Bonjour ! Me revoici avec un tout nouvel OS sur un pairing que j'apprécie mais qui est trop peu exploité à mon goût. Je sais bien que Pandore n'est pas appréciée de tout le monde mais bon ~
Cet écrit est le premier d'une série de One Shot sur le thème des "nuits partagées". Chacun des "chapitres" devraient offrir un couple différent afin de contenter tout le monde (d'essayer en tout cas).
Les personnages et l'univers ne m'appartiennent pas, et je ne tente pas non plus de gagner de l'argent puisque mon seul but est de vous divertir mais également de prendre plaisir à écrire ces textes ~
Je vous souhaite une bonne lecture !
Nos Nuits Partagées
Assise sur l'épais rebord d'une fenêtre, une somptueuse robe sombre découvrant ses épaules blanches et quelques bijoux ornant sa gorge fine, la prêtresse du monde souterrain scrutait le Cocyte depuis ses appartements privés.
La vue en elle-même n'avait rien de bien exceptionnel pour elle. Après tout, d'années en années, elle s'y était faite. Ce n'était que dunes blanches à perte de vue avec, au loin, une vague silhouette des différentes sphères réservées aux juges. Les cadavres gelés, quant à eux, ne venaient pas souiller les environs de la Giudecca.
Ce n'était de toute évidence pas cela que le regard de la jeune femme fixait. A vrai dire, elle observait ce paysage sans réellement le voir. Par habitude. Ses orbes violacés suivaient l'horizon dans un silence serein, satisfait. Son expression était calme, pensive. Un sourire étirait ses lèvres roses inconsciemment tandis qu'elle devinait la nuit tombée sur la Terre.
Cela faisait un petit moment que cela durait.
Silencieuse, elle songeait, sans jamais se détourner de la vision qui lui était offerte. Elle l'appréciait, mais sans plus.
Patiente, la belle brune attendait.
La paix nouvelle satisfaisait tout le monde. Chevaliers, Spectres et Divinités y trouvaient leur compte. Et, si les Enfers se faisaient moins fréquentées, délaissant Hadès qui s'en allait fréquemment avec les jumeaux de la Mort et du Sommeil, cela n'avait pas d'importance à ses yeux. Ca n'en avait plus autant du moins. Désormais, c'était quelqu'un d'autre qui hantait les pensées de la jeune femme : un bel oiseau de feu, chatoyant et indomptable et rien ni personne ne saurait perturber la sérénité de ses songes.
Personne à part ce même oiseau de feu.
Le temps d'un soupir, deux bras nus vinrent s'enrouler autour de sa taille gracile. Doucement, comme s'ils craignaient la briser par un mouvement trop brusque.
Elle ne s'en étonna pas plus que ça. Après tout, elle les avait tant attendus.
–« A quoi penses-tu ? », murmura une voix chaude logée au creux de son oreille, repoussant d'un souffle quelques longues mèches sombres masquant ce morceau de chair sensible.
La peau nue et musclée qui l'étreignait avec délicatesse semblait faite de douces braises. Ce n'était pas pour lui déplaire, tout comme ce torse dur mais accueillant qui vint se coller à son dos. Celui-ci était tout aussi dévêtu et elle pouvait aisément sentir les contours de ses muscles saillants qui cherchaient à obtenir son contact. Docile, elle se laissa aller à l'étreinte proposée. Savourant la caresse de ce souffle brûlant sur sa peau fraiche. Un frisson délicieux remonta le long de son échine.
–« Ca n'a pas d'importance. », souffla-t-elle en retour alors qu'une bouche gourmande venait dévorer sa gorge de baisers.
Les mains fines et manucurées vinrent se poser sur celles qui l'entravaient, l'encourageant sans un mot à poursuivre ses plaisantes attentions. En réponse, le corps se serra plus étroitement contre le sien et des dents se refermèrent sur une épaule nue pour la savourer pleinement. De temps à autres, une langue joueuse venait lécher plaisamment son épiderme tendre et velouté.
Un petit gémissement s'échappa de sa gorge rougie des doux traitements. Un grondement de complaisance presque affamé lui répondit.
–« Tu as mis plus de temps aujourd'hui. », fit remarquer la jeune femme entre deux soupirs.
Les mains jusque-là sagement posées sur son ventre se mirent en mouvement, caressant avec insistance le creux de ses hanches pour remonter le long de ses flancs, massant la peau par-dessus les tissus de la robe noire.
L'espace d'un instant, les lèvres entreprenantes cessèrent leur passionnante activité sur une parcelle rougie de sa peau et le souffle ardent revint brûler son épaule.
