bout de sa baguette illuminé pour l'éclairer, indifférent aux grincements que ses pas provoquèrent.

Il déboucha sur un porche miteux et vit que la porte était entrouverte, sans doute laissée ainsi depuis le passage de Ron. L'appartement était sans-dessus-dessous, sombre. Les volets étaient fermés et seule la lumière de quelques lampes du Chemin de Traverse filtrait. Le salon était plutôt large, presque impraticable tant le sol était recouvert d'objets en tout genre et de papiers. Le canapé adoptait encore la forme de quelqu'un qui s'était allongé là de longues heures durant. Les murs portaient des impacts de sortilèges assez brutaux et Harry s'avança. Il en effleura deux du bout des doigts, humant les résidus de magie qu'ils dégageaient.

Il avança prudemment vers la chambre. Sous ses pas, du verre crissa et il s'arrêta brièvement. Tout dans l'appartement aurait pu laisser supposer une attaque, mais Harry ne sentait qu'une seule magie à l'œuvre ici. Une seule empreinte. Ron avait dû parvenir aux mêmes déductions et avait dû également être témoin de l'état de l'appartement quand George y vivait encore.

La chambre était dans un état encore pire que le salon et Harry sentit les larmes lui monter aux yeux, sentant les émanations magiques vieilles de plusieurs mois le prendre à la gorge. Il ferma brièvement les paupières, se rassemblant. Son séjour à Jérusalem lui avait permis un petit tour d'horizon dans la plus vieille bibliothèque sorcière. Son identité avait joué, son nom ayant dépassé les frontières de l'Angleterre. Le savoir contenu là-bas était incroyable. Il y avait notamment appris un meilleur contrôle de sa magie et d'autres branches de magies que Poudlard n'enseignait malheureusement pas. Dont l'empathie. Et ici, le désespoir le prenait aux tripes.

Il s'avança dans la salle de bain où le miroir brisé surplombait un lavabo sur lequel se trouvaient des traces de sang séché. Il s'empressa de sortir une petite fiole de sa poche et gratta les marques, d'un rouge proche du brun, pour en récupérer une petite quantité qu'il glissa dans son minuscule récipient. Il murmura un « aguamenti » et la fiole se remplit d'eau. Il la secoua. Le sang s'y dilua, rougissant le liquide.

De sa poche, il tira une carte du monde qu'il agrandit et étala sur le sol de la chambre dégagé d'un coup de baguette. Il s'agenouilla et marmonna quelques sorts, concentré, les yeux fermés, sa baguette tapotant à intervalle régulier la carte dépliée.

Il déboucha la fiole et versa son contenu sur le papier. Les yeux toujours fermés, il siffla en Fourchelang, utilisant ce sortilège de magie du sang que lui avait enseigné un sorcier russe avec lequel il avait partagé sa chambre quelques temps. Dans les autres pays, la magie noire était étrangement plus tolérée tant que ses effets n'étaient néfastes que pour l'ensorceleur. En l'occurrence, Harry s'effondra sitôt que le sang commença à imprégner la carte selon un tracé étrange et mouvant avant de se stabiliser sur un point. Il s'évanouit.

Quand il revint à lui, l'obscurité régnait toujours. Sa baguette avait roulé à quelques centimètres de lui et il soupira de soulagement en constatant qu'aucuns autres dégâts physiques n'étaient à déplorer. La dernière fois qu'il avait effectué le sort, son propre sang avait coulé hors de son corps par tous les pores de sa peau… Il sentit soudain quelque chose d'humide dévaler son nez. Il y porta ses doigts et constata qu'il saignait. Une douleur sourde agitait tout son corps et il se releva en grognant.

– Merde, jura-t-il en s'accroupissant au-dessus de la carte.

La tête lui tourna et il se stabilisa, une main posée au sol, les jointures blanchies. Il saisit sa baguette et rajusta ses lunettes.

Lumos, murmura-t-il.

Aussitôt, la carte fut éclairée et il se pencha dessus. Le sang s'était accumulé sur l'Angleterre. D'un mouvement, il effectua un zoom qui le laissa entrevoir le point de sang sur Londres. Surpris, il zooma encore d'un coup de baguette et se raidit en voyant le nom de Square Grimmaurd apparaître.

Il fronça les sourcils. L'endroit était fermé. Il y avait veillé personnellement. Kreattur avait même été envoyé travailler à Poudlard comme il avait refusé d'être libéré. Personne n'aurait pu y entrer à moins… Oh bon sang ! A moins d'avoir trafiqué ses sécurités et c'était exactement dans les cordes de George Weasley de faire ça. D'autant qu'il l'avait aidé à fermer le manoir au lendemain de la guerre.

Il s'assit, les jambes faibles, et rejeta la tête en arrière contre le mur. Que faisait-il, seul, dans cet endroit sombre ? Le mot « danger » ne traduisait donc qu'un état mental particulièrement précaire, car il doutait qu'il reste quoi que ce soit de dangereux dans cette maison.

– Pourquoi là-bas ? Pourquoi ? murmura-t-il, la voix brisée.

Il ne voulait pas y retourner. Pour rien au monde. Il ferma les yeux, pinçant les lèvres avant de frapper sèchement du poing sur le sol, sous le coup d'une colère brute.

– Pourquoi ?!

L'impact fut renforcé par sa magie et créa une brèche dans le parquet. De ses lèvres, il laissa s'échapper un souffle saccadé, accompagné d'un mince filet de sang. Il se sentait épuisé et trouva pourtant la force de transplaner.

A suivre...


Blabla de J' :

(Encore une fois JOYEUX ANNIVERSAIRE ! Même en retard ! J'avais dit que je me ferai pardonner !)

Cette fic est donc un George/Harry, je me demande quel genre de nom on va lui trouver. Georgy ? Georry ? Gerry ? xD Mouais les propositions sont les bienvenues haha !

La fic sera assez... particulière. Pas d'action, juste une ambiance très douce, romance sur fond de Hurt/Comfort. J'ai écris ça d'une traite pour garder le sentiment principal sans vaquer à mes occupations (bon à part mes besoins vitaux LOL)et me faire distraire. La fic fait donc 30 pages, divisées en 4 parties.

J'ai galéré sur George parce que je me suis rendue compte que bah... George sans Fred on sait pas trop qui c'est. Du coup c'est un peu expérimental, on sait pas vraiment comment il a géré son deuil. L'idée du pairing m'est venu de mademoiselle EpeeArmoise ainsi que d'un truc que j'ai lu comme quoi George ne se serait jamais totalement remis de la mort de son jumeau, d'après JKR. Tristesse et abattement xD

Encore un grand MERCI à Yunoki qui a jeté le premier regard sur cette fic ! Tou es adorrrrable ma pétite !

Merci à vous d'avoir lu et puis... à bientôt !

Bisous !

Lots of love,

Jelyel !