–« Charon refusait de me faire traverser. J'ai dû insister légèrement… »
–« Oh, le vilain garçon… »
Cette fois, se furent les mains plus fines de la prêtresse qui s'en allèrent à la découverte de l'épiderme du jeune homme. Bien qu'elle demeure adossée à ce dernier, elle trouva aisément la mâchoire carrée. Celle-ci se pencha pour sentir sa paume. Les doigts minces purent se glisser entre des mèches courtes et griffèrent gentiment la nuque qui se rapprochait.
Un ricanement léger lui parvint.
–« C'est ainsi que l'on m'aime. »
Les yeux violacés se fermèrent dans un frémissement de délice.
–« Il parait… »
Plus audacieux, il partit à la découverte de sa poitrine, massant celle-ci avec délicatesse et lenteur. Il aimait la redécouvrir ainsi, encore et encore. Elle-même appréciait ses tendres attentions. Son visage aux traits délicats se pencha en arrière en soupirant de plaisir, offrant son cou gracile à de nouveaux baisers plus appuyés.
Les sensations étaient chaudes, plaisantes et savoureuses. Une vague brûlante embrasait peu à peu les deux amants.
–« J'ai envie de toi, Pandore… », revint susurrer le timbre désireux de son aimé contre son oreille.
Elle sourit. La poigne masculine devenue avide parcourait de nouveau son ventre plat, tâtant les hanches féminines pour remonter et redescendre inlassablement avec appuie.
Avec lenteur, la jeune femme se retourna enfin pour faire face à son Oiseau de feu. Les pupilles sombres furent plongées dans un océan profond où se reflétaient désirs et amour alors que les bras moins épais venaient encercler la nuque découverte de cet amant passionné. Se dressant pour être à sa taille, les lèvres pulpeuses vinrent titiller leurs voisines, résistant avec difficulté au désir de combler la maigre distance qui les séparait.
C'était dur, mais elle aimait se faire désirer. Elle aimait voir s'allumer cette flamme d'intérêt fougueux dans le regard bleuté. Elle aimait qu'il se languisse de la posséder.
–« Eh bien, qu'attends-tu… ? », souffla-t-elle en retour, triturant avec douceur les boucles bleues.
Ravi de cette permission, les lèvres plus fines se joignirent aux siennes, menant la danse langoureuse qui s'imposa bientôt.
Peu à peu, tandis que les caresses sensuelles s'échangeaient, les vêtements tombaient à terre, laissant un chemin de tissu maladroitement tracé sur le sol de riches boiseries jusqu'au lit somptueux de la belle brune.
–« Ikki… »
Les deux corps impatients finirent par se rencontrer plus directement, se touchant, se palpant, s'embrasant franchement, ondulant l'un contre l'autre dans une danse charnelle des plus endiablées. L'une était plus gracile, délicate et patiente dans ses attentions. L'autre était tout aussi chaud que sa constellation, plus brut tout en s'efforçant dans des gestes rendus doux et amoureux malgré l'impatience d'un désir grandissant.
Bientôt, ceux-ci se rencontrèrent plus intimement pour ne faire plus qu'un dans un concert érotique de soupirs, de gémissements et de froissement de tissus.
Ce n'était pas leur première étreinte et ça n'était pas non plus leur dernière. Cela faisait des soirs que cela durait. Pandore attendait la soirée venue, patientant au retour de cet oiseau de feu indomptable mais capable de brûler de passion et d'amour comme personne. Au jour levé, le Phénix disparaissait pour ne réapparaître que la nuit tombée, tel un animal discret et affamé. Mais elle ne lui en voulait pas.
Elle ne lui en voulait pas parce que, chaque soir, à chaque nouvelle étreinte partagée, elle avait le droit à son amour, à ce regard à la lueur douce qui lui était bien exclusive. Mais, surtout, il lui réservait trois mots. Trois petits mots qu'il venait lui souffler intensément au creux de son oreille tandis qu'il la faisait sienne. Ces trois petits mots, elle était la seule à en bénéficier. Pour ces trois mots, Pandore acceptait tout de son chevalier solitaire, parce qu'elle en était tombée amoureuse. Elle aimait cet homme solitaire qui avait su lui faire redécouvrir les couleurs de la vie et de la passion. Elle l'aimait profondément, d'un amour plus fort encore que celui qu'elle vouait à son frère divin.
Alors, oui, elle savourait l'instant parce que, dans le fond, rien d'autre dans sa vie ne valait ces nuits partagées avec Ikki.